Nous vivons une période historique appelée « ère de l’information ». Dans cette phase du développement capitaliste, nous coexistons avec une révolution technologique qui comporte, comme élément central, la technologie de l’information et de la communication. La révolution numérique, ou la société de l’information, est le résultat de stimulations contradictoires provoquées, d’une part, par les grands intérêts du capitalisme international qui cherche à viabiliser ladite mondialisation de l’économie et, d’autre part, par la capacité créative et l’esprit libertaire des hackers. Ce sont les hackers qui, volontairement dans la plupart des cas, ont pratiquement créé tout ce qui fait fonctionner l’Internet. Les protocoles TCP/IP [1], WWW (world wide web)[2], DNS[3], DHCP[4], FTP[5] et le courrier électronique ont été développés par des hackers et mise à la disposition de toute l’humanité pour un usage libre. Le développement de l’Internet est le meilleur exemple de la capacité d’innovation des technologies libres.

Ce sont également les hackers qui, dans les années 80, ont commencé à mettre en place le « Mouvement du logiciel libre ».

Néanmoins, dans les années 90, les grandes corporations transnationales ont réagi dans une optique d’appropriation et de contrôle de toute la technologie développée. Dans cette stratégie, de gros investissements dudit « capital risque » spéculatif ont été consentis et le poids de ces mégacorporations est entré en jeu mais, et c’est contradictoire, ceux-ci ont contribué de façon décisive à l’expansion de la Toile mondiale et à la consolidation de la révolution numérique.

Cependant, l’Internet maintient jusqu’à aujourd’hui son caractère original : libre, décentralisé, multifonctionnel et, jusqu’à présent, incontrôlable, ce qui en fait un « espace de dispute ». D’un côté, les puissants intérêts politiques, financiers et commerciaux qui conçoivent leur principale fonction comme celle de surveiller, contrôler, annoncer et vendre. De l’autre, les intérêts citoyens et démocratiques qui aspirent à le transformer en un instrument au service de la démocratie, du développement durable, de l’innovation, de la science, de la culture, de l’éducation et de la santé.

Un des éléments clé de cette dispute est le contrôle par le langage du xxie siècle : le code source. Les corporations monopolistes désirent « contrôler » l’innovation technologique grâce à l’emprisonnement de ces codes, conservant ainsi les programmes informatiques comme leur propriété et s’appropriant des œuvres intellectuelles et culturelles (musique, films, livres). D’autre part, le mouvement pour la liberté de savoir et le mouvement du logiciel libre, qui libèrent le savoir emprisonné par les vrais « pirates », parient sur l’évolution et l’innovation comme une forme de socialisation des bénéfices de la révolution numérique.

L’histoire du logiciel libre

« Dans le contexte concret de l’informatique, un phénomène ancien se reproduit depuis les années 80 : le savoir, transmis par un code de langage écrit, est gardé jalousement par des éléments qui l’utilisent pour maintenir une structure de pouvoir tout au long des siècles. Dans les années 60 et 70, le développement de l’informatique était dû, en partie, au fait que les techniciens partageaient leurs connaissances. Les codes des programmes informatiques étaient partagés, de sorte que les idées des uns étaient utilisées par les autres afin d’améliorer lesdits programmes. Actuellement, une grande partie des applications informatiques que nous utilisons ont un code inaccessible, qui n’appartient qu’à leurs propriétaires ; c’est pourquoi nous ne pouvons ni les copier ni partager leur développement. Seuls les propriétaires peuvent les modifier et les améliorer. Si cela les intéresse, bien sûr ».[6] Le coût élevé des logiciels utilisés par les ­ordinateurs et le ­verrouillage du libre savoir scientifique et technologique imposé par les licences propriétaires ont engendré des difficultés allant jusqu’à empêcher certaines régions de la planète de bénéficier de cette révolution pour fournir une meilleure qualité de vie à leurs habitants.

Quand Richard Stallman [7](RMS) a commencé à travailler au laboratoire d’intelligence artificielle du MIT, en 1971, il a intégré une communauté qui partageait ses logiciels depuis plusieurs années déjà. D’après RMS, « le partage du logiciel n’était pas limité à sa communauté  ; c’est une notion aussi ancienne que les premiers ordinateurs ». Au début, cette communauté ne qualifiait pas ses programmes de « logiciels libres » puisque, d’après RMS, cette expression n’existait pas encore.

Le concept de logiciel libre est apparu au cours des années 70, aux états-Unis, en particulier dans les laboratoires du MIT - le Massachusetts Institute of Technology[8]. Richard Stallman ne se rappelle pas exactement quand l’expression a été adoptée mais « ce terme était déjà courant au MIT » quand a été lancé, en 1984, le Manifeste GNU [9] à l’origine du Mouvement du logiciel libre. On ne connaît pas non plus l’/les auteur/s de cette expression mais celle-ci a pris de l’ampleur et de la notoriété grâce à Richard Stallman qui l’a utilisée depuis le début.

Quelques raisons pour lesquelles il convient d’utiliser un logiciel libre
Question macroéconomique

Le Brésil, par exemple, transfère vers l’extérieur plus d’un milliard de dollars par an pour le paiement de licences de logiciels, dans un marché intérieur qui déplace chaque année trois milliards de dollars. Ceci signifie qu’un tiers de ce que mobilise l’industrie du logiciel au Brésil est transféré, sous forme de paiement de royalties, aux mégaentreprises monopolistiques de logiciels situées à l’étranger.

Cette réalité, outre le fait qu’elle entraîne une augmentation du déficit de la balance internationale des services, rend impossible le développement des services informatiques au Brésil. Dans ce pays, seul 8,6% de la population est relié à l’internet à domicile et, selon les données officielles, plus de 53% de ces utilisateurs ­utilisent des logiciels illégaux, c’est-à-dire, sans l’autorisation des propriétaires. Ils sont donc considérés comme des délinquants en vertu des lois régissant la propriété intellectuelle.

Pour maintenir l’actuel « marché légal » des logiciels, qui n’atteint que 4% de la population brésilienne, nous devons transférer vers l’extérieur plus du double du budget annuel du programme « Faim zéro » [10], dans un pays où 22.000.000 de personnes ont faim et 44.000.000, 1/3 de la population, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Il est injustifiable, pour les pays en voie de développement, d’adopter le modèle du logiciel propriétaire dans les programmes de la société de l’information.
Sécurité et confidentialité des informations

Les questions de la sécurité et de la confidentialité sont aussi des facteurs importants dans le choix du logiciel libre. Une plate-forme technologique doit garantir la sécurité des systèmes d’information et la confidentialité des données des utilisateurs. Pour cela, il est impératif de disposer de l’accès au code source des programmes. Sans code source, il est impossible de surveiller les programmes pour vérifier s’ils ne font que ce que le fabriquant a demandé de faire, s’il n’y a pas de « programme espion » qui violerait la confidentialité des informations. En outre, sans code source il est impossible de corriger les erreurs du programme sans contacter le fabricant propriétaire.

Autonomie et indépendance technologique

Le capital principal de la révolution numérique et de la société de l’information est justement le savoir numérique. Les exclus numériques sont ceux qui n’ont pas accès au savoir numérique. Comment penser à l’inclusion d’un quelconque pays dans la société du savoir, sans que les universités, écoles, entreprises, centres de recherches, gouvernements et sociétés n’aient une connaissance complète de la technologie qui est disséminée? C’est pourquoi n’importe quel programme d’inclusion numérique ou d’insertion dans la société de l’information n’est cohérent que s’il est réalisé avec un logiciel libre. Les programmes d’inclusion numérique, réalisés avec un logiciel secret et propriétaire sont, en vérité, des programmes d’ « exclusion » du savoir numérique.

Nous voulons être plus que de simples consommateurs de produits et de technologies propriétaires. Les pays et leurs habitants ont le droit d’être des sujets actifs de la société de l’information.

Indépendance des fournisseurs

Nous avons le droit de savoir ce que nous utilisons ou achetons. Les dépendances technologiques causées par les plates-formes propriétaires inhibent la concurrence, rendent le contenu du produit acheté tout à fait opaque et instaurent une exclusivité de marché pour la société qui a vendu le produit au consommateur. Le logiciel libre donne une plus grande indépendance vis-à-vis du fournisseur de solution. Le citoyen qui utilise une solution logiciel libre a accès au code source et aux quatre libertés de base du logiciel libre. Il n’est donc pas dépendant de celui qui a développé la solution originelle car il dispose du code source. L’utilisation d’un logiciel propriétaire revient, par exemple, à utiliser un médicament sans avoir le droit d’en connaître la formule chimique. Ou encore, à acheter des aliments industriels sans avoir le droit d’en connaître les ingrédients.

Partage du savoir

Pour que les pays moins développés ou en voie de développement aient la possibilité de franchir une étape historique de dépendance et de subordination sur la scène mondiale, les lois et traités internationaux actuels de brevets, copyright et marques, protégés par l’idéologie de la propriété intellectuelle, doivent être modifiés et assouplis. à l’origine, le discours de l’idéologie de la propriété intellectuelle visait à favoriser la liberté de création, stimuler les inventeurs et promouvoir les bénéfices pour la société. Aujourd’hui, c’est devenu un marché exclusif pour les pays centraux et leurs monopoles. Des solutions de rechange comme les licences « copyleft »[11], GPL - General Public License [12] et Creative Commons [13] fonctionnent dans la perspective de la liberté et du partage du savoir, en donnant un sens positif et actuel, syntonisé avec les nouvelles possibilités offertes par la révolution numérique.

Défis et perspectives du logiciel libre

Le logiciel libre, même s’il a été créé et inspiré par les concepts libertaires des hackers, est avant tout une technologie. Le logiciel libre, en tant que technologie, n’est pas de gauche ni incompatible avec le capitalisme. Selon Manuel Castells [14], « le logiciel libre est incompatible avec les corporations monopolistes, comme Microsoft. Il est également incompatible avec les gouvernements répressifs qui veulent contrôler la liberté, qu’ils soient de droite ou de gauche. Mais il n’est pas incompatible avec IBM et ce n’est pas un organe révolutionnaire mondial. Il n’est pas incompatible non plus avec les gouvernements démocratiques, qui veulent développer la créativité des jeunes. Mais je ne ferai pas d’analogie entre le logiciel libre et un mouvement de gauche. C’est quelque chose de beaucoup plus vaste que ça. Ses valeurs sont des valeurs de transformation sociale et je les trouve plus proches de l’anarchisme. L’idéologie qui sous-tend le logiciel libre est, à mon avis, anti-autoritaire et pour la liberté. D’après moi, ces idées sont révolutionnaires. Mais il faut les différencier de l’expression politique organisée de gauche. Le mouvement logiciel libre est plus étendu que le mouvement anticapitaliste et il peut trouver des alliés dans le capitalisme. Ce qu’il y a de commun, c’est l’idée de liberté et ils sont disposés à l’accepter. Cela est très révolutionnaire et donc, au fond, les grandes puissances mondiales ne sont pas disposées à accepter cette liberté. »[15].

Il est important de préciser que les millions de hackers développeurs de logiciels ne le font pas tous par idéologie ou comme un acte libertaire conscient. La majorité d’entre ne sont pas non plus des militants sociaux ; ce sont des « techniciens bénévoles » qui respectent les principes des licences et du partage du savoir, qui peuvent se mettre au service tant des grandes multinationales que des organisations sociales « altermondialistes », qui désirent construire un « autre monde possible », inspirées par le mouvement du Forum social mondial.[16]

Il est également vrai que la grande majorité des organisations sociales et la quasi-totalité des partis de gauche n’ont pas encore incorporé les défis de l’ « ère de l’information » dans leur programme de lutte et leur pratique quotidienne. D’après le Ministre de la culture et musicien brésilien, Gilberto Gil [17], s’exprimant sur son expérience au 5e Forum social mondial, « un de ces paradoxes est la coexistence quotidienne entre le discours politique le plus archaïque, la forme la plus byzantine et le contenu le plus byzantin, le programme le plus ancien et le plus dépassé, l’attitude la plus ancienne et la plus dépassée et les formes contemporaines, les contenus, les programmes et les attitudes les mieux syntonisés avec notre époque. La coexistence entre l’analogique et le numérique, entre la faucille et le marteau et les échanges virtuels. On trouve de l’espace, et probablement du sens, dans tout cela, peut-être parce que l’impulsion première du changement, de la transformation et du progrès se trouve, ou s’est trouvée un jour, dans la genèse de tous les mouvements de contestation de l’ordre établi et de construction d’ordres nouveaux. L’impulsion fondamentale de dépassement, d’aventure et de pèlerinage que l’on trouve, aujourd’hui et hier, dans chaque pas en avant de l’humanité.

Les personnes et les organisations qui constituent le Forum social mondial ont donc une base commune, même si les langues, les visions, les méthodes et les pratiques sont différentes. Voilà ce qui explique la coexistence pacifique et stimulante entre des programmes si disparates, par exemple, le programme de cette rencontre sur la révolution numérique et les nouveaux réseaux, et les programmes des partis marxistes traditionnels ».[18]

Pour nous qui voulons une nouvelle société de l’information plus juste et solidaire et qui luttons pour y parvenir, le principal défi est d’extrapoler l’univers de ce débat bien au-delà de la sphère élististe de «  l’information society » et de sensibiliser les organisations sociales qui luttent pour des changements structurels sur cette planète pour qu’elles actualisent leur discours, leurs pratiques et programmes politiques, en y incluant les questions de la révolution numérique avec la priorité qui lui revient au xxie siècle.

Si nous ne réussissons pas à accomplir cette tâche, les réalisations et le mouvement du logiciel libre lui-même seront phagocytés par le capitalisme mondialisé, et les pratiques transformatrices de ce mouvement disparaîtront vite. Une « nouvelle société de l’information est possible » mais elle n’est pas garantie en tant que cours unique de l’histoire. Elle dépendra du résultat des différentes disputes auxquelles nous devrons faire face et, partant, de notre capacité d’élargissement des thèses et pratiques libertaires du logiciel libre à la société ­mondiale.

Annexes :

Définitions du logiciel libre et du logiciel à code source ouvert (open source)

L’origine du terme « Free software » vient de l’anglais et comme dans cette langue, free signifie libre comme dans freedom (liberté) mais aussi gratuit, son histoire est parsemée de nombreuses erreurs d’interprétation quant à son sens véritable.

Le terme logiciel libre appliqué correctement fait référence à « libre » de liberté et n’a rien à voir avec le prix ou la gratuité. Un logiciel libre peut être distribué gratuitement mais il peut également être vendu. Il n’y a pas de contradiction entre logiciel libre et logiciel commercial. La contradiction se situe entre le logiciel libre et le logiciel propriétaire [19], deux concepts antagoniques.

Un logiciel libre, selon la définition de la « Free Software Foundation » [20], doit forcément contenir les quatre libertés fondamentales.

Le concept de « logiciel libre » est une question de liberté et non de prix. Pour le comprendre, pensez à la « liberté d’expression » et non à « une bière gratuite ».

L’expression « logiciel libre » fait référence à la liberté pour tous les utilisateurs d’exécuter, de copier, de distribuer, d’étudier, de modifier et d’améliorer le logiciel. Plus précisément, elle fait référence aux quatre libertés pour les utilisateurs du logiciel :

La liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0.)

La liberté d’étudier le fonctionnement du programme, et de l’adapter à ses besoins (liberté 1) ; pour cela, l’accès au code source est nécessaire.

La liberté de redistribuer des copies, donc d’aider son voisin, (liberté 2).

La liberté d’améliorer le programme et de publier ses améliorations, pour en faire profiter toute la communauté (liberté 3) ; pour cela, l’accès au code source est nécessaire.

Un programme est un logiciel libre si les utilisateurs ont toutes ces libertés. Ainsi, vous êtes libre de redistribuer des copies, avec ou sans modification, gratuitement ou non, à tout le monde, partout. être libre de faire ceci signifie (entre autre) que vous n’avez pas à demander ou à payer pour en avoir la permission.

Vous devez aussi avoir la liberté de faire des modifications et de les utiliser à titre personnel dans votre travail ou vos loisirs, sans en mentionner l’existence. Si vous publiez vos modifications, vous n’êtes pas obligé de prévenir quelqu’un de particulier ou de le faire d’une manière particulière.

La liberté d’utiliser un programme est la liberté pour tout type de personne ou d’organisation de l’utiliser pour tout type de système informatique, pour tout type de tâche et sans être obligé de communiquer ultérieurement avec le développeur ou tout autre entité spécifique.

La liberté de redistribuer des copies doit inclure les formes binaires ou exécutables du programme (tout comme le code source) à la fois pour les versions modifiées ou non modifiées du programme. (Diffuser des programmes sous une forme exécutable est nécessaire pour une installation commode des systèmes d’exploitation libres). Il y a une exception s’il n’y a pas moyen de produire une version binaire ou exécutable (puisque certains langages ne supportent pas cette caractéristique), mais le public doit avoir la liberté de distribuer de telles formes s’ils ont un moyen d’en produire.

Pour avoir la liberté d’effectuer des modifications et de publier des versions améliorées, vous devez avoir l’accès au code source du programme. Par conséquent, l’accessibilité du code source est une condition requise pour un logiciel libre ».[21]

L’expression « open source » ou « à code source ouvert » a été décrite pour la première fois en juin 1997 par Bruce Perens [22], dans un document préparé pour la conférence des développeurs Debian [23] de cette année-là. à cette occasion, Perens a supprimé les références originelles des documents pour créer la « définition du code source ouvert »[24]. Plus tard, en 1998, certains membres de la communauté du logiciel libre ont lancé l’« Initiative du code source ouvert » - Open Source Initiative (OSI)[25].

Actuellement, les leaders du mouvement logiciel libre et du mouvement code source ouvert représentent des mouvements séparés qui diffèrent du point de vue tant de la philosophie que de la politique. Même s’ils décrivent la même catégorie de programmes informatiques, ils les présentent de façon différente. Un des arguments utilisés par les leaders de l’OSI est que l’expression « code source ouvert » supprime la confusion de l’interprétation de « free » comme étant gratuit. Cette initiative se veut plus attrayante pour les leaders du marché et pour les grandes entreprises commerciales de programmes informatiques. Les arguments sont centrés sur les questions technologiques, la qualité du produit et les possibilités d’économie créées par le logiciel libre, laissant de côté les principes de liberté et éthique mis en place dès le début par la communauté du logiciel libre. Ce mouvement s’exprime de façon plus importante aux États-Unis mais il n’est pas très représentatif ailleurs.L’expression « à code source ouvert », en dehors de l’original anglais, est moins diffusée ; son sens et sa compréhension sont plus difficiles hors de la communauté technique, que l’expression « logiciel libre ».

Concepts associés

L’expression logiciel libre est très souvent confondue ou mentionnée avec d’autres catégories de logiciels. Pour que les choses soient bien claires, il faudra décrire ces autres catégories, leurs similitudes et leurs différences, par rapport au logiciel libre : [26]

Logiciel du domaine public : le logiciel de domaine public n’est pas soumis aux droits d’auteur. N’importe qui peut faire une version modifiée ou une copie non libre (propriétaire) à partir du programme originel. Un logiciel libre n’équivaut pas, du point de vue conceptuel, à un logiciel de domaine public.

Logiciel semi libre : le logiciel semi-libre est un logiciel qui n’est pas libre, mais qui s’accompagne de la permission pour les personnes physiques de l’utiliser, de le copier, de le distribuer, et de le modifier (y compris pour la distribution des versions modifiées) dans un but non lucratif.

Logiciel propriétaire : le logiciel propriétaire est un logiciel qui n’est ni libre, ni semi-libre. Son utilisation, sa redistribution ou sa modification sont interdites, ou exigent une autorisation spécifique, ou sont tellement restreintes que vous ne pouvez en fait pas le faire librement.

Logiciel freeware : le terme « freeware » n’a pas de définition claire communément acceptée, mais elle est utilisée couramment pour des paquetages qui autorisent la redistribution mais pas la modification (et dont le code source n’est pas disponible). Ces paquetages ne sont pas des logiciels libres.

Logiciel shareware (partagiciel) : le partagiciel est un logiciel qui s’accompagne de la permission de redistribuer des copies, mais qui mentionne que toute personne qui continue à en utiliser une copie est obligée de payer des royalties.

Les sharewares ne sont pas des logiciels libres ou même semi-libres car le code source n’est pratiquement jamais fourni et il ne vous est pas permis d’effectuer une copie et de l’installer sans vous acquitter du paiement d’une licence.

Logiciel commercial : le logiciel commercial est un logiciel développé par une entreprise dont le but est de gagner de l’argent sur l’utilisation du logiciel. « Commercial » et « propriétaire » ne sont pas synonymes. La plupart des logiciels commerciaux sont propriétaires mais il existe aussi des logiciels libres commerciaux et des logiciels propriétaires non commerciaux.

Logiciel libre à code source ouvert (Free and Open Source Software - FOSS et Free/Libre and Open Source Software - FLOSS) : définition largement utilisée récemment en Europe. On y essaie d’inclure et de mêler les concepts du mouvement logiciel libre et du mouvement code source ouvert sans entrer dans le débat sur les différences politiques et philosophiques existantes.

1er mai 2006

couverture du livre enjeux de mots Ce texte est extrait du livre Enjeux de mots : regards multiculturels sur les sociétés de l’information. Ce livre, coordonné par Alain Ambrosi, Valérie Peugeot et Daniel Pimienta a été publié le 5 novembre 2005 par C & F Éditions.

Le texte est sous licence Creative Commons paternité, pas d’utilisation commerciale.

La connaissance doit être offerte en libre-accès... Mais auteurs et éditeurs ont besoin d’une économie pour poursuive leur travail. Si vos moyens vous le permettent, n’hésitez pas à commander le livre en ligne (39 €)

Vendredi 23 mars2007 à 14.00 à l’UMLV-IFIS

Mots clés : conduite de projet – réseaux – technologies – travail collaboratif

Intervenants :Aurélie Nicolas, Anthony Delvigne, Guillaume Fabre,Benjamin Clavreul

Discutants :
- Christophe Freihuber, Développeur chez Pixmania, Créateur de la plateforme collaborative www.cyber-espace.net ;
- Arnaud Fontanes, Consultant senior, Associé chez Ethikonsulting, Spécialisé dans l’assistance à maîtrise d’ouvrage SIRH, dans la conduite du changement et l’animation d’équipe ;
- Patricia Rougeaux, chargée de mission TIC - Mairie de croissy /seine.

Si vous souhaitez y participer, envoyez vos coordonnées (nom, prénom, e-mail) à communication_mitic@yahoo.fr

Pour plus d’information, n’hésitez pas à consulter notre blog : http://mitic2006collter.over-blog.com/