Historique sommaire des principales étapes de l’appropriation des TIC par les membres de l’Alliance

Comme chacun sait, les mémoires donnent à voir à chacun les événements sous des jours parfois différents. Cette description est basée sur les récits parfois contradictoires des personnes rencontrées et sur les documents auxquels il nous a été possible d’accéder. Il est possible que cette description présente des erreurs d’interprétation. Dans ce cas, Nous remercions d’avance toute personne de le faire savoir afin que les erreurs puissent être corrigées. Nous partirons du principe que cet historique est suffisamment juste pour nous permettre d’atteindre notre objectif, c’est à dire l’identification des technologies de communication et la compréhension des modes d’appropriation des technologies de communication au sein de l’Alliance.

2.1. Années 1987-94 Depuis la fin des années 80, divers acteurs sociaux issus des milieux les plus variés dans différentes régions du monde, mènent de nombreuses initiatives afin de contribuer à organiser un vaste processus mondial, susceptible de participer à la recherche de valeurs, de propositions et de règles pour surmonter les nouveaux défis auxquels fait face l’humanité.

Cette première dynamique s’appuiera sur une pratique ancienne (dès 87) et permanente de collecte des expériences à travers la rédaction de fiches DPH. Les personnes utiliseront la base de données informatisées - fiches DPH - puis s’inscriront dans une dynamique de réseau. Le réseau international DPH est porté par l’idée que “ la connaissance utile à l’action naît de l’action ” et que “ l’innovation se diffuse par des réseaux ”. D’autre part, l’expérience considérable d’édition de la FPH va être mise à profit pour l’Alliance.

Au début des années 90, plusieurs partenaires de la FPH organisent des rencontres thématiques et collégiales à l’échelle continentale. Elles permettent d’ouvrir le travail qu’ils avaient déjà initié à d’autres acteurs, espaces et cultures. Ce processus aboutit en 1993 (Rencontre de Vézelay) à la rédaction de la “plate-forme pour un monde responsable et solidaire” publiée en Novembre 1994 et à la collecte de signatures. A partir de ce texte s’impose la nécessité de conjuguer diversité des contextes et unité des défis et d’aborder les problématiques sous 3 angles simultanément : par thématiques, régions du monde et milieux sociaux-professionnels. Ces trois approches donnent lieu à l’ouverture de chantiers qui tentent d’explorer ces questions.

Le premier outil de communication de l’Alliance sera un bulletin interculturel : la lettre de liaison de l’Alliance réalisée sur un support papier. Il répond aux besoins d’une communication interculturelle au sein de l’Alliance et de rechercher de nouveaux acteurs pour participer à cette dynamique

2.2. Années 1994-95 Période de diffusion et de traduction de la Plate-forme qui donne naissance à l’Alliance pour un monde responsable, pluriel et solidaire. Les premiers groupes de travail (chantiers) sont alors constitués.

En 94 les premières connections UCP par modem ont lieu dans les combles de la FPH. Et parallèlement, les alliés se dotent de premiers outils de communication et de méthodes de travail communes.

En Avril 95 a lieu la déclaration du site web de l’Alliance auprès du registre du CNRS. Une machine UNIX (SPARC) est installée dans le but de faire du site web, un moyen de communication entre les membres de l’Alliance pour un monde responsable et solidaire avec le soutien de Christophe Wolfhugel et de Stéphane Bortzmeyer. Le site de l’Alliance est conçu trilingue français, anglais, espagnol. Il contribue à cette phase de mise en réseau des membres de l’Alliance.

2.3. Années 1996-97 L’émergence des chantiers En 96, la première rencontre des animateurs de chantiers a lieu à Barcelone. Un calendrier commun est adopté. Il concentre le travail de la fin du siècle sur la formulation de propositions de stratégies et d’actions impliquant des changements décisifs de modes de vie et de systèmes de gestion du niveau local au niveau global. Les participants nomment aussi le besoin de se doter d’un système de participation à distance (PAD).

Chaque chantier doit en préparation de l’assemblée 2000-2001 :
- produire un premier texte issu de ses travaux. Ce texte peut être individuel ou collectif, appuyé sur des fiches d’expériences, une compilation de textes...
- mettre ce texte en débat en interne au sein du chantier, en lien avec d’autres chantiers, pour qu’il puisse être nourri par les alliés. L’afficher sur le site Internet de l’Alliance et le mettre en débat auprès de partenaires propres ou bien des partenaires de l’Alliance. Essayer de faire circuler un texte de départ pour l’enrichir et le finaliser sous forme des cahiers de propositions
- en sortir les percées qui doivent être les principales propositions qui ont vocation à être présentées à l’assemblée mondiale.

L’Alliance identifie ce qu’elle nomme les formats des cahiers de proposition et les outils méthodologiques développés par les chantiers : • texte de départ • cahier de propositions • percées • fiches DPH • fiches bibliographiques avec nomenclatures qui permettent de faire des recherches sur des documents à partir de mots clefs • Les rencontres de 20 à 40 personnes. Un effort particulier pour intégrer à chaque fois quelques personnes des autres chantiers afin de favoriser le partage avec des gens qui viennent d’au-delà du chantier. Pour commencer à créer des liens.

L’émergence des Forum de l’Alliance En réponse au besoin d’outil de communication à distance, Marina Urquidi, traductrice et journaliste interculturelle travaille sur la mise en place de la première “liste distribuée ” en 3 langues qui deviendra ce que l’Alliance nomme un Forum. Le Forum est un dispositif de communication qui s’appuie sur l’utilisation d’une liste de diffusion pour organiser à la circulation de l’information en un certain nombre de langues au sein d’un groupe de personnes au travers de leur courrier électronique.

Bertioga Fin 97, une rencontre internationale se déroule simultanément en 6 lieux. A cette occasion, les différents chantiers mettent en forme les résultats de leurs travaux et élaborent les premières propositions. Dans la perspective d’une assemblée mondiale de l’Alliance pour un monde responsable et solidaire se pose alors la question de la nécessité et des moyens de se réunir à l’échelle du monde. A Bertioga - Sao Paulo (Brésil), c’est l’occasion de poser le problème de la communication dans l’Alliance de manière plus structurée. Il semble qu’à ce moment se met en place l’équipe POL-COM qui sera à l’origine de la production des documents de définition de la politique de communication de l’Alliance .

L’organisation de ces 6 Rencontres est l’occasion d’expérimenter un premier système de participation à distance (PAD). Ce système est conçut comme un forum animé de manière synchrone à distance. Des rapporteurs sont désignés dans chaque rencontre afin de faciliter la participation à distance à la réflexion collective. Techniquement, ce système s’appuie essentiellement sur l’usage des listes de discussion et de la visioconférence. On peut donc noter que ces expériences sont les premières tentatives de médiation faisant appel à des moyens audio-visuels.

Des outils de communication interne Le site web commence à prendre corps sous l’impulsion de Franck Fourmental, (économiste).

Avec Patrick Mevzek, ingénieur informaticien développeur, l’Alliance cherche à réaliser une base de données de personnes et d’expériences. Philippe Amouroux rédige le cahier des charges de cette Banque de données. Le développement est engagé. L’annuaire des alliés est l’un des résultats concrets de cette initiative. Cependant, les langages utilisés PERL et PostgreSQL “ base de données la plus sophistiquée du monde” limitent les possibilités de partage du développement au sein de l’Alliance en particulier avec les membres des organisations des pays du sud.

2.4. Années 1998-99 Les dispositifs d’animation des chantiers Les chantiers intensifient leurs échanges et confrontent leurs propositions. La mise en place des “forums” est progressive et prend de l’ampleur pendant cette période. La FPH systématise sa méthode d’animation de communautés virtuelles basée sur l’utilisation des listes de diffusion et d’un dispositif de traduction humaine des messages échangés en 3 langues. Dans la même période, 2 expériences similaires se développent : Mistica et Forum UE-ACP avec l’appui de la FPH.

En 99 une réunion se tiendra à Cape Town autour du projet de Caravane Africaine : dispositif d’animation et de rencontres qui prend la forme d’un parcours à travers l’Afrique de Cape Town (South Africa) en 1999 à Dar el Salam (Egypte) en juin 2001. Ces dispositifs reflètent une volonté de faciliter les échanges culturels par d’autres voies que le discours et l’écrit et de prendre en compte des approches "non occidentales". Ce mouvement est à mettre en relation avec la rencontre à Naxos (Grèce) étape dans la prise de conscience de l’importance de l’aspect culturel dans les problèmes de compréhension et de traduction linguistiques.

La revue Caravane est un outil de liaison interculturel. Le 1er n° de Caravane sort en 98. La lettre de liaison de l’Alliance (bulletin interculturel) pour un monde responsable et solidaire devient Caravane, revue papier en plusieurs langues. Caravane aura une durée de vie de 3 ans. L’aventure se terminera faute d’avoir su trouver un modèle économique indépendant de la FPH.

L’Alliance comme organisation Les alliés perçoivent l’Alliance comme un mouvement très souple. Ils s’appuient sur la plate-forme de l’Alliance et la dynamique d’échange entre personnes qui sont les deux déclencheurs de participation. Ils attachent de l’importance à ces liens souples (caravane, plateforme, ...) qui donnent un sentiment positif de travail collectif et décloisonné.

Après la rencontre de fin décembre 97 (Bertioga) une discussion s’engage sur la structuration et l’institutionnalisation de l’Alliance : 5 versions successives d’un texte de propositions de structuration de l’Alliance écrites à partir d’un texte de Marti Olivella, circulent au sein de l’Alliance. Ils proposent différents conseils : conseils de fondation de l’Alliance, conseil de médiation (fonction juridique) et une organisation par comités de travail et groupes de travail décentralisés.

L’organisation collective de l’Alliance mise en débat aboutie à l’élection d’une équipe internationale de coordination, l’EIF (Equipe Internationale de Facilitation) en Février ou mars 99. La mission de ce groupe est une mission “ d’articulation ” de l’Alliance. L’équipe constitue 4 commissions :
-  communication,
-  méthodologie,
-  thématique,
-  évènement 2001. L’EIF propose de constituer une équipe de secrétariat de 3 à 4 personnes.

Les membres de l’Alliance ont désigné les membres de l’EIF par vote. Le collège des votants est composé des membres inscrits dans l’annuaire de l’Alliance et de celui de la FPH. Ce srutin se déroule par correspondance sous diverses formes, courrier, mail, fax, ... Cette démarche ne donne pas lieu à la mise en place d’un dispositif de vote par correspondance s’appuyant sur des technologies numériques.

Derrière la question de l’institutionnalisation, c’est la nature de l’Alliance comme réseau autogéré et ses possibilités d’interagir avec les acteurs sociaux à l’échelle de la planète qui se joue. Cette démarche reflète la volonté mais aussi la difficulté de faire fonctionner l’Alliance sur un modèle participatif démocratique dès lors que la réalisation des assemblées de 2001 est devenu un objectif opérationnel.

Cependant, le rôle joué par Internet dans ce fonctionnement quotidien de l’Alliance reste encore modeste à cette période. En particulier le site web de l’Alliance restera un site de présentation statique.

2.5. Années 2000-01 La période 2000/2001 est une phase de mise en commun de l’Alliance qui précède l’Assemblée Mondiale. La plupart des chantiers se sont développés parallèlement, mais certains ont réussi à travailler de façon articulée, notamment les chantiers du pôle socio-économie solidaire. L’originalité de l’Alliance est dans le croisement des regards. Pour cela il est nécessaire d’adopter des rythmes communs, des méthodologies communes et de faire un effort pour aller vers l’autre et intégrer le regard sur l’autre et transformer son apport pour que l’autre puisse s’en enrichir.

Les années 2000 et 2001 visent à tirer parti de la richesse et des expériences accumulées par tous les groupes de réflexion tout en s’articulant à des dynamiques citoyennes convergentes pour aboutir à des propositions concrètes, collectivement élaborées. Ce processus se matérialise par :
-  des rencontres internationales, thématiques et collégiales, ouvertes à d’autres groupes existants.
-  quatre Assemblées Continentales simultanées (Afrique, Amérique, Asie, Europe) et une rencontre régionale au Moyen Orient, en juin 2001.
-  une Assemblée mondiale de citoyens à Lille (France) en décembre 2001.
-  l’édition en plusieurs langues et dans différents pays de cahiers de propositions pour le 21ème siècle et l’élaboration d’une Charte des responsabilités humaines.

La FPH prend en charge l’organisation de l’accompagnement du processus. Elle met en place l’équipe d’appui. Celle-ci est constituée d’une douzaine de personnes embauchées pour une durée de un an et demi, à partir de juin 2000. Elle est constituée aux fur et à mesure qu’apparaissent les besoins dans la perspective de l’Assemblée Mondiale. L’équipe se constitue de manière pragmatique pour aider à l’organisation de l’Assemblée mondiale de citoyens de décembre 2001 et pour appuyer les travaux des chantiers et des collèges. Le fonctionnement de l’équipe se concentre sur la circulation de l’information et la mise en réseau des alliés et des responsables de chantiers.

Les chantiers Le fonctionnement des Chantiers est d’abord marqué par l’évolution des forums conduite par Patrick Mevzek, Marina Urquidi et Philippe Amouroux. Les membres de l’Alliance prennent conscience qu’il est possible d’inventer des méthodes d’animation qui intègrent les outils numériques et commencent à les formaliser. La formalisation d’une méthode d’animation donnera lieu au Guide d’animation pour les “ forums électroniques ” des chantiers de l’Alliance (Avril 2001) rédigé par Marina Urquidi. Un forum “ facilitation ” est mis en place pour aider les animateurs des chantiers. Ce forum est le lieu d’information et d’échange technique. Les animateurs disposent de dictionnaires mis à jour pour le programme de traduction automatique.

Parallèlement, l’Alliance découvre et expérimente un nouvel outil d’édition partagée sur le web : SPIP . Natalia Massa qui à utilisé SPIP pour les REMICS d’octobre 2001 (rencontre nationale des réseaux de l’Internet citoyen en France) introduit cet outil dans la galaxie web de l’Alliance dans le but de développer une méthode plus participative de gestion et d’animation des sites web. Cette démarche avait eu un précédant : un travail initié en 1997 par Guillaume Gourbeault stagiaire à la FPH ainsi que des développements commencés mais toujours en cours à ce jour par Gustavo Marin et Stephane Metzvec 1999 - 2000.

Progressivement, les deux outils, la liste de discussion électronique et le site web, sont utilisés de manière convergeante. Les forums sont multilingues, avec modération de contenu et appuyé sur des pages web situées dans le site de l’Alliance avec un archivage des messages et de documents. Les listes de discussion (forums) sont transférées sous le logiciel Sympa sur un serveur propre à la FPH (site web). Initialement, le format des forums ne permettait pas l’envoi de document. Le site web permet de les rendre accessibles.

De plus, les bases de données, notamment l’annuaire complètent cet embryon de dispositif. En 2001, deux nouvelles bases de données (fiche d’expériences et fiches bibliographiques) sont mises à disposition sur le web dans des formats provisoires et seront utilisées essentiellement par l’équipe d’appui. Un projet d’agenda partagé interne et international est resté quand à lui sans suite véritable. Concernant les fiches DPH, en 2001, un lien est établi entre le site de l’Alliance et le site de l’AMI pour visualiser les fiches d’expériences DPH. Entre 4000 et 8000 fiches : sont disponibles sur le site http://62.4.23.226/Alliance/affiche.php3. Olivier Petitjean réalise un guide « Comment élaborer un dossier de fiches d’expériences ? » (7 janvier 2000)

Enfin, l’idée qu’il est nécessaire de formaliser les méthodes d’animation et de les partager s’ancre au sein de l’Alliance. Véronique Rioufol fait une page web d’outils et des fiches guides.

Les assemblées 4 Assemblées continentales sont organisées pour croiser les travaux des chantiers. Ces rencontres sont quasi simultanées : elles sont organisées en rotation sur une période de 3 semaines. Elles se déroulent sous forme d’une rencontre physique par continent à laquelle participe un témoin / rapporteur par autre continent. Chaque témoin échangait avec les membres de l’Alliance de son continent par courrier électronique et liste de discussion et collectait les réponses aux questions proposées dans son continent pour les reverser dans l’assemblée à laquelle il participe.

Ces rencontres s’appuient aussi sur un site web dont la vocation est de rendre visible les débats. Chaque jour, des chroniques sont diffusées pour informer les gens en temps réel avec une traduction en 3 langues. Afin de faciliter l’interaction en direct et à distance 14 listes de diffusion avec traduction en 3 langues sont mises en place : 1 liste par rencontre, 1 liste par continent, 1 liste par langue et 1 liste d’images. Malgré cette débauche de technique, peu d’interaction réelle aura lieu avec les gens qui étaient à distance. Les participants manquent de temps pour des échanges à distance car ils sont mobilisés par la rencontre à laquelle ils participent physiquement. La participation à distance viendra après coup. Une fois que la dynamique est lancée en présence, poursuivre la relation à distance est plus facile.

La gouvernance de l’Alliance, suite. En Mars 2000 a lieu la seconde rencontre de l’EIF à Bengalore (Inde). Cette rencontre est marquée par un désaccord sur les orientations et les stratégies de l’Alliance. La question de la gouvernance de l’Alliance est écartée au profit du processus de préparation de l’Assemblée Mondiale. Cette rupture provoquera aussi la fin de l’équipe POL-COM. En Juin 2000, l’équipe EIF deviendra l’EIFE (Equipe Internationale de Facilitation Elargie) en s’élargissant aux animateurs des chantiers. L’équipe EIF passe alors de 25 à 80 personnes. l’EIFE n’a pas de mandat formel. Elle répond au besoin d’informer les responsables de chantiers et de débattre de l’organisation de l’Alliance dans un groupe plus large. Sur le plan technique, elle s’appuie sur un nouveau forum (Liste de discussion électronique avec modération, animation et traduction).

Les outils dits « d’intelligence collective » (OIC) Cependant, une étape va être franchie avec l’émergence d’outils qui permettent de travailler sur les contenus et les processus de réflexion des groupes. La diversité des thèmes abordés et la complexité de leur mise en relation ainsi que la richesse des interventions et des interactions entre personnes est depuis toujours un trait caractéristique des travaux de l’Alliance. A partir de 2000, germe l’idée qu’il est possible d’élaborer des outils qui facilite la gestion de cette complexité. Cette recherche devient le nouvel défi pour la communication de l’Alliance. Divers travaux de développement viennent nourrir cette ambition : o Vincent Calame fait un développement de cartographie sous Java. (voir ci dessus). o Marti Olivella travaille sur Delibera depuis plusieurs années. Délibéra est une méthode de consultation basée sur l’Abaque de Regnier qui permet de produire un tableau dans lequel les participants sont en ligne et les éléments du problème à examiner sont en colonne. La réponse se fait par un choix dans une échelle de couleurs. L’image en mosaïque dessine une carte qui visualise la position de chacun sur le problème et permet une perception globale et immédiate de l’information. L’abaque de Régnier est un outil d’animation et de synthèse très puissant. Les premières utilisations auront lieu lors de la rencontre en Ecosse de 2001, la rencontre européenne, en Roumanie, et enfin lors de la rencontre à New York, avec nos alliés d’Amérique. o Claude Henry (laboratoire LIMSI) quant à lui, engage un programme de recherche sur le traitement sémantique et l’exploitation des contenus des forums. Il s’agit de développer des outils informatiques pour soutenir l’animation des forums de discussion sur Internet. Ce projet est financé pour partie par les fonds publics. Il est intitulé Outiller des Alliances. Il vise à rendre visible aux animateurs les divergences et les points d’accord dans les contenus d’une discussion dans un chantier donné.

Dans le même temps, le Forum Social Mondial a pris pied à Porto Alegre. L’expérience de la FPH est mise à contribution dans une collaboration avec Chico Whitaker pour mettre en place un outil de discussion pour élaborer le règlement du conseil international du Forum Social Mondial et la définir les principes et valeurs du Forum Social Mondial. De fait, l’expérience de l’Alliance s’ajoute à d’autres, telles que le Forum UE-ACP, pour légitimer la FPH comme laboratoire pour l’utilisation des outils de communication.

L’Assemblée Mondiale L’Assemblée Mondiale a lieu à Lille, en décembre 2001. Les participants sont choisis par collège et par pays avec un jeu de rééquilibrage géoculturel. Elle aussi s’appuie sur un système de traduction / publication des résultats par une équipe décentralisée. La nouveauté vient d’un système de cartographie conçu par la FPH (Vincent Calame). Il vise à permettre une organisation systématique des contenus des débats en visualisant les relations entre objets. La numérisation de ces données (objets et relations) permet ensuite de les manipuler à partir de différents points de vue. La formalisation de cette méthode et les logiciels sont accessibles sur le site de l’Alliance. 2.6. Années 2002-03 Après l’assemblée mondiale à Lille, l’heure est à l’évaluation. La FPH de son coté, entre dans une année sabbatique. Une réflexion s’engage sur l’avenir de l’Alliance. Une vaste démarche d’évaluation des propositions et des méthodes de l’Alliance est lancée. Elle s’appuie sur un ensemble d’enquêtes et d’évaluations confiés à différents partenaires ainsi que sur un processus participatif conduit par Marti Olivella avec Delibera (liste de discussion). La participation à ce processus est faible à l’echelle de l’Alliance (environ 60 personnes actives sur 4000 membres). Elle s’accompagne de la mise en place d’un appel à projet financé par la FPH destiné à soutenir des propositions d’actions qui facilitent l’organisation des alliés dans la perspective du parlement mondial.

Le parlement mondial , nouvel objectif assigné à l’Alliance, est mis en chantier avec les mêmes supports techniques (Sympa). On en retrouve les résultats sur le site de l’Alliance. Plus tard, ce groupe de travail adoptera un autre système informatique, le forum électronique, qui permet de suivre des fils de discussion mais nécessite de pouvoir rester connecté à Internet (http://allies.Alliance21.org/wp/fr/...).

Différentes initiatives vont progressivement prendre leur essor en s’appuyant sur le réseau et les acquis de cette expérience telles que Irénées, démarche ressource pour “ développement d’outils et de méthodes au service de la construction d’un art de la paix ” ou encore INF’OGM, un service francophone d’information sur les organismes génétiquement modifiés (OGM).

Début 2003, 4000 alliés personnes ou institutions sont recensés dans l’annuaire de l’Alliance. Il semble d’ailleurs que certains inscrits ne sachent plus qu’ils le sont et que beaucoup ne soient pas inscrits.

Dans le domaine de la communication, après les quelques mois de pose nécessaires, l’Alliance tente de rendre plus visible son travail et de faciliter la coopération. Elle oriente ses efforts vers la refonte des sites web en s’appuyant sur les outils de co-publication. Dès janvier 2002, on commence à s’interroger sur l’avenir des sites web. La FPH prend la décision d’en confier la mise à jour à Natalia Massa, webmestre depuis avril 2001. Celle-ci est entourée d’Alain Riguet et d’Olivier Petitoit à partir du début de l’année 2002. Ils composent une équipe (la “ webteam ”). Cette équipe est sous contrat avec la FPH. Elle est chargée de refaire le site de l’Assemblée de Lille, de reprendre les anciens projets tels que les bases (bases.Alliances21.org) et de travailler sur le site web dans l’Alliance. La démarche vise à donner un air de famille aux différents sites web de l’Alliance à travers une refonte du graphisme et un usage de la cartographie.

Au-delà, les sites alliés, souvent inconnus de l’Alliance, sont référencés et indiqués sur une barre de menu qui invite aussi les alliés à faire cette démarche eux-mêmes. L’approche par Web-ring, (un système de boucle où chaque site est référencé et référence tous les autres), un temps envisagée semble avoir été abandonnée probablement autant du fait de la nécessite de régler les questions de langues entre site d’origines linguistiques différentes que du fait de l’émergence de nouvelles possibilités de référencement dans les sites fonctionnant avec SPIP.

C’est donc avant tout à un travail d’archivage et valorisation des contenus que se livre cette équipe. L’orientation de ce travail vise à capitaliser, archiver, rendre accessible les travaux de l’Alliance avec une volonté d’ouverture et de reconnaissance des partenaires. Sur le plan technique, la “ webteam ” mène une démarche de consolidation des acquis en particulier en s’appuyant sur SPIP.

La publication du “ Quoi de neuf ” quant à elle, est relayée via une nouvelle liste de discussion qui ne diffuse les informations sur les activités de l’Alliance que de manière occasionnelle (10 messages en 2 ans).

Initiatives pour relancer la question de la communication au sein de l’Alliance En novembre 2002 la “ webteam ” propose de mettre en discussion le système d’animation collective des sites web des alliés. Cette proposition est un élément de discussions qui s’inscrit dans le cadre de l’exploration des “ nouvelle(s) manière(s) de faire Alliance”. Cette proposition est basée sur la diffusion de SPIP comme solution technique auprès des alliés qui souhaitent monter de nouveaux sites web. La webteam recense environ 50 demandes en 2 ans (2002-2003).

Début 2002, un nouveau forum (liste de discussion) dédié aux questions de communication est mis en place à l’initiative de Gustavo Marin et Germa Pelayo à partir d’une enquête par questionnaire sur ce que les alliées attendent du site internet. Il semble qu’elle n’ait recueilli que peu d’intérêt auprès des alliés pendant sa première année de fonctionnement.

Un groupe de personnes reprend le flambeau et élabore des propositions. Ce groupe dans lequel on retrouve Marti fait de l’appropriation des technologies de l’information et de la communication un enjeu stratégique pour l’Alliance. Plusieurs propositions sont faites qui tentent de s’inscrire dans le cadre de l’appel d’offre de la FPH : offres de formation des alliés ou bien de constitution de brigades d’intervenants mobiles. La proposition de Coopération.net (Théo Bondolfi) trouve sa place dans les sites alliés comme portail pour les opérateurs sociaux. Elle propose l’hébergement de sites gratuit. Parallèlement, François Soulard se lance dans Traversées, un dispositif d’accompagnement et de valorisation des initiatives de transformations sociale des alliés.

Enfin, sous le nom de “ dev-interop, un groupe de travail coordonné par Patrick Mevzeck est mis en place pour la mise au point des outils nécessaire pour assurer l’interopérabilité de toutes les applications existantes de l’Alliance (annuaire, fiches, sites web, etc...).. ”

Posté le 27 décembre 2004

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