1/Informations générales
Interlocuteurs :
Gabrielle KUBLER, Responsable ntic à la
Direction Organisation Ville et Communauté Urbaine de Brest
(SIC/NTIC)
Florence Morvan, Coordinatrice à la Mission
" Démocratie locale et Citoyenneté "
Maire : Pierre MAILLE (PS)
Nombre d'habitants : 153 000 habitants pour
la ville, 230 000 pour la Communauté Urbaine de Brest (CUB)
Localisation : Finistère (29)
Contrat de ville monocommunal
Partenaires : Etat (emploi jeunes), Conseil
régional de Bretagne (dispositif "Cybercommunes"), Conseil
général du Finistère, partenaires privés
pour la formation (France Télécom).
Contacts : Gabrielle Kubler : 02 98 33
50 63 - Florence Morvan : 02 98 00 82 12
2/Les moyens techniques
La ville de Brest est dotée d'un parc informatique
de 1100 micros entre Ville et Communauté Urbaine de Brest et
d'un réseau télévision du plan câble, avec
mise à niveau de la voie retour exploitée par NC Numéricâble,
filiale de France Telecom.
3/La politique municipale à l'égard
des ntic
Elle est marquée par la détermination
et la volonté politique de l'adjoint au Maire, Michel Briand,
chargé de la Démocratie Locale et des nouvelles technologies.
L'adjoint au maire a mis en place un groupe de travail municipal sur
" Citoyenneté et nouvelles technologies ".
Ce groupe, regroupant un centaine d'acteurs locaux et ouvert à
tous, est " un lieu d'échange et d'actions sur les
nouvelles technologies dans la Cité " qui fonctionne
sous forme de " cercles " depuis octobre 1997.
Afin de faciliter l'expression individuelle et l'émergence
d'initiatives, plusieurs "cercles" de travail ont été
créés : le cercle " Education ",
le cercle " Associations et action sociale ",
et le cercle " Points d'Accès Publics à Internet ".
L'approche municipale à l'égard des ntic se caractérise
donc par la mise en place de cercles de réflexion ouverts aux
citoyens et aux élus. A travers ces réunions " citoyennes ",
la ville de Brest cherche à mettre l'accent sur l'appropriation
progressive des nouvelles technologies. Ces différents cercles
ont pour but de susciter la réflexion sur les usages sociaux
et citoyens des ntic, d'évaluer les besoins des utilisateurs
et l'impact de la politique municipale.
Par ailleurs, deux cercles (Education et Association)
disposent d'un forum de discussion sur internet qui permet de prolonger
les débats et qui favorise la circulation des informations
et des opinions. Cependant, la fréquentation de ces forums
est encore faible.
A la rentrée 99, les responsables municipaux
en charge de la citoyenneté et de la démocratie locale
envisagent la mise en place d'un nouveau cercle ou d'un nouveau groupe
de travail sur " l'accès à internet, accès
à l'emploi et accès aux droits" ainsi qu'un groupe
de travail dont le domaine d'intervention porterait sur " les
animateurs et l'accès à internet ". La démarche
de la municipalité de Brest est donc de prendre en compte les
besoins des " citoyens-usagers " en partant des
pratiques sociales existantes dans l'utilisation des nouvelles technologies.
4/L'accès à internet
Un premier volet concerne le réseau éducatif
local qui a permis d'équiper progressivement et à leur
demande, les écoles : un micro par classe (début
99), un accès internet par école (septembre 99).
Brest a développé un programme d'accès
de proximité à travers les PAPIs (Points d'Accès
Public à Internet). Situés dans les associations, les
structures pour personnes âgées, les bibliothèques
(au nombre de 10) et les équipements de quartiers, 18 PAPIs
sont aujourd'hui en fonctionnement. Certains sont gratuits, d'autres
sont payants. L'objectif affiché par la municipalité
est d'atteindre 30 PAPIs à la fin de l'année 1999. L'intégration
des PAPIs dans les quartiers répond au souci de proximité
de la municipalité avec ses habitants (un point à moins
de 500 mètres pour 90% de la population), d'accès avec
un médiateur et d'implication des ntic dans le fonctionnement
ordinaire de la vie de la commune. La création de ces nombreux
points d'accès a permis d'initier une vague de recrutement
d'animateurs en emplois jeunes (une quinzaine au total). Selon Florence
Morvan, la mairie subventionne chaque point d'accès public
à Internet " à hauteur de 6 000 à 7000
francs pour l'achat du matériel informatique en plus de l'aide
financière apportée par les pouvoirs publics pour la
création des emplois jeunes ".
5/ Le public ciblé
Pour éviter de nouvelles exclusions, la ville
développe une politique d'accès public à internet
qui touche le public scolaire, puis le tout public de la ville.
Pour ce faire, la ville a équipé toutes
les écoles de PC connectés à internet (34 sur
36 écoles primaires ont maintenant un accès), ainsi
que des PAPIs. Le nombre estimé d'internautes à Brest
est de 18 000 à la mi 99 selon la Direction Organisation Ville
et Communauté Urbaine de Brest (DOV-CUB). Mais environ les
deux tiers de ces internautes sont des utilisateurs professionnels.
6/Le site internet : www.mairie-brest.fr
La ville de Brest ne dispose pas de site municipal
classique comme les autres villes étudiées. En revanche,
la mairie héberge plusieurs sites " fonctionnels "
ou "événementiels" depuis 1997 (Citoyenneté et
Nouvelles Technologies, Bibliothèques, Jeudis du port, Sciences
en Fête, colloque Amoco CadizÖ), ainsi que des sites liés
à la ville (Centre de Congrès " Le Quartz ",
Bureau d'Information Jeunesse, Brest 2000Ö). Le site global de la
ville de Brest, à l'initiative d'un groupe du service Communication,
est en cours d'ouverture. Le groupe " Citoyenneté
- Nouvelles Technologies " dispose déjà de
forums de discussions ouverts sur les cercles " éducation "
et " associations " dont l'idée sera reprise
et approfondie dans le site de la ville de Brest.
Les motivations de départ
A Brest, l'existence de l'actuel site fédérateur
d'autres sites internet est perçue par les responsables du
groupe de travail municipal sur la " citoyenneté
et les nouvelles technologies " comme un outil de partage
et d'échange sur les thèmes de réflexion de chaque
cercle (forums de discussion, comptes-rendus de réunionsÖ).
Il a été crée il y a plus d'un an et demi.
Les mises à jour
En ce qui concerne l'actualisation du site actuel,
les modifications se font au fur et à mesure. Il n'y a pas
de mises à jour régulières. Par ailleurs, certaines
pages sont créées directement par les habitants, principalement
pour les sites scolaires, et par le biais du site http://www-brestecoles.enst-bretagne.fr.
Les connexions
Le nombre estimé de connexions est de 2 800
par mois : les internautes consultent les différents sites
présents sur le serveur de la ville.
Les rubriques les plus visitées
Les statistiques révèlent que le site
relatif aux bibliothèques et celui du groupe " Citoyenneté
et nouvelles technologies " sont les plus visités.
" Le serveur des bibliothèques de
Brest " permet aux lecteurs des bibliothèques municipales
d'accéder aux dernières informations, de poser leurs
questions directement aux animateurs des bibliothèques municipales
via un forum de discussion et de faire une recherche directe sur les
fonds documentaires (écrits, audiovisuels et sonores) des bibliothèques
reliées au réseau.
Le site " Citoyenneté et nouvelles
technologies " présente les grandes lignes du groupe
de travail municipal (missions, objectifs, membres) mais permet surtout
de participer aux réflexions grâce aux forums installés.
On peut aussi y consulter le calendrier des réunions, les comptes-rendus
des différents cercles et l'historique des forums de discussion.
Malgré cet effort de " participation
en lign e" initiée par la mairie, les contributions dans
les forums ne sont pas très nombreuses.
Le contenu
Le site présent actuellement sur le serveur
de la mairie renvoie sur des mini-sites événementiels
(Les Jeudis du port, La science en Fête, Isope, Osates et Technomer,
la semaine de l'offshore à Brest, Brest 2000, Colloque Scientifique
International " 20 Ans après l'Amoco-Cadiz ",
Rencontres autour de l'emploi et de la formation, " Inforem
98 ", Semaine des Droits de l'Enfant du 16 au 21 Novembre
1998) et liés à la ville de Brest (Le réseau
Brest-écoles, le groupe brestois "Citoyenneté et nouvelles
technologies" ainsi que le Bureau Information Jeunesse).
La volonté affichée par la municipalité
est de faire du futur site municipal un carrefour de tous les mini-sites
réalisés jusqu'à présent, qu'ils soient
porteurs d'informations municipales, d'événements dans
la ville, de discussions thématiques, etc. L'objectif est de
tendre vers un site portail municipal fédérant les activités
du groupe de travail municipal, les événements brestois,
l'actualité municipale et les informations pratiques.
7/Les services publics et municipaux
Les services en ligne :
Un groupe de pilotage est actuellement en cours de
réflexion sur la modernisation des services publics par les
ntic. Il en définit les priorités et la faisabilité.
Tous les services ont été sollicités et ont fait
des propositions sur le contenu du site.
Budget
Le budget municipal est de 1,3 milliards de francs
dont 295 millions de francs d'investissement global. Les dépenses
en multimédia s'élèvent à 400 000 francs,
hors personnel, pour les PAPIs. A ces dépenses s'ajoutent 800
000 francs d'investissement pour les écoles.
L'intranet municipal
Un intranet municipal est envisagé pour la
diffusion d'un annuaire interne, un "qui fait quoi ?", un tableau
de bord et autres services. Aujourd'hui, il existe uniquement sous
forme de maquette (liens vers des sites externes, modèles de
documents).
En théorie, tout poste connecté au
réseau devrait pouvoir accéder à cet intranet
mais ce projet dépend d'un investissement en formation et information
au sein de la mairie. Aucune formation du personnel municipal et des
élus n'a encore été réalisée et
elle n'est pas envisagée.
Les e-mails
La ville de Brest n'a pas de projet en ce sens.
L'équipe
Chaque service intègre les ntic dans son activité.
Un groupe de suivi ntic, piloté par Michel Briand, procède
à l'évaluation des utilisations multimédia et
offre une vision d'ensemble de l'activité. Il se charge ainsi
de partager les préoccupations, répondre aux appels
à projets, et de répartir les tâches : postes
de travail des écoles, organisations de cercles Citoyenneté
Nouvelles Technologies, de séances de formation "les mardis
des ntic" assurées par des entreprises bénévoles.
8/Evaluation
Deux enquêtes ont été réalisées
:
- la première sur l'usage des PAPIs en mai
1999 qui a révélé qu'un tiers des usagers était
à la recherche d'un emploi ou d'un job d'été,
ou se connectait pour demander des adresses supplémentaires,
ou des formations sur la création de pages.
- la seconde sur les usages associatifs des ntic
en juin 1999 qui montre que sur un échantillon de 65 associations
sur 1500 recensées, seulement 22 % des associations disposent
d'internet .
Gabrielle Kubler voit dans la création du
site de Brest une opportunité d'élargir l'accès
à l'emploi, en offrant par exemple une adresse électronique
aux demandeurs d'emploi. Un groupe de travail "ntic- Accès
aux Droits - Accès à l'emploi" est prévu pour
septembre 1999 et devrait permettre d'éclaircir les besoins
en terme de demande et de recherche d'emploi sur internet.
Les freins ou difficultés rencontrées
Les freins sont à la fois économiques
(coûts de l'accès à internet) et humains (manque
de formation des animateurs).
Les succès se traduisent par la création
de 22 emplois jeunes ntic pour accompagner les utilisateurs et la
mise en place d'un groupe de travail "animateurs de PAPIs".
9/L'information
L'information sur la politique municipale passe par
l'organisation de conférences de presse et les réunions
publiques.
10/Les débats et la participation des
citoyens
La ville de Brest souhaite développer une
citoyenneté active et la participation des habitants par la
mise en place les différents cercles "Citoyenneté et
nouvelles technologies" ouverts à tous.
Un dialogue en ligne avec les élus n'est toujours
pas possible. Les populations les plus engagées à Brest
sont les entreprises et les associations. Des initiatives locales
d'écoute des habitants, de démocratie participative
sont mises en úuvres par quelques élus et ont fait l'objet
d'un échange avec les villes de l'ouest. Un élargissement
des initiatives est discuté dans le cadre de la préparation
du contrat de ville.
A noter aussi que la municipalité brestoise
affecte ses micro-ordinateurs "déclassés" dans les associations
et à partir de septembre 99, un emploi jeune sera charger de
mettre à disposition ces micro ordinateurs ainsi que des logiciels
libres et d'assurer une formation de base.
Chaque année, un forum " internet
pour les associations " présente au tissu associatif
les réalisations existantes. Une association " infini "
héberge de nombreux sites associatifs et accompagne les associations
et les quartiers dans leur appropriation des ntic. Enfin, une association
" finix " diffuse la culture et les usages du
logiciel libre (" install party ", réseau
de " la rue de l'internet " ).
Particularités
Brest se distingue par son approche davantage axée
sur la réflexion et la prise en compte des aspirations des
" citoyens usagers " à travers la mise
en place de trois cercles de réflexion dans le cadre du groupe
de travail " Citoyenneté et Nouvelles Technologies ".
C'est également une des seules villes à avoir engager
un processus d'évaluation.