DÉMOCRATIE LOCALE &
USAGES DE L'INTERNET
 

Politiques municipales de développement des réseaux électroniques en direction de habitants : premières observations

 

Document d'étape

Sous la direction de

Véronique Kleck

En collaboration avec

Place Publique

Septembre 1999

MINISTERE DÉLÉGUÉ
À LA VILLE

Remerciements  

 

Remerciements tout particuliers à Anne Dhoquois, Corinne Gonthier et Julien Nessi de Place Publique.

 

A tous ceux qui, dans les villes, ont accepté de répondre à nos questions et qui nous ont aidés dans la réalisation de ce travail :

Pascal Messelier et Jean-Jacques Derieppe de Faches-Thumesnil, Jean-Bernard Grubis, Roger Mezin et Nicolas Lejeune d'Amiens, Jean-Claude Bournez et Virginie Galez de Strasbourg, Frédéric Aumont et Laurent Defrocourt d'Hérouville-Saint-Clair, Michel Briand, Florence Morvan et Gabrielle Kubler de Brest, David Bensadoun de Schiltigheim, Sylvain Ducet de Colmar et Jean-Christophe Barreau des Andelys.

Et toute mon amicale reconnaissance à Valérie Peugeot et Florence Durand de Vecam qui ont largement contribué à la réalisation de cette étude.  


Sommaire

- Avant propos

par Véronique Kleck, Déléguée générale de Vecam
et Valérie Peugeot, chef de projet à Vecam

- Politique de la ville et Internet

Par Claude Bartolone, Ministre de la Ville

- Introduction à l'étude

1/ Étude de cas

Cinq villes pionnières

Amiens
Strasbourg
Hérouville-Saint-Clair
Brest
Faches-Thumesnil

 

Six expérimentations en développement

Schiltigheim
Montreuil
Colmar
Les Andelys
Caen
Joinville-le-Pont

2/ Synthèse

1/ Constats et perspectives

 

Annexes

 

 


Avant-propos

Par Véronique Kleck et Valérie Peugeot

L'évolution de nos systèmes de communication questionne le cúur même de notre fonctionnement démocratique. À l'heure où parler de crise de la démocratie représentative semble devenu une banalité, les technologies de l'information peuvent constituer un levier dans le renouvellement d'une citoyenneté essoufflée.

Encore faut-il s'accorder sur l'objectif. Le mandat délégatif ne suffit plus : il laisse l'élu souvent isolé face à des enjeux sociétaux chaque jour plus complexes et l'électeur désabusé face à l'inefficacité de son droit de vote. Ce système représentatif a aujourd'hui profondément besoin de se nourrir de participation citoyenne. Une implication du citoyen dans la vie de la " cité " - que celle-ci recouvre le quartier, la ville, l'Etat-Nation ou l'Europe-peut apporter un triple enrichissement à nos démocraties :

- en laissant à ceux qui le désirent prendre une part de responsabilité dans le projet de la collectivité, on renoue le couple droits/devoirs, l'un des fondements de la citoyenneté.

- en livrant au débat public des questions chaque jour plus difficiles, on contribue au renouvellement des idées et des initiatives, susceptibles d'apporter des réponses.

- en laissant l'opportunité à un nombre croissant d'individus de devenir un peu plus " acteurs et auteurs " de leur vie par le biais d'une implication collective, on s'attaque au cúur de la crise de nos sociétés : celle du sens et de l'identité.

La ville semble aujourd'hui l'espace le plus adapté à l'expérimentation de ces nouvelles formes démocratiques. Les expériences fourmillent en France : comités et conseils de quartier, commissions extra municipales, enveloppes budgétaires participatives, procédures de consultation des citoyens etc. Encore faut-il savoir apprécier ces différentes méthodes en fonction de leur qualité démocratique. Si la mise en débat des enjeux, la multiplication des espaces publics de discussions contribuent à revivifier nos pratiques démocratiques, trop souvent limite-t-on la participation à une simple consultation des citoyens.

Mais les villes, plus que tout autre territoire, constituent également de véritables laboratoires d'expérimentation des réseaux et de l'internet. C'est sous l'impulsion de responsables politiques précurseurs et, toujours, à travers la mobilisation d'un tissu associatif local, qu'émergent les conditions d'une réelle égalité d'accès et d'usage de l'internet, que s'inventent de nouveaux usages répondant aux besoins de la population, que se définit une véritable demande sociale. À travers les capacités des acteurs locaux à développer des usages autour de l'internet, ce que l'on transforme, c'est l'aptitude de ces sociétés locales à intégrer le changement sous toutes ses formes : sociales, culturelles, économiques, démocratiques...

C'est dans ce cadre éminemment politique que s'inscrit l'ensemble de la réflexion sur l'évolution des systèmes de communication. En réalité derrière la participation se profile la question du partage du pouvoir, question qui oblige à repenser l'essence même de l'exercice de ce dernier. Elle impose aux décideurs de concéder au moins une partie du pouvoir que le scrutin leur a confié, à des habitants, soit pris en tant qu'individus, soit - le plus souvent - regroupés et organisés en associations. Ceci implique que les élus acceptent le fait que les citoyens ne sont pas des électeurs épisodiques, absents et passifs dans l'intervalle de deux scrutins, mais qu'ils deviennent régulièrement actifs, c'est-à-dire qu'ils cherchent à s'informer, à comprendre, à donner leur avis, voire à décider. La participation doit avoir des traductions variées allant de la possibilité d'émettre et de diffuser de l'information à coté de celle émise par les " autorités " jusqu'à une véritable co-décision, en passant par la consultation et la concertation.

Bien utilisées, les technologies de l'information et en particulier l'internet permettent de tirer cette participation vers le haut, de donner à la citoyenneté active la substance qui lui évitera d'être ramenée au rang de nouveau slogan politique à la mode. Mais la citoyenneté active n'est pas la démocratie directe telle que l'imaginent certains nouveaux populistes, qui voient les citoyens transformés en consommateurs électroniques sondés en temps réel et sur tout. Il s'agit, en revanche, de créer les conditions pour que les citoyens soient non seulement participants mais véritablement acteurs dans la ville. ÊEtre acteur, cela renvoie à l'accès au savoir et donc à l'information, à la responsabilité et au passage à l'acte.

Si les citoyens ne parviennent pas à s'approprier ces technologies, si nous ne nous donnons pas les moyens d'en développer les usages démocratiques, sociaux et culturels, le risque est grand de les voir utilisées exclusivement à des fins de consommation marchande et de perdre ainsi une opportunité de renouvellement démocratique. À consacrer aux usages marchands l'essentiel des infrastructures, des budgets et des énergies, on fait l'impasse sur l'essence même de la société que nous sommes en train de construire.

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Tout au long de cette étude sur les usages de l'internet au service de la démocratie locale, nous nous appuyons donc sur l'hypothèse que l'exercice du pouvoir politique reste trop marqué par les fonctionnements et les schémas de la démocratie représentative traditionnelle, caractérisée par une concentration du pouvoir, ce qui le rend impuissant à résoudre les problèmes complexes économiques, culturels et sociaux dominants. Et sur l'hypothèse corollaire que cet exercice du pouvoir doit s'inscrire dans la perspective d'un nouveau paradigme qui allierait participation des habitants et initiatives issues des pouvoirs locaux. Ce qui doit également amener à interroger les cadres théoriques de l'action publique et le positionnement des services publics municipaux.

C'est cette même philosophie qui sous-tend l'ensemble des travaux de VECAM. C'est ce qui l'a amenée, en tant qu'association co-fondatrice de la fête de l'internet, à imaginer l'opération " places Net ". Cette initiative est destinée à sensibiliser tous les acteurs de la ville à l'usage des réseaux multimédia et à les inciter à participer à la fête de l'internet. Quarante collectivités locales, ont pu ainsi être observées de manière pragmatique, à travers un certain nombre d'expérimentations de villes, les modalités d'appropriation de l'internet et les usages qui émergent, en particulier pour favoriser la participation des habitants.

Place Publique, partenaire de VECAM à qui a été confié le travail d'enquête et d'analyse des matériaux, contribue à travers ses activités à cette même dynamique.

Cette approche rencontre aujourd'hui les préoccupations du Ministère de la Ville qui dans la perspective générale de la politique de la ville entend " construire un nouvel espace démocratique avec les habitants " et fait de cette participation des habitants un des enjeux majeurs de cette politique. Dans cet esprit, la désignation de sites pilotes devrait permettre aux acteurs de cette politique d'analyser localement de nouvelles pratiques d'expression et d'intervention des habitants.

Cette étude ne constitue qu'une étape qui doit se prolonger par la conception et la mise en úuvre d'un outil d'observation et d'évaluation au service de la politique de la ville. Un tel outil accompagné de dispositifs opérationnels doit être utile tant en matière de dispositifs de politique de la ville qu'en matière de contenu d'expérimentations au service des villes elles-mêmes. Enfin, cette étude entend contribuer à la mise en úuvre du programme d'action gouvernemental " préparer l'entrée de la France dans la société de l'information" .

 


Politique de la ville et internet

Par Claude Bartolone

L'étude réalisée par VECAM à la demande du ministère de la ville, poursuit un but essentiel : rendre visible les actions déjà engagées en matière de techniques de l'information et de la communication, au bénéfice des acteurs et des habitants de la politique de la ville.

Car en définitive, nous sommes relativement sous-informés des initiatives mises en úuvre par les collectivités locales ou les associations au titre de la politique de la ville, et soutenu financièrement par l'Etat.

Les fiches qui sont ici publiées, loin de se prétendre exhaustives, sont à la fois un élément de réflexion dans le grand débat autour des techniques de l'information et de la communication, et, surtout, un outil à l'action.

Les exemples sont en effet éclairants : qu'il s'agisse d'ouvrir des lieux publics spécifiques pour rendre accessible les TIC, ou qu'il s'agisse d'utiliser des espaces publics existants comme les bibliothèques, les centres sociaux ou autres maisons de quartier, la volonté de rendre accessible à tous les TIC apparaît véritablement comme une priorité des acteurs qui se sont engagés sur ce terrain (Brest, Strasbourg). Mais au-delà même de ce préalable, la mise en place de médiateurs aux nouvelles technologies, démontre que le contenu des actions, pour la politique de la ville, constitue un véritable défi transversal. Car, dans le domaine de la formation de la recherche d'emploi, de l'accès à la culture, aux loisirs, et dans le domaine de la communication et de l'échange, l'Internet constitue un moyen de plus, de mener des actions de proximité pertinente.

Le rôle des villes - et notamment de leurs élus _ sera en effet déterminant dans cet accès pour tous et dans l'appropriation de tous des techniques de l'information et de la communication ; en cette période de préparation et de finalisation des contrats de ville, ce document constitue un signal adressé aux partenaires de la politique de la ville : les TIC constituent un moyen de plus au service des objectifs globaux de la politique de la ville. Il ne doit en aucun cas être négligé. Les exemples ci après relevés doivent convaincre de la pertinence de cet outil.

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La société de l'information bouleverse nos visions, réduit les distances, favorise les échanges, dans des proportions dont nous mesurons encore mal les effets aujourd'hui ; elle s'inscrit dans une continuité historique aussi importante que l'arrivée de l'imprimerie, l'invention du téléphone, et la révolution de la télévision. Elle se situe d'ailleurs au cúur de ces trois médias. Et tout comme l'Etat et les collectivités locales ont joué un rôle essentiel dans la diffusion du livre pour qu'il soit accessible à tous, il faut, pour l'ordinateur connecté au réseau, le rendre également disponible pour le plus grand nombre. C'est d'autant plus nécessaire, qu'à l'inverse de la télévision, et même du livre, les TIC apparaissent complexes, leurs modalités d'accès sont encore trop coûteuses pour une partie de la population, et elles ne sont pas perçues spontanément comme un élément de loisir aussi évident que la télévision. Bref, le risque de générer de nouvelles formes d'exclusion est bien réel.

J'ai eu l'occasion d'insister à plusieurs reprises sur cet inconvénient d'une société de l'information qui laisserait de côté la partie de la population déjà la plus fragilisée : la réponse de la politique de la ville doit être très ferme.

Dans le cadre du PAGSI, le ministère de la ville s'engagera fortement en faveur des TIC, notamment en favorisant les points d'accès publics à Internet, en développant la médiation pour l'accès à ces techniques, et en utilisant aussi ces nouveaux moyens comme un vecteur pertinent de concertation et d'échange avec les habitants.

Ce troisième volet rend ces techniques encore plus utiles à la politique de la ville. La fonction communicante de l'ordinateur offre une chance de pouvoir sensibiliser nos concitoyens à l'usage de cet outil, et peut être un moyen de plus (ce n'est évidemment ni le seul, ni même la solution en tant que telle) pour renouveler des pratiques démocratiques plus quotidiennes, plus participatives.

Je l'ai dit à plusieurs reprises : la participation des habitants est non seulement une nécessité, elle est une exigence. Quand le Gouvernement annonce qu'il ne signera pas de contrats de ville dans lesquels les modalités de la participation des habitants ne sont pas préalablement déterminées, il fixe une condition nouvelle qualitative. C'est bien un changement de perspective que nous voulons insuffler. Et, dans ce cadre, si je n'ai pas voulu imposer de modèles de " participation ", c'est parce que l'expérience de terrain est souvent plus innovante que les administrations parisiennes. Je veux que, dans cette logique inventive, les TIC soient intégrées dans les moyens à la disposition des acteurs. Sans rien vouloir imposer, cette étude contribue à donner des exemples susceptibles d'inspirer d'autres projets locaux désireux d'utiliser ces techniques.

La politique de la ville a vocation à mobiliser l'ensemble de ses partenaires pour faire de ces technologies un moyen de plus au service d'un nouvel élan en faveur de la citoyenneté.

C'est une responsabilité partagée que je souhaite favoriser. Ce document, préalable à la constitution d'une véritable base de données interactive mise à jour en permanence, donnera aux acteurs de terrain, les moyens, à partir de leurs projets locaux, de confronter de leurs expériences et ainsi de les enrichir, pour le bénéfice des habitants de nos quartiers d'habitat populaire.

 


Introduction à l'étude

L'étude a consisté à observer, à un stade précoce de l'appropriation par les villes des réseaux interactifs - en particulier internet - une variété limitée de sites et d'expérimentations qui favorisent une citoyenneté élargie et une participation des habitants à la vie locale et à la politique municipale.

Aujourd'hui les expériences menées pour faire participer plus ou moins activement les citoyens à la vie publique en utilisant internet restent très limitées tant géographiquement que dans les contenus et pratiques.

Au niveau national, il semble qu'il existe de nombreuses lacunes à combler avant que les nouveaux outils de la communication ne contribuent à une meilleure participation citoyenne.

Très peu de parlementaires sont sur le net et, dans le cas contraire, ils reçoivent un nombre limité de messages. C'est ce que démontre l'expérience d'Agoranet : ils étaient dix parlementaires lors du lancement en janvier 98. Ils sont aujourd'hui une vingtaine de députés à venir exposer leurs idées sur le forum en ligne d'Agoranet.

Autre exemple, celui du médiateur de la république française. Le médiateur Bernard Stasi se déclarait surpris du succès du site internet. Depuis sa création en janvier 98, les demandes de médiation ont augmenté de 32%, ce qui fait dire au médiateur qu' " internet a permis au citoyen de connaître l'institution et de savoir comment l'utiliser à son avantage ". Cependant le droit français oblige encore les internautes à passer par un parlementaire pour saisir le médiateur de la République, une procédure beaucoup plus contraignante que l'envoi d'un simple message électronique.

Si cette procédure disparaissait, le médiateur français risquerait fort de se voir confronter au même problème que le gouvernement de Lionel Jospin lorsqu'il demande aux citoyens et associations de réagir sur un programme gouvernemental " pour l'entrée de la France dans la société de l'information " par le biais de forums en ligne : une avalanche de remarques, propositions, amendements, orientations qu'aucune autorité représentative ou délégative ne sait gérer et encore moins intégré dans la formation et la mise en úuvre de la décision publique ! La commission européenne en avait également fait l'expérience en soumettant au débat on line le livre vert " vivre et travailler dans la société de l'information ".

En réalité, en matière de contenus et des pratiques, il s'agit de faire la part de ce qui relève juste de la modernisation de la propagande électorale ou de la communication politique de ce qui est déjà une nouvelle façon de gouverner.

La question centrale est de savoir si les nouvelles technologies seront utilisées uniquement pour multiplier les échanges entre les individus ou si elles permettent de construire de nouvelles identités collectives et des projets politiques soumis au débat public.

 

Une étape dans une dynamique

1-L'opération places Net dans le cadre de la fête de l'internet a conduit à l'implication de 40 villes ; deux questionnaires ont été soumis aux villes, l'un sur les opérations dans le cadre de la fête de l'internet, l'autre beaucoup plus axé sur le descriptif de leur appropriation des ntic. Une réunion des coordinateurs nommés par les villes a permis la connaissance mutuelle et les échanges entre ces représentants de villes fédérés autour d'une même problématique. Des rencontres régulières sont organisées dans le cadre de ce réseau places Net, animé par le souci et la volonté de mettre internet au service de la démocratie locale et de la participation citoyenne.

Cette opération a permis une première observation pragmatique, le recueil d'information et un début d'analyse.

Cette phase nous a également permis d'identifier les "relais" et " porteurs de projets " dans la collectivité, ainsi que ceux qui devaient demeurer nos interlocuteurs.


2- La réalisation d'une pré-étude " démocratie locale et usages de l'internet "

Cette étude ne constitue qu'une préfiguration d'un travail beaucoup plus approfondi qui devrait être mené sur un nombre plus important de villes et sur une durée d'investigation plus longue.

A partir de documents existants, nous avons cherché à tirer les premiers enseignements et à élaborer les premières pistes de recommandations.

Un complément ponctuel de matériaux a été recherché sous forme de questionnaire et d'entretiens. Nous souhaitions ainsi nous mettre en position de recueillir les informations les plus pertinentes pour la compréhension des usages et notamment ceux qui traduisent une volonté de promouvoir la démocratie locale et la citoyenneté active. Chaque ville a donné lieu à la rédaction d'une fiche de synthèse.

Ce travail d'investigation a permis la rédaction d'une synthèse des enseignements tirés et de dresser un certain nombre de constats destinées aux responsables de la politique de la ville.


3- Le prolongement de l'étude

Il s'agira ici de soumettre les résultats de la pré-étude aux instances et personnes compétentes dans le domaine des technologies de la communication, de la démocratie locale et de la politique de la ville.

L'étude servira de matériau de base pour :

- tirer les enseignements des observations de pratiques existantes et d'élaborer des recommandations tant au niveau local que national ;

- concevoir un outil en réseau pour produire une grille d'analyse pertinente et spécifique exploitable à plus grande échelle et actualisable directement par les acteurs concernés.

Devront être menés parallèlement :

- Identification, observation et enquête sur un nombre plus importants de villes

Dans le cadre de la fête de l'internet, l'opération places Net sera renouvelée et permettra l'identification et l'implication d'autres villes dans le réseau ainsi que la récolte d'informations sur ces villes. L'organisation du concours " ville internet " sous le haut patronage du ministère délégué à la ville entend susciter la participation des villes et donner une visibilité aux expériences les plus innovantes.

- Poursuite de l'étude approfondie et comparative sur les usages de l'internet et la démocratie locale ; synthèse et typologie des usages des ntic par les différentes catégories de la population au sein de villes et par les municipalités elles-mêmes ; élaboration de préconisations à destination des responsables locaux et nationaux de la politique de la ville.

- Conception et test de l'outil d'observation et d'évaluation

Dans ce cadre, la constitution d'une banque de données d'expériences locales correspondant aux usages identifiés serait envisageable. Ce recensement pourrait être mené en partenariat avec d'autres services existants sur le tout le territoire. De même, l'ouverture d'un forum pourra permettre une continuité des réflexions à partir des conclusions de l'étude.

Cet outil d'évaluation tant dans la sélection que dans la mise en úuvre des projets sera destiné à répondre prioritairement aux besoins d'expertise des acteurs de la politique de la ville.


Approche méthodologique

Pour mener à bien cette étude, 11 villes de taille différente ont été sélectionnées. Leurs couleurs politiques sont diverses : PS, UDF, RPR, divers Droite et divers Gauche. Dans certains cas, plusieurs interlocuteurs ont été interrogés, les compétences en matière de multimédia étant rarement centralisées dans un seul service.

Les fiches présentent la parole des représentants institutionnels des villes ; aucune enquête sur le terrain n'a pu être menée, et les habitants eux-mêmes n'ont pu être questionnés. Seules certaines enquêtes, ici encore à l'initiative des municipalités, ont pu nous éclairer sur la perception des habitants.

Les critères de sélection des villes soumises à l'étude étaient doubles :

… une approche donnant la priorité à la citoyenneté et à la démocratie locale.

… un stade d'appropriation et d'utilisation suffisamment avancé pour permettre l'observation et l'analyse ;

Par ailleurs, l'enquête devant être réalisée sur un mois et durant une période estivale (1er juillet-1er août), nous avons donné la priorité aux villes sur lesquelles Vecam avait déjà recueilli un certain nombre d'informations et avec lesquelles l'association avait préalablement établi d'étroites relations.

Cette sélection a été validée parle ministère de la ville, les villes retenues devant être de préférence en contrat de ville.

Deux groupes de villes ont été constitués :

- les villes pionnières : 5 villes qui dont les démarches sont les plus avancées en matière d'usage des ntic au service de la participation des habitants : Brest, Strasbourg, Amiens, Faches-Thumesnil, Hérouville-Saint-Clair.

- des expérimentations en développement : 6 villes qui ont entrepris des démarches similaires mais dont la mise en úuvre est moins avancée : Schiltigheim, Montreuil, Colmar, Caen, Les Andelys, Joinville-le-Pont.

Pour chaque ville, les informations recherchées ont été organisées autour de quatre axes : informations générales, population locale et internet, administration communale et services publics, démocratie locale et participation. Certains traits caractéristiques de ces villes sont résumés sous forme de tableau que l'on retrouvera en fin de synthèse de l'enquête.

 

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Étude de cas

Cinq villes pionnières

Amiens

Strasbourg

Hérouville-Saint-Clair

Brest

Faches-Thumesnil

 

 

Six expérimentations en développement

Schiltigheim

Montreuil

Colmar

Les Andelys

Caen

Joinville-le-Pont