Forum Social Mondial Caracas 2006, quelques idées à retenir des ateliers communication du 26/01/06

Lors des ateliers pour la campagne continentale CRIS et l’intégration des réseaux et médias communautaires, les intervenants latino-américains ont présenté des perspectives de développement pour les média alternatifs. Le texte qui suit est un bref compte rendu de ces débats.

Alternatif ne signifie pas marginal.

Les médias alternatifs doivent se placer dans la perspective de devenir des médias de masse. Les médias alternatifs n’ont pas vocation à rester petits, isolés ou simplement médias de substitution dans des zones isolées. Ils doivent se placer dans la perspective de supporter les mouvements sociaux aussi bien dans leur contestation et que dans l’organisation d’action alternative de masse aux différentes échelles où cela est possible.

La situation de l’Amérique Latine, dont les gouvernements passent à gauche offre une opportunité à saisir. Les médias alter ont participé à l’accession au pouvoir des gauches dans ces pays. Cette alliance doit se renouveler dans l’action de changement social et politique en proposant un espace de réflexion et d’expression citoyenne.

Cette situation est renforcée par la mise en place d’une TV d’information alternative à CNN ; TV-SUL. Ce média se veut la démonstration en grandeur réelle de la possibilité de proposer une alternative aux média d’information de masse. Les médias alternatifs des autres continents ne bénéficient pas forcément de la même situation (politique et technique) mais la logique de développement des réseaux et de renforcement des capacités d’action des médias reste la même sur leurs territoires et des alliances devraient être renforcées.

Trois conditions pour renforcer le rôle des médias alter

Trois conditions sont mises en avant par les intervenants pour renforcer le rôle des médias alter : Les médias alternatifs doivent être en mesure de proposer des contenus en quantité et en qualité qui fassent jeu égale avec les médias de l’industrie culturelle. La qualité des contenus alternatifs est un enjeu de première importance. C’est le point sur lequel la crédibilité des médias sera jugée. La qualité signifie en particulier de permettre aux gens de former leur esprit critique et d’offrir des médias et des contenus participatifs

Le renforcement de la formation et la professionnalisation des intervenants devient nécessaire ainsi que l’obtention des moyens matériel pour travailler à une échelle significative sur les territoires. Les expériences de formation et de renforcement des capacités des acteurs sont nombreuses. Elles forment un terreau qui peut fonctionner (si ce n’est pas déjà le cas) en réseau d’échange d’expérience et de savoir. Mais pour que les médias communautaires puissent agir dans une perspective d’action de masse chacun à leur échelle (du local au global), il est nécessaire de pouvoir s’appuyer sur des femmes et des hommes disponibles, qualifiés sur le plan technique, méthodologique et éthique.

Pluralisme et diversité : Les médias alternatifs doivent respecter le pluralisme des opinions et la diversité des cultures, des genres. Les médias alternatifs n’ont pas pour rôle de transmettre la bonne parole. Il ne sont pas des instruments de propagande mais des outils d’expression et de participation citoyenne. La diversité des opinions et le respect du pluralisme est un fondement qui rend possible sinon l’alliance au moins la rencontre et la collaboration entre les mouvements sociaux au FSM. Ces principes doivent se retrouver dans la sphère des médias.

Posté le 27 janvier 2006

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