retour au sommaire 4)Synthèse de l'enquête sur " Associations et Internet "


1/ LES ASSOCIATIONS ET LEUR EQUIPEMENT INFORMATIQUE

    1/La disparité de l'équipement informatique des associations
    2/L'équipement informatique n'est pas corrélée à la taille des associations
    3/ Extrême diversité des moyens utilisés pour s'équiper en informatique
    4/ L'acquisition des machines n'est pas véritablement un problème, sauf pour les opérateurs dénués de toute compétence et de tout réseau.
    5/ La satisfaction vis-à-vis de l'équipement informatique est quasi-générale.
    6/La satisfaction déclarée vis-à-vis du matériel informatique tient essentiellement au sentiment qu'on en maîtrise l'usage.
    7/Ce qui distingue les associations, c'est en fait l'accès à l'information en matière d'équipement.
    8/Les décisions d'équipement sont décentralisées, les têtes de réseau n'ayant pas ou très peu d'incidence sur la nature et le rythme de l'équipement informatique.

    2/ LA CONNEXION A INTERNET

      9/ Le mouvement est à la connexion. De plus en plus, celle-ci apparaît comme un pas obligé. L'intérêt pour Internet se diffuse à l'ensemble du champ.
      10/ Le "monde d'Internet" apparaît très complexe aux néophytes ; Il existe bien une "résistance méthodologique", qui tend à "refuser avant de connaître"; En fait, c'est plutôt une déclaration d'incompétence face à la machine et qui s'accompagne souvent d'une appréhension engageant toute l'identité professionnelle, ou la position dans la société.
      11/ constate le caractère essentiel de l'engagement d'un individu déjà initié, qui a su prendre sur lui de démontrer la facilité d'accès au réseau. Les personnes "déclencheurs" ne sont pas toujours, loin s'en faut, les responsables de structures, mais bien souvent des membres de l'association, ou tel salarié, ou encore très fréquemment tel stagiaire, tel jeune sous contrat précaire.

2.3. Freins et facilitateurs de la connexion
a/ Freins
12/ Une certaine résistance des hiérarchies institutionnelles est présentée comme une source de difficultés - qu'il s'agisse de projets réalisés ou non. Dans ces cas, les hiérarchies sont présentées comme éloignées des réalisations qui peuvent se faire avec Internet... selon le schéma assez classique de "l'éloignement au terrain". En fait, les hiérarchies sont, soit dans une position de "promoteur" des nouvelles technologies, ce qui semble assez rare, soit dans une position de résistance.

13/ Difficultés de certaines hiérarchies à promouvoir la connexion. Ces difficultés sont liées au rapport au pouvoir. Il faut que la tête de réseau soit suffisamment assurée de son réseau, pour encourager la connexion; le réseau technique d'Internet sera plus facilement accepté qu'il vient servir un réseau humain préexistant.

14/C'est bien la nature ouverte d'Internet qui pose un problème aux institutions, et ce, jusqu'aux associations. La connexion à Internet, et plus encore le site WEB, conduisent à poser le problème de l'ouverture des structures sur leur environnement.
b/ Facilitateurs
15/ L'engagement préalable de membres de l'association. La quasi-totalité des expériences analysées sont parties d'un engagement personnel d'un membre de l'association, qui a montré aux autres que la connexion n'était pas complexe, et que le réseau avant des avantages. Les opérateurs soulignent très généralement qu'il faut montrer Internet pour dépassionner le débat, et désinhiber les personnes, et qu'il est très utile de "vulgariser" les nouvelles technologies, qui sont, malgré les apparences, d'un accès facile.

16/ la plupart des expériences dont nous avons eu connaissance sont parties d'un premier investissement sur des fonds propres, par autofinancement.
Les associations butent sur la question de l'investissement initial, incluant les machines mais aussi la formation de base.
2.4/ Des demandes de soutien
17/ les néophytes demandent tout à la fois des matériels, de la formation, de la maintenance, des postes de fonctionnement, d'informaticiens.

18/Inversement, ceux qui ont monté un projet insistent sur le faible investissement initial, et, en fait, sur le caractère incontournable de la "débrouille", du tâtonnement, de la pratique.

19/ Dans les propos des responsables d'associations non connectées, on trouve donc surtout une gêne, du fait de la méconnaissance

20/ Les initiés ont tendance, pour leur part, à mieux cibler leurs demandes de soutien, tout en connaissant le faible engagement des institutions. Trois types de demande

  • une demande d'aide à l'équipement, en particulier les serveurs locaux
  • une demande "d'événementiel" (type Fête de l'Internet), et plus généralement d'une politique plus large de promotion d'Internet.
  • une demande de soutien au fonctionnement des projets, par la mutualisation de fonctions telles que les postes techniques d'informaticien-réseau, et ceux de "médiateur".

3/ DES USAGES SOLIDAIRES ET COOPERATIFS

3.1/ Libre accès et projet d'insertion
21/ Du côté des motivations, il est certain que "l'effet mode" d'Internet intervient : la Toile intéresse, en particulier les jeunes, par son image moderne. Internet est de ce fait un levier de travail social, beaucoup plus porteur que des activités "occupationnelles "Les acteurs institutionnels (au sens large) ont aussi une carte à jouer, l'équipement informatique personnel étant encore, au moins pour quelques années, un bien rare.

23/ Les espaces multimédia de proximité (appelons-les ainsi) sont investis par des groupes, c'est la dimension collective qui est mise en avant : le réseau mis à disposition gratuitement est l'outil d'un projet individuel et collectif.

24/ Les initiateurs "d'espaces multimédia de proximité" soulignent donc les relations étroites de l'insertion et du multimédia, la nécessité d'une animation de ces lieux sur la base d'un projet pour en faire un levier de valorisation individuelle et collective;

25/ Se dessine ainsi la fonction "d'animateur -médiateur-nouvelles technologies", où l'on demande une forte compétence technique (faire marcher et montrer comment marchent les machines) et relationnelle (développer et gérer le projet, en face-à-face avec les usagers).

3.2./ Structuration du monde associatif par l'usage coopératif d'Internet et d'Intranet : des expériences limitées et prometteuses de liens transversaux plus forts.

26/ Les têtes de réseau butent sur une contrainte matérielle : l'installation de la "tuyauterie" suppose un équipement suffisant des membres du réseau, et une tête de réseau proposant un Intranet se verrait assez vite retourné des demandes d'équipement informatique...
Dans ce contexte, la tendance est plutôt... d'attendre que les membres du réseau s'équipent, de consulter des experts sur le coût d'un réseau, d'équiper la tête de réseau elle-même, en particulier d'un WEB (vitrine dont on espère qu'elle sera un jour une plate-forme), et de continuer de travailler avec des méthodes éprouvées (téléphone, fax, courrier, réunions...).

27/ Les expériences coopératives d'Internet et d'Intranet existent plutôt sur le plan local, par affinités thématiques et/ou proximité territoriale, hors relation hiérarchique et avec le concours (souvent militant) d'acteurs et d'associations "pro-multimédia".



C'est en effet dans ces relations non hiérarchiques que s'exprime la dimension coopérative d'Internet : gratuité des relations, mise à disposition réciproque des informations, notamment par des bases de données, échange de compétences et d'outils (logiciels, solutions techniques, etc.). En fait, la dimension coopérative et "bricoleuse" intervient dès l'amont, au moment de l'équipement et du montage opérationnel; mais c'est la réalité, la teneur du réseau humain - préexistant et conforté par le réseau technique - qui semble le critère de l'effet de "structuration".

28/ Les initiateurs des quelques expériences analysées soulignent ainsi l'importance du réseau humain, condition nécessaire à toute "structuration", mais aussi l'utilité d'un soutien technique fort aux projets coopératifs.
La fonction technique d'informaticien réseau manque elle aussi, étant inabordable par une seule structure, et encore difficile à mutualiser. Des serveurs locaux, des informaticiens, des formations pour le personnel : les demandes pour aider la structuration des associations vont ainsi au volet technique.
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