Vecam http://www.vecam.org/ Réflexion et action pour l'internet citoyen fr SPIP - www.spip.net Vecam http://vecam.org/local/cache-vignettes/L144xH41/siteon0-dd267.png http://www.vecam.org/ 41 144 Analyse du partenariat institutionnel et financier http://vecam.org/article182.html http://vecam.org/article182.html 1998-05-31T22:00:00Z text/html fr Il s'agit ici de répondre à la question suivante : quelles sources de financement existent pour les associations qui entendent intégrer et utiliser les TIC - principalement l'Internet - dans leurs projets ? Nous avons vu précédemment que les besoins des associations s'articulent autour de trois axes : équipement, formation et expertise, et événementiel. Nous chercherons donc à savoir si les financements de ces besoins existent. À l'échelon national Avant le 16 janvier 1998, date de parution du plan (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique40.html" rel="directory">Associations et TIC - Etude</a> <div class='rss_chapo'><p>Il s'agit ici de répondre à la question suivante : quelles sources de financement existent pour les associations qui entendent intégrer et utiliser les TIC - principalement l'Internet - dans leurs projets ?</p> <p>Nous avons vu précédemment que les besoins des associations s'articulent autour de trois axes : équipement, formation et expertise, et événementiel. Nous chercherons donc à savoir si les financements de ces besoins existent.</p></div> <div class='rss_texte'><p><strong>À l'échelon national</strong></p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Avant le 16 janvier 1998, date de parution du plan d'action gouvernemental sur l'entrée de la France dans la société de l'information (cf. résumé en annexe), il n'existait aucune politique étatique active de promotion de l'usage des TIC et de financement correspondant. Les associations trouvaient des financements auprès de services ministériels sur des thématiques répertoriées (femmes, jeunes, emplois, culture, environnement....) que leur projet intègre ou non des TIC ; précisons que cette source de financement est loin d'avoir disparue avec la présentation du plan.</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> La nouveauté réside dans la volonté politique clairement affichée de promouvoir l'appropriation des TIC par le plus grand nombre.</p> <p>Quant au financement potentiel de projets associatifs dans le cadre de la mise en oeuvre de ce programme gouvernemental, il présente deux limites :</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la traduction budgétaire de ce plan n'interviendra véritablement qu'en 1999 ; <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> les sommes débloquées seront affectées prioritairement aux administrations d'Etat et non aux acteurs de terrain.</p> <p>Pour résumer, du côté des administrations centrales, il n'existe pas de financement répondant aux besoins des associations tels qu'ils ont été identifiés ; seul le ministère de la culture et de la communication semble faire exception et finance des projets de terrains portés par des associations et intégrant l'usage des TIC (cf extraits du plan d'action gouvernemental et réponse de Jean Christophe Theobalt - DDF).</p> <p>A noter cependant que concernant la demande " événementiel ", le gouvernement entend s'engager dans une organisation de la fête de l'Internet 1999 (20/21 mars) sur le modèle de la fête de la musique. Des budgets seront débloqués et attribués à des initiatives ponctuelles. Lors de la fête 98, le gouvernement avait demandé aux administrations territoriales et en particulier aux préfets et recteurs de se mobiliser pour aider les initiatives...Mais les délais ont pris de court ces relais étatiques.</p> <p>Une enquête a été menée auprès des conseillers techniques chargés des TIC au sein des cabinets des principaux ministères concernés ainsi qu'auprès de quelques autres financeurs potentiels, à savoir :</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Ministère de l'environnement et de l'aménagement du territoire Vincent Jacob - conseiller technique au TIC <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Ministère de l'emploi Géraldine Muhlmann - conseillère technique au TIC <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Ministère de la ville Vincent Moisselin - conseiller technique au TIC <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Ministère de la Culture Délégation Générale à la Langue Française - Pierre Oudart Délégation aux développement et aux formations - Jean Christophe Theobalt <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Délégation interministérielle à la ville Arnold Stassinet et François Tanniou - chargés de mission au TIC <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Ministère de l'économie et de finances Jean Paul Bacquiast - auteur du rapport sur la modernisation des administrations par les TIC <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Ministère de l'Education Nationale Jacques.Guidon - Direction des nouvelles technologies <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Premier Ministre Jean Noel Tronc - conseiller aux TIC <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Région Nord Pas de Calais Christophe Pannetier - Unité IRISI <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Mairie de Brest Michel Briand - maire adjoint chargé des TIC <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Commission européenne - DG XIII Michel.Richonnier - responsable de l'unité applications télématiques <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> SACEM Jacques.Blociszewski - Chargé des TIC <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> France Telecom Yves Lions et Pascal Reynaud <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> EDF-GDF Marie-Claude Hamon et Jean-Pierre Lobert</p> <p>Les questions posées étaient les suivantes :</p> <p>1/ Existe-t-il au sein de votre institution une volonté politique d'aider les associations à mener des projets utilisant les technologies de l'information ? <br> 2/ Si oui, pouvez-vous préciser en quelques lignes le contenu de cette politique :<br> 3/ Quels sont les critères de sélection des projets associatifs pouvant bénéficier d'un soutien financier de votre institution ?<br> 4/ Quelles sont les dotations budgétaires globales dont disposent votre institutions pour mener à bien cette politique ?<br> 5/ Quels sont les montants moyens des financements octroyés aux associations ?<br> 6/ A quels directions ou services, la mise en oeuvre de cette politique a-t-elle été confiée ? <br></p> <p>Le ministère de la culture, la délégation interministérielle à la ville, la région nord pas de calais et la ville de Brest ont immédiatement répondu (cf réponses jointes en annexe).</p> <p>Il semble qu'il soit difficile pour l'instant à nos interlocuteurs de donner des informations précises sur les montants et les affectations de ces derniers avant la discussion et le vote du budget 99 qui aura lieu à l'automne. Seul le ministère de la culture et de la communication fait exception. Le ministère de la ville prépare une politique plus active de promotion des TIC dans le cadre des contrats de ville. Le ministère de l'emploi se mobilise principalement sur la promotion des emplois jeunes, dont ceux de " formateurs aux TIC ". L'éducation nationale financera exclusivement les établissements scolaires....</p> <p><i>On peut à ce jour dire que les associations trouveront difficilement auprès des administrations d'Etat les financements nécessaires à la mise en oeuvre de leurs projets intégrant les TIC, en particulier pour les " aides au démarrage " et les formations et expertises.</i></p> <p>On trouvera en annexe la liste de nos interlocuteurs ainsi que leurs coordonnées pour permettre un approfondissement de cette question.</p> <p><strong>À l'échelon local </strong></p> <p>L'enquête a démontré que les associations avaient prioritairement trouvé leur financement auprès des collectivités territoriales (communes, département, régions) ; ce sont les interlocuteurs privilégiés des associations en particulier pour les phases de démarrage et de premier équipement (prêt d'un local, mise à disposition d'emploi jeunes, achat de matériel informatique en petite quantité...). C'est particulièrement vrai pour les régions ou les villes qui ont fait le choix de mener une politique active dans le domaine des TIC : régions Nord pas de Calais, Poitou Charentes, Rhône Alpes...ou Nevers, Issy les moulineaux, Montreuil, Brest, Parthenay, Grenoble...) ; nous trouvons également des organismes tels que la CAF (centre social cousteau) ou la DDTEFP (projet Réservoir) qui ponctuellement et très rarement soutiennent des activités associatives. Mentionnons également que les organismes locaux de formation (Ardeva pour Culture et Liberté, école d'ingénieur du 11 ème pour Alternet), les centres culturels et sociaux, les universités peuvent être des partenaires financiers, ou plus exactement s'appuient sur des associations pour relayer leurs propres initiatives.</p> <p>Les entreprises locales peuvent également constituer des soutiens précieux pour les associations : c'est ainsi que Compuserve, EDF, France Telecom, Digital ont aidé les associations par des dons de matériels ou de la maintenance informatique (cf projets Résolution, Métafort d'Aubervilliers, Proximité informatique d'Arcueil...) Il nous semble que les partenariats avec des PME locales sont appelés à se développer.</p> <p>Par ailleurs, certaines grandes entreprises ont adopté une stratégie de communication intégrant une aide pour les acteurs de terrain ; c'est le cas de la Fondation Auchan (fête de l'Internet 98), Microsoft, Les 3 Suisses (projet à Lorient)...</p> <p><strong>À l'échelon européen</strong></p> <p>La société de l'information pour tous est une des priorités de l'Union européenne : on retrouve donc de nombreux programmes sur des thématiques précises (formation, droit de femmes et égalité des chances, emplois, ) qui donnent la priorité à des projets intégrant la dimension TIC.</p> <p>L'interlocuteur privilégié des associations, celui qui a pour mission d'être le relai auprès des directions générales de la commission européenne, est le bureau de projet de la société de l'information (ISPO - Information society project office). Toutes les informations sur les appels d'offre et les projets déjà retenus sont disponibles sur le site Internet d'ISPO : <a href="http://www.ispo.cec.be/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>www.ispo.cec.be</a></p> <p>Toutefois, les difficultés pour les associations sont de plusieurs ordres :</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> l'accès à l'information pour les associations non connectées et non informées de l'existence de ce service européen ; <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la lourdeur de l'appel d'offre et la lenteur des procédures (plus d'un an entre la publication de l'appel d'offre et le versement du premier Euro !) ; <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la dimension d'un partenariat européen souvent obligatoire ; <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> le nombre de candidats très élevé et la sélection impitoyable Cette source de financement n'est pas appropriée aux petites structures de création récente, sollicitant des financements limités et n'ayant pas de visibilité à moyen et long terme. Elle peut en revanche intéresser les réseaux et fédérations nationales.</p> <p><strong>En conclusion : </strong></p> <p>Face aux besoins identifiés des associations interrogées :</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Les associations trouveront auprès des collectivités territoriales et des entreprises locales des financements pour leurs besoins d'équipement (dons de matériel, mise à disposition de locaux) ; les opérations de type événementiel trouveront également des soutiens financiers.</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> En revanche, les besoins de formation, l'expertise technique, les très petits budgets (moins de 50 000 ffs), les frais de personnels, les aides au démarrage demeurent beaucoup plus difficiles à financer.</p></div> Résumé des enseignements de l'enquête http://vecam.org/article183.html http://vecam.org/article183.html 1998-05-31T22:00:00Z text/html fr 1. LES ASSOCIATIONS ET LEUR EQUIPEMENT INFORMATIQUE 1. La disparité de l'équipement informatique des associations 2. L'équipement informatique n'est pas corrélée à la taille des associations 3. Extrême diversité des moyens utilisés pour s'équiper en informatique 4. L'acquisition des machines n'est pas véritablement un problème, sauf pour les opérateurs dénués de toute compétence et de tout réseau. 5. La satisfaction vis-à-vis de l'équipement informatique est quasi-générale. 6. La satisfaction déclarée (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique40.html" rel="directory">Associations et TIC - Etude</a> <div class='rss_texte'><p><strong>1. LES ASSOCIATIONS ET LEUR EQUIPEMENT INFORMATIQUE </strong></p> <p>1. La disparité de l'équipement informatique des associations</p> <p>2. L'équipement informatique n'est pas corrélée à la taille des associations</p> <p>3. Extrême diversité des moyens utilisés pour s'équiper en informatique</p> <p>4. L'acquisition des machines n'est pas véritablement un problème, sauf pour les opérateurs dénués de toute compétence et de tout réseau. 5. La satisfaction vis-à-vis de l'équipement informatique est quasi-générale.</p> <p>6. La satisfaction déclarée vis-à-vis du matériel informatique tient essentiellement au sentiment qu'on en maîtrise l'usage.</p> <p>7. Ce qui distingue les associations, c'est en fait l'accès à l'information en matière d'équipement.</p> <p>8. Les décisions d'équipement sont décentralisées, les têtes de réseau n'ayant pas ou très peu d'incidence sur la nature et le rythme de l'équipement informatique.</p> <p><strong>2. LA CONNEXION A INTERNET</strong></p> <p>9. Le mouvement est à la connexion. De plus en plus, celle-ci apparaît comme un pas obligé. L'intérêt pour Internet se diffuse à l'ensemble du champ.</p> <p>10. Le "monde d'Internet" apparaît très complexe aux néophytes ; Il existe bien une "résistance méthodologique", qui tend à "refuser avant de connaître" ; En fait, c'est plutôt une déclaration d'incompétence face à la machine et qui s'accompagne souvent d'une appréhension engageant toute l'identité professionnelle, ou la position dans la société.</p> <p>11. constate le caractère essentiel de l'engagement d'un individu déjà initié, qui a su prendre sur lui de démontrer la facilité d'accès au réseau. Les personnes "déclencheurs" ne sont pas toujours, loin s'en faut, les responsables de structures, mais bien souvent des membres de l'association, ou tel salarié, ou encore très fréquemment tel stagiaire, tel jeune sous contrat précaire.</p> <p><strong>2.3. Freins et facilitateurs de la connexion</strong></p> <p><i>a. Freins</i></p> <p>12. Une certaine résistance des hiérarchies institutionnelles est présentée comme une source de difficultés - qu'il s'agisse de projets réalisés ou non. Dans ces cas, les hiérarchies sont présentées comme éloignées des réalisations qui peuvent se faire avec Internet... selon le schéma assez classique de "l'éloignement au terrain". En fait, les hiérarchies sont, soit dans une position de "promoteur" des nouvelles technologies, ce qui semble assez rare, soit dans une position de résistance.</p> <p>13. Difficultés de certaines hiérarchies à promouvoir la connexion. Ces difficultés sont liées au rapport au pouvoir. Il faut que la tête de réseau soit suffisamment assurée de son réseau, pour encourager la connexion ; le réseau technique d'Internet sera plus facilement accepté qu'il vient servir un réseau humain préexistant.</p> <p>14. C'est bien la nature ouverte d'Internet qui pose un problème aux institutions, et ce, jusqu'aux associations. La connexion à Internet, et plus encore le site WEB, conduisent à poser le problème de l'ouverture des structures sur leur environnement.</p> <p><i>b/ Facilitateurs</i></p> <p>15. L'engagement préalable de membres de l'association. La quasi-totalité des expériences analysées sont parties d'un engagement personnel d'un membre de l'association, qui a montré aux autres que la connexion n'était pas complexe, et que le réseau avant des avantages. Les opérateurs soulignent très généralement qu'il faut montrer Internet pour dépassionner le débat, et désinhiber les personnes, et qu'il est très utile de "vulgariser" les nouvelles technologies, qui sont, malgré les apparences, d'un accès facile.</p> <p>16. la plupart des expériences dont nous avons eu connaissance sont parties d'un premier investissement sur des fonds propres, par autofinancement. Les associations butent sur la question de l'investissement initial, incluant les machines mais aussi la formation de base.</p> <p><strong>2.4. Des demandes de soutien</strong></p> <p>17. les néophytes demandent tout à la fois des matériels, de la formation, de la maintenance, des postes de fonctionnement, d'informaticiens.</p> <p>18. Inversement, ceux qui ont monté un projet insistent sur le faible investissement initial, et, en fait, sur le caractère incontournable de la "débrouille", du tâtonnement, de la pratique.</p> <p>19. Dans les propos des responsables d'associations non connectées, on trouve donc surtout une gêne, du fait de la méconnaissance</p> <p>20. Les initiés ont tendance, pour leur part, à mieux cibler leurs demandes de soutien, tout en connaissant le faible engagement des institutions. Trois types de demande</p> <p>une demande d'aide à l'équipement, en particulier les serveurs locaux une demande "d'événementiel" (type Fête de l'Internet), et plus généralement d'une politique plus large de promotion d'Internet. une demande de soutien au fonctionnement des projets, par la mutualisation de fonctions telles que les postes techniques d'informaticien-réseau, et ceux de "médiateur".</p> <p><strong>3. DES USAGES SOLIDAIRES ET COOPERATIFS</strong></p> <p><strong>3.1. Libre accès et projet d'insertion</strong></p> <p>21. Du côté des motivations, il est certain que "l'effet mode" d'Internet intervient : la Toile intéresse, en particulier les jeunes, par son image moderne. Internet est de ce fait un levier de travail social, beaucoup plus porteur que des activités "occupationnelles "Les acteurs institutionnels (au sens large) ont aussi une carte à jouer, l'équipement informatique personnel étant encore, au moins pour quelques années, un bien rare.</p> <p>23. Les espaces multimédia de proximité (appelons-les ainsi) sont investis par des groupes, c'est la dimension collective qui est mise en avant : le réseau mis à disposition gratuitement est l'outil d'un projet individuel et collectif.</p> <p>24. Les initiateurs "d'espaces multimédia de proximité" soulignent donc les relations étroites de l'insertion et du multimédia, la nécessité d'une animation de ces lieux sur la base d'un projet pour en faire un levier de valorisation individuelle et collective ;</p> <p>25. Se dessine ainsi la fonction "d'animateur -médiateur-nouvelles technologies", où l'on demande une forte compétence technique (faire marcher et montrer comment marchent les machines) et relationnelle (développer et gérer le projet, en face-à-face avec les usagers).</p> <p><strong>3.2. Structuration du monde associatif par l'usage coopératif d'Internet et d'Intranet : des expériences limitées et prometteuses de liens transversaux plus forts.</strong></p> <p>26. Les têtes de réseau butent sur une contrainte matérielle : l'installation de la "tuyauterie" suppose un équipement suffisant des membres du réseau, et une tête de réseau proposant un Intranet se verrait assez vite retourné des demandes d'équipement informatique... Dans ce contexte, la tendance est plutôt... d'attendre que les membres du réseau s'équipent, de consulter des experts sur le coût d'un réseau, d'équiper la tête de réseau elle-même, en particulier d'un WEB (vitrine dont on espère qu'elle sera un jour une plate-forme), et de continuer de travailler avec des méthodes éprouvées (téléphone, fax, courrier, réunions...).</p> <p>27. Les expériences coopératives d'Internet et d'Intranet existent plutôt sur le plan local, par affinités thématiques et/ou proximité territoriale, hors relation hiérarchique et avec le concours (souvent militant) d'acteurs et d'associations "pro-multimédia".</p> <p>C'est en effet dans ces relations non hiérarchiques que s'exprime la dimension coopérative d'Internet : gratuité des relations, mise à disposition réciproque des informations, notamment par des bases de données, échange de compétences et d'outils (logiciels, solutions techniques, etc.). En fait, la dimension coopérative et "bricoleuse" intervient dès l'amont, au moment de l'équipement et du montage opérationnel ; mais c'est la réalité, la teneur du réseau humain - préexistant et conforté par le réseau technique - qui semble le critère de l'effet de "structuration".</p> <p>28. Les initiateurs des quelques expériences analysées soulignent ainsi l'importance du réseau humain, condition nécessaire à toute "structuration", mais aussi l'utilité d'un soutien technique fort aux projets coopératifs. La fonction technique d'informaticien réseau manque elle aussi, étant inabordable par une seule structure, et encore difficile à mutualiser. Des serveurs locaux, des informaticiens, des formations pour le personnel : les demandes pour aider la structuration des associations vont ainsi au volet technique.</p></div> Enquête sur l'usage des technologies de la communication par les associations http://vecam.org/article180.html http://vecam.org/article180.html 1997-12-31T23:00:00Z text/html fr 1- Enquête sur l'usage des technologies de la communication et de l'information par les associations Plan de l'étude Introduction : Contexte, questions et méthode de travail 1— Les associations et leur équipement informatique : une satisfaction d'ensemble, un accès relativement bien maîtrisé 1.1. Diversité de l'équipement, non corrélée à la taille ni au (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique40.html" rel="directory">Associations et TIC - Etude</a> <div class='rss_texte'><table width="456" border="0" cellspacing="2" align="center" bgcolor="#FFFFFF" cellpadding="10"> <tr valign="top"> <td> <div align="left"><b>1- Enquête sur l'usage des technologies de la communication et de l'information par les associations</b><br> <b><br> Plan de l'étude<font size="-1"> </font></b><font size="-1"><br> <br> <a href="#intro"><img src='http://vecam.org/puce.gif' align='top' alt='- ' width='8' height='11' border='0' style='height:11px;width:8px;'></a> Introduction : Contexte, questions et méthode de travail<br> <br> </font></div> <ul> <font size="-1"><lh><a href="#equipement"><img src='http://vecam.org/puce.gif' align='top' alt='- ' width='8' height='11' border='0' style='height:11px;width:8px;'></a> 1— Les associations et leur équipement informatique : une satisfaction d'ensemble, un accès relativement bien maîtrisé<br> </font> <ul> <font size="-1"><lh>1.1. Diversité de l'équipement, non corrélée à la taille ni au secteur de l'association<br> 1.2. La satisfaction généralement affichée tient moins aux caractéristiques techniques des machines, qu'au sentiment d'en maîtriser l'usage </font> </ul> <font size="-1"><br> <br> <a href="#connexion"><img src='http://vecam.org/puce.gif' align='top' alt='- ' width='8' height='11' border='0' style='height:11px;width:8px;'></a> 2— La connexion à Internet : un pas supplémentaire, paraissant obligé mais difficile à faire </font> <ul> <font size="-1"><lh>2.1. "Le printemps de la connexion"<br> 2.2. Appréhension des néophytes, modestie des initiés<br> 2.3. Freins et facilitateurs de la connexion<br> 2.4. Des demandes de soutien, inversement proportionnelles aux réalisations </font> </ul> <font size="-1"><br> <a href="http://vecam.org/ancien/ressources/etudes/associationinternet/usages.html#usages"><img src='http://vecam.org/puce.gif' align='top' alt='- ' width='8' height='11' border='0' style='height:11px;width:8px;'></a> 3— Des usages solidaires et coopératifs des nouvelles technologies par les associations<br> </font> <ul> <font size="-1"><lh>3.1. Libre-accès et projet d'insertion : des lieux "animés" pour un usage solidaire d'Internet<br> 3.2. Structuration du monde associatif par l'usage coopératif d'Internet et d'Intranet : des expériences limitées et prometteuses de liens transversaux plus forts entre associations </font> </ul> </ul> </td> </tr> </table> </div> <table width="456" border="0" cellspacing="2" align="center" bgcolor="#FFFFFF" cellpadding="10"> <tr valign="top"> <td> <p><b><font size="-1"><a name="intro"></a><br> </font>Introduction : Contexte, questions et méthode de travail</b><font size="-1"><br> <br> </font></p> <ul> <font size="-1"><lh> <font color="#0000FF">A/ Contexte </font> : la demande d'un état des lieux, avant la définition d'un programme de la Fondation de France De plus en plus d'associations demandent le soutien de la Fondation de France pour des projets mettant en oeuvre des nouvelles technologies, en particulier Internet. De ce fait, il paraît utile de positionner la Fondation vis-à-vis des nouvelles technologies, de leur usage, pour préciser la place qu'elle peut y prendre, conformément à ses missions.<br> <br> Deux constats et deux principes d'action ont été posés par la Fondation de France qui serviront de "fil rouge" pour la définition d'un programme d'action, après l'examen des initiatives de terrain. <font color="#000000"><b><br> </b></font></font> <ul> <font size="-1"><b><font color="#000000"><lh> .</font></b><font color="#FF0000"> Deux constats :</font></font> <font size="-1"><br> <br> </font> <ul> <li><font size="-1">1- d'abord le fait que "la révolution technologique" - ses traductions dans le monde du travail, la dérégulation qu'elle produit - renforce le processus d'exclusion : il y a moins de travail, et l'accès au travail existant se trouve de plus en plus conditionné par la maîtrise d'outils (informatiques, de connaissance)... qu'on apprend à maîtriser surtout dans un cadre professionnel. Dans le même temps, l'outil nouveau (les nouvelles technologies de la communication) est, potentiellement, vecteur d'un projet social collectif : parce qu'il est mobilisateur (les gens s'y intéressent, ont le désir de s'en servir), et parce qu'il multiplie les connexions (accès à l'information, à d'autres personnes, etc.). Ce premier constat fait naître une question : <i>les nouvelles technologies de la communication, outils de la dérégulation du travail, sont-elles aussi un outil pour contrarier les effets de cette dérégulation - en multipliant les liens sociaux, en renforçant l'autonomie des personnes, etc.?</i> </font> </ul> <font size="-1"><br> </font> <ul> <li><font size="-1">2- Second constat, les associations, qui paraissent les plus à même de porter un tel usage "compensateur", sont encore marginales dans la sphère des politiques publiques, et sont faiblement structurées : les institutions les soutiennent peu - l'Etat, les collectivités locales, l'Union européenne -, et leur propre organisation - l'autonomie, la dispersion - les rend peu efficaces sur le plan général. D'où ces questions, posées dans la note d'intention de la Fondation de France : <i>quels sont les modes d'organisation utiles à l'émergence d'un usage " solidaire " des nouvelles technologies ?</i> Les associations participent-elle de ces modes ? A quelles conditions peuvent-elles être les médiateurs d'un usage solidaire des nouvelles technologies ?<br> <br> </font> </ul> <font size="-1"><b>.</b> <font color="#FF0000">Deux principes d'action posés par la Fondation de France : </font><br> <br> </font> <ul> <li><font size="-1">d'abord "aider ceux qui veulent aider", c'est-à-dire soutenir les projets visant à faire accéder aux nouvelles technologies les personnes défavorisées pour qui cet accès est difficile. </font> </ul> <ul> <li><font size="-1"> Ensuite, "agir ensemble", c'est-à-dire relier les initiatives, faire prendre conscience de l'existence d'une communauté de sens (de signification, de direction) entre une diversité d'acteurs, soutenir les projets unissant les initiatives... puis passer d'une communauté de sens à une communauté d'action. </font> </ul> </ul> <font size="-1"><br> Sur ces bases, la Fondation de France a confié à l'association VECAM une mission en deux volets :<br> <br> </font> <ul> <li><font size="-1">Une enquête pour dresser un état des lieux des initiatives reliant nouvelles technologies et "insertion"<br> </font> <li><font size="-1">L'organisation d'une réflexion, sous forme de séminaire, pour préciser ce que pourrait être un programme de la Fondation. </font> </ul> <font size="-1"><br> Trois groupes de questions ont été posées : <br> <br> </font> <ul> <font size="-1"><lh><b>1/ Quels sont les besoins en matière de nouvelles technologies ? Pour quels publics, sur quels types de projets intervenir en priorité ?</b><br> <br> La note d'intentions communiquée par VECAM à la Fondation de France constate la diversité des besoins et fait l'hypothèse d'un soutien utile dans deux directions : les micro-projets, qui demandent le moins de moyens pour être réalisés, mais aussi certains projets plus larges, qui peuvent avoir une force d'entraînement.<br> <br> <br> <b>2/ Sur quels critères peut-on apprécier les projets liés aux nouvelles technologies - quels sont les "bons" projets, compte tenu des spécificités de l'outil "nouvelles technologies", et des objectifs de la Fondation de France ?</b><br> <br> Ici, la note d'intentions avance plusieurs critères : l'innovation, la reproductibilité, l'implication d'un public défavorisé, des effets visibles à court terme, directement utiles aux publics... ces critères pouvant nous servir de grille d'analyse des projets.<br> <br> <b> 3/ Quel soutien la Fondation de France peut-elle apporter, selon quelles modalités, et avec quelles conséquences pour sa propre organisation ?</b><br> <br> Ici, la note d'intentions, - passé le préalable de ne pas saupoudrer ses moyens, et d'ancrer le soutien sur la réalité du terrain -, est très ouverte à l'examen : est-il préférable de faire des appels à projet ? des concours d'idées ? de développer une compétence d'observatoire ? de constituer un groupe d'experts, mis à la disposition des projets ? d'agir d'abord par les têtes de réseau (ou surtout vers les micro-projets) ? Pour chacune de ces options, quelles sont les conséquences matérielles pour la Fondation de France (nombre de postes, enveloppe budgétaire, répartition des moyens interne/externe) ? Comment les autres institutions - Etat, collectivités locales, Union européenne, Fondations, etc.- répondent-elles à ces questions ? </font> </ul> <font size="-1"><br> <br> <font color="#0000FF">B/ Présentation de l'enquête auprès des associations : deux niveaux d'investigation</font> : <br> <br> L'enquête auprès des associations vise à dresser un état des lieux des initiatives, à connaître les usages des nouvelles technologies (par les publics " en insertion ", par les associations elles-mêmes), ainsi que les soutiens utiles apportés (ou défaillants) par les institutions.<br> <br> Nous avons interrogé les opérateurs sur quatre axes :<br> <br> </font> <ul> <font size="-1"><lh>1/ les matériels informatiques et connectiques : de quel équipement disposent les associations ? Quelle est la satisfaction, quels sont les projets ?<br> <br> 2/ la décision de se connecter à Internet (pour les associations non connectées, la connaissance d'opérateurs connectés) : quand et comment a été décidée la connexion ? Avec quels soutiens pratiques ? Quels ont été les catalyseurs de la connexion ?<br> <br> 3/ les usages d'Internet (pour les associations non connectées, la perception des usages) : qui utilise Internet au sein de l'association ? Pour faire quoi ?<br> <br> 4/ les besoins et les pistes pour le soutien aux projets : quelle est la place d'Internet dans les projets de l'association pour l'année 1998 ? Quel besoin serait utile à l'association ? </font> </ul> <font size="-1">L'exhaustivité ou l'enquête représentative (au sens de l'échantillonnage statistique) ayant peu de chances d'être atteintes dans les délais impartis (deux mois), VECAM a conduit son enquête par deux moyens :<br> <br> </font> <ul> <li><font size="-1"> Une enquête par questionnaire, auprès d'environ 200 associations travaillant notamment dans le domaine de l'insertion (voir questionnaire et liste des associations en annexe). L'objectif est de repérer des projets, et des fréquences dans les réponses à quelques questions génériques : nature de l'équipement informatique, usage de cet équipement, idem pour Internet, perception de l'environnement institutionnel pertinent pour la réalisation de projets utilisant des nouvelles technologies, satisfaction d'ensemble vis-à-vis de ces équipements, nature des besoins et des demandes de soutien.<br> <br> </font> <li><font size="-1"> Une enquête par entretiens auprès d'une vingtaine de structures - et autant de projets. L'objectif est ici de décrire plus finement l'usage et le positionnement vis-à-vis des nouvelles technologies et en particulier d'Internet. L'entretien permet de saisir la genèse du projet, d'expliciter les intentions, les étapes de la réalisation, et de faire décrire certains usages. Cette perception concerne autant les machines, les nouvelles technologies en elles-mêmes, que l'évolution des "métiers de l'insertion" et de l'insertion eux-mêmes avec l'introduction de ces technologies. Ajoutons que, pour certaines structures, des observations ont pu être faites sur place. </font> </ul> <font size="-1"><br> A défaut de pouvoir construire, avec une vingtaine d'expériences, un échantillon représentatif du champ des usages des nouvelles technologies par les associations travaillant dans le domaine de l'insertion, nous avons tâché de constituer un échantillon " significatif ". <br> <br> Une première typologie "significative" du champ de l'insertion aurait pu envisager trois entrées : 1/ une entrée thématique (alphabétisation, soutien scolaire, insertion économique, accès à l'emploi, santé, logement, etc.), 2/ une entrée par publics (jeunes, chômeurs longue durée, RMIstes, etc.), et 3/ une entrée par territoire (quartier, ville, bassin, région, France entière).<br> <br> A la réflexion, il est apparu qu'une telle typologie, pour être classique, soulèverait plus de problèmes qu'elle n'en résoudrait. Aussi avons-nous choisi d'explorer quatre " positions " des associations, réparties sur deux axes : un axe de la relation au public et au territoire (plus ou moins proche), un axe de la relation aux nouvelles technologies (engagement/retrait) : <br> <br> </font> <ul> <li> <font size="-1"><b>Position 1</b> : des associations de proximité, travaillant à l'échelle du quartier, connaissant principalement des situations de face-à-face avec le public, et coïncidant le plus souvent avec des micro-structures (quoique certaines puissent être affiliées à des réseaux d'envergure nationale). Par exemple, les régies de quartier, les réseaux d'échange de savoirs, les centres d'accueil femmes. Cette position nous a paru intéressante pour examiner l'accès et l'usage des nouvelles technologies par les publics en insertion, mais aussi la structuration des associations qui sont en position de "porter le terrain".<br> <br> </font> <li><font size="-1"><b>Position 2</b> : des associations en position de "tête de réseau", qui ne connaissent pas principalement les situations de face-à-face avec un public en insertion, et dont le territoire d'intervention est toujours plus large que le quartier. Par exemple, les fédérations nationales - FNARS, CNLRQ, etc. Cette seconde position nous a paru intéressante pour examiner les politiques des "têtes de réseau" vis-à-vis... des nouveaux réseaux, en particulier les mesures visant l'équipement, le rôle d'Internet dans l'information, la décision, et les fonctions de "veille", de promotion des initiatives, de mutualisation des besoins communs, etc. <br> <br> </font> <li><font size="-1"><b>Position 3</b> : des associations éloignées des nouvelles technologies, qui ne disposent pas ou peu d'équipement informatique, et qui n'envisagent pas un usage d'Internet. Cette position nous a paru intéressante, pour décrypter l'éloignement aux nouvelles technologies : question de moyens ? de culture ? de distance professionnelle ? d'absence d'expérience ? autant de critère qu'on imagine combinés, et dont l'analyse doit permettre de situer des facteurs d'engagement dans le champ des nouvelles technologies. Cette troisième position donne aussi un contrepoint, notamment professionnel, aux zélateurs des nouvelles technologies.<br> <br> </font> <li><font size="-1"><b>Position 4</b> : des associations fortement impliquées dans les nouvelles technologies, soit qu'elles aient inscrit cet axe en complément de leur activité antérieure (par exemple des régies de quartier, des Centres sociaux, des pôles emploi-formation poursuivant un projet Internet), soit qu'elles se soient constituées principalement sur cet objet (des associations " cyber-quelque chose ", créées pour promouvoir le développement d'Internet). Cette position nous a paru intéressante pour l'examen des réalisations, des accélérateurs et des freins, des usages, et pour recueillir "le fruit de l'expérience" du montage de projets liés aux nouvelles technologies. </font> </ul> <font size="-1">Précisons qu'à travers ces quatre positions, nous cherchons des figures significatives de l'engagement, et non des "étapes" sur une ligne qui conduirait inéluctablement à la connexion.<br> </font> </ul> </td> </tr> </table> <p> </p> <table width="456" border="0" cellspacing="2" align="center" bgcolor="#FFFFFF" cellpadding="10"> <tr> <td><b><a name="equipement"></a><br> 1/ LES ASSOCIATIONS ET LEUR EQUIPEMENT INFORMATIQUE :<br> Une satisfaction d'ensemble, un accès relativement bien maîtrisé</b> <ul> <lh> <font color="#800040" size="-1">1.1. Diversité de l'équipement, non corrélée à la taille ni au secteur de l'association</font><font size="-1"><br> <br> La lecture des tableaux de l'enquête par questionnaire illustre que la disparité de l'équipement informatique des associations interrogées n'est pas corrélée à leur taille. Certaines "grandes associations" (ex la Fonda) sont faiblement équipées, leurs ordinateurs ne sont pas en réseau, les logiciels utilisés paraissent peu nombreux ; d'autres, de taille bien plus modeste (ex la régie de quartier Réservoir), sont bien équipées, leurs ordinateurs sont en réseau, des logiciels de mise en page sont utilisés, etc.<br> Par les entretiens avec des responsables associatifs, on se rend compte de l'extrême diversité des moyens utilisés pour s'équiper en informatique... et aussi d'un phénomène qu'on retrouvera pour toute l'enquête : dans le secteur associatif de l'insertion, l'acquisition des machines n'est pas le principal problème, sauf dans deux cas : lorsqu'il s'agit de toutes petites structures, lorsque les opérateurs sont dénués de toute compétence et de toute source d'information. En effet, les opérateurs les mieux informés arrivent avec un peu de " débrouille " à " récupérer " des machines à très bas prix, voire gratuites, vendues (déjà amorties) ou données par des fabricants, ou par des entreprises locales.<br> <br> </font> <ul> <font size="-1"><lh> Le Centre social de Belleville s'est ainsi équipé de 7 ordinateurs... pour 3000 francs. Le directeur souligne que l'équipement informatique n'est pas véritablement un problème, qu'avec un peu de patience on trouve la solution gratuite ou très économique, et que les machines ainsi acquises remplissent parfaitement leurs fonctions, même si elles ne sont pas de la dernière génération. Le Centre social a d'abord acheté sur ses propres fonds 2 ordinateurs avec imprimante, pour 3000 francs, à une entreprise qui renouvelait sont matériel ; ces deux machines ont permis d'initier l'atelier Internet, crédibilisant le projet Internet et facilitant la dévolution de 5 nouvelles machines par le réseau des Centres sociaux...<br> <br> Toujours à Paris, un atelier de graphisme, créé par un chômeur, s'estfait une spécialité de récupérer et d'installer des matériels informatiques, service qui est proposé à des prix hors marché.</font> </ul> <font size="-1"><br> <br> <font color="#800040">1.2. La satisfaction généralement affichée tient moins aux caractéristiques techniques des machines, qu'au sentiment d'en maîtriser l'usage</font><br> <br> La lecture des tableaux de l'enquête par questionnaire révèle que la satisfaction vis-à-vis de l'équipement informatique est quasi-générale. <br> <br> Un paradoxe, cependant : la satisfaction vis-à-vis de l'équipement informatique paraît peu liée au nombre et aux caractéristiques techniques des machines... dans certaines limites cependant (obsolescence des ordinateurs, insuffisance numérique évidente). Des associations avec peu de machines se déclarent satisfaites, même si "rien n'est jamais parfait" ; d'autres, apparemment bien équipées, semblent moins satisfaites, et envisagent de s'équiper davantage.<br> <br> En fait, l'enquête par entretiens et certaines réponses au questionnaire indiquent que la satisfaction déclarée vis-à-vis du matériel informatique tient essentiellement au sentiment qu'on en maîtrise l'usage, et cette maîtrise en interne est assez largement diffusée. En quelques années, les associations se sont (très variablement) équipé en matériel informatique, et les responsables ont intégré cet outil devenu nécessaire à la gestion quotidienne de la structure.<br> <br> <br> <br> Plusieurs réponses au questionnaire illustrent cette position :<br> <br> </font> <ul> <font size="-1"><lh> Satisfaction vis-à-vis du matériel informatique (3 ordinateurs) car "ceux qui se servent des machines savent le faire", et "il y a peu de bêtises" (Maison de quartier, Brest) : on devine que des errements passés ont été supprimés avec l'apprentissage, qu'il y a désormais des personnes dans l'équipe sachant se servir des machines, et qu'on peut toujours compter sur elles pour débloquer des situations.<br> <br> Autre satisfaction d'une entreprise d'insertion pour un petit matériel informatique (1 ordinateur), du fait que celui-ci "suffit à faire ce qu'on lui demande" (traitement de texte, comptabilité) : cette position ("mon verre est petit mais je bois dans mon verre") illustre une certaine relation à l'informatique, où l'on est content d'en maîtriser le minimum, sans chercher plus loin, au-delà du nécessaire à son métier... qui, finalement, paraît n'avoir pas grand chose à apprendre de l'outil informatique.<br> <br> Exemple inverse confirmant le propos, l'insatisfaction de telle Maison de quartier brestoise tient visiblement à l'insuffisante maîtrise des logiciels, et non au manque de machines ou de logiciels. La réponse indique un "manque de temps", la formation à l'informatique étant interne.<br> <br> </font> </ul> <font size="-1"><i>Les associations et leur équipement informatique :</i> l'idée générale est donc bien la maîtrise de l'outil informatique de base, sauf exceptions ; l'ordinateur est devenu l'outil incontournable de la gestion courante d'une association, qui n'a pas besoin d'être de la dernière génération pour suffire à cette gestion ; ce qui distingue les associations, c'est en fait l'accès à l'information en matière d'équipement : une minorité d'associations savent dépenser très peu pour s'équiper (de 0 à 2-3000 francs par machine), la majorité se contentant de dépenser peu (prix du marché) pour des machines qui n'ont pas besoin d'être très performantes.<br> <br> Notons aussi que les décisions d'équipement sont décentralisées, les têtes de réseau n'ayant pas ou très peu d'incidence sur la nature et le rythme de l'équipement informatique. </font> </ul> </td> </tr> </table> <table width="456" border="0" cellspacing="2" align="center" bgcolor="#FFFFFF" cellpadding="10"> <tr> <td><b><a name="connexion"></a><br> 2/ LA CONNEXION A INTERNET : UN PAS SUPPLEMENTAIRE, PARAISSANT OBLIGÉ MAIS DIFFICILE A FAIRE</b> <ul> <font size="-1"><lh> L'examen des motivations et des résistances face à "l'événement-connexion" met en avant une généralité, et singularise deux positions bien tranchées. La généralité, c'est que la connexion à Internet se diffuse très rapidement, depuis peu : 1998 est situé " au printemps de la connexion ". Les deux positions singulières se distinguent, quant à elles, sur l'axe de l'expérience (qui n'a pas grande relation avec celui de l'équipement informatique) : d'un côté, les néophytes, où tout paraît très compliqué, voire insurmontable ; d'un autre côté, pour les initiés, l'utilité de la connexion paraît aller de soi, et les problèmes viennent alors de l'environnement (nombre trop réduit de connectés, problèmes techniques de connexion, faible soutien institutionnel à la diffusion du nouveau réseau). Cette polarité nous a conduit à interroger les néophytes plutôt sur leurs appréhensions et leurs demandes de soutien, et les initiés sur l'expérience de la connexion ; précisons aussi que nous avons interrogé davantage d'initiés que de néophytes.<br> <br> Nous examinons d'abord la généralité (1) et les deux positions (2), avant de dégager certains des freins et des facteurs facilitateurs à la connexion (3).<br> <br> <font color="#800080">2.1 " Le printemps de la connexion "</font><br> <br> L'enquête met en avant une certaine " décrispation " vis-à-vis d'Internet, augurant, sinon un mouvement généralisé de connexion, du moins l'arrêt d'une certaine " guerre culturelle " telle qu'elle a pu être vécue ces trois dernières années. Précisons : les zélateurs de la connexion soulignent le plus souvent qu'il faudrait qu'une " révolution culturelle " se produise pour lever les réticences (centralisées, hiérarchiques) à une diffusion généralisée de l'outil nouveau ; des opposants continuent d'invectiver le " virtuel ", l'accusant de n'avoir rien à apporter, de déformer la représentation du réel, etc.. Mais, de plus en plus, une voie relativement pragmatique met en avant les qualités de l'outil, son potentiel - en termes d'accès à l'information, d'échange de données, de gratuité et de rapidité. <br> <br> Sans entrer dans le détail des motivations à la connexion, signalons donc que le mouvement est à la connexion. De plus en plus, celle-ci apparaît comme un pas obligé - d'une manière un peu comparable à l'outil informatique ou au fax, il y a quelques années. L'intérêt pour Internet se diffuse à l'ensemble du champ.<br> <br> Notons, cependant, que les motifs mis en avant pour refuser la connexion peuvent varier selon la distance au terrain : <br> <br> </font> <ul> <font size="-1"><lh> Pour les têtes de réseau, c'est surtout le sentiment d'une insuffisante maturité (lié au manque d'organisation interne) justifie le report de la connexion. <br> <br> Pour les associations de proximité, on trouve en revanche des justifications d'ordre professionnel, de la part des néophytes. <br> <br> Des associations (non connectées) répondent qu'Internet est inutile à leur activité, notamment parce que leur travail est "relationnel" ; elles sont peu nombreuses, et coïncident très souvent avec des structures faiblement équipées en informatique (à ce niveau, il y a une certaine corrélation).<br> <br> D'autres associations (non connectées) répondent qu'Internet n'est pas dans leurs priorités, indiquant parfois des éléments faisant penser que la connexion n'est pas projetée à court terme parce qu'elle paraît compliquée et coûteuse.<br> <br> D'autres associations (non connectées) répondent qu'Internet les intéresserait (voire, pour des associations connectées, qu'un site WEB les intéresserait), mais qu'elles n'en ont pas les moyens... sans qu'elles semblent connaître en fait les moyens nécessaires à la connexion.<br> <br> <br> <br> </font> </ul> <font color="#800080" size="-1">2.2. Appréhensions des néophytes, modestie des initiés</font><font size="-1"><br> <br> </font> <ul> <li><font size="-1">Le "monde d'Internet", "l'univers virtuel", apparaissent très complexes aux néophytes, paraissant demander de fortes compétences pour la maîtrise de l'outil informatique lui-même, voire des langages utilisés sur la Toile, voire encore des facultés pour se repérer dans l'espace virtuel. De fait, le premier abord d'Internet n'est pas simple, et les expériences réussies sont toutes liées à l'engagement d'individus connaissant déjà l'outil - qui ont su montrer que cet outil n'était pas si compliqué que cela. </font> </ul> <font size="-1"><br> <br> Il est intéressant de pousser les entretiens avec les néophytes en leur faisant exprimer leurs appréhensions sur l'espace virtuel. On s'aperçoit alors qu'il existe bien une "résistance méthodologique", qui tend à "refuser avant de connaître", et qui s'accompagne souvent d'une appréhension engageant toute l'identité professionnelle, ou la position dans la société. Beaucoup de stéréotypes circulent : Internet pour les privilégiés, qui n'a jamais permis de trouver un emploi, qui détache de la réalité, qui n'est pas relationnel, qui ne sert qu'à dériver ou à se débaucher, etc. En fait, la plupart du temps, c'est plutôt une déclaration d'incompétence face à la machine : on ne s'assoit pas à la table dont on ne connaît rien du menu, et l'on préfère continuer son chemin avec des méthodes éprouvées.<br> <br> </font> <ul> <li><font size="-1">A un autre pôle, celui des expériences déjà réalisées, on constate le caractère essentiel de l'engagement d'un individu déjà initié, qui a su prendre sur lui de démontrer la facilité d'accès au réseau. Tel responsable de régie de quartier (Réservoir, Nevers) était déjà connecté et utilisait déjà régulièrement le WEB quand il a initié le projet d'ouvrir des lieux multimédia dans deux quartiers difficiles. Idem pour le Centre social de Belleville. Les personnes "déclencheurs" ne sont pas toujours, loin s'en faut, les responsables de structures, mais bien souvent des membres de l'association, ou tel salarié, ou encore très fréquemment tel stagiaire, tel jeune sous contrat précaire.<br> <br> <br> <br> </font> </ul> <font color="#800080" size="-1">2.3. Freins et facilitateurs de la connexion</font><font size="-1"><br> <br> Tout en gardant à l'esprit les deux points précédents, nous voulons isoler certains des freins et des facteurs facilitateurs dans les expériences analysées.<br> <br> </font> <ul> <font size="-1"><lh>a/ Deux freins méritent qu'on s'y attarde : <br> <br> </font> <ul> <li><font size="-1">Méconnaissance de l'outil et configuration institutionnelle peuvent se combiner pour rendre difficile la connexion. </font> </ul> <font size="-1"><br> <br> Dans plusieurs cas, une certaine résistance des hiérarchies institutionnelles est présentée comme une source de difficultés - qu'il s'agisse de projets réalisés ou non. Dans ces cas, les hiérarchies sont présentées comme éloignées des réalisations qui peuvent se faire avec Internet... selon le schéma assez classique de "l'éloignement au terrain". En fait, les hiérarchies sont, soit dans une position de "promoteur" des nouvelles technologies, ce qui semble assez rare, soit dans une position de résistance : ce n'est pas une priorité, parce qu'Internet n'est qu'un outil, qui paraît très coûteux et dont on ne perçoit pas l'utilité directe dans le contexte professionnel.<br> <br> L'enquête auprès des structures en position de tête de réseau confirme les difficultés de certaines hiérarchies à promouvoir la connexion. Ces difficultés sont, cette fois-ci, " culturelles ", liées au rapport au pouvoir. Sur le fond, il faut que la tête de réseau soit suffisamment assurée de son réseau, pour encourager la connexion ; le réseau technique d'Internet sera plus facilement accepté qu'il vient servir un réseau humain préexistant.<br> <br> </font> <ul> <font size="-1">La FNARS illustre parfaitement ce point : alors que la Fédération nationale est tout à fait une " cible " pour Internet, la connexion c'est pas vécue comme une priorité, du fait du manque d'organisation au siège : à quoi servirait un réseau dernier cri, si les éléments qui le composent ne se connaissent pas - en particulier si la tête n'entretient pas, au préalable, des relations suivies avec les structures locales ?<br> <br> Le CNLRQ confirme ce point, par un exemple inverse : c'est parce que le Comité de liaison est suffisamment conforté dans sa mission d'animation de structures autonomes, que l'utilité d'Internet apparaît clairement. LE CNLRQ, comme tête de réseau, n'est pas en position hiérarchique, mais bien en position d'animation de réseau. C'est pourquoi le Comité national est très favorable aussi au développement des liens entre régies de quartier elles-mêmes.</font> </ul> <font size="-1"><br> <br> </font> <ul> <li><font size="-1">La connexion à Internet oblige les structures à s'interroger sur leur environnement physique et social. </font> </ul> <font size="-1"><br> <br> Formulé comme tel, on ne voit pas où est le frein. Pourtant, c'est bien la nature ouverte d'Internet qui pose un problème aux institutions, et ce, jusqu'aux associations. La comparaison avec l'outil informatique est utile : si l'ordinateur est très généralement perçu comme un outil intérieur des structures (on s'en sert pour la gestion, plus occasionnellement le met-on à disposition des habitants pour les aider dans leurs démarches), la connexion à Internet, et plus encore le site WEB, conduisent à poser le problème de l'ouverture des structures sur leur environnement. Le problème est généralement posé dans une double dimension : 1/ le contenu -> sur quoi s'informe-t-on et informe-t-on via le Net ? que met-on sur le WEB ?, et 2/ l'accès, la mise à disposition du matériel : dans quelle mesure doit-on mettre à disposition cette ressource rare et riche ? <br> <br> Ces interrogations prennent un sens différents selon la proximité au terrain : si, pour les têtes de réseau, Internet oblige à s'interroger sur l'organisation du réseau (en particulier, e partage des information et du pouvoir), pour les associations de proximité, c'est la relation au quartier qui est en jeu.<br> <br> <br> <br> b/ Parmi les facilitateurs à la connexion, signalons :<br> <br> </font> <ul> <li type="disc"><font size="-1">L'engagement préalable de membres de l'association. La quasi-totalité des expériences analysées sont parties d'un engagement personnel d'un membre de l'association, qui a montré aux autres que la connexion n'était pas complexe, et que le réseau avant des avantages. Les opérateurs soulignent très généralement qu'il faut montrer Internet pour dépassionner le débat, et désinhiber les personnes, et qu'il est très utile de "vulgariser" les nouvelles technologies, qui sont, malgré les apparences, d'un accès facile. </font> <li><font size="-1">L'encouragement financier, en particulier pour l'équipement initial. Matériellement, la plupart des expériences dont nous avons eu connaissance sont parties d'un premier investissement sur des fonds propres, par autofinancement. Cette volonté de faire, qui l'a emporté, ne doit pas faire perdre de vue que certaines associations butent sur la question de l'investissement initial, incluant les machines mais aussi la formation de base. <br> <br> <br> </font> </ul> </ul> <font color="#800080" size="-1">2.4/ Des demandes de soutien inversement proportionnelles aux réalisations.</font><font size="-1"><br> <br> Nous exagérons un peu le trait pour se faire comprendre : la méconnaissance d'Internet, faisant croire au caractère très compliqué et très coûteux de la connexion et de l'usage, conduit à formuler des besoins très importants - les néophytes demandent tout à la fois des matériels, de la formation, de la maintenance, des postes de fonctionnement, d'informaticiens. Inversement, ceux qui ont monté un projet insistent sur le faible investissement initial, et, en fait, sur le caractère incontournable de la "débrouille", du tâtonnement, de la pratique. L'apprentissage d'Internet fonctionnerait comme celui d'une danse : il n'est pas nécessaire de prendre beaucoup de cours, avant de pratiquer, mais il faut pratiquer au plus vite, pour s'enrichir des cours. <br> <br> Dans les propos des responsables d'associations non connectées, sauf désintérêt affiché pour la connexion, on trouve donc surtout une gêne, du fait de la méconnaissance : la connexion coûtera-t-elle cher ? Faut-il renouveler le matériel informatique ? Faut-il maîtriser très bien des logiciels nouveaux ? Faudra-t-il former toute l'équipe, régulièrement ?... autant de questions auxquelles les néophytes s'effraient de répondre positivement.<br> <br> Les initiés ont tendance, pour leur part, à mieux cibler leurs demandes de soutien, tout en connaissant le faible engagement des institutions. Trois types de demandes se présentent, dont nous verrons plus bas les contenus : <br> <br> </font> <ul> <li type="square"><font size="-1"> une demande d'aide à l'équipement, certes, mais ciblée sur des éléments peu négociables par les associations, en particulier les serveurs locaux (un responsable associatif lance le mot d'ordre : "offrez-nous un serveur local, nous vous offrons un contenu d'utilité publique").<br> <br> </font> <li><font size="-1">une demande "d'événementiel" (type Fête de l'Internet), et plus généralement d'une politique plus large de promotion d'Internet. Les "événements" permettent en effet de mobiliser, et de montrer en pratique l'utilité de la Toile.<br> <br> </font> <li><font size="-1">une demande de soutien au fonctionnement des projets, par la mutualisation de fonctions telles que les postes techniques d'informaticien-réseau, et ceux de "médiateur". </font> </ul> </ul> </td> </tr> </table></div> Conclusions du séminaire de travail http://vecam.org/article181.html http://vecam.org/article181.html 1997-12-31T23:00:00Z text/html fr Participants : Luc Arasse, Michel Authier, Laurence Delmotte, Sylvie Guichard, Véronique Kleck, Olivier Lescurieux, Eric Marchand, Denis Pansu, Valérie Peugeot, Vincent Renaud, Bruno Schultz, Jean-Pierre Worms. TIC et organisation sociale : au coeur d'une mutation de civilisation La technologie paraît effacer le pouvoir. La volonté de participation étant très diffuse, on voit de plus en plus d'agents sociaux entrer dans la sphère technique, où le jeu des positions sociales paraît suspendu. (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique40.html" rel="directory">Associations et TIC - Etude</a> <div class='rss_chapo'><p>Participants : Luc Arasse, Michel Authier, Laurence Delmotte, Sylvie Guichard, Véronique Kleck, Olivier Lescurieux, Eric Marchand, Denis Pansu, Valérie Peugeot, Vincent Renaud, Bruno Schultz, Jean-Pierre Worms.</p></div> <div class='rss_texte'><p><strong>TIC et organisation sociale : au coeur d'une mutation de civilisation </strong></p> <p>La technologie paraît effacer le pouvoir. La volonté de participation étant très diffuse, on voit de plus en plus d'agents sociaux entrer dans la sphère technique, où le jeu des positions sociales paraît suspendu. Pourtant on sait très bien que les relations de pouvoir n'ont pas disparu, et que c'est la pensée du pouvoir qui s'estompe par l'illusion techniciste (ce qui n'est pas sans produire des effets sociaux). On peut donc s'interroger sur la sociologie des technologies, de leur fabrication à leurs usages, en passant par les codes sociaux formant l'environnement de ces usages. Qui maîtrise la fabrication ? Comment se répartit la connexion entre les différentes couches sociales (ce, à l'intérieur même des "structures", telles les associations) ? Les codes d'usage des nouvelles technologies sont-ils discriminants ? Assiste-t-on, en fait, à une recomposition des réseaux de pouvoir dans la société, à la faveur de ces technologies ? Rappelons que le cadre associatif n'est pas neutre et qu'il connaît une forte évolution : le développement du monde associatif au XIXème siècle a accompagné l'affirmation sociale de la bourgeoisie montante ; la loi 1901 a renforcé cet état de fait, le statut associatif, libéral, étant dès lors utilisé par la bourgeoisie pour la plupart de ses mobilisations politiques. "En face", les organisations ouvrières avaient une structure beaucoup plus intégrée et pyramidale. Le statut associatif n'est pas neutre, en terme de mobilisation politique ; on peut même distinguer deux modes de fonctionnement : <br></p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> 1. le fonctionnement en réseau, où chacun apporte quelque chose aux autres, où la régulation de l'espace public est fondé sur la liberté... mais où l'accès est fermé par des codes sociaux (compétence, équipement...) <br> <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> 2. le fonctionnement pyramidal, tel qu'on le trouve avec les organisations ouvrières, où l'accès à l'espace public n'est pas conditionné par un privilège, mais où l'on sacrifie son individualité (au collectif) pour participer à cet espace public. Le libéralisme du fonctionnement associatif, ajouté à l'illusion techniciste d'un pouvoir effacé peuvent conduire l'analyse à passer à côté des enjeux réels de pouvoir qui sont travaillés par les nouvelles technologies. <br></p> <p>Ajoutons que les associations changent : foisonnement, développement de la mobilisation sur des objets concrets et ancrés territorialement. Les TIC peuvent jouer à cet égard dans le sens d'un renforcement identitaire. Renforcement qui ne peut-être positif que si simultanément les outils servent à construire des passerelles entre ces espaces.</p> <p>Aussi, si l'on ne connaît pas la sociologie d'Internet, si l'on ne sait pas "qui maîtrise la diffusion", au moins peut-on saisir l'enjeu de sa diffusion : un moyen de production est accessible, mutualisable. En effet, la rencontre entre associations et TIC peut contribuer au développement d'un tiers secteur d'utilité sociale, hors marché. Notamment tout le mouvement de développement des logiciels libres opère une rupture radicale en mettant pour la première fois dans l'histoire un instrument de production de richesse à disposition gratuitement, donc en le sortant du marché.</p> <p>Simultanément, le mouvement de concentration dans l'industrie des nouvelles technologies est dangereux pour les associations, puisqu'il supprime des fournisseurs (d'accès Internet, de logiciels...) qui ne sont pas dans la logique de surenchère technologique. Sans prétendre à ce que le monde associatif puisse " faire barrage " à lui seul à ces mouvements de concentration, et sans oublier les nouvelles missions de service public que l'État doit aujourd'hui assumer en la matière, il convient d'encourager ,ceux qui dans le monde associatif constituent des " vannes " d'accès pour les citoyens, non contrôlées par les grands groupes, des " noeuds " non commerciaux (ex : Mygales, Globenet, etc.)</p> <p><strong>Le libre accès </strong></p> <p>L'accès gratuit doit être encouragé, pour éviter d'en faire une nouvelle source d'exclusion. Mais également parce que sa mise à disposition est une occasion de travail social, d'une construction de liens... Aussi le libre accès ne se suffit pas à lui même. Aux projets qui préconisent le seul libre accès, il convient de préférer ceux qui mettent en avant le collectif. Il faut s'assurer que : - soit ce libre accès va faciliter le développement d'un projet spécifique. Dans le cas contraire, les cyber cafés sont aujourd'hui suffisamment peu coûteux et remplissent bien la fonction de point d'accès grand public. Mais ils ne permettent ni une animation du lieu autour d'un projet, ni un usage régulier et collectif autour du réseau ; un accès long est indispensable pour travailler sur le projet. - soit la personne qui s'initie à ces technologies sera accompagnée d'un (tout particulièrement pour des publics adultes) capable d'en expliquer usage et utilité.</p> <p><strong>Formation </strong></p> <p>Il nous faut développer des contenus spécifiques, simples, en nous appuyant sur les " ignorants " pour adapter ces contenus. Un énorme travail d'accompagnement est nécessaire pour aider les gens à dépasser leur peur de ces outils et les mythes qui s'y attachent, sans compter la formation elle-même car au final ces pratiques ne sont pas si simples qu'on veut bien le dire. Le facteur temps joue également un rôle clé : il faut du temps et pour l'apprenant qui doit s'approprier l'outil et pour le formateur/médiateur.</p> <p><strong>Ressources humaines / matériel </strong></p> <p>Les ressources humaines constituent un des besoins principaux si ce n'est le besoin essentiel. Il s'agit tout à la fois de :</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> informaticiens, ingénieurs réseaux capables d'adapter le matériel à des exigences technologiques toujours plus grandes (diversification des logiciels, usage des réseaux, développement de progiciels...) <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> formateur, médiateurs cités précédemment, capables d'accompagner les individus dans leur apprentissage des outils.</p> <p>Les compétences requises sont très diversifiées et une seule personne ne peut les cumuler. De fait faute de trouver ou de pouvoir financer ces compétences, certains projets dont l'utilité ne sont pas à démontrer sont abandonnés.</p> <p>En revanche, les associations arrivent relativement bien à se procurer du matériel informatique, grâce à des sponsors, des dons d'entreprises privées, des entreprises d'insertion qui récupèrent et reconvertissent le matériel et ces logiciels... Mais la question du matériel ne doit pas être pour autant évacuée : d'une part l'information sur des accès privilégiés au matériel est mal diffusée (organiser cette information, c'est déjà répondre en partie à cette demande) ; d'autre part une "montée en régime" appelle des investissements importants (équipement d'une salle, montage d'un réseau, paiement des logiciels protégés, coût des connexions...) pour lesquels la "débrouillardise" ne suffit plus. Au final, dans un budget proposé, la part prioritaire accordée aux ressources humaines (une proportion de 1 à 4 ?) peut constituer un bon critère de sélection.</p> <p><strong>Coopérations et mutualisations. </strong></p> <p>Une des logiques permettant de dépasser le problème de rareté est celui de la mutualisation : <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> mise en commun de matériel. <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> acquisition en commun de logiciels De même que se répandent de plus en plus de logiciels libres (ex : Linux), portés par des logiques associatives et non marchandes, d'autres associations peuvent se regrouper pour acheter du matériel performant qui n'existe pas encore en free ware. Les logiciels libres contribuent à une maîtrise de l'obsolescence technologique. <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> partage de techniciens et accompagnateurs Les TIC lancent un véritable défi culturel : celui du partage des ressources et des connaissances. Elles nous obligent à apprendre le partage et la frugalité, qui ne sont pas aujourd'hui dans nos pratiques. D'où un regard particulièrement positif sur les projets qui vont dans ce sens. L'adoption de logiques de coopérations et de mutualisations devient ainsi une condition à l'apport d'un soutien financier (chaque projet suscite un questionnement du type "dans quelle mesure est-il ouvert à son environnement, met-il à disposition son service, utilise-t-il des ressources existantes... ?). Lorsqu'on se trouve dans la situation ou ces outils vont servir à renforcer une communauté, ou un " territoire ", quelle que soit sa forme (réseau, fédération...), il pourrait être demandé à cette communauté quels moyens elle compte mettre en oeuvre pour diffuser à l'extérieur son expérience, dans une logique de construction de passerelles avec d'autres communautés ou " territoires ".</p> <p><strong>Contenus/outils </strong></p> <p>Il est impossible d'apprécier l'outil par ses caractéristiques propres (sa dimension, ses performances techniques, son prix...) mais par l'usage qui en est fait. L'objectif étant l'usage solidaire, il faut à chaque fois apprécier les effets sociaux (en aval), et les conditions de fonctionnement (en amont : c'est là que l'on trouve la coopération et la mutualisation). Il faut se méfier des usages qui apparemment répondent aux critères d'innovation technologique mais qui en réalité ne répondent pas au critère de plus-value sociale, culturelle ou autre. Ex : une association se dote d'un Intranet, mais n'est pas capable de l'irriguer. Ex : une association se dote d'une base de données, mais dont l'usage est accaparé par certains. Ex : un site qui n'est qu'une vitrine, ce qui est une pratique courante, y compris dans les municipalités les plus dynamiques sur le sujet des nouvelles technologies.</p> <p>La production d'outils utiles à l'ensemble du monde associatif (ex : CR de CA en ligne, moteurs de recherche, base de données spécifiques...) doit également être encouragée.</p> <p>Simultanément, il est nécessaires de laisser des espaces de respiration pour encourager l'émergence de nouvelles pratiques. Il faudrait éviter de limiter trop les " cases " possibles, alors même que nous sommes sur un terrain ou tout est encore à découvrir, à inventer en termes d'usages. A cet égard, l'Observatoire des usages de l'Internet peut jouer un rôle positif pour mettre en valeur ces usages émergents. De plus des usages limités (type site vitrine) peuvent ouvrir la voie à une deuxième étape plus interactive. Dans ce cas là, il s'agit de vérifier si derrière le site vitrine, il y a à moyen terme un projet éditorial, une production de contenus. L'interactivité entre le site et les membres de l'association est un autre critère essentiel.</p> <p>Enfin des projets de type événementiel doivent être soutenus dans la mesure ou ils contribuent à familiariser avec ces outils, à casser des mythes et à diffuser ces nouvelles pratiques des technologies de l'information.</p> <p>Au final, il s'agit de soutenir des projets qui s'inscrivent dans une démarche précise, déjà amorcée. Deux critères de sélection peuvent être alors retenus :</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> un projet déjà initié, même modestement, de manière à éviter le foisonnement de projets théoriques <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> un projet porté par une dynamique collective, avec une communauté d'intérêt, et pas seulement par un individu.</p> <p><strong>Typologie </strong></p> <p>En continuité avec l'enquête, deux groupes de projets peuvent être distingués :</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> 1. Les projets associatifs dans lesquels les TIC ne sont qu'une facette d'un projet global. La sélection de ces projets implique alors une grille de critères avec un corps de doctrine bien affirmé.</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> 2. les projets dans lesquels les TIC jouent un rôle central et spécifique. Il s'agit alors de soutenir les projets qui mènent une réflexion sur les usages de ces technologies et sur leurs conséquences sociales.</p></div>