Vecam http://www.vecam.org/ Réflexion et action pour l'internet citoyen fr SPIP - www.spip.net Vecam http://vecam.org/local/cache-vignettes/L144xH41/siteon0-dd267.png http://www.vecam.org/ 41 144 Hackers et ONG : quelles alliances pour reconstruire l'expression démocratique ? http://vecam.org/article1263.html http://vecam.org/article1263.html 2012-09-26T12:43:37Z text/html fr Démocratie Creative Commons a-brest-F Plus qu'un média de communication et d'information, Internet renouvelle les formes d'expression démocratique et d'engagement citoyen. Émergence de groupes d'intérêts diffus, création de collectifs transnationaux, mise en lumière de pratiques sociales innovantes, nouveaux modes d'organisation et d'action… Telles sont quelques unes des facettes d'un activisme outillé par le numérique. Des transformations qui ne sont pas toujours comprises par les associations et ONG traditionnelles. Pour autant, des (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique57.html" rel="directory">Actualités</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot48.html" rel="tag">a-brest-F</a> <div class='rss_texte'><p>Plus qu'un média de communication et d'information, Internet renouvelle les formes d'expression démocratique et d'engagement citoyen. Émergence de groupes d'intérêts diffus, création de collectifs transnationaux, mise en lumière de pratiques sociales innovantes, nouveaux modes d'organisation et d'action… Telles sont quelques unes des facettes d'un activisme outillé par le numérique.</p> <p>Des transformations qui ne sont pas toujours comprises par les associations et ONG traditionnelles. Pour autant, des fertilisations croisées existent déjà et gagneraient à s'amplifier.</p> <p>Comment ONGs et mouvements venus du numérique peuvent-ils mutualiser cultures et objectifs ? Quelles sont les porosités possibles et les points d'achoppement ?</p> <p>Telles sont les questions qui seront approfondies par nos intervenants et sur lesquelles nous vous invitons à débattre</p> <p>le <strong>18 octobre 2012 de 8h30 à 10h30.</strong></p> <p>avec <strong>Gustave Massiah</strong> (administrateur du Crid) et <strong>Frédéric Bardeau et Nicolas Danet</strong> (co-auteurs d'anonymous Pirates ou altermondialistes numériques), animation <strong>Valérie Peugeot</strong> (Vecam).</p> <p>le petit déjeuner se tiendra dans les salons de La Maison de l'Europe de Paris,<strong> 35-37 rue des Francs-Bourgeois</strong>, dans le 4ème à Paris. (métro Saint-Paul)</p> <p>Inscription obligatoire dans la limite des places disponibles <a href="http://www.fonda.asso.fr/Inscription-petits-dejeuners-debat.html" class='spip_out' rel='external'>Pour vous inscrire</a></p></div> Lettre ouverte contre ACTA http://vecam.org/article1210.html http://vecam.org/article1210.html 2010-07-05T12:55:32Z text/html fr Frédéric Sultan Démocratie Droits et libertés numériques vecam-F VECAM a signé la lettre ouverte (ci-dessous) contre les négociations de l'Accord Commercial Anti-Contrefaçon (ACTA) et vous invite à la faire signer par les organisations dont vous êtes proches. Lien vers la lettre et le formulaire de signature : http://www.laquadrature.net/fr/acta... Paris, le 1er Juillet 2010 - Lettre ouverte Le neuvième round de négociations de l'Accord Commercial Anti-Contrefaçon (ACTA) se termine à Lucerne (Suisse). Quel que soit le texte final au terme des prochains rounds (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique19.html" rel="directory">Prises de position publiques</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot20.html" rel="tag">Droits et libertés numériques</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a> <div class='rss_texte'><p>VECAM a signé la lettre ouverte (ci-dessous) contre les négociations de l'Accord Commercial Anti-Contrefaçon (ACTA) et vous invite à la faire signer par les organisations dont vous êtes proches.</p> <p>Lien vers la lettre et le formulaire de signature : <a href="http://www.laquadrature.net/fr/acta-urgence-a-repenser-brevets-et-droit-dauteur-lettre-ouverte" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://www.laquadrature.net/fr/acta...</a></p> <div style="border: 1px dotted gray; margin: 20px 0px 20px 15px; padding: 8px;position: relative;"><span style="position: absolute; top: -10px; left: 15px;background-color: white;display: block;padding-left: 5px;padding-right: 5px;">Paris, le 1er Juillet 2010 - Lettre ouverte</span> <p>Le neuvième round de négociations de l'Accord Commercial Anti-Contrefaçon (ACTA) se termine à Lucerne (Suisse).</p> <p>Quel que soit le texte final au terme des prochains rounds des négociations, l'Accord Commercial Anti-Contrefaçon (ACTA) demeurera illégitime, tant par son processus d'élaboration (hors de tout contrôle démocratique) que par son contenu (renforçant encore un régime juridique dépassé). L'accès aux médicaments des pays les plus pauvres et la protection des libertés individuelles des citoyens dans leur usage d'Internet sont des questions trop cruciales pour être laissées aux aléas de négociations à huis-clos.</p> <p>À l'ère des échanges globalisés, le partage de l'information fait avancer les sociétés et sauve des vies. L'ACTA est l'emblème d'un combat d'arrière-garde, celui de la répression du partage de l'information et du savoir. Sans attendre la fin des négociations, nous demandons aux gouvernements négociateurs d'ACTA d'impérativement :</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> repenser intégralement le droit d'auteur pour garantir le potentiel de participation démocratique, d'accès à la culture et d'innovation permis par le partage d'informations en réseau, tout en garantissant les libertés individuelles ;</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> repenser le système des brevets pour l'adapter à un monde où trois grandes pandémies font 15.000 mortEs par jour en raison de l'absence de traitements accessibles pour touTEs.</p> <p>ACTA appartient déjà au passé.</p> </div> <p>Liste des premiers signataires</p> <p>Liste des premières organisations signataires :</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Act Up-Paris - France <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Action contre le sida - Togo <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> ALCS - Maroc <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Alternatives - Cameroun <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> April - France <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Asociación de Internautas - Spain <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Associazione scambio etico - Italia <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Bits of Freedom - The Netherlands <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Coalition Plus - International <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> digitalrights.gr - Greece <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Electronic Frontier Finland - Finland <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Electronic Frontier Norway - Norway <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Exgae - Spain <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Föreningen fri kultur & programvara - Sweden <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Free Knowledge Institute - Europe <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> French Data Network - France <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Gnutiken - Sweden <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Health GAP - United-States <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Internet Sans Frontières - France <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> IP Left - South Korea <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Jinbo.net - South Korea <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> KidAIDS - Cameroun <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> La Quadrature du Net - France <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> lautre.net - France <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Nature Care - Thailand <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Ouvaton - France <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> p2pnet.net - Canada <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Piratgruppen - Denmark <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Réseau pour l'accès aux médicaments essentiels - Burkina Faso <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Swaa - Burundi <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Thai Treatment action group - Thailand <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> The WeReBuild clusters - Europe <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> UFC-Que Choisir - France <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> URBLS Bobo - Burkina Faso <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Utopia - France <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Vrijschrift/Scriptum Libre - Netherlands <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Electronic Frontier Bulgaria - Bulgaria</p></div> Sciences & Histoire http://vecam.org/article1137.html http://vecam.org/article1137.html 2010-01-25T09:10:57Z text/html fr Hervé Le Crosnier Démocratie Creative Commons Education Formation des jeunes vecam-F Les médias, la rue, l'éducation nationale bruissent aujourd'hui de la colère des historiens. La contraction du programme d'histoire des filières scientifiques sur l'année de première provoque débats et colère. A juste titre. L'histoire est, ces derniers temps, manipulée à des fins propagandistes, de la lecture hors-contexte de la « Lettre de Guy Môquet » à la décision prise par Nicolas Sarkozy en janvier 2009 d'ouvrir un « Musée de l'Histoire de France », prélude au grand débat national sur « l'identité » que (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique82.html" rel="directory">Contributions à débattre</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot21.html" rel="tag">Education</a>, <a href="http://vecam.org/mot32.html" rel="tag">Formation des jeunes</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a> <div class='rss_texte'><p>Les médias, la rue, l'éducation nationale bruissent aujourd'hui de la colère des historiens. La contraction du programme d'histoire des filières scientifiques sur l'année de première provoque débats et colère. A juste titre. L'histoire est, ces derniers temps, manipulée à des fins propagandistes, de la lecture hors-contexte de la « Lettre de Guy Môquet » à la décision prise par Nicolas Sarkozy en janvier 2009 d'ouvrir un « Musée de l'Histoire de France », prélude au grand débat national sur « l'identité » que l'on sait. La condensation en une année de lycée d'une matière qui demande au contraire recul et méthode ne peut que modifier l'enseignement, et finalement la compréhension de l'histoire et plus encore son impact sur le présent. Elle annonce aussi une vision « rationelle » des lycéens, désireux de capter des points dans la grande chevauchée du baccalauréat et pondérant leurs efforts en fonction des coefficients, comme les caricature Richard Descoing, chargé de mission sur la réforme des lycées, dans Le Monde du 9 décembre. Une vision utilitariste qui cible particulièrement les lycéens scientifiques.</p> <p>Mais c'est en réalité « en creux » qu'il faut interpréter le plus profondément la proposition ministérielle et les positions exprimées dans les grands médias. C'est derrière l'écran qu'il faut chercher ; derrière l'écran de fumée qui masque et derrière celui des petites lucarnes, dont la lumière nous aveugle. C'est la conception de l'enseignement des sciences qui est le véritable enjeu... et derrière lui la conception même des sciences et du travail scientifique.</p> <p>Ce qui nous est prétendu à longueur d'interviews et de messages est que l'abandonde l'histoire en terminale scientifique permettra de recentrer les lycéens de la filière scientifique sur l'enseignement des sciences. Belle tautologie, qui rejoint les pré-conceptions largement répandues sur la « science », activité des polars, ou des « no-life » comme disent les ados d'aujourd'hui, technique culturelle spécifique, faite de répétition et d'exercices. Malheureusement, cette démagogie laisse dans l'ombre l'analyse réelle de ce que représente une carrière scientifique, et la place des sciences et techniques dans l'organisation sociale.</p> <p>L'école a toujours une triple tâche, dont elle s'acquitte avec des formes différentes et suivant des modalités variables, mais dont on peut toujours repérer l'articulation : renouveler les élites dirigeantes, augmenter le niveaux global des connaissances de la société pour garantir la compétitivité d'un pays (ce qui a de larges effets positifs sur la citoyenneté), et enfin préparer les forces de travail adaptées aux conditions de la production. Durant la période de grande démocratisation de l'école (des années 50 aux années 80), les disciplines scientifiques permettaient la sélection des futurs dirigeants quand les formations « professionnelles » (lire « industrielles ») nourrissaient les fabriques en ouvriers « spécialisés », (par oxymore, sans affectation précise mais capable de se plier au fonctionnement de l'usine). Il fallait maîtriser les mathématiques pour réussir le numerus clausus de médecine, et avoir fait ses classes dans la chaudronnerie ou le secrétariat pour lier ses poignets aux mécanismes de sécurité des presses industrielles et accomplir des gestes robotiques sous l'oeil du chronomètreur. Mais avec la mondialisation, d'autres critères permettent de reproduire les classes dirigeantes, notamment la maîtrise de plusieurs langues vivantes et l'aptitude aux synthèses. En revanche, la production de la nouvelle force de travail adaptées à la « société de la connaissance » passe par une maîtrise des techniques, notamment des techniques de l'information et de la communication, et par la spécialisation d'une large partie des scientifiques dans l'exécution de tâches de contrôle de processus ou d'analyse de données, principalement dans les domaines de la chimie et de la biologie. Nombre d'étudiants des filières scientifiques deviennent ensuite les servants des capteurs et actionneurs informatisés, nourrissant des machines de traitement de l'information en données brutes.</p> <p>Cette nouvelle répartition des rôles induit un changement profond de la conception des disciplines scientifiques.Quand les mathématiques pouvaient cumuler les avantages de sélectionner les futurs dominants et de préparer aux carrières spécifiques de la recherche et de l'ingénierie, elles étaient la discipline reine. Et de vanter la capacité de cette matière à former au « raisonnement logique », à l'analyse déductive et finalement à produire les personnes capables de traiter avec la même impartialité de méthode les sujets les plus divers. Mais la science a changé. Foin des méthodologies et de l'argumentation, il s'agit dorénavant de produire des « innovations », que l'on va comptabiliser en nombre de brevets, de publications ou de citations. On améliore les méthodes, on transfère à la machine (informatisée) les interprétations et on réduit celui ou celle qui pilote le processus au rôle d'OS de la société de la connaissance. La science a besoin de petites mains au service des industries du savoir et du traitement de l'information. C'est désormais cette limitation dans les outils (à chaque discipline ses techniques) et dans les objectifs (le cumul des applications innovantes) qui définit la place de la science, et donc des filières scolaires et universitaires de production des scientifiques.</p> <p>Les chercheurs qui ont participé au premier Forum mondial Sciences & Démocratie qui s'est tenu à Belèm en janvier 2009 ont largement insisté sur ce phénomène de taylorisation de la recherche. Chaque chercheur devient un élément dans une chaîne de production parcellisée. Le « travail scientifique en miettes » tend à déposséder les scientifiques des finalités de leur activité. Ils perdent la conscience du produit (ici les connaissances) qui appartient dès lors à celui qui détient la vision globale de la chaîne de production. Dans les « temps modernes » de l'ère industrielle de masse il s'agissait des concepteurs et ingénieurs, avec la complicité de la maîtrise, qui régnait sur la coursive qui courrait le long de la chaîne de production. Dans le capitalisme cognitif, ce sont les financeurs de la recherche, ceux qui peuvent transformer les grains de connaissances (articles, expériences parcellisées, brevets à spectre applicatif très limités,...) en valeurs marchandes (via le marketing des produits, ou la capacité à focaliser l'attention publique qui va justifier les investissements dans tel ou tel secteur de connaissance). Et la coursive est occupée par les décideurs des politiques scientifiques, ceux qui affectent les crédits, les « contrats de recherche » et les résultats des « appels d'offre ». La transformation de l'Université en société de service pour les entreprises « innovantes » et les grands groupes industriels, fournissant à faible prix stagiaires, thésards, contractuels de la recherche et, en prime, l'expertise des directeurs d'équipes de recherche, participe de ce processus. Le choix des financements de recherche n'est plus guidé par l'intérêt général, par la discussion démocratique que cela pourrait signifier, par le « tribunal de la raison » cher aux philosophes des Lumières, mais par l'intérêt bien compris, appuyé sur l'opinion. Une opinion peu encline aux méthodes scientifiques, mais formattée par l'agenda industriel (ne pas prendre de « retard ») et abreuvée de projets toujours conjugués au futur, déclinant les « miracles de la science » et vendus par les experts en poudre aux yeux des relations publiques, relayés par les médias avides de sensationnel et de merveilleux.</p> <p>Ce changement radical de la place de l'emploi scientifique, de la déqualification progressive des métiers de la recherche et de la soumission des choix scientifiques aux intérêts des conglomérats industriels modifie aussi le contenu même de la science. La tradition scientifique considère la compréhension de la « nature » (un terme utilisé par les physiciens comme par les biologistes) comme un objectif. Les expériences de laboratoire visent à créer des modèles capables d'aller au plus près du réel, tout en cherchant l'expérience qui viendrait « falsifier » la théorie pour changer de paradigme et trouver d'autres modèles explicatifs. Or aujourd'hui on voit se développer de nombreuses spécialités qui, au contraire, considèrent la nature comme une machine, qui se plierait aux conceptions et aux modèles issus des laboratoires. Des manipulations génétiques incontrôlées et lâchées dans l'environnement, de la biologie synthétique, aux modèles thérapeutiques ou aux produits chimiques diffusés (vendus !) sans réelle prise en compte des effets adverses et des risques à long terme, la liste est longue des sciences prométhéennes. La caricature étant atteinte par la géo-enginierie, qui veut réparer la « machine-terre » elle-même, et fait fort de se présenter comme garante du « plan B » pour empêcher le changement climatique global.</p> <p>Cette transformation de l'emploi scientifique d'une part, du projet de la science de l'autre, cette conception de la recherche comme un cumul d'innovations qui passe par la parcellisation nécessaire de la réflexion des acteurs de la production scientifique, est le pendant exact de la suppression de l'histoire en terminale scientifique... qui n'est vraisemblablement que le prélude à d'autres changements, notamment concernant la philosophie.</p> <p>Nous aurons ainsi des producteurs de science qui pourront travailler sur des sujets aussi sensibles que la vie privée (informatique), le corps humain (génétique, appareillage), l'alimentation (organismes génétiquement modifiés, agro-chimie), les méthodes de contrôle social (calcul et statistiques), et bien évidemment l'environnement géo-terrestre (analyse des polluants, géo-engineering) sans avoir jamais eu un enseignement leur permettant de prendre conscience de la place qu'on leur fait jouer, de mettre en perspective leur rôle social. Car pour comprendre l'enjeu de l'arrêt de l'enseignement de l'histoire en terminale scientifique, et plus encore le discours ambiant sur la nécessité de focaliser les lycéens scientifiques sur ce qui serait le coeur de leur discipline, et leur permettrait de briller ultérieurement sur l'arène scientifique mondiale, il faut ajouter qu'il n'auront plus jamais dans leur cursus scientifiques à l'Université d'enseignement de l'éthique, ni de l'épismémologie et l'histoire des sciences, ni des fondements économiques de l'industrie de l'information. Le travail de dépossession des travailleurs scientifiques des finalités sociales et culturelles de leur activité doit simplement commencer de plus en plus tôt, et se poursuivre tout au long de la filière de formation des producteurs de l' « économie de la connaissance ».</p> <p>Il faudrait avoir étudié l'histoire pour reconnaître, mutatis mutandis, une image « moderne » du processus dit de « prolétarisation » qui a déjà eu lieu durant l'ère industrielle. Et donc pour anticiper sur les enjeux des affrontements sociaux qui ne manqueront pas d'éclater dans le coeur même de la production de connaissances et de la société du même nom. Nouvelles oppositions dont les mouvements des chercheurs des dernières années en France, ou les activités des « lanceurs d'alerte »au niveau du monde entier sont les premiers prototypes.</p> <p>Hervé Le Crosnier Caen, le 10décembre 2009</p></div> <div class='rss_ps'><p>Notes :</p> <p>Pour en savoir plus sur le Forum mondial Sciences & Démocratie : <a href="http://fm-sciences.org/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://fm-sciences.org</a> Une initiative française du FMSD aura lieu le 23 janvier 2010 à Paris : <a href="http://fmsd-france.org/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://fmsd-france.org</a> Un livre-dvd retraçant les débats qui ont eu lieu à Belèm lors du premier Forum paraîtra fin décembre chez C&F éditions (<a href="http://cfeditions.com/belem2009" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://cfeditions.com/belem2009</a>)</p> <p>Les analyses ci-dessus n'engagent que son auteur. Elle sont exprimées rapidement et souvent de façon abrupte, comme dans tout article d'opinion lié à l'actualité. Elles restent évidemment ouvertes au débat.</p> <p>Le terme « scientifique » dans cet article est pris dans son acception médiatique, désignant les « sciences dures », ou plus précisément les « sciences de la nature ». Cela ne préjuge pas d'un autre débat nécessaire portant sur la reconnaissance du caractère scientifique des méthodes, des outils et des modes de production du savoir des disciplines dépendant des « sciences » humaines et sociales.... et au premier chef de l'histoire.</p> <p>Il va de soi que cette analyse ne vise pas les travailleurs des sciences, mais bien le modèle de relation, de société et de projet collectif autour de la science, tel qu'il se ré-organise sous nos yeux. Pour ma part, enseignant-chercheur en informatique, spécialité internet, je suis totalement un rouage de ce phénomène. Ma propre complicité est partie prenante de ce basculement lui-même. Il s'agit pour moi, non pas de dessiner une morale du retour à la science d'antan, ni une apologie de la science « pure », mais bien de tenter de dessiner le contexte des nouvelles « luttes de classe » dans le cadre de l'économie de la connaissance. Avec toutes les contradictions que cela implique.</p> <p>Texte diffusé sous licence Creative commons by-nc.</p></div> Panel C : Formes émergentes de luttes pour la démocratisation des sciences http://vecam.org/article1089.html http://vecam.org/article1089.html 2009-02-12T19:45:42Z text/html fr Démocratie Creative Commons vecam-F Recherche Mariana Tamari, Epidemia, Brésil, Modératrice du Panel La connaissance est un élément central des secteurs de pointe du capitalisme. Nous sommes dans la société de la connaissance, ces facteurs ont généré des disputes politiques dans toute la société, par exemple dans les domaines des OGM, des logiciels libres. Il y a des combats entre le capital et les intérêts sociaux. C'est ce que nous espérons présenter ici. Sergio Amadeu, Rede Libre, Brésil (ancien haut fonctionnaire responsable de l'implentation (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a>, <a href="http://vecam.org/mot66.html" rel="tag">Recherche</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Mariana Tamari, <i>Epidemia</i>, Brésil, Modératrice du Panel</strong></p> <p><span class='spip_document_871 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:186px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L186xH240/DSC08919_Mariana_Tamari-8b1f0.jpg' width='186' height='240' alt="" style='height:240px;width:186px;' /></span>La connaissance est un élément central des secteurs de pointe du capitalisme. Nous sommes dans la société de la connaissance, ces facteurs ont généré des disputes politiques dans toute la société, par exemple dans les domaines des OGM, des logiciels libres. Il y a des combats entre le capital et les intérêts sociaux. C'est ce que nous espérons présenter ici.</p> <p><strong>Sergio Amadeu, <i>Rede Libre</i>, Brésil (ancien haut fonctionnaire responsable de l'implentation des logiciels libres dans l'administration brésilienne)</strong></p> <p>Le mouvement des logiciels libres est l'un des nombreux mouvements de technoactivistes au Brésil.</p> <p>La science et la technologie sont des éléments stratégiques essentiels au capitalisme contemporain. On parle de « capitalisme cognitif ». La logique de l'innovation se substitue à la logique de la répétition propre au monde industriel. Il ne suffit plus de produire des biens, mais inventer en permanence. Le science devient productrice de valeur.</p> <p>La science travaille avec des connaissances codifiées. Le contrôle capitaliste de la science est dans le processus de distribution de l'information. Le contrôle de la connaissance est un élément essentiel dans le modèle de distribution des richesses. Le capitalisme informationnel détient les moyens de bloquer la circulation de la connaissance et c'est au travers de cela qu'il accumule le capital.</p> <p>il y a plusieurs éléments centraux dans ce processus : <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> les Traités internationaux, comme les ADPIC (Accords sur les Droits de Propriété Intellectuelle touchant au Commerce) au sein de l'OMC <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> le système national des brevets <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> le système de financement public et privé des savoirs scientifiques. Ici il n'y a pas de ressources pour financer les technologies ouvertes, si bien que le financement dit ce que nous devons faire. Nos indicateurs sont fermés. Dans mon université, on nous demande « combien de brevets avez-vous déposés » ? <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la capture de l'activité des centres de recherche des universités par les grandes entreprises. Quand Monsanto finance les recherches biologiques, devinez ce qui sera étudié dans les laboratoires.</p> <p>Ajoutons à ces mécanismes de privatisation, la concentration des épines dorsales des réseaux haut débit qui sont partagées par un très petit nombre d'entreprises.</p> <p>La convergence médias-informatique et télécommunications n'est qu'une face de la tendance de concentration de divers groupes dans le numérique. Qu'est ce qui entraîne Google à entrer dans le marché du mobile ? Dans les réseaux, il y a une tendance naturelle au monopole. Il y a de moins en moins d'entreprises qui maîtrisent ce marché du numérique.</p> <p>Nous pensons que cette concentration représente un grand danger pour la diffusion de la connaissance.</p> <p>Mais il y a dans le numérique un aspect positif fabuleux, c'est la capacité à créer des communs de la science. L'exemple des logiciel libres est significatif. Nous construisons des choses concrètes.</p> <p><strong>Marcos barbosa – <i>Scienta Studia</i>, Université de Saõ Paulo, Brésil</strong></p> <p><span class='spip_document_873 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:207px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L207xH240/marcos_barbosa_modifie-1-7fcad.jpg' width='207' height='240' alt="" style='height:240px;width:207px;' /></span>Le titre de cette table fait mention de nouvelles façons de lutter pour la démocratisation de la science. Ces luttes impliquent les scientifiques, mais cela concerne aussi les sciences humaines et les mouvements. Finalement, cela s'adresse à tous.</p> <p>Devant la crise financière, il y a une tendance à penser le néolibéralisme comme une privatisation de l'économie, du marché et de l'international. Le neolibéralisme est une tendance à transformer tout en marché, entraînant à sa suite tous les domaines, comme la science, l'éducation, l'université. Le tendance à la marchandisation du capitalisme se ressent très fortement dans les universités.</p> <p>Les processus du capitalisme marchand à l'université se traduisent par : déterminer les projets de recherche qui doivent être financés et ceux qui seront abandonnés importance de la propriété intellectuelle modification en profondeur du travail même des chercheurs</p> <p>La science n'est pas une marchandise. Ce sur quoi je voudrais insister concerne le troisième aspect concernant le régime de travail des chercheurs. Comment est évaluée la production scientifique ? Le poids de l'évaluation, suivant des modèles qui changent de surcroît chaque année, occupe une place de plus en plus importante dans la carrière des chercheurs. La recherche est partout mesurée de la même façon. Le chercheur est considéré comme un producteur de technologie intellectuelle. Cela connaît des variations selon les pays, mais le phénomène est le même partout.</p> <p>Nous mesurons de façon quantitative la recherche, la réflexion et l'enseignement supérieur. Il faut faire pression sur les chercheurs pour maximiser leur production. Cela passe par une forme de taylorisme dans la réforme libérale de l'Université. Il y a d'autres raisons à ce taylorisme universitaire, mais on peut s'accorder sur les conséquences néfastes.</p> <p>La première question concerne le stress qui pèse sur les chercheurs. Il s'agit de produire plus, d'être compétitif. Les investissements sont variables, les sujets n'ont pas forcément de durée. Les femmes scientifiques ont là aussi un double poids entre leur vie personnelle et ses charges et la vie universitaire.</p> <p>La question de la responsabilité sociale des chercheurs doit être posée. Les pratiques scientifiques doivent être interrogées. Quelles sont les conséquences sociales des travaux de recherche ? Il faut que le chercheur ait du temps pour commencer à réfléchir à cette question.</p> <p>La réflexion sur la propre pratique du chercheur n'a rien a voir avec les articles publiés dans les revues spécialisées. Ces interrogations ne comptent pas dans les CV des chercheurs. C'est une perspective volée au travail productif. Le taylorisme crée des individus aliénés qui n'ont pas de conscience de l'enjeu de leur travail dans la société. Même ceux qui se posent ces questions, ceux qui font des projets avec les mouvements sociaux sont souvent bloqués dans leur travaux, car les résultats de ce type de projet ne fait pas partie de l'évaluation néolibérale.</p> <p>Le combat pour une science démocratique que nous souhaitons engager ici est essentiel. Il faut travailler avec la partie, aujourd'hui très petite, de la communauté scientifique qui en est consciente. Le changement du régime de travail des chercheurs dans les universités devient une revendication essentielle. la fin du taylorisme universitaire est la base principale de la capacité à mobiliser les chercheurs.</p> <p><strong>Cécile Sabourin, <i>Fédération Québécoise des Professeures et Professeurs d'Université</i>, Québec</strong></p> <p>Quel impact des politiques publiques dans les Universités ?</p> <p>Cette question dépasse les cadres nationaux. L'OCDE travaille depuis plus de 20 ans à ce que les universités participent au régime économique. Depuis la publication en 96 de ce rapport de l'OCDE, les pays ont mis en place une nouvelle façon de gérer les universités, et une nouvelle façon de concevoir les connaissances dans les universités. La recherche est soumise à des critères économiques. Les orientations de la recherche viennent des besoins du milieu des affaires et des lobbies qui définissent les répartitions des crédits.</p> <p>On a imposé la construction d'équipes de recherches de plus en plus grosses, hiérarchisées, internationalisées. Cela découpe plus encore les travaux de recherche. Cela accentue l'hyper spécialisation.</p> <p>Les Universités n'ont guère de choix. Le financement public diminue. Les programmes sont orientés de façon à ce que la liberté de choix diminue en permanence. La recherche publique et la culture universitaires vont devenir de plus en plus difficile à maintenir, y compris dans l'Université publique. Pour obtenir des fonds, on se conforte aux désirs des organismes subventionnaires. Des chercheurs ont abandonné leur liberté académique de façon à pouvoir obtenir les fonds leur permettant de poursuivre la cairrière à laquelle ils aspirent, depuis la stabilité de l'emploi jusqu'à la reconnaissance.</p> <p>On a vu se développer une grande diversité dans les ressources accessibles aux enseignants- chercheurs. Plus les programmes sont ciblés sur les activités économiques, en incluant la défense et la sécurité, plus les ressources sont disponibles. Le modèle privilégie les secteurs économiques de rentabilité à court terme, ce qui en échange ébranle la structure de recherche fondamentale, l'essence même de la notion de communauté scientifique.</p> <p>Dans notre fédération de syndicats d'enseignants, nous voulons mieux comprendre le corps professoral. Qui sont les scientifiques ? Pourquoi leur diversité rend difficile la revendication d'une politique différente ? Certains chercheurs sont satisfaits des politiques choisies. Mais même ceux-là deviennent déboussolés par les changements fréquents des politiques scientifiques.</p> <p>Un tel travail passe par le rétablissement d'un dialogue interne à l'Université. Les chercheurs sont dans un processus compétitif pour des ressources, et donc ont des difficultés à cette réflexion collective. Il faut aussi comprendre les effets sur les personnes des nouvelles formes de gestion publique. Il faut accentuer les pratiques de collégialité plus saines, refuser la mise en compétition permanente. Même si certains chercheurs apprécient cette compétition qui correspond à leur modèle d'excellence.</p> <p>Un mouvement mondial permettrait à tous de mieux comprendre ce problème.</p> <p><strong>Asha Misra et Kashinath Chatterjee, <i>All Indian People Science Network</i>, Inde.</strong></p> <p><span class='spip_document_872 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:199px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L199xH240/DSC08920_Ashra_Mishra-967d4.jpg' width='199' height='240' alt="Asha Misra" title="Asha Misra" style='height:240px;width:199px;' /></span>Comme nous le savons, il n'y a pas beaucoup d'expérience différentes dans la communauté scientifique. Ce que nous essayons de faire en Inde est de regrouper dans un réseau toutes ces expériences, et d'échanger avec les communautés de base. Dans notre pays, les mouvements collectifs sont limités par les diversité ethniques. Notre expérience a donc à voir avec les racines de la science.</p> <p>Nous avons expérimenté une caravane de la science en 1987, ce qui a permis d'envisager les divers moyens de promouvoir et échanger la culture scientifique avec les populations. Ce fut un événement fondateur pour notre mouvement. Une des conséquences en a été la capacité à fixer de réels objectifs populaires pour l'éducation scientifique.</p> <p><strong>Alfredo Wagner Berno de Almeida, <i>Universidade Federal do Amazonas</i>, Coordenador do PNCSA, Brésil</strong></p> <p>Dans les trois dernières années, il y a eu en Amazonie trois événements en relations avec les questions de propriété intellectuelle. Ces trois conférences de Shamans avaient pour titre : « droit de propriété intellectuelle, biodiversité et protection des connaissances traditionnelles »</p> <p>Dans le titre de ces conférences, les sujets de luttes étaient déjà inscrits. La démocratisation de la science passe par la reconnaissance des savoirs des peuples, et la réactivation de l'idée de connaissance scientifique.</p> <p>Nous devons penser ce que nous allons démocratiser. Il y a une lutte contre le biologisme. les Shamans appellent cela la socio-bio-diversité, c'est déjà une forme de rupture.</p> <p>Une deuxième lutte nécessaire serait contre le géographisme, qui limite la science à l'idée qu'il y aurait des faits naturels liés à des territoires.</p> <p>Les shamans ont envoyés une lettre à l'OMC disant, toutes les connaissances traditionnelles sont en danger d'être mise en commerce. Les shamans disent que leurs connaissances n'ont jamais été pensées sur le modèle des brevets. Ce modèle vient de la France du 19ème siècle. C'est un instrument utile au capitalisme de la deuxième révolution industrielle. Le capitalisme est présent de deux façon en Amazonie : l'une qui détruit la forêt, et l'autre qui la met en « réserves » au nom de la biodiversité.</p> <p>En Amazonie, il y a une grande diversité ethnique. Mais l'identité collective est justement fortifiée par cette diversité ethnique. Nous avons un mouvement contraire à ce qui existe dans d'autre continents. Ce sont les mouvements sociaux qui ont amené l'Amazonie à la résistance. Nous essayons de faire une rupture avec cette idée naturaliste et positiviste des sciences, et rompre avec un modèle scientifique,qui a tout transformé en procédures.</p> <p>Nous ne sommes pas partisan de la vulgarisation de la connaissance : il ne s'agit pas de simplifier, mais de complexifier.</p> <p>Je m'oppose à l'idée que la participation des communautés serait un bien. La participation, la recherche action,... est un vocabulaire porté par la banque mondiale et ce type d'organismes.</p> <p>Notre responsabilité de scientifiques est très complexe. Nous devons réfléchir aux méthodes. Le sens, la carte et le musée : pendant longtemps, la culture matérielle s'est classifiée en fonction des objets... qui peuvent être pris par les musées occidentaux. Nous essayons d'aider les communautés sociales à construire leurs propres cartes socio-géographiques, et pour cela à utiliser l'informatique et le GPS. Mais cela rompt avec l'idée de laboratoire. Le laboratoire est importé dans les communautés et ce sont elles qui choisissent ce qu'elles veulent étudier et conserver sur leurs propres cartes.</p></div> <div class='rss_ps'><p>(notes prises en direct par Hervé Le Crosnier, seul responsable des erreurs qui se seraient glissées)</p></div> Panel D – Sciences et démocratie dans un monde soutenable http://vecam.org/article1091.html http://vecam.org/article1091.html 2009-02-12T17:17:58Z text/html fr Démocratie Creative Commons vecam-F Recherche Angelika Hilbeck, Institut fédéral Suissse de technologie, Suisse, Modératrice du panel Je suis chercheur en biologie, et je cherche à rester proche des mouvements sociaux et environnementaux. Or nous devons entendre et comprendre que cela est devenu de plus en plus difficile pour de nombreux chercheurs dans notre domaine. Reiner Braun – Physicien, Institut Max Plank et INES (International Network Of Engineers And Scientists For Global Responsibility), Allemagne Que veut dire « durable » ? (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a>, <a href="http://vecam.org/mot66.html" rel="tag">Recherche</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Angelika Hilbeck, <i>Institut fédéral Suissse de technologie</i>, Suisse, Modératrice du panel</strong></p> <p>Je suis chercheur en biologie, et je cherche à rester proche des mouvements sociaux et environnementaux. Or nous devons entendre et comprendre que cela est devenu de plus en plus difficile pour de nombreux chercheurs dans notre domaine.</p> <p><strong>Reiner Braun – Physicien, <i>Institut Max Plank</i> et <i>INES (International Network Of Engineers And Scientists For Global Responsibility</i>), Allemagne</strong></p> <p><span class='spip_document_865 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:100px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH152/Reiner-Braun_0-e2346.jpg' width='100' height='152' alt="Reiner Braun " title="Reiner Braun " style='height:152px;width:100px;' /></span>Que veut dire « durable » ? C'est un équilibre de différentes idées économiques, sociales et environnementales. Notre problème est de définir ce qui est utile dans les différents secteurs. Comment hiérarchiser les intérêts sociaux et économiques ?</p> <p>Intéressons-nous au partage des informations entre les individus, la société et les générations. Il nous faut respecter les cultures humaines et l'environnement. La véritable question est dans les mains des pays les plus développés. Ces pays exploitent depuis deux cents ans le reste du monde. Le changement de comportement est donc principalement celui du Nord.</p> <p>Qu'est-ce que cela veut dire pour la recherche ? D'abord le développement d'inter et de trans-disciplinarité dans la recherche, et la démocratisation des institutions scientifiques elles-mêmes.</p> <p>Démocratisation de la science c'est changer la hiérarchie des valeurs - dans les institutions scientifiques. Il faut définir un processus démocratique pour définir les axes de recherche, et les sujets d'enseignement. Cela veut dire la fin du mandarinat, l'organisation démocratique à l'intérieur des université, et de nouvelles relations avec la société.</p> <p>Les changements à l'Université ne se feront pas sans changer la place de l'Université dans la société toute entière. C'est lié à une plus grande participation de tous les mouvements et syndicats.</p> <p>Les scientifiques ont des responsabilités pour créer de la démocratie durable. Prenons l'exemple des changements climatiques : à l'origine peu de chercheurs, puis un consensus global qui rend évident les changements majeurs nécessaires pour protéger la planète. Nous avons un même processus qui se déroule actuellement concernant l'agriculture. Un groupe de scientifiques opposés au courant majoritaire de l'industrie agro-alimentaire essaie de définir de nouvelles règles culturales, et commence à gagner un impact mondial déterminant.</p> <p>Les chercheurs doivent sortir de leur tour d'ivoire. Quand les combats de la société et ceux des chercheurs se rencontreront, cela construira réellement des idées nouvelles.</p> <p><strong>Michel Doucin, ambassadeur de la France chargé de la bioéthique auprès de l'ONU.</strong></p> <p><span class='spip_document_866 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:168px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L168xH198/doucin-77fc9.jpg' width='168' height='198' alt="Michel Doucin" title="Michel Doucin" style='height:198px;width:168px;' /></span>Pourquoi notre pays a-t-il nommé une personne chargé de la diplomatie dans un domaine complexe qui regroupe des industries, des associations de la société civile et des gouvernements ?</p> <p>Il y a en France un débat vif sur la bio-éthique, et des propositions d'actions concernant la place des scientifiques dans la société.</p> <p>La bioéthique représente les questions posées par les sciences biologiques et médicales, en terme de respect des droits de l'homme, de durabilité, d'éthique et de morale.</p> <p>La France est « légaliste ». Elle a la volonté d'inscrire dans la loi les préoccupations citoyennes. Ce qui nous a permis d'avoir une Loi de bio-éthique dès 1987. Nous en organisons aujourd'hui la révision. Cette loi de plus de 100 pages touche toutes les questions bio-médicales.</p> <p>Prenons l'exemple du clonage des cellules souches. On a commencé à cloner les animaux, à la suite de la brebis Dolly. Rappelons-nous que Dolly fut conduite à l'abattoir au bout de 6 ans, au lieu des 12 habituels pour ces animaux, car elle avait des maladies de sénescence très précoce. On voit qu'il nous faut prendre du temps avant de valider les expériences scientifiques, car elles posent des questions à plus long terme. Il faut y penser quand on parle aujourd'hui de « clonage thérapeutique ».</p> <p>Ce débat n'est pas limité aux scientifiques et aux politiques, mais doit intégrer l'ensemble de la société. Il y a des orientations diverses entre les scientifique. Mais la biologie a aussi des éléments qui interpellent le religieux. Par exemple quand décide-ton du début de la vie humaine ? Se confond-elle avec la vie biologique, ou avec le développement de la conscience ? On voit que cela a des conséquences importantes, notamment sur la question du droit à l'avortement.</p> <p>Nous souhaitons organiser une grande série de débats, en mobilisant les divers « conseils consultatifs éthiques » qui existent dans de nombreux secteurs. Mais nous souhaitons aussi élargir au delà du territoire national. Nous cherchons des interlocuteurs internationaux afin d'échanger au mieux les méthodes et les questions. Nous cherchons en ce domaine autant des scientifiques, que des ONG ou des mouvements sociaux, afin que le débat couvre réellement des intérêts globaux de la société.</p> <p><strong>D. Raghunandan, <i>All Indian People Science Network</i>, Inde</strong></p> <p><span class='spip_document_867 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_7068_D_Raghunandan-cd98f.jpg' width='160' height='240' alt="D. Raghunandan" title="D. Raghunandan" style='height:240px;width:160px;' /></span>Je voudrais vous parler aujourd'hui de l'aspect « alternative de développement » du travail de l'AIPSN.</p> <p>Le processus capitaliste et ses structures nous invite à séparer la science des autres connaissances. Tous les sujets scientifiques sont l'objet de contestations.</p> <p>La question de la relation entre la science et la technologie ne me semble pas avoir été suffisamment suivie hier. La technologie est sociale, et ouvre toujours plusieurs options. Il y a différentes manière de produire... et chaque manière porte en elle des relations différentes à la société. Il n'est que penser à la question de la production d'énergie.</p> <p>Les solutions techniques entre l'énergie solaire et nucléaire portent des modèles différents. Les relations des gens avec le savoir et les compétences sont mise en jeu. Quel rôle jouent les institutions scientifiques pour aider les gens à imaginer une bonne science qui offre de réelles solutions.</p> <p>Il y a dans la société, à côté des chercheurs, de nombreux groupes qui portent un savoir technologique, à l'image des paysans.</p> <p>Un autre exemple est celui des potiers qui travaillent avec les céramiques traditionnelles. Il s'agit de transformer l'artisanat de céramique par un débat permet de mécaniser leur production tout en conservant les forces de la méthode traditionnelle, et son adaptation aux usages locaux. Ce fut l'objet d'un travail conjoint mené par notre association et des communautés de potiers. Le processus manuel est devenu plus formel. On remplace le four à feu par un four à biogaz. Ils ont dès lors appris à fabriquer plusieurs types de céramiques. Ce type de transfert de technologie et d'évolution à partir des techniques connues des populations est répété dans de nombreux secteurs, souvent importants, comme le travail du cuir.</p> <p>Ceci nous donne des exemples de stratégies pour des systèmes durables, avec un faible entropie.</p> <p>Ce que l'on appelle les externalités (équité, durabilité,...) doivent pouvoir être internalisées dans la recherche. Pour nous, l'équité est la garantie d'une bonne science. « Equity is a good science »</p> <p><strong>Ian Illuminato, <i>Friends of the Earth</i>, États-Unis</strong></p> <p><span class='spip_document_868 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:100px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH125/ian_illuminato-a6e8a.jpg' width='100' height='125' alt="Ian Illuminato" title="Ian Illuminato" style='height:125px;width:100px;' /></span>Je voudrais vous parler des risques des nanotechnologies. Les nanotechnologies s'occupent de la matière à l'échelle de l'atome, le nano-mètre.</p> <p>Les recherches en nanotechnologie sont largement portées par les militaires, qui veulent créer de nouvelles armes plus ciblées et des moyens de renseignement sur le champ de bataille. Mais au delà, les technologies de tous les domaines pourraient être transformés, par exemple avec l'invention de nano-caméras capable de filmer depuis l'intérieur du corps humain.</p> <p>Les produits contenant des nano particules sont d'ores et déjà commercialisés, comme dans les crèmes de soin. Beaucoup imaginent que les nanos vont s'intégrer dans la chaîne alimentaire, pour produire de nouveaux aliments, mais aussi dans les emballages... alors que nous ne savons pas quels sont les phénomènes de migration des éléments de l'emballage vers le contenu. Les entreprises utilisent les nano principalement pour produire la « junk food », ce qui met en jeu des questions de santé publique.</p> <p>Nous ne connaissons pas les chemins par lesquels les nano produits peuvent pénétrer dans les cellules et briser les barrières cellulaires. La toxicité des nano produits n'est pas étudiée précisément, alors qu'ils sont dispersés dans l'environnement et les produits industriels.</p> <p><strong>Louise Vandelac, Professeur de sociologie et environnement à l'<i>Université du Québec à Montréal</i>.</strong></p> <p><span class='spip_document_869 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_7073-77ae7.jpg' width='160' height='240' alt="Louise Vandelac" title="Louise Vandelac" style='height:240px;width:160px;' /></span>Il y a une continuité des technosciences du vivant, depuis la reproduction artificielle, la transgénèse végétale et animale (porc, saumon,...) et la nano-toxicologie.</p> <p>Le paradoxe est de voir à quel point on ne prend pas au sérieux ce que l'on dit depuis trente ans sur l'état de la planète, comme si tout pouvait continuer comme avant. C'est dorénavant la sécurité de la planète qui est en jeu.</p> <p>Du strict point de vue économique, il y a longtemps que l'on sait que l'intégration de l'écologie est porteur de développement. Pourtant, cela n'est pas mis en oeuvre. Faut-il par exemple confier la protection de la planète aux ministres de l'environnement, sans pouvoir sur les entreprises ? Ou bien est-il temps que cela dépende réellement des ministres de l'industrie, riche en pouvoirs et moyens ?</p> <p>Nous sommes à la convergence de plusieurs phénomènes, chacun appelant des approches nouvelles pour la recherche : <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> les changements climatiques, qu'il faut aussi voir comme une invitation à travailler collectivement entre les chercheurs (à l'image du GIEC) et à inventer de nouveaux indicateurs (tels l'empreinte environnementale), <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> le phénomène du « nuage brun », <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la question de la démographie, avec un enjeu sur les termes choisis. Faut-il parler de surpopulation, ce que l'on pourrait réduire à « dites-moi que je suis de trop »... ou d'empreinte écologique ?</p> <p>Avec ces nouveaux indicateurs on peut construire des mappemondes qui montrent l'ampleur des dégâts et des problèmes environnementaux. Dans ces nouveaux indicateurs, il y a aussi des indicateurs économiques, et le nouveaux champ de l'éco-économie est en plein développement.</p> <p>De même, le modèle du cycle de vie rompt avec le modèle linéaire qui a dominé la production jusqu'à présent.</p> <p>L'ensemble des technologies se sont imposées dans un même discours sirupeux. Avec l'idée qu'il y aura toujours une solutions technologique aux problèmes créés par la technologie.</p> <p>Il n'y a aucun lieu de débat sur l'impact réel, sur les modèles concernant la sécurité environnementale ou la santé publique. C'est à ce travail préalable qu'il faut s'attacher pour mettre la science en démocratie.</p> <p><strong>Notes sur le débat :</strong></p> <p><strong>Bertrand Monthuber, France, Ancien Président de <i>Sauvons la Recherche</i> </strong></p> <p>J'ai un peu de frustration à ce stade. Il faut préciser les termes. On mélange la question sur les décisions de la recherche, ou sur les usages en aval ? Que souhaite-t-on contrôler ?</p> <p>Il faut regarder concrètement ce que la première solution voudrait dire : par exemple le créationisme est une opinion, mais pas une démarche scientifique. Pourtant des groupes voudraient s'en serrvir pour décider des projets de recherche.</p> <p>Nous sommes chacun partagés : nous avons envie du téléphone mobile, mais nous interrogeons sur les effets des ondes. La question sociale de la technologie est à prendre en compte.</p> <p><strong>Claude Henry, <i>Vecam</i> et <i>Vivagora</i>, France </strong></p> <p>Il y a un modèle général qui porte à croire que la nature fonctionne comme une machine. C'est au fond toute la question des nanotechnologies. Il nous faut travailler comme citoyens ce modèle épistémologique.</p></div> <div class='rss_ps'><p>(notes prises en direct par Hervé Le Crosnier, seul responsable des erreurs qui se seraient glissées)</p></div> Panel E : Responsabilité sociale : quelle coopération entre sciences et société ? http://vecam.org/article1092.html http://vecam.org/article1092.html 2009-02-12T16:20:16Z text/html fr Démocratie Creative Commons Accès au savoir vecam-F Recherche Vinod Raina, All Indian People Science Network, Inde, Modérateur du panel Nous avons besoin de créer des alliances, des relations entre mouvements sociaux et chercheurs, et ceci ne peut pas se faire uniquement sur une approche en termes de risques. Il faut différencier les relations entre société et sciences et société et technologie. Pensons d'abord les manières de produire du savoir, plutôt que des outils. André Jeaglé, Fédération mondiale des Travailleurs scientifiques, France Je suis cartographe, (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot45.html" rel="tag">Accès au savoir</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a>, <a href="http://vecam.org/mot66.html" rel="tag">Recherche</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Vinod Raina, <i>All Indian People Science Network</i>, Inde, Modérateur du panel</strong></p> <p>Nous avons besoin de créer des alliances, des relations entre mouvements sociaux et chercheurs, et ceci ne peut pas se faire uniquement sur une approche en termes de risques. Il faut différencier les relations entre société et sciences et société et technologie. Pensons d'abord les manières de produire du savoir, plutôt que des outils.</p> <p><strong>André Jeaglé, <i>Fédération mondiale des Travailleurs scientifiques</i>, France</strong></p> <p>Je suis cartographe, je me place du point de vue de la Fédération mondiale des Travailleurs scientifiques.</p> <p>Cela ne sert à rien de vouloir engager ce dialogue, si la société ne s'intéresse pas aux conditions dans lesquelles les chercheurs exercent leur travail, conditions politiques et scientifiques. On parle de nouvelle alliance, mais alliance avec qui, pour qui ?</p> <p>J'attends de ce Forum une volonté d'écoute réciproque. Que veut on entendre par responsabilité ? La responsabilité des travailleurs scientifiques peut s'entendre de diverses manières. Nous devons nous garder de démontrer a posteriori des postulats posés à l'origine.</p> <p>Nous avons des objectifs ambitieux : amener des chercheurs qui ne se reconnaissent pas dans l'alter mondialisme à s'engager dans nos débats. Notre fédération essaye d'amener les syndicats à s'engager, ce qui n'est pas facile car ils n'ont pas forcément les mêmes visions sur le rôle de la science.</p> <p>La science sans se substituer au politique devrait essayer de résoudre des problèmes comme la pauvreté, la pollution... Ce qui conduit à une impasse. Ne pas confondre ce qui relève de l'ordre scientifique et politique.</p> <p>Autre question, celle du contrôle social de la science : de nombreux directeurs le subissent en étant sans cesse à la recherche de nouveaux contrats.</p> <p>Les scientifiques doivent être considérés comme des citoyens comme les autres, et on doit les interpeller en tant que tel, à titre individuel et au titre de leurs organisations. Plutôt que de demander aux scientifique d'arrêter les recherches sur les OGM nous devrions leur demander de se mobiliser sur le contrôle des semences.</p> <p>Conclusion pour ceux qui donneront une suite au forum : rassembler dans un document unique des mots clés comme « liberté de la recherche », « monopole du savoir », « expertise citoyenne »... Il serait bon de débattre sur un glossaire avec des définitions qui peuvent être contradictoires. C'est une des conditions d'un dialogue fructueux.</p> <p><strong>Gangadharan et K.K. Krisnakumar, <i>All Indian People Science Network</i>, Inde</strong></p> <p>AISPN compte 500 000 membres. Après 35 années de travail, notre mouvement a évolué et s'est investi dans de nouveaux thèmes, comme les questions de genre, de développement durable, de financement...</p> <p>A ceux qui s'interrogent pour savoir comment amener la science vers la société, j'évoque, le programme que nous avons commencé en 1991. Au Kerala, cela nous a permis d'atteindre 1,4 millions de volontaires. C'est un programme simple qui repère les ressources naturelles du territoire : les personnes observent les ressources naturelles, les recensent, et ceci permet de construire un lien avec les scientifiques. Ceci permet d'apporter la cartographie au peuple. Les cartes que nous avons réalisées sont disponibles, elles sont variées, nous avons essayé de diversifier la notion de carte.</p> <p>Le gouvernement local du Kerala a endossé la campagne, après le mouvement populaire. Les volontaires ont joué un rôle essentiel au delà de la conception des cartes mais aussi dans le développement local. C'est une démarche éminemment participative.</p> <p>Nous avons réussi à inclure des scientifiques dans le programme, et à rendre des citoyens experts de ces domaines.</p> <p>Un autre exemple est lié à la conservation énergétique.</p> <p>Nous avons également de nombreuses institutions qui se mobilisent sur ces programmes. De 5 à 10 scientifiques sont sortis transformés de ces programmes et cela a influencé profondément nos programmes de recherche.</p> <p><strong>Andrew Feenberg, <i>Simon Fraser University</i>, Canada</strong></p> <p><span class='spip_document_863 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:320px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L320xH213/DSC09170-9e28d.jpg' width='320' height='213' alt="Andrew Feenberg" title="Andrew Feenberg" style='height:213px;width:320px;' /></span>Je souhaite intervenir rapidement sur les modes de collaboration entre scientifiques et citoyens.</p> <p>Des scientifiques se sont mobilisés pendant et après la seconde guerre mondiale et ont contribué à façonner le monde sur des sujets comme la non prolifération. Ceci a été une première prise de responsabilité des scientifiques dans la formation du public.</p> <p>Mais nous avons aussi des situations plus conflictuelles. Par exemple quand une population entière a été logée sur des déchets toxiques et que les scientifiques les ont aidé à être relogés.</p> <p>L'expérience du Sida est aussi intéressante : nous sommes passés d'une opposition entre chercheurs et malades à une collaboration.</p> <p>Les conséquences de ces collaborations :</p> <p>La technologie implique une organisation industrielle, mais ici nous parlons plutôt des sciences, de production de savoirs. Les personnes ordinaires sont impliquées dans la production d'outils techniques mais leur implication n'est pas la même dans la science fondamentale, dont ils subissent plutôt les effets.</p> <p>Parlons nous de l'économie de la recherche pour laquelle nous voulons une indépendance des chercheurs ? Nous devons qualifier ce que nous entendons par économie de la recherche. Nous ne voulons pas que les gouvernements décident ce qui est « vrai » à la place des sciences.</p> <p>La technologie est différente par nature ; elle est hétérogène. Il y a plein de manières de produire les mêmes artefacts. Et ceci peut s'appuyer sur des choix sociaux qui ne sont pas liés à la science.</p> <p>On peut voter sur le niveau de pollution que nous attendons de nos voitures, mais pas de l'orientation de la science fondamentale.</p> <p>La recherche peut impliquer des formes de collaboration mais au final nous voulons que les scientifiques prennent des décisions sur ce qui est « vrai ». Nous pouvons nous reposer sur la démocratie pour protéger l'économie de la recherche.</p> <p>Attention aussi, quand on emploie le mot science, à ne pas faire la confusion avec le savoir en général ni avec les technologies.</p></div> <div class='rss_ps'><p>(notes prises en direct par Hervé Le Crosnier et Valérie Peugeot, seuls responsables des erreurs qui se seraient glissées)</p></div> Panel B : Accès aux connaissances : construire les biens communs http://vecam.org/article1088.html http://vecam.org/article1088.html 2009-02-12T12:25:03Z text/html fr Démocratie Creative Commons Accès au savoir vecam-F Recherche Valérie Peugeot, VECAM, France, modératrice du panel Œ En présentant cet atelier, je voudrais distinguer les notions de biens publics, relevant de la responsabilité des pouvoirs publics et issus de la nature ou de l'histoire (patrimoine, domaine public de la culture) et les biens communs, qui sont en permanence construits et reconstruits par les communautés qui les ont créés. Amit Sengupta, Secrétaire général de All Indian People Science Network, Inde Il nous faut commencer à comprendre les (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot45.html" rel="tag">Accès au savoir</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a>, <a href="http://vecam.org/mot66.html" rel="tag">Recherche</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Valérie Peugeot, VECAM, France, modératrice du panel</strong> <span class='spip_document_855 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6876_Valerie_Peugeot-2-1de0b.jpg' width='160' height='240' alt="Valérie Peugeot" title="Valérie Peugeot" style='height:240px;width:160px;' /></span>Œ En présentant cet atelier, je voudrais distinguer les notions de biens publics, relevant de la responsabilité des pouvoirs publics et issus de la nature ou de l'histoire (patrimoine, domaine public de la culture) et les biens communs, qui sont en permanence construits et reconstruits par les communautés qui les ont créés.</p> <p></BR> <br /></BR> <br /></BR> <br /></BR></p> <p><strong>Amit Sengupta, Secrétaire général de All Indian People Science Network, Inde</strong></p> <p>Il nous faut commencer à comprendre les diverses expériences qui se partagent ici, dans ce Forum. Les nouvelles façon de penser la recherche sont importantes.</p> <p>Permettez-moi de débuter avec des choses élémentaires. La situation crée la conscience.</p> <p>Ne négligeons pas l'impact du néolibéralisme sur la façon dont la science est produite et celle par laquelle elle est reçue.</p> <p><span class='spip_document_859 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6841-80671.jpg' width='160' height='240' alt="Amit Sengupta" title="Amit Sengupta" style='height:240px;width:160px;' /></span>Quelles sont les raisons de la grande transformation ? Il y a un brouillage de la différence entre la science et la technologie. Traditionnellement, le savoir est transformé en produits qui vont sur un marché. Mais si tout nouveau produit de recherche doit se transformer en quelque chose qui va se vendre sur un marché, nous nous retrouvons dans une course pour produire de plus en plus d'artefacts technologiques pour répondre au marché.</p> <p>Dès lors, le financement de la recherche est de plus en plus contrôlé par les forces économiques.</p> <p>Cette situation nous conduit à la crise de la santé publique actuelle, dans laquelle des millions de morts de l'épidémie de SIDA pourraient être évités par la recherche. Ils ne meurent pas parce qu'il n'y a pas de connaissances permettant de trouver une solution. Ils meurent parce que les recherches existantes et les réussites ne sont pas partagées.</p> <p>Nous sommes arrivé à une situation dans laquelle le simple travail de la pensée est conçu comme une propriété privée. Heureusement, des communautés sont en train de développer des méthodes pour partager leurs savoirs, et garantir le maintien de cette liberté. Je peux parler ici du mouvement des logiciels libres, mais aussi de celui de la biologie ouverte.</p> <p>Nous avons atteint aussi une conscience commune qu'il n'existe qu'une seule planète, et que la façon dont nous allons l'utiliser est essentielle.</p> <p>La tentative d'enfermer le savoir derrière des barrières juridiques artificielles est voué à l'échec, car la connaissance est faite pour circuler.</p> <p>Mais nous devons aussi aller plus loin : nous ne pouvons pas considérer comme scientifiques seulement ceux qui travaillent dans les institutions. Il faut aussi prendre en compte toutes les autres personnes qui peuvent construire les communs de la connaissance.</p> <p><strong>Viviana Muñoz Tellez – South Centre, Organisme multilatéral du G77 basé à Genève.</strong></p> <p><span class='spip_document_856 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6843_Viviana_Munoz_Tellez-8c36a.jpg' width='160' height='240' alt="Viviana Munoz Tellez" title="Viviana Munoz Tellez" style='height:240px;width:160px;' /></span>Il nous faut définir le périmètre des savoirs traditionnels, et évaluer la façon dont le système légal international les traite.</p> <p>Les savoirs traditionnels sont aussi liés aux sciences formelles. Il y a une conception générale d'une supériorité de la science occidentale. Il n'y a pas de reconnaissance de ce qui émane des populations et de la façon dont elles créent et diffusent leurs savoirs.</p> <p>Les connaissances traditionnelles ne sont pas uniquement des connaissances qui apparteriennent au domaine public, dans lequel chacun pourraient se servir. Cela aboutirait à déposséder les peuples de leurs savoirs et de la façon dont ils sont renouvelés à chaque transmission entre générations. Les connaissances traditionnelles appartiennent aux communs du savoir.</p> <p>Nous devons regarder avec attention l'expérience de la proposition d'une nouvelle loi au Kerala. Celle-ci établit une « licence des communs » qui permet aux communautés de partager les bénéfices en cas de vente, mais refuse les brevets sur les connaissances qui seraient placées sous cette licence. C'est une expérience importante à suivre.</p> <p><strong>Pascale de Robert, Anthropologue à l'Institut pour la Recherche pour le Développement , travaillant en Amazonie au MNHN (France/ Brésil).</strong></p> <p><i>La Corbeille de la femme étoile</i> : Ce titre énigmatique fait référence au mythe amazonien de la diversité agricole.</p> <p><span class='spip_document_857 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6855_Pascale_De_Robert-15800.jpg' width='160' height='240' alt="Pascale De robert" title="Pascale De robert" style='height:240px;width:160px;' /></span>Je voudrais commencer le débat à partir d'une expérience de terrain. Comment les instruments légaux peuvent protéger la diversité biologique et la diversité culturelle élaborées par les populations locales.</p> <p>Le contexte de l'Amazonie fait coexister des modèles économiques différents. D'une part le modèle d'une zone de développement, avec le soja et l'agro-business et de l'autre le modèle socio-gouvernemental qui s'intéresse aux populations locales, et crée des zones protégées. Dans la région des Kayapo, où je travaille, les deux modèles sont implémentées.</p> <p>Les terre indigènes sont reconnues depuis 1988 comme moyens de subsistance des populations autochtones. Or elles sont appropriées. Les plantes de la forêt elles-mêmes sont victimes de la biopiraterie.</p> <p>Il faut comprendre ce qui se passe pour les chercheurs dans cette région. C'est très difficile aujourd'hui de faire de la recherche ici sans faire de la politique. La recherche scientifique est faite pour accompagner les processus de développement autonome des populations indigènes.</p> <p>Je voudrais vous montrer la mise en place d'une plantation de pommes de terre sucrées. dans laquelle l'intervention de Socioambiental a un place importante.</p> <p>Quel est le chemin administratif que nous avons du parcourir pour mener cette recherche ? Il y a de nombreux organismes concernés. Il nous a fallu deux ans, et plusieurs dossiers pour pouvoir lancer la recherche après avoir eu l'autorisation de la communauté. Ces exigences légales se présentent contre la biopiraterie, mais font aussi tort aux initiatives conjointes des chercheurs et des communautés.</p> <p>La diversité agricole est le résultat de nombreux échanges de graines et de techniques agricoles. Ces connaissances peuvent être mise en commun. Et peuvent utiliser les méthodes modernes, comme par exemple l'usage de GPS pour les plantations.</p> <p>Je voudrais pour terminer évoquer ici la « Déclaration de Belèm », rédigée par l'International Society for Ethnobiology en 1988. Elle a maintenant vingt ans. C'était la première fois qu'une organisation scientifique internationale reconnaissait que l'établissement de « mécanismes en vue d'indemniser les peuples autochtones pour l'utilisation que d'autres font de leurs connaissances et de leurs ressources biologiques » était une obligation fondamentale. Cette déclaration engage tous les anthropologues à respecter un principe éthique dans leurs recherches.</p> <p><strong>Pablo Ortellado GPOPAI, Grupos de Pesquisa em Politicas para o Accesso à Informação, Université de Sao Paulo, Brésil</strong></p> <p><span class='spip_document_858 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6860_Pablo_Ortellado-3417e.jpg' width='160' height='240' alt="Pablo Ortellado" title="Pablo Ortellado" style='height:240px;width:160px;' /></span>Je vais vous parler de l'accès aux savoir, qui est la finalité de la science, de la publication des articles, des livres,...</p> <p>L'idée que les résultats des recherches doivent être publiés est une forme de « communisme de la recherche ». Partager les résultats est essentiel, entre chercheurs d'une même discipline, mais aussi entre les générations et pour éclairer les recherches des autres disciplines. La façon traditionnelle de publier consiste à passer par des éditeurs privés. Il y a une contradiction entre l'organisation interne de la science, basée sur le partage, et les intérêts privés des éditeurs. 60% des journaux scientifiques sont contrôlés par trois conglomérats.</p> <p>Avec l'internet, il est devenu possible pour les communautés scientifiques de communiquer directement les résultats de leurs travaux. Les initiatives en ce sens ont été fédérées par diverses rencontres et déclarations, dont la plus célèbre est l'Initiative de Budapest pour l'Accès Ouvert en 2001.</p> <p>Il y a eu ensuite d'autres expériences comme la volonté du MIT d'ouvrir ses cours (opencourseware).</p> <p>Les possibilités ouvertes par l'internet d'un côté et le rôle monopoliste du marché de l'autre créent une situation conflictuelle.</p> <p>Il ya plusieurs points de blocages dans la capacité à mettre la science au mains du public : 65% des journaux scientifiques permettent aux chercheurs de déposer leur préprint dans les archives publiques de leur université. Mais il faut que les chercheurs le fassent eux-même, ce qui limite le succès. De plus les archives ouvertes ne sont pas facile à interroger.</p> <p>Il y a des pays dans lesquels les gouvernements rendent obligatoire le dépôt dans des archives ouvertes, mais l'organisation réduit la réalité des dépôts.</p> <p>Il reste donc un grand travail à faire pour que les publications scientifiques soient réellement en accès ouvert et aisé.</p> <p>Mais au delà, nous devons d'ores et déjà poser la question des livres scientifiques, notamment des livres pour l'enseignement. C'est le mouvement débutant pour les Ressources éducatives ouvertes. Nous venons de rédiger un rapport sur cet aspect pour le Brésil, et nous espérons des avancées en ce sens pour favoriser la création de communs de la connaissance.</p> <p><strong>James Love (Knowledge Ecology International – Washington et Genève)</strong></p> <p><span class='spip_document_860 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6865_James_Love-eacb8.jpg' width='160' height='240' alt="James Love" title="James Love" style='height:240px;width:160px;' /></span>Je voudrais vous présenter deux initiatives concernant les formes nouvelles que pourrait prendre le financement de la recherche en vue de créer des biens communs de la connaissance.</p> <p>La première concerne un système pour financer les médicaments. Chacun connaît les difficultés pour accéder à des médicaments en raison des prix trop élevés. Mais l'accès n'est pas la seule question en jeu. La production de médicaments adaptés aux maladies et situations sanitaires des pays pauvres est tout aussi importante.</p> <p>Nous proposons un système de prix (au sens de récompenses délivrées par un jury), qui seraient versés aux organismes qui travaillent sur des médicaments pour ces populations et qui les mettent dans le domaine public. On peut partager ces prix entre organismes selon les niveaux de vie des pays, par un système de prix différenciés. De même, l'apport préalable de la connaissance ouverte partagée pour aboutir aux produits peut être évaluée pour répartir la somme réservée.</p> <p>Cette idée de remplacer les revenus du marché par des prix et des bourses commence à recueillir un bon accueil, notamment à l'OMS, mais rencontre aussi une forte opposition des industries du médicament.</p> <p>Une autre proposition concerne l'OMC. Il s'agit de prendre au pied de la lettre l'objectif de l'OMC et de le détourner pour favoriser la création de biens communs. On pourrait dire que cette proposition s'intilule « Hacking WTO ».</p> <p>Il s'agit de créer dans l'OMC un mécanisme pour que les États s'engagent à mettre dans le domaine public de la connaissance des produits et services et des savoirs. En faire une partie de l'OMC va lier les États à la réalisation des objectifs de mise en commun des savoirs. Ce n'es t plus la libéralisation des services, mais celle des biens publics qui peut devenir un nouveau moteur d'une autre mondialisation.</p> <p><strong>Quelques notes sur le débat dans la salle</strong></p> <p><i> <strong>José Correa, Université de Saõ Paulo, Brésil</strong> </i></p> <p>Il y a dans ce FSM de Belèm un manifeste sur les biens communs qui est en train d'être écrit et proposé par des organisations des mouvements sociaux du Brésil. Nous en sommes encore au stade d'une écriture collective. Nous allons construire ce document d'ici au 31.</p> <p>La logique de la propriété intellectuelle est renvoyée auprès de l'OMPI où il y a eu une confrontation entre les pays de la périphérie contre l'etablishment des États-Unis. La communauté scientifique a on seulement besoin de s'emparer de ce débat, mais aussi une appropriation, une prise de décision et de positionnement de la partie critique de la communauté autour de la propriété intellectuelle. Sommes-nous pour ou contre le système de droit de propriété immatérielle qui existe ?</p> <p><i> <strong>Eliane ?? FSU-France</strong> </i></p> <p>Concernant les publications scientifiques ouvertes, nous sommes dans un domaine où règne une très grande différence selon les pays ou les disciplines. Seules les revues volontaires renseignent leur politique. Dans les sciences humaines et sociales, moins de 10% des revues de SHS avaient renseignés leur politique d'auto-archivage dans ROMEO.</p> <p>L'auto-archivage demande des moyens importants. Il y a une division des grandes archives en petites archives institutionnelles, ce qui augmente le temps d'embargo (durée entre la publication privée et la mise à disposition ouverte).</p> <p>Il faut se méfier de l'optimisme en ce domaine, car le conflit entre les intérêts des chercheurs et celui des éditeurs est important.</p> <p><i> <strong>Christophe Aguiton, SUD, France.</strong> </i></p> <p>Sur la différence entre les communs du savoir et les communs matériels.</p> <p>Il y a plusieurs traditions sur le savoir. Celle des universitaires, qui pensent que le savoir doit être ouvert, alors que des communautés, par exemple les paysans, veulent partager avec des gens qui sont comme eux, ce qui est différent.</p> <p>Il y a une vraie contradiction entre mettre en commun des savoirs et empêcher la mainmise sur ces savoirs par les entreprises du Nord. Un des outils est l'équivalent des « appelations géographiques ». Le savoir est commun, mais le nom est réservé.</p></div> <div class='rss_ps'><p>(notes prises en direct par Hervé Le Crosnier, seul responsable des erreurs qui se seraient glissées)</p></div> Panel A : Sciences & Démocratie : quels enjeux ? http://vecam.org/article1087.html http://vecam.org/article1087.html 2009-02-12T11:11:21Z text/html fr Démocratie Creative Commons Solidarité internationale vecam-F Recherche Hugh Lacey, (Scientia Studia, Brésil) Nous devons nous interroger sur l'idée de l'objectivité, et celle de servir les biens communs Première proposition : à la fois la science et la démocratie ont été mis en cause par les pratiques actuelles. Seconde proposition : changer les priorités de la recherche. D'aucun rejettent les valeurs traditionnelles de la science. La science a une place à prendre en s'éclairant des pratiques des mouvements sociaux, à l'image de Via Campesina qui défend l'idée de la (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot29.html" rel="tag">Solidarité internationale</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a>, <a href="http://vecam.org/mot66.html" rel="tag">Recherche</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Hugh Lacey, (Scientia Studia, Brésil)</strong></p> <dl class='spip_document_847 spip_documents spip_documents_right' style='float:right;'> <dt><img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6835_Hugh_Lacey-17a61.jpg' width='160' height='240' alt='JPEG - 25.2 ko' style='height:240px;width:160px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:160px;'><strong>Hugh Lacey</strong></dt> </dl> <p>Nous devons nous interroger sur l'idée de l'objectivité, et celle de servir les biens communs</p> <p>Première proposition : à la fois la science et la démocratie ont été mis en cause par les pratiques actuelles.</p> <p>Seconde proposition : changer les priorités de la recherche. D'aucun rejettent les valeurs traditionnelles de la science.</p> <p>La science a une place à prendre en s'éclairant des pratiques des mouvements sociaux, à l'image de Via Campesina qui défend l'idée de la souveraineté alimentaire. Les mouvements indigènes montrent que les méthodologies scientifiques employées ne sont pas en phase avec leur sujet d'étude lui-même. Il faut inventer d'autres modèles de relations que la science mainstream.</p> <p>Une telle démarche nous permettrait de définir ce que nous voulons organiser pour le futur.</p> <p><strong>Silvia Ribeiro, ETC Group, Bureau du Mexique</strong></p> <dl class='spip_document_848 spip_documents spip_documents_right' style='float:right;'> <dt><img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6817_Silvia_Ribeiro-83161.jpg' width='160' height='240' alt='JPEG - 29.2 ko' style='height:240px;width:160px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:160px;'><strong>Silvia Ribeiro</strong></dt> </dl> <p>Nous travaillons sur les impacts qu'imposent les destruction écologiques sur la société. Nous dénonçons la convergence des technologies BANG (Bit, Atome, Neurone et Gène). Nous préférons ce terme qui est significatif à celui de NBIC, plus neutre et utilisé dans les rapports.</p> <p>Nous vivons une crise globale, écologique, sociale et financière. Devant la modification du climat par les activités industrielles, les gens prennent conscience du premier choc. Mais un deuxième choc se prépare par la manipulation de la planète elle-même. Les dix dernières années ont connu une concentration sans précédent des entreprises de contrôle de la vie.</p> <p>Il y a des chercheurs qui commencent à questionner cet ordre de construction de la science et de la technologie. Il y a aujourd'hui plus de 700 produits en vente avec des particules nanotechnologiques, mais aucune critique publique, alors même que les études de toxicologie ne sont pas effectuées. Il y a les diverses techniques de géo-engineering, sans que soient maîtrisées les conséquences. La fertilisation des mers a été mise sous moratoire grâce aux actions de la société civile l'an dernier à Bonn au sein de la CDB. Ce qui n'arrive pas à empêcher la pollution actuelle menée par le bateau Polarstern. Il y a le développement de la génétique extrême, qui a débuté avec les transgéniques, mais se poursuit aujourd'hui par la biologie synthétique.</p> <p>L'arrivée d'Obama et la nomination du prix Nobel de physique Steven Chu au Ministère de l'énergie sont des signes que des choses peuvent changer, mais il faut faire attention, car il veut substituer au pétrole des techniques et non une réflexion globale sur les usages énergétiques.</p> <p><strong>Janine Guespin, Espace Marx et Transform !, France</strong></p> <dl class='spip_document_849 spip_documents spip_documents_right' style='float:right;'> <dt><img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6833-58372.jpg' width='160' height='240' alt='JPEG - 26 ko' style='height:240px;width:160px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:160px;'><strong>Janine Guespin</strong></dt> </dl> <p>Pour libérer la science des pressions du néo-libéralisme, il faut un cadre qui dépasse la communauté scientifique, mais qui doit néanmoins intégrer directement les chercheurs.</p> <p>Les choix actuels de recherche sont faits principalement par les multinationales. Face à cette mainmise, une partie des scientifiques estiment que cela irait mieux si on pouvait dégager une science fondamentale. Nous ne le pensons pas, car la technoscience intègre les divers les applications dans la recherche. Même si en sens inverse, c'est le discours néo-libéral qui réduit la science aux innovations, et donc au marché.</p> <p>Les scientifiques seuls ne peuvent répondre à ce défi sur la connaissance. Un dialogue avec les mouvements sociaux peut les aider à repérer la présence des marchés dans le fonctionnement même du discours scientifique. Hors beaucoup de scientifiques limitent leur discours de critique à la demande d'une plus grande autonomie.</p> <p>D'un autre côté, les citoyens, confrontés aux menaces liées aux nouveaux produits innovants, tendent à critiquer la science elle-même. Le débat porte alors sur les risques, ce qui crée une situation de méfiance qu'il nous faut surmonter. On a masqué le rôle fondamental de la science par sa réduction à l'innovation.</p> <p>Pour résoudre les difficultés, il faut inventer des lieux de dialogue, ijnstiller de la démocratie. Il y a pour cela les espaces de lutte citoyennes, mais aussi des espaces institutionnels, au niveau des institutions scientifiques, ou des pouvoirs publics, locaux ou nationaux. Il ne faut pas négliger non plus les interventions internes aux entreprises, à l'image de l'intervention directe des travailleurs d'un laboratoire Sanofi travaillant sur les maladies des pauvres pour refuser de la fermeture de leur outil d'étude, jugé non rentable.</p> <p><strong>Anita Rampal, All Indian People Science Network, Inde.</strong></p> <dl class='spip_document_850 spip_documents spip_documents_right' style='float:right;'> <dt><img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6800_Anita_Rampal-41937.jpg' width='160' height='240' alt='JPEG - 30 ko' style='height:240px;width:160px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:160px;'><strong>Anita Rampal</strong></dt> </dl> <p>Je suis physicienne, je vais vous parler du discours de la science. Les chercheurs estiment qu'ils sont en train de lire le grand livre de la nature. Mais il faut aussi agir pour transformer le monde.</p> <p>Je parle de l'engagement personnel des chercheurs.</p> <p>La science à l'école vise avant tout à créer une élite. Certains chercheurs refusent cette façon d'enseigner la science, qui est décontextualisée.</p> <p>Exemple de la manière d'enseigner les sciences alimentaires. Les aliments sont partie intégrante de toutes les cultures, comment intégrer ces savoirs dans l'enseignement universitaire des sciences des aliments ?</p> <p>Lire la forêt est tout aussi important que de lire les livres. Il y a de nombreuses traces des cultures et des humains, de la nature.</p> <p>La moitié des jeunes ne terminent pas leurs études primaires en Inde. Comment construire les parcours de savoir scientifique en tenant compte de ce type de situation ?</p> <p><strong>Priscilla Faulhaber, Museu de Astronomia é Ciências Afins (MAST/MCT), Brésil</strong></p> <dl class='spip_document_851 spip_documents spip_documents_right' style='float:right;'> <dt><img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L183xH240/IMG_6816_Priscila_Faulhaber-f4a1d.jpg' width='183' height='240' alt='JPEG - 25.1 ko' style='height:240px;width:183px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:183px;'><strong>Priscila Faulhaber</strong></dt> </dl> <p>Quelle usage de la science pour la détermination des peuples. La science crée des hiérarchies, c'est un système de domination par les élites. Les connaissances collectives sont expropriés, sous une forme néo-coloniale.</p> <p>Au lieu de garder la vision des bénéfices en ligne de mire, il faut au contraire poser une vision alternative, pour réduire les inégalités.</p> <p>L'Amazonie a toujours représenté un enjeu pour les pouvoirs au Brésil. Les musées sont intégrés dans les autres institutions d'enseignement et de recherche. Il y a un populisme, positiviste qui s'exprime en Amazonie. Ce qui conduit à marginaliser les chercheurs qui sont en phase avec les populations indigènes.</p> <p><strong>Edna Castro, Universidade Federal do Para-NAEA, Brésil</strong></p> <dl class='spip_document_852 spip_documents spip_documents_right' style='float:right;'> <dt><img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6820_modifie-1-5c428.jpg' width='160' height='240' alt='JPEG - 27.9 ko' style='height:240px;width:160px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:160px;'><strong>Edna Castro</strong></dt> </dl> <p>Nous sommes au 21ème siècle, mais la pensée de la science est restée en retard, qui conserve une perspective « évolutioniste » : il faut politiser le champs de la science pour lui faire accéder au niveau démocratique.</p> <p>Les arguments défendants le productivisme de la science reposent sur la nécessité de développer le marché brésilien dans le marché international. Les thèmes de recherche sortent de la décision des scientifiques. Ils s'alignent sur les intérêts des marchés, pour l'usage des produits de la forêt, le développement de l'agro-business.</p> <p>L'Amazonie a un potentiel de biodiversité et de diversité culturelle si important qu'il nous faut changer la façon d'aborder la recherche scientifique et de changer les politiques en ce domaine. Il y a un sous-équipement de la recherche en Amazonie (3% des ressources, alors qu'il y a 10% de la population brésilienne).</p> <p>Il nous faut aussi reconnaître comme un système de connaissance ce qui nous vient des peuples d'Amazonie.</p></div> <div class='rss_ps'><p><span class='spip_document_854 spip_documents spip_documents_right' style='float:right; width:320px;'> <img src='http://vecam.org/IMG/jpg/DSC09124_Herve_Le_Crosnier.jpg' width="320" height="236" alt="Hervé Le Crosnier" title="Hervé Le Crosnier" /></span> (notes prises en direct par Hervé Le Crosnier, seul responsable des erreurs qui se seraient glissées)</p></div> Le système de propriété intellectuelle freine la science et l'innovation selon des lauréats du prix Nobel http://vecam.org/article1064.html http://vecam.org/article1064.html 2008-07-13T23:36:29Z text/html fr Démocratie OMPI Accès au savoir vecam-F Recherche MANCHESTER, UK – Le système de propriété intellectuelle vise davantage à « fermer l'accès à la connaissance » qu'à permettre sa diffusion, a indiqué le Professeur Joseph Stiglitz lors d'une conférence intitulée “Who Owns Science ?” (« À qui appartient la science » ?) qui a eu lieu le 5 juillet. Joseph Stiglitz, lauréat du Prix Nobel d'économie en 2001 et John Sulston, lauréat du prix Nobel de physiologie et médecine en 2002, ont ouvert à l'Université de Manchester un nouvel institut pour la science, l'éthique et (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique82.html" rel="directory">Contributions à débattre</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot12.html" rel="tag">OMPI</a>, <a href="http://vecam.org/mot45.html" rel="tag">Accès au savoir</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a>, <a href="http://vecam.org/mot66.html" rel="tag">Recherche</a> <div class='rss_chapo'><p>MANCHESTER, UK – Le système de propriété intellectuelle vise davantage à « fermer l'accès à la connaissance » qu'à permettre sa diffusion, a indiqué le Professeur Joseph Stiglitz lors d'une conférence intitulée “Who Owns Science ?” (« À qui appartient la science » ?) qui a eu lieu le 5 juillet. Joseph Stiglitz, lauréat du Prix Nobel d'économie en 2001 et John Sulston, lauréat du prix Nobel de physiologie et médecine en 2002, ont ouvert à l'Université de Manchester un nouvel institut pour la science, l'éthique et l'innovation.</p></div> <div class='rss_texte'><p>Ils sont tous les deux très critiques à l'égard du système actuel de propriété intellectuelle, estimant qu'il freine le développement de la science et les innovations.</p> <p>Les droits de propriété intellectuelle sont souvent comparés aux droits détenus sur un bien physique. Or, la connaissance n'a rien à voir avec un bien physique, a estimé Joseph Stiglitz. C'est un bien public qui présente deux caractéristiques : le fait qu'un individu y accède n'en prive pas les autres et nul ne peut en être exclu, autrement dit, il est difficile d'empêcher les autres d'en profiter. Le système de propriété intellectuelle se situe à l'inverse de cette définition. Il va même plus loin dans l'exclusion en donnant un pouvoir monopolistique à ceux qui détiennent la connaissance, ce qui conduit souvent à des abus, a-t-il fait remarqué.</p> <p>La détention d'un monopole sur une innovation est considérée par certains comme un moteur pour l'innovation alors qu'en fait elle constitue une entrave à son développement, a déclaré Joseph Stiglitz. Le système actuel qui veut que celui qui conçoit un programme informatique performant peut être poursuivi en justice pour violation présumée d'un brevet montre l'incapacité du système à encourager l'innovation, a-t-il ajouté.</p> <p>Selon Joseph Stiglitz, un autre problème réside dans le fait qu'il existe une incompatibilité entre les bénéfices sociaux qui peuvent résulter des innovations technologiques et les bénéfices économiques liés au système de brevets. Les innovations technologiques permettent qu'une invention devienne disponible plus rapidement pour l'ensemble de la collectivité mais il suffit qu'une personne dépose un brevet sur cette invention pour que s'établisse à son profit un monopole à long terme, favorisant la divergence entre intérêt public et intérêts privés.</p> <p>Le projet de Génome humain a permis d'identifier un gène capable de prédire quelle femme peuvent être atteinte par un cancer du sein. Cette découverte a été brevetée par une entreprise américaine, a expliqué Joseph Stiglitz. Le test représente un coût très faible, mais les frais de santé sont si élevés pour les patients aux Etats-Unis que les personnes pauvres ne peuvent se permettre de le faire, a-t-il précisé. Des questions se posent, selon lui, quant au caractère équitable et juste du système de brevets.</p> <p>Joseph Stiglitz a fait part de deux préoccupations. La première concerne les disparités qui existent entre les pays développés et les pays en développement concernant l'accès à la connaissance, disparités que la propriété intellectuelle ne permet pas de combler, a-t-il dit, ce qui explique pourquoi l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a appelé à (et obtenu) l'adoption d'un plan d'action pour le développement. La deuxième tient au fait que le système de propriété intellectuelle rend l'accès aux soins plus difficile. Les médicaments génériques coûtent 30 pour cent moins chers que les médicaments originaux. En rendant leur accès plus difficile, l'accord de l'OMC sur la propriété intellectuelle conclu dans le cadre des négociations du Cycle d'Uruguay a signé l'arrêt de mort de millions de personnes, a-t-il indiqué.</p> <p>Joseph Stiglitz a proposé que le régime applicable aux droits de propriété intellectuelle soit adapté en fonction des pays et des secteurs. Personne n'est d'avis que le système de brevet doit être entièrement abandonné, mais la question est de savoir si d'autres outils, des bourses de lauréat ou des financements gouvernementaux par exemple, pourraient être utilisés pour faciliter l'accès à la connaissance et encourager l'innovation dans des domaines dans lesquels des objectifs ont été clairement définis tels que la découverte d'un médicament contre le paludisme. Joseph Stiglitz se dit plein d'espoir quant à une éventuelle réforme du système car nombreux sont ceux aux Etats-Unis qui souhaitent une modification du régime applicable aux droits de propriété intellectuelle.</p> <p>Selon John Sulston, le développement de la science peut être lié à une nécessité ou une simple curiosité, laquelle suppose un certain degré d'ouverture et de confiance entre les acteurs concernés. Pourtant, de plus en plus, le paysage qui se dessine est celui de la privatisation de la science et de l'innovation, une situation que les gouvernements et les investisseurs qui contrôlent les orientations de la recherche voient d'un bon oeil, a-t-il dit. Cela a pour effet, selon lui, que la recherche scientifique se limite aux domaines qui rapportent au détriment de ceux qui ne sont pas considérés comme rentables.</p> <p>Cette tendance a pour conséquence notamment de favoriser l'abandon des recherches sur les maladies liées à la pauvreté et la production de médicaments non nécessaires qui sont vendus à grand renfort de campagnes marketing, a déploré John Sulston. Les produits issus de la recherche n'ont pas bénéficié à tous de manière équitable. Pour autant, vouloir l'égalité à tout prix n'est pas la solution, a-t-il insisté.</p> <p>Dans certaines sphères, notamment à l'OMPI, la propriété intellectuelle relève d'un enjeu idéologique selon lui. Toute modification apportée au système est perçue par les entreprises pharmaceutiques comme un moyen de l'affaiblir. Pourtant, personne ne leur demande de tout abandonner, a-t-il indiqué. Il a ajouté que le système devait être considéré comme un « bon serviteur » et non comme un Dieu.</p> <p>Selon lui, le problème de la contrefaçon a pris une ampleur considérable. La tendance actuelle consiste à lier la contrefaçon à la propriété intellectuelle alors qu'il n'existe pas de lien entre eux, a-t-il précisé. Si les médicaments étaient vendus à leur coût de production ou juste au-dessus, ceux qui se rendent coupables de contrefaçont n'auraient que très peu de marge de manœuvre. De fait, le système actuel de propriété intellectuelle favorise la production de faux, a-t-il dit.</p> <p>Le professeur Sulston a recommandé le retour à une vieille pratique qui consiste à séparer les activités de recherche et développement des activités de production, le mélange des deux favorisant, selon lui, le lobbying et la merchandisation des activités de recherche et développement. Les séparer permet de produire des biens de manière plus équitable et de rendre la recherche et le développement plus accessible à condition toutefois que ceux qui détiennent les connaissances scientifiques partagent les bénéfices qui en sont issus, a-t-il précisé.</p> <p>Cette séparation semble se produire dans la mesure où certaines structures privées telles que la Fondation Bill et Melinda Gates commencent à investir dans la santé publique, a indiqué John Sulston tout en mettant en garde contre un retour à l'ère victorienne où la santé était financée par des philanthropes. Il a appelé à ce que les questions de santé soient coordonnées à l'échelle mondiale par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), reconnaissant néanmoins que l'Organisation était sous-financée et soumise à une forte pression de la part des gouvernements et des groupes d'intérêts commerciaux.</p> <p>Le lauréat du prix Nobel de physiologie et médecine a également plaidé pour qu'une réflexion plus cohérente soit menée concernant le traité biomédical en cours d'examen à l'OMS et que les organisations non gouvernementales transnationales participent davantage aux discussions.</p> <p>Il est impératif de renverser la tendance et d'empêcher la privatisation de la science, a-t-il indiqué. Nous devons nous concentrer sur la survie et le développement de l'humanité, ainsi que sur l'exploration de l'univers. Pour savoir si nous réussirons ou pas, nous devons résoudre la question de savoir à qui appartient la science.</p></div> <div class='rss_ps'><p>This work is licensed under a <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.5/" class='spip_out' rel='external'>Creative Commons License</a>.</p></div> Appel à participation - Projet VU DES QUARTIERS http://vecam.org/article1023.html http://vecam.org/article1023.html 2008-01-17T14:43:22Z text/html fr journalisme & citoyenneté Démocratie Citoyenneté et expression Pratiques coopératives Acces aux technologies de l'information et de la communication Expression en ligne vecam-F Europe France Les habitants des quartiers nous font vivre les Municipales 2008 - Des journalistes les accompagnent dans leur démarche Près de 4 millions de Français vivent dans les quartiers, avec le sentiment souvent que la société française les regarde mal. Ou ne sait pas les regarder. Premiers accusés, les journalistes et les médias. Etrangers à cette réalité là, ils ne sauraient dire de la banlieue que sa caricature. Les élections municipales de Mars 2008 -formidable exercice de démocratie locale- nous offrent (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique87.html" rel="directory">Initiatives</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot19.html" rel="tag">Citoyenneté et expression</a>, <a href="http://vecam.org/mot22.html" rel="tag">Pratiques coopératives</a>, <a href="http://vecam.org/mot27.html" rel="tag">Acces aux technologies de l'information et de la communication</a>, <a href="http://vecam.org/mot33.html" rel="tag">Expression en ligne</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a>, <a href="http://vecam.org/mot58.html" rel="tag">Europe</a>, <a href="http://vecam.org/mot60.html" rel="tag">France</a> <div class='rss_chapo'><p>Les habitants des quartiers nous font vivre les Municipales 2008 - Des journalistes les accompagnent dans leur démarche</p></div> <div class='rss_texte'><p>Près de 4 millions de Français vivent dans les quartiers, avec le sentiment souvent que la société française les regarde mal. Ou ne sait pas les regarder. Premiers accusés, les journalistes et les médias. Etrangers à cette réalité là, ils ne sauraient dire de la banlieue que sa caricature.</p> <p>Les élections municipales de Mars 2008 -formidable exercice de démocratie locale- nous offrent la possibilité de changer ce regard.</p> <p>C'est tout le projet <a href="http://www.vudesquartiers.com/" class='spip_out' rel='external'>www.vudesquartiers.journalisme.com</a> : Permettre aux habitants des quartiers de nous informer eux-mêmes sur leur quotidien, leurs espoirs, leurs revendications, leurs engagements. Et pour aider ces habitants à le faire, proposer à des journalistes volontaires de se mettre à leur service. Ainsi formé, ce couple « habitant/reporter et journaliste » aura pour ambition de proposer aux citoyens et aux médias une information de qualité sur les quartiers. Expérimentation d'une nouvelle forme de journalisme de participation.</p> <p>Pour donner vie à ce projet, l'association « Journalisme et Citoyenneté » lance un appel à tous les journalistes et/ou aux médias qui les emploient :</p> <p>Pourrions-nous être assez nombreux à nous porter volontaires pour que dans chaque quartier, pour deux ou trois journées au moins, l'un d'entre nous accompagne un habitant et se mette au service des informations qu'il voudra faire passer ?</p> <p>Le principe éditorial proposé est le suivant : c'est l'habitant qui définit les sujets qu'il veut « traiter ». Il n'est pas le « fixeur » du journaliste en banlieue. Il est le rédacteur. Le journaliste qui l'accompagne est là pour l'aider à mettre en forme son travail, a l'inscrire dans une démarche journalistique d'enquête et de vérification, a le soulager des aspects techniques (prise de son, prise d'images, montage, etc.) Quand les deux sont d'accord sur sa forme et son contenu, le sujet est envoyé sur le site <a href="http://www.vudesquartiers.journalisme.com/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>www.vudesquartiers.journalis...</a>. Une fois validé par l'équipe de rédaction qui coordonne l'opération, il est mis en ligne pour être à la disposition des médias qui pourront le publier ou le diffuser à la seule condition de ne pas retoucher le sujet, de citer le nom des auteurs et de l'opération. Dans l'idéal, nous souhaitons que les financements obtenus permettent de « piger » ce travail commun. Autant par souci de « défrayer » le temps passé à l'élaborer que celui de valider son caractère professionnel.</p> <p>L'opération durera du 14 janvier au 16 Mars 2008. Une soirée « spéciale deuxième tour » en direct d'un de ces quartiers pourra la clôturer avec la participation de toutes celles et ceux qui auront fait vivre l'aventure éditoriale de « vu des quartiers »</p> <p> Jérôme Bouvier, Journalisme et Citoyenneté</p> <p><strong> <strong>Citoyen-reporter ? Journaliste ? Vous souhaitez participer à notre initiative ? Merci de contacter Valérie, Coordinatrice de projet, au 01.57.19.54.53 ou au 06.24.87.97.93</strong>. Vous pouvez également nous adresser un mail : <a href="mailto:valerie.rabeharison@journalisme.com" class='spip_mail'>valerie.rabeharison@journalisme.com</a> Consultez dès à présent notre site <a href="http://www.vudesquartiers.com/" class='spip_out' rel='external'>http://www.vudesquartiers.journalisme.com</a></strong></p></div>