Vecam http://www.vecam.org/ Réflexion et action pour l'internet citoyen fr SPIP - www.spip.net Vecam http://vecam.org/local/cache-vignettes/L144xH41/siteon0-dd267.png http://www.vecam.org/ 41 144 Transversales - Lettre d'information n°12 Janvier 2006 http://vecam.org/article785.html http://vecam.org/article785.html 2006-01-20T06:38:42Z text/html fr Lettre d'information n°12 janvier 2006 Invité 3 Question à… > Rémi Mosseri - physicien théoricien, Laboratoire de physique théorique de la matière condensée, université Paris 6. Il a été en charge de l'année de la physique pour la ville de Paris en 2005. Observe-t-on l'émergence (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique67.html" rel="directory">1995 - 2009 Transversales science culture</a> <div class='rss_texte'><div class="moz-text-html" lang="x-western" xml:lang="x-western"> <a name="haut" id="haut"></a> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/img_vert-largeur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td><table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td><a href="http://grit-transversales.org/"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L466xH130/img_logo_trafc5a-52027.gif" border="0" height='130' width='466' style='height:130px;width:466px;' /></a></td> <td class="theme" width="138"><div align="right">Lettre d'information n°12<br /> janvier 2006 </div></td> <td width="42"><div align="right"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L38xH130/img_picto_gr480e-3e285.gif" height='130' width='38' style='height:130px;width:38px;' /></div></td> </tr> </tbody> </table> <br /> <table background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top"><a name="invite" id="invite"></a><span class="articleRub">Invité</span><br /> <br /></td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><span class="titreRub"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L140xH122/n12-mosserigb710-6ce2d.gif" align="left" height='122' width='140' style='height:122px;width:140px;' />3 Question à… </span><br /> <span class="articlessAccroche">> <strong>Rémi Mosseri</strong> - physicien théoricien, Laboratoire de physique théorique de la matière condensée, université Paris 6. Il a été en charge de l'année de la physique pour la ville de Paris en 2005.<br /> </span> <p> <span class="articleAccroche">Observe-t-on l'émergence de nouveaux paradigmes scientifiques et de ruptures technologiques majeures à l'échelle nanométrique ?</span></p> <p> Cette question appelle une première précision. Dans l'histoire récente de la physique, les changements de paradigmes ont le plus souvent concerné des tailles extrêmes : c'était le cas au début du 19ème siècle, avec « l'infiniment petit » alors accessible aux physiciens pour la physique quantique, et l'infiniment grand de l'espace-temps pour la relativité. Or ce fameux « nanomonde » se déploie à l'échelle du nanomètre (milliardième de mètre), certes très petit au regard des objets de la vie courante (par exemple 30 000 fois plus petit qu'un cheveu), mais largement plus grand que ce que l'on observe dans les grands accélérateurs de particules. A bien des égards pourtant, cette échelle, au cœur de la frontière entre monde quantique et classique, recèle de nombreuses interrogations fondamentales. Les capacités accrues de fabrication et de manipulation d'objets, du micron (millionième de mètre) au nanomètre ouvrent donc des perspectives tout à fait exceptionnelles, y c ompris des potentiels d'applications, justifiant ainsi le célèbre « there is plenty of room at the bottom » prophétisé par Richard Feynman en 1959. <br /> De nombreux comportements des matériaux, à l'échelle macroscopique, obéissent à des lois descriptives, qualifiées de phénoménologiques en ce qu'elles décrivent bien le phénomène sans pour autant être directement dérivables à partir des grandes lois de la physique. A ces lois sont associées des échelles de longueur caractéristiques, qui définissent leur domaine de validité ; elles vont donc trouver leurs limites dès lors que ces dernières seront comparables, voire supérieures, à la taille des échantillons. Il en est ainsi pour les propriétés mécaniques, dès l'échelle sub-micronique, pour le prometteur champ de la micro-fluidique, où liquides et solides nano-structurés sont en contact, ou bien encore le transport électrique où la loi d'Ohm et les règles d'association des résistances seront périmés dans des nano-circuits où la diffusion électronique devra être traitée de façon quantique. Les effets de taille s'accompagnent également de possibilités nouvelles d'interactions avec d es objets « uniques », qui contrastent avec les effets de moyennes inhérents aux assemblées macroscopiques.<br /> La plongée vers le nano-monde ne s'est pas faite toute seule, mais requérait que des verrous instrumentaux soient levés. Au premier rang, je citerais l'extraordinaire essor des microscopies à champ proche, qui ont permis de « voir » et manipuler des atomes individuels ; mais l'on ne saurait également oublier les méthodes de fabrication « couches par couches », comme l'épitaxie à jet moléculaire, qui ont conditionné et accompagné l'essor du domaine depuis deux décennies.</p> <p class="articleAccroche">Pour désigner à la fois les modes d'analyse et de construction d'objets d'étude à l'échelle nanométrique, on évoque souvent les démarches "bottom up" et "top down" ? De quoi s'agit-il ?</p> <p>La physique de la matière condensée se rapporte à l'étude des matériaux macroscopiques, faits de l'arrangement compact d'un nombre astronomique d'atomes. L'intérêt croissant des spécialistes de cette discipline pour la physique des surfaces et des interfaces, et la pression permanente vers une miniaturisation de l'électronique, se sont nourris de ces centrales technologiques, où des matériaux de grande qualité structurale sont produits dans des conditions de propreté extrême, les fameuses « salles blanches », puis structurés (on pourrait presque dire « ciselés ») jusqu'aux échelles sub-microniques. Ces approches « descendantes » (« top-down »), poursuivent leurs progrès dans la réduction des tailles, guidés par des plans de progression (« road map ») ambitieux.<br /> Mais, à l'autre bout de la chaîne, se développe un tout autre mécano où le nano-matériau est assemblé depuis la brique atomique. Auto-assemblage, manipulations atome par atome, chimie douce, les formes prises par ces approches « descendantes » (« bottom-up ») sont très diverses. Elles doivent encore démontrer leur fiabilité, en particulier dans une perspective d'applications. Mais elles sont dans le même temps un superbe lieu de fertilisation croisée entre physique et chimie, et voient l'ingéniosité des expérimentateurs se frotter à des contraintes de nature très fondamentale.</p> <p class="articleAccroche">Parmi les domaines de recherche à l'échelle nanométrique, quels sont ceux qui vous paraissent les plus prometteurs en termes d'avancées scientifiques ?</p> <p>Le champ ouvert par les nanosciences est évidemment très vaste, et si je devais n'en retenir qu'un seul, ce serait, par goût personnel, l'interface entre mondes classiques et quantiques. On est là tout près d'une zone aux contours « flous », où il faut maîtriser dans le détail les processus expérimentaux, et la physique des instruments de mesure, pour prédire ou décrire les phénomènes en jeu. On peut raisonnablement espérer qu'il sortira des efforts actuels et à venir une meilleure compréhension du phénomène de décohérence, qui sous-tend le problème de la mesure en physique quantique, ce qui pourrait contribuer à éclairer les fondements de cette discipline, toujours en débat. A partir de là, se forge aujourd'hui une interface très prometteuse entre physique atomique et physique de la matière condensée, dont le débouché ultime pourrait être cette maîtrise « quantique » de l'information, qui fait tant rêver malgré la complexité des problèmes à résoudre avant de lui d onner corps. <br /> Maintenant, on pourrait citer de multiples domaines très actifs, en particulier plus proches d'applications à court terme, où le préfixe « nano » vient, à juste titre, précéder des champs plus anciens : les nanomatériaux, avec par exemple les nanotubes de carbone aux propriétés mécaniques, électroniques ou thermiques fort intéressantes ; le nanomagnétisme, nanoparticules individuelles ou nanostructuration organisée, avec en filligrane des progrès à venir importants pour les mémoires magnétiques. On peut enfin prédire sans risque que la biologie saura à l'avenir utiliser des nanosystèmes spécifiques, tant sur le plan de la recherche que sur la terrain thérapeutique.</p> </td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH50/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='50' width='40' style='height:50px;width:40px;' /></td> <td valign="bottom"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" border="0" height='30' width='500' style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="641"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH50/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='50' width='40' style='height:50px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="100%"><span class="articleRub"><a name="repere" id="repere"></a>Repères</span><br /> <br /> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td valign="top"> <p><span class="articleTitreReperes"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L140xH122/n12_claireWef5ae-84c92.gif" align="left" height='122' width='140' style='height:122px;width:140px;' />Vous avez dit « nano » ? Qu'est-ce que « nano » ?</span><br /> <strong>Par Claire Weill</strong> <a href="#notes1" target="_self" class="theme">(1)</a> - Chargée de mission à l'Institut du d éveloppment durable et des relations internationales (<a href="http://www.iddri.org/">Iddri</a>), responsable du programme Risques, Précaution et du Secteur de la Chimie.<br /> <br /> En quelques années, moins de dix ans, les efforts de recherche, d'innovation et de développements technologiques à une échelle inférieure au micron - le millionième de mètre qui est aussi mille fois plus grand que le nanomètre - ont littéralement explosé. Aujourd'hui, les progrès de la science et de la technique permettent de « voir » et de manipuler les atomes et les molécules individuellement, en particulier, et ce n'est pas rien, une molécule d'ADN, dont la taille est un peu supérieure (tiens !) à une dizaine de nanomètres. On progresse dans la synthèse d'objets de très petites tailles (nanoparticules, nanotubes de carbone) – démarche « bottom-up » et parallèlement dans l'usinage de structures de plus en plus petites – démarche « top-down » (<a href="#invite" target="_self">voir 3 Question à… Rémi Mosseri</a>). Des domaines de recherche, autrefois situés à des échelles spatiales différentes, peuvent désormais interagir, de fait les projets scientifiques se multiplient entr e chimie, biologie et physique. La biologie utilise les progrès obtenus dans la miniaturisation de la manipulation des molécules et dans le traitement de l'information. <br /> Si les innovations abondent, les risques associés aux nouveaux objets, systèmes, outils rêvés, en cours d'élaboration ou déjà sur le marché se multiplient : risques sanitaires liés à la dispersion de particules de très petites tailles, risques d'atteintes à la liberté individuelle, à la sécurité intérieure, risques de fortes inéquités dans l'exploitation privée des développements technologiques. Il s'agit à l'évidence d'être vigilants. L'information est ici stratégique, au plan militaire comme économique. Elle est par conséquent bien gardée. Dans les rapports officiels, les promesses des miracles pour l'humanité qu'apporteront à terme les nanotechnologies sont à la mesure des inquiétudes voire des peurs qu'elles suscitent. La mise de fonds est à la mesure des promesses, voire des fantasmes des lobbies, à la mesure de la crise économique et des besoins d'innovations pour relancer l'activité en panne : les moyens mis en jeux sont très importants, leur croissance est vertigineus e.<br /> Tout cela a été rendu possible par le truchement de discours extrêmement efficaces, qui ont joué un tel rôle d'amplification mais aussi de confusion qu'il est urgent de les analyser et de les déconstruire. Les confusions de langage, les glissements sémantiques, les affirmations péremptoires abondent, pas toujours étayées. Ainsi, au plan des promesses, ce qui se joue aujourd'hui dans le nanomonde devrait permettre de sauver l'humanité de ses maux principaux – épuisement des ressources naturelles, pollution locale et globale, maladies, vieillesse… Que signifie par ailleurs la « convergence » ou la « méta-convergence » entre les technologies de l'information et de la communication, les biotechnologies, les sciences et les technologies cognitives, et les nanotechnologies ? La notion de convergence semble, pour les non - avertis qui n'en connaissent pas l'origine dans le domaine des télécommunications et de l'informatique, évoquer un projet commun, un point focal vers lequel tendr aient tout d'un coup comme par magie toutes les disciplines scientifiques et techniques capables d'investir les petites échelles de la matière. Pourquoi n'y aurait-il plus (ou encore moins qu'ailleurs) de frontière dans le nanomonde entre l'activité de chercheur, d'ingénieur, voire d'inconscient bricoleur (ou de savant fou ?) ? Une telle assertion ne peut être envisagée, encore qu'avec précaution, qu'en l'absence de cadre théorique, éventuellement dans certains cas pour les biotechnologies, là où la complexité est telle qu'elle donne aux scientifiques du fil à retordre. Force est de constater que l'introduction du terme de « convergence » (qui plus est si elle est « meta »…) a brouillé les pistes, provoqué des peurs là où elles n'ont pas lieu d'être (sur l'auto-organisation de la manière inerte, par exemple), permis de rebaptiser « nano » ce qui ne l'est pas. Elle a aussi conduit à sous-estimer les dangers liés à l'exploitation de dispositifs techniques qui, l'arbre cachant la forê t, sont parfois bien plus imminents et par conséquent moins sophistiqués - comme l'exploitation des données génétiques obtenues sur des puces à ADN - que ceux liés à des dispositifs encore très loin de la réalisation, même en laboratoire (médicaments ciblés). Qu'est-ce qui a provoqué un tel dérapage, qui a pu faire naître l'idée chez les non avertis qu'un champ scientifique se définirait par une échelle de taille (une absurdité !), que l'homme est aujourd'hui capable non seulement de manipuler, mais de recréer du vivant, en le contrôlant, mais sans le maîtriser ? Le nanomètre n'est pas, et de loin, la plus petite échelle spatiale conquise par les scientifiques dans leur histoire. Or on parle d'infiniment petit… Dans tous ces excès de langage, la capacité à manipuler l'ADN et l'information génétique n'est certainement pas indifférente. <br /> Or, à l'heure où la connaissance du génome humain initie lentement une réorientation de la biologie moléculaire vers la recherche de nouveaux paradigmes<a href="#notes2" target="_self" class="theme">(2)</a>, l'utilisation de techniques fondées uniquement sur l'information génétique, en particulier dans les domaines thérapeutique et assurantiel, doit être strictement encadrée (<a href="#repere2" target="_self">voir "Nanotechnologies biomédicales : un éclairage critique"</a>). Par ailleurs, si les informations du nanomonde qui parviennent aux politiques comme aux citoyens regorgent de promesses chiffrées, de projets métaphysiques, ou de visions apocalyptiques, les initiatives qui visent bien humblement à fournir à ceux-ci un état de l'avancement des sciences, des techniques et des risques associés aux objets et systèmes nanométriques dont on envisage une production massive, dans des termes accessibles, ne sont pas légion (<a href="#repere3" target="_self">voir "Pas de démocrati e technique tant que la société civile..."</a>). Il en est de même des efforts pour progresser dans la caractérisation de ces risques. Or, il y a urgence à dresser un état des lieux, pour permettre la définition et la mise en œuvre de politiques de précaution adaptées.</p> <p> <em><a name="notes1" id="notes1"></a>(1) - Je remercie très vivement Clarisse Herrenschmidt pour nos discussions tout autant éclairantes que passionnantes sur les terminologies employées pour décrire ce qui se joue dans le nanomonde.<br /> (2) - « Le siècle du gène », Hélène Fox Keller, Edition Gallimard, Collection Bibliothèque des sciences humaines, 2003.</em></p> </td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="641"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <p><a name="repere2" id="repere2"></a><span class="articleTitreReperes"><strong>Nanotechnologies biomédicales : un éclairage critique</strong></span><br /> <strong>Par Philippe Aigrain et Claire Weill </strong> (<a href="#notes2" target="_self">1</a>) <br /> <br /> Le domaine biomédical est un véritable révélateur des enjeux des nanotechnologies mais aussi de la confusion qui règne sur les bienfaits à en attendre. Les applications biomédicales potentielles des nanotechnologies constituent l'un des principaux arguments pour leur promotion. L'inventaire détaillé des application envisagées est cependant très hétéroclite. Il inclut par exemple des applications aussi variées que :</p> <p>> La réalisation de « nanoparticules » ciblées destinées à jouer soit un rôle de détecteurs précoces ou très précis de phénomènes pathologiques indétectables par les méthodes actuelles, soit le rôle dévolu actuellement à la pharmacopée dans la lutte contre ces pathologies. On propose souvent de combiner les deux approches pour réaliser des vecteurs intelligents, des nanomédicaments qui détectent les cibles d'une action médicamenteuse (par exemple des cellules cancéreuses ou d'autres cellules jouant un rôle dans la dissémination des cancers dans l'organisme). Avec la réalisation des technologies supports (par exemple appareils d'observation à l'échelle moléculaire), ce type d'applications constitue l'essentiel des applications soutenues dans le cadre des financements publics de recherche liés à la santé, par exemple dans le cadre du programme américain de lutte contre le cancer.<br /> > L'utilisation de puces à ADN pour la détection massive de « prédispositions » génétiques au développement de certaines maladies, associée dans la stratégie de certains acteurs pharmaceutiques à la recherche de médicaments « préventifs » du développement de ces pathologies. Cette stratégie constitue l'arrière-fond de la campagne publicitaire développée à grands frais dans la presse française par le groupe pharmaceutique Pfizer à l'automne 2004, campagne à laquelle divers intellectuels français <a href="#notes2" target="_self">(2)</a> ont alors prêté leur plume et qui entendait promouvoir ce modèle comme forme aboutie des mérites de la prévention dans une société où le grand âge se développe.<br /> > La réalisation de dispositifs bioniques (combinant contrôle informatique et couplage avec le système nerveux), notamment pour réaliser des prothèses afin de remédier à un handicap perceptif total ou à des paralysies. Dès 1991, Wim Wenders illustrait ce type d'applications dans son film « Jusqu'au bout du monde », faisant montre une fois de plus de sa capacité à identifier les fascinations fondamentales de notre époque. <br /> > L'utilisation de la biologie de synthèse pour réaliser des systèmes cellulaires artificiels capables par exemple de synthétiser des protéines ou d'autres molécules d'intérêt biomédical. Il ne s'agit là que d'une des utilisations possibles de la biologie de synthèse qui s'applique potentiellement dans d'autres domaines relevant de la chimie non médicale. On peut voir ce type d'applications comme un nouveau stade des travaux utilisant des OGM agricoles pour la production de molécules d'intérêt médical, la manipulation d'un organisme végétal existant étant remplacée par la construction ex-nihilo d'un système biologique.<br /> Seule la première application citée plus haut (nanoparticules et ingénierie moléculaire de médicaments) présente une dimension « nanométrique » vraiment significative. Pour la seconde, c'est surtout l'industrialisation de la détection de gènes qui relève des nanotechnologies. Pour la troisième, les couplages biologique / système nerveux peuvent se faire à différentes échelles qui ne sont pas forcément nanométriques (comme par exemple pour les implants cochléaires existants). Enfin la quatrième relève d'un paradigme plus général, celui de l'ingénierie cellulaire et de la biologie de synthèse.<br /> La difficulté de réalisation, tout comme le potentiel d'application de ces projets sont très variés. Notre capacité à comprendre leurs bénéfices qu'ont pourra en espérer ou les dangers qu'ils pourront présenter est également très différente. De telles incertitudes sont normales lors de l'abord de nouveaux champs, voire de la relabellisation sans complexes de recherches préexistantes. Comment explorer un champ et en débattre dans une telle situation ? Nous nous proposons de l'aborder en considérant les deux dimensions fondamentales du domaine biomédical : son ancrage dans le biologique comme produit de l'évolution et son couplage avec les systèmes mondiaux de santé publique.</p> <p><span class="articleAccroche">La complexité biologique et l'ingénierie focalisée</span><br /> Ce que nous enseigne la compréhension évolutionniste moderne du biologique, c'est avant tout la prudence ! Les systèmes biologiques, qu'on les considère à l'échelle des cellules, des organismes ou des populations sont caractérises par l'arbitraire (le contingent), la complexité (des interactions et régulations), la redondance (des mécanismes contribuant à l'existence d'une fonction, des potentialités de changement). Ces caractéristiques constituent des défis importants pour l'application de la démarche finalisée et focalisée qui caractérise l'ingénierie technologique. Comme l'a déjà souligné Jean-Claude Ameisen <a href="http://grit-transversales.org/article.php3?id_article=42">dans la lettre d'information Transversales n°7</a> , une tension fondamentale existe entre la dimension « projet » de l'ingénieur humain et l'absence de projet du vivant en tant que tel. Alors que notre capacité d'action reste basée sur l'action ciblée et localisée, notre compréhension devient de plus e n plus systémique et holistique. <br /> Cette tension s'est trouvée renforcée par l'extension des mécanismes d'appropriation des molécules et de l'information biologique (par les brevets) dans les 35 dernières années et par les modèles commerciaux et d'activité de R&D (peut-être un pue flou, préciser ?) qui en ont résulté aussi bien chez les industriels que dans les laboratoires publics. Mais la tension n'est sans doute pas réductible à ce seul élément de contexte social, économique et juridique : même dans des champs comme l'immunologie où ont émergé des progrès dans la compréhension reposant sur la complexité des interactions systémiques, ce sont pour l'instant toujours des méthodes d'action focalisés sur des facteurs spécifiques qui expliquent l'essentiel des avancées médicales. S'agit-il d'une situation transitoire ou durable ? Il n'est pas sûr qu'on puisse aujourd'hui le savoir, mais le moins que l'on puisse faire est d'ouvrir les chemins du futur en installant des éléments de contexte social (limitation de l'appropriation par les brevets, débat et évaluation comparative des financements par rapport à d'autres stratégies non nanotechnologiques) qui équilibrent et ouvrent l'éventail de choix, y compris des stratégies.</p> <p> Sans que cela ait fait l'objet du moindre débat, on est en train d'ajouter de nouvelles couches d'appropriation privée de mécanismes fondamentaux du vivant en laissant progressivement les brevets envahir encore plus avant les domaines moléculaires dans lesquels information et matière sont largement indistinguables. Si l'on poursuit cette voie, c'est un pan entier des savoirs et des techniques du futur que l'on condamnera, celui de la compréhension et des stratégies d'action systémiques dont l'exploration ne peut par nature se faire que lorsque les informations et entités essentielles sont librement accessibles et utilisables. Que l'on pense au simple fait que les détenteurs de brevets sur les molécules constitutives des multithérapies pour le SIDA ne parviennent pas à s'entendre pour les combiner en un médicament administrable en une seule prise, pourtant absolument nécessaire au traitement efficace dans les pays en développement et très utile dans les pays développés, et n'ont fait de timides progrès en la matière que sous la pression de la concurrence du domaine public générique (<a href="#notes2">3</a>) (comprimé unique conçu par la société indienne CIPLA avec le soutien de fonds publics de pays en développement et associatifs). On aura alors une petite idée de la probabilité d'apparition de thérapeutiques dont la conception et la réalisation nécessitent l'accès aux droits d'exploitation sur des dizaines de composants et informations appropriées. S'il s'agissait des seules technologies et actes médicaux, ce serait sans doute déjà une grave erreur que de maintenir et d'amplifier les modes de propriété actuelle de l'information biomédicale (y compris les brevets sur les molécules). Mais lorsque l'on considère, comme nous le proposons ci-dessous l'ensemble du contexte social mondial de santé publique, ce serait une folie.</p> <p><span class="articleAccroche">Vers l'explosion des systèmes de santé publique ?</span><br /> Il existe des domaines sociaux dans lesquels les conséquences d'un développement technologique sont hélas prévisibles. Certes, nul ne sait combien de médicaments efficaces en matière de prévention du développement de maladies pour lesquels existent des prédispositions génétiques pourront être développés. Mais l'on peut d'ores et déjà être sûr que si on parvient à le faire, ou même si on peut simplement prétendre y être parvenu, de surcroît dans un contexte où le prix des médicaments correspondants est établi sur la base de monopoles de brevets, ce sera une véritable catastrophe sanitaire et sociale à l'échelle planétaire. Considérons en effet la situation ou les laboratoires X, Y et Z ont chacun au stade des essais cliniques finaux 2 ou 3 médicaments de prévention de prédisposition génétique pour des allèles (variantes de gènes) détectables par des puces à ADN et dont la fréquence dans la population est en moyenne de 20%. Il s'agit bien sûr de médicaments à prendre durant tou te une vie. Le coût de traitement par patient dans une situation de monopoles de brevets risque de se situer quelque part entre 300 et 10000 euros par an et par patient. Les médicaments actuels qui ressemblent le plus à ce schéma de par leurs caractéristiques (prescription pour prévention d'un risque, faible concurrence de génériques) comme les statines (une variété de médicaments diminuant les taux de choléstérol sanguin) nous donnent une petite idée de ce qui nous attend. Un médicament comme le Lipitor représentait en 2004 5% des ventes totales de médicaments aux Etats-Unis et un chiffre d'affaires mondial sur les 3 derniers mois de l'année de près de 3 milliards d'euros, pour un coût annuel par patient qui varie de plus de 1000 euros aux Etats-Unis à 300 dans les pays les plus déterminés à refuser la fixation libre des prix pour les médicaments remboursables brevetés.</p> <p>Qui peut croire que des évaluations cliniques pourront permettre de préciser un jour l'efficacité et les risques secondaires de ces médicaments « préventifs » alors qu'il y aura plusieurs dizaines de milliards d'euros en jeu pour chacun, et qu'efficacité et risques ne seront souvent tout bonnement pas évaluables avant des dizaines d'années ? Lorsque de tels médicaments seront le marché, une terrible tenaille se refermera sur ce qui restera des systèmes de santé publique : ceux-ci devront choisir entre naissance d'un marché dual (la consommation de ces nouveaux médicaments étant réservée aux riches à l'extérieur du système public) et gouffre financier. Les raisonnements pharmacoéconomiques seront impitoyables : ils affirmeront que le coût de l'année de vie saine supplémentaire offerte par ces médicaments n'est « que de » quelques milliers d'euros. Ces affirmations seront probablement erronées, mais comme il faudra au mieux près de 30 ans pour disposer d'évaluations fiables, on pourra influencer les choix médicaux et ceux des patients pendant une très longue période sur leur base. Qui va payer les sommes concernées (entre 15 et 500 milliards d'euros par an pour un pays comme la France si chacun devait prendre un ou deux de ces médicaments) ? L'utilisation démagogique de l'angoisse des consommateurs vis - à - vis des maladies dégénératives jouera à plein et permettra de les instrumentaliser contre les défenseurs des priorités de santé publique. Car le pire n'est même pas le fait que les citoyens des pays développés se mettent soudain à goûter la situation qui constitue la règle dans les pays en développement. Ce seront les occasions manquées ou détruites de faire de la vraie prévention, celle des comportements, des conditions et des modes de vie, et de l'action politique résolue sur les facteurs qui les influencent - de la sédentarité liée à l'automobile au stress dans les temps de travail et de vie familiale, des facteurs environnementaux à l'alimen tation et son organisation industrielle et publicitaire.</p> <p>Il ne s'agit là que d'un exemple parmi d'autres des façons dont la construction d'un contexte social, économique et juridique ainsi que le débat citoyen sont essentiels pour que nous progressions de façon raisonnable dans les incertitudes liées aux nanotechnologies bio-médicales. Ecartons dès à présent l'absurde et le nuisible, et gardons l'esprit ouvert pour le reste. Nos gouvernements et plus généralement l'approche actuelle des choix politiques ne se donnent pas les moyens d'une politique des choix technologiques. Ils s'en remettent au privé sous le diktat de l'impératif de croissance et de création d'emplois, même quand tous les signes semblent indiquer qu'une stratégie dont les industriels réclament le soutien produira des résultats inverses, ou qu'elle présente des risques importants. Ainsi, les puces ADN peuvent aujourd'hui donner accès à des polymorphismes qui sont les cartes génétiques d'un grand nombre d'individus. Ce qui pose un problème c'est l'interprétation d e telles données. On peut en effet avoir accès à une description des probabilités de risques d'origine purement génétique, par construction. Or, à de rares exceptions près (existent-elles ?), les facteurs environnementaux jouent toujours dans l'expression d'une maladie. On peut avoir le gène codant une maladie donnée et ne jamais l'exprimer. Il y a donc des risques énormes à tirer des conclusions de tels tests, tout d'abord en termes de diagnostic, puis de traitements préventifs. La révision en août 2004 de la loi de bioéthique a prohibé les usages des tests génétiques hors thérapeutique ou recherche médicales, ce qui interdit par exemple leur usage par les compagnies d'assurances. Cependant, comme nous l'avons vu, il existe également des risques dans le champ proprement médical. La vigilance s'impose donc pour encadrer l'exploitation de techniques aujourd'hui accessibles, très utiles pour la recherche mais pour lesquelles existent d'ores et déjà des projets d'application comme rciale fondés sur des techniques non fiables et des principes inéquitables, qui soulèvent des questions éthiques et sociales majeures.</p> <p><a name="notes2" id="notes2"></a>(1) Remerciements particuliers à Véronique Kleck pour avoir avoir attiré notre attention sur les rapports du groupe canadien <a href="http://www.etcgroup.org/">ETC Group</a> et sur la politique du National Cancer Institute (NIH, US) en matière de nanotechnologies biomédicales.<br /> Je remercie vivement David Bensimon pour nos discussions éclairantes.<br /> (2) François Ewald, Régis Debray, Marc Guillaume et Hervé Le Bras. Un cinquième intellectuel, médecin qui devait apporter une caution proprement médicale à la campagne, s'est abstenu au dernier moment.<br /> (3) Par exemple comprimé unique Triomune de la société indienne CIPLA (cf. The Lancet, 2 juillet 2004) que celle-ci a d'ailleurs dû breveter pour tenter de protéger son activité lors de l'entrée en vigueur de l'Indian Patent Act au 1er janvier 2005 (cette loi a introduit la brevetabilité des molécules en droit indien pour satisfaire aux obligations contractées lors de la signature des accords ADPIC).<br /></p> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td valign="top"> </td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="641"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L140xH122/n12_dorothe-6aa4-7dc26.gif" align="left" height='122' width='140' style='height:122px;width:140px;' /><a name="repere3" id="repere3"></a><span class="articleTitreReperes">Nanodébats : la société civile est maintenue hors du jeu politique</span><br /> <strong>Par Dorothée Benoit Browaeys</strong> - journaliste et présidente de VivAgora<a href="#notes3" target="_self">*</a>. <br /> <br /> Le train des Nanos est lancé. Ses objectifs, sa direction, ses moyens de développement ont été définis par une série de rapports d'experts, le plus souvent scientifiques. En France, des académiciens ont donné leur avis sur le plan technique (<a href="#notes3" target="_self">1</a>), des sénateurs ont planché sur les questions biomédicales et industrielles (<a href="#notes3" target="_self">2</a>)(<a href="#notes3" target="_self">3</a>). Mais la population n'est pas mise au courant, n'est pas sollicitée pour envisager les perspectives et donner un avis… Pourtant les modes de vie et de consommation, les liens sociaux, les comportements, les communications, les possibilités de soins mais aussi les risques vont être transformés par les nanoobjets qui diffusent déjà dans des secteurs aussi variés que le textile, l'électronique, l'automobile, les médicaments, la surveillance, la dépollution, l'agro-alimentaire….De cette absence d'implication des citoyens résulte sans doute la radical e et prégnante contestation locale avec laquelle se débat aujourd'hui la ville de Grenoble, pôle de compétitivité.</p> <p>Car, tout le monde n'adhère pas automatiquement aux nanotechnologies et au « monde » qu'elles inaugurent ou favorisent. Des questions émergent en effet….Et si les nanotechnologies concouraient à une perte de maîtrise d'objets répliquants ou capables d'auto-assemblage, à la baisse d'autonomie des individus, à la surveillance généralisée, à la concentration des pouvoirs, à une fuite en avant insensée, ou même à une aliénation croissante par la technique ? Qui pose la question des choix financiers et des alternatives ? Qui est en charge d'encadrer les risques et les usages dans une définition des limites face aux effets sociaux que ces innovations peuvent engendrer ? Quelles sont les tribunes où les politiques expliquent et rendent compte des orientations prises ? Sont-ils encore maîtres à bord ou bien les régulations économiques sont-elles seules aux commandes ?</p> <p>Des processus d'interaction entre société civile, industriels, milieux académiques et pouvoirs publics ont été menés aux Etats-Unis, au Danemark ou en Grande-Bretagne et ils émergent à peine en France. Mais ces travaux et les recommandations qui en découlent restent à l'extérieur du système – hors-jeu politique- non incorporés à l'effort d'innovation. Les structures hexagonales comme l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), les Académies, les Agences sanitaires, les Ministères fonctionnent sans considérer les dimensions sociales, collectives, intégrées et hiérarchisées. Pourtant il y a urgence… Les crises récentes (amiante, sang contaminé, OGM…) et la contestation de plus en plus radicale d'un développement mal maîtrisé, non durable ou socialement responsable, font grandir des rapports de force, propices à des affrontements violents de pouvoirs. Les nanotechnologies pourraient bien constituer le prochain bras de fer aux enjeux bien plus vastes que ceux des OGM….</p> <p><span class="articleAccroche">1- Les changements qu'inaugurent les nanotechnologies</span><br /> La descente de la technique vers le microscopique n'est pas sans incidence dans le champ social. <br /> Trois types d'impacts peuvent être distingués : les effets sur nos capacités de mesure et de maîtrise, les effets biologiques (sanitaires et environnementaux) et les effets sur les liens sociaux.</p> <p>En premier lieu, l'usinage des objets à l'échelle atomique ne permet pas une connaissance immédiate des caractéristiques structurales du matériau construit. Seule une observation a posteriori permet de savoir ce qui a été réalisé. Ensuite l'échelle nanométrique est dominée par les comportements individuels des atomes : c'est le règne de la physique quantique. De ce fait, la stabilité des propriétés des objets nanostructurés ainsi que leur maîtrise posent problème. De même, leurs caractéristiques sont encore loin d'être stabilisées. Ainsi par exemple, les nanotubes de carbone, fabriqués selon des modalités différentes par une trentaine de firmes dans le monde, sont difficiles à décrire (présence ou pas de catalyseurs) et donc à normer. Plus difficiles encore, sont les problèmes que vont poser les systèmes (encore virtuels) capables d'autoorganisation donc d'évolution (notamment en parasitant le vivant comme les virus) et de réplication. À cet égard, il n'est pas sûr que les nanos changent la donne qu'ont d'ores et déjà amorcée les outils biotechnologiques….</p> <p>Les innovations nanotechnologiques posent aussi des questions nouvelles en matière de risques pour l'environnement et pour la santé. Si les nanoparticules peuvent varier en taille, forme, surface, composition chimique, biopersistance…., elles sont toujours très réactives du fait de leur surface d'interaction. Deux problèmes se posent : premièrement, les nanopoudres – du fait de leur finesse - peuvent diffuser très facilement dans l'environnement mais aussi dans tous les compartiments du corps, alvéoles pulmonaires, sang, et passer la barrière placentaire ou la barrière hémato-encéphalique (qui protège le cerveau). Deuxièmement, la forme des nanoproduits peut être à l'origine d'effets toxiques. Ainsi, par exemple, les nanotubes de carbone peuvent se ficher dans les alvéoles pulmonaires et provoquer des pathologies similaires aux fibres d'amiante. Or, dans les procédures d'enregistrement des nouveaux matériaux, nous n'avons aucunement l'habitude de considérer la structure moléculaire ou « organisation dans l'espace des atomes » du produit (seule compte la description de nature chimique du matériau dans les inventaires européens ou internationaux). Il y a donc une révision drastique des modalités de mise sur le marché des nanoproduits si l'on veut pouvoir discriminer les risques.</p> <p>Enfin, l'ingénierie lilliputienne qui est invisible et embarquable, possède un grand potentiel d'interaction avec nos corps et nos codes sociaux. Elle permet de connecter l'inerte et le vivant, le naturel et l'artificiel, le cerveau et les machines Ainsi le continuum entre informations physico-chimiques, électroniques, génétiques, neuronales se profile – sans être encore validée cependant - avec la possibilité de piloter des organismes vivants par des dispositifs techniques. Implants cérébraux réparateurs ou dopants, nanocapteurs de surveillance, marquages identifiants comme les « Radio Frequency Identification Devices » (RFID, technologie déjà ancienne et qui n'est pas d'échelle nanométrique, mais dont le déploiement en cours soulève des problèmes similaires) …sont en mesure de réorganiser nos liens sociaux.</p> <p><span class="articleAccroche">2- Qui s'empare de ces questions ? Quelles sont les structures de vigilance sur les usages ?</span> <br /> Il apparaît que nous sommes peu armés pour analyser les impacts des nanotechnologies. En matière de risques, nous l'avons vu, des catégories nouvelles - considérant la forme des structures moléculaires (et plus seulement la nature chimique) – sont à créer au sein du comité ISO-C29 qui vient juste de se mettre en place alors même que des nanotubes de carbone, des nanocosmétiques, ou autres nanoproduits sont déjà sur le marché ! <br /> En matière d'impact social des techniques, aucune agence, aucun organe des ministères n'est chargé d'une mission prospective sur les usages. À aucun moment dans les procédures de mise sur le marché, la question des bénéfices pour la société, n'est traitée. En absence de toute rétroaction, les processus d'innovation sont donc totalement découplés de la demande sociale ou de l'intérêt collectif.</p> <p>Alors que la contestation des biotechnologies agricoles a montré l'importance de considérer les effets sociaux de l'usage des OGM (cohabitation des cultures, concentration des firmes, perte d'accès aux ressources avec les brevets…) nous ne disposons toujours d'aucun moyen structurel pour que les impacts sociaux des nanotechnologies soient considérés et « métabolisées » par le système.<br /> Pourtant, dès 2003, l'association canadienne ETC Group (pour érosion, technologie et concentration) connue pour sa vigilance en matière de biotechnologies et d'équilibre nord-sud, a publié un rapport, the « Big Down » qui mettait en garde :« Les nanotechnologies les plus puissantes émergent dans un espace presque dénué de règles et de politiques » écrivait son directeur Pat Mooney. « Comment les gouvernements et la société civile vont-ils traiter les impacts socio-économiques, environnementaux et sanitaires sans décourager l'exploration saine des perspectives bénéfiques ? <br /> Plus récemment le groupe canadien a demandé la mise en place d'une Convention internationale pour l'évaluation des nouvelles technologies (ICENT) sous l'égide des Nations Unies (<a href="#notes3" target="_self">4</a>). Dans un rapport sur la Nanogéopolitique, paru le 28 juillet dernier, Pat Mooney, explique le projet en soulignant qu'il faut mettre fin au « cycle de crises » et concevoir avec le traité ICENT « un système d'alerte ou d'écoute précoce capable de contrôler n'importe quelle nouvelle technologie d'importance ». Dans un rapport précédent consacré à la propriété intellectuelle, il a aussi pointé le problème des brevets dans le champ des nanotechnologies qui peuvent inéluctablement glisser vers « l'accaparement par quelques firmes privées des éléments constitutifs de la matière (tableau de Mendeliev) ».</p> <p><span class="articleAccroche">3- Des débats publics sans prise sur l'agenda politique.</span><br /> Au plan international, des processus d'interaction avec la société civile sur les enjeux des nanotechnologies, ont eu lieu depuis 2004. Mais aucun ne semble avoir donné lieu à de notables inflexions politiques. <br /> La première concerne les Britanniques qui, dans le cadre du rapport de la Royal Society et de la Royal Academy of Engineering, ont réalisé deux ateliers de discussion - en janvier 2004 – avec une cinquantaine de citoyens qui ont seulement répertorié les avantages des nanos. On sait que le gouvernement britannique n'a pas retenu les propositions les plus ambitieuses, édictées dans le rapport de la Royal Society. <br /> Le débat public danois de juin 2004, a été mené par le Danish Board of Technoloy (DBT), qui est un organisme politico-administratif, doté du même statut que l'OPECST français mais avec une mission de veille sur le débat social et d'éclairage par le public (public enlightment). Il a donc toute chance d'être « mouliné » par les législateurs qui ont l'habitude –au Danemark- de travailler avec ces avis publics. Au cours de ce débat danois, les citoyens ont demandé que les nanotechnologies servent en priorité, à lutter contre la pollution, à prévenir les changements climatiques, à développer de nouvelles sources d'énergie, de nouvelles thérapeutiques… Par contre, ils se sont montré opposés à des objectifs concernant l'allongement de la durée de vie, l'amélioration des biens de consommation et méfiants vis-à-vis des profits par le secteur privé souhaitant que soit considéré comme prioritaire, l'intérêt de la société. <br /> Aux États-Unis, une école des citoyens – conférence d'expert suivie d'une discussion- sur les nanotechnologies a vu le jour au printemps 2004, sur initiative de l'Université de Caroline du Sud. De son côté, l'Institut américain Loka, qui œuvre pour l'implication de la société civile dans le pilotage de la recherche (à l'instar de la Fondation sciences citoyennes en France), a mené en septembre 2004, deux jours de discussion associant militants, experts du monde académique, des affaires et de l'administration, Douze recommandations très concrètes ont été formulées notamment « réserver au moins 3% des budgets nano des agences fédérales pour des projets de recherche-action communautaire pour intégrer les besoins et préoccupations des populations. Toujours outre-Atlantique, en avril 2005, une conférence de citoyens s'est tenue près de Madison (Wisconsin) dans la logique de la « Loi R&D en nanotechnologies pour le 21eme siècle » adoptée en 2003 par le Congrès américain qui stipule que « la participation du public doit être intégrée au fonctionnement du programme de recherche par l'organisation régulière et continue de discussions publiques ». Treize citoyens ont exprimé leurs exigences : étiquetage des nanomatériaux, charge aux industriels de faire la preuve de l'innocuité de leurs produits, pas de marché sans information sur les impacts sanitaires et environnementaux, pas d'usage des nanotechnologies qui peuvent porter atteinte à la sphère privée dans les agences publiques… Rien n'est prévu outre-Atlantique pour que les politiques se saisissent de cette « expertise profane ».<br /> En Grande Bretagne, au printemps 2005, une opération NanoJury a été montée, sous l'impulsion de Doug Parr, membre actif de Greenpeace. Ce dernier a réussi à impliquer des chercheurs du Centre de recherche interdisciplinaire (IRC) sur les nanotechnologies de l'université de Cambridge, des sociologues de l'Université de Newcastle et le quotidien The Guardian. De mai à juillet, un groupe de seize personnes a consacré une dizaine de soirées à analyser les enjeux des nanotechnologies. Vingt recommandations (davantage de transparence dans les projets de recherche, meilleure protection de la santé, de l'environnement et égalité d'accès aux techniques) ont été adressées à divers responsables industriels et politiques dont Adrian Butt, responsable du « Groupe de dialogue sur les enjeux des nanotechnologies » au sein du Ministère britannique de l'industrie et du commerce. Mais aucune promesse d'interactions (auditions, rendez-vous ou débats politiques) n'a été recueillie…..</p> <p>Au plan européen, l'opération NanoDialogue, financée par la Commission, s'apparente davantage à un effort de communication ou d'éducation qu'à un questionnement sur les sujets qui fâchent. Même si la Commission européenne a mentionné l'importance d'intégrer la dimension sociale et de formuler les attentes et les inquiétudes » dans son Plan d'action Nanosciences et Nanotechnologies 2005-2009, on constate que ces questions figurent toujours « en bout de chaîne » dans une posture de « vérification éthique » ou « d'acceptabilité », sans entrer dans un travail de réflexion sur les pratiques. De même, la consultation publique - en cours- à propos de l'opinion émise par le Comité scientifique sur les risques sanitaires émergents ou nouvellement identifiés (SCENIHR) constitué à la Direction « Sanco » (Santé des consommateurs) sur les méthodes d'évaluation des risques potentiels liés aux nanotechnologies apparaît déplacée tant il s'agit là de sujets d'experts !</p> <p><span class="articleAccroche">4- Prendre au sérieux la critique radicale</span><br /> En France, la communauté d'Agglomération de Grenoble (La Metro) prépare une démarche de concertation dans un contexte difficile puisque beaucoup de projets sont d'ores et déjà engagés (à part Nanobio et Minalogic). Elle s'appuiera sur les huit recommandations formulées dans le rapport « Démocratie locale et maîtrise sociale des nanotechnologies. Les publics grenoblois peuvent-ils participer aux choix scientifiques et techniques ? » qui a été piloté par P-B Joly, socioéconomiste à l'INRA (<a href="#note3">5</a>). Notons qu'une de ses recommandations est de réaliser avant fin 2006 une conférence de citoyens posant la question « Est-il souhaitable de poursuivre le développement des nanotechnologies à vocation civile ou militaire, à Grenoble ? Si non, quelles autres priorités de recherche ? Si oui, selon quelles conditions et dans quelles directions ? ». Pour explorer un tel « jeu des possibles » il faudra permettre de véritables investigations économiques et sociales. La questio n est de savoir, en amont, quels sont les chercheurs qui vont oser étudier de tels scénarios et trouver des financements sur de telles perspectives ?</p> <p>Ainsi apparaissent les conditions d'un débat public authentique où sont révélés les enjeux, les acteurs et leurs engagements, les conflits d'intérêt. En résumé, et selon la vision du « conflit négociable soumis à l'arbitrage démocratique » évoquée par Paul Ricoeur (<a href="#notes3" target="_self">6</a>), la mise en débat des nanotechnologies exige des efforts sur cinq fronts : <br /> - permettre une expertise plurielle et interdisciplinaire dans le secteur académique pour étayer des scénarios alternatifs de développement, <br /> - faire sortir tous les arguments à partir des perceptions citoyennes en renouvelant les questions souvent « étriquées » formulées par les experts, et en évitant les postures dogmatiques de type propagande. <br /> - Révéler les implications financières, les intérêts industriels engagés, les rapports de force.<br /> - Mettre en perspective l'intérêt collectif et les responsabilités des acteurs (<a href="#note3" target="_self">7</a>) <br /> - Inscrire le débat public comme un passage obligé de l'analyse politique, pour une instruction complète ( intégrant l'expérience et l'approche intégrée citoyenne) du dossier</p> <p>La Commission nationale de débat public (CNDP), autorité administrative indépendante, pourrait mettre en œuvre un débat sur la « problématique générale » des nanotechnologies si deux Ministères la saisissent. <br /> Mais qui a vraiment intérêt à exposer ce champ à haut potentiel concurrentiel à la discussion populaire ? On a vu combien l'OPECST a mal vécu la mise en œuvre d'un débat public sur les déchets nucléaires… « Nous n'avons pas besoin d'un nouveau débat car nous avons déjà organisé des auditions donc la prise en compte de la population » a déclaré un député. <br /> Il semble y avoir, dans ce propos, confusion entre consultation et débat interactif – moment qui change les postures et surtout la manière de décider. Le débat public s'impose aujourd'hui pour décrisper les oppositions claniques stériles, pour composer avec des logiques divergentes qu'il faut rendre durables, pour répondre à l'évidente interdépendance des acteurs….Il constitue un incontournable outil d'enrichissement de la démocratie représentative, capable de faire vivre une démocratie technique pour définir collectivement les finalités prioritaires qu'entendent poursuivre nos sociétés.</p> <p>* <a href="http://www.vivagora.org/">L'association VivAgora</a>, fondée en 2003, organise des cycles de débats publics sur les enjeux sociaux des développements scientifiques et techniques. Elle entend favoriser l'interaction entre acteurs académiques, publics, industriels et associatifs, le décryptage des conflits d'intérêt et la proposition de solutions responsables et humaines.<br /> Elle propose un cycle de débats publics sur le Nanomonde en 2006, à la Cité internationale universitaire de Paris (<a href="http://www.vivagora.org/">voir programme sur le site</a>)<br /></p> <p><a name="notes3" id="notes3"></a>(1) rapport de l'Académie des sciences Nanosciences, nanotechnologies. RTS N°18. Cachan (France) : Éditions Tec & Doc, avril 2004.<br /> (2) <a href="http://www.senat.fr/rap/r03-293/r03-293.htm">Nanosciences et progrès médical par Jean-Louis Lorrain et Daniel Raoul</a> – mai 2005 <br /> (3)L'évolution du secteur des semi-conducteurs et ses liens avec les micro et nanotechnologies par Claude Saunier – avril 2003<br /> (4) <a href="http://www.etcgroup.org/article.asp?newsid=520">NanoGeoPolitics : ETC Group Surveys the Political Landscape</a> et aussi <a href="http://www.vivantinfo.com/index.php?id=125">en français</a><br /> (5) rapport de la Mission pour <a href="http://www.la-metro.org/">La Metro</a> de Grenoble, remis par P-B Joly le 22 septembre 2005. Démocratie locale et maîtrise sociale des nanotechnologies. Les publics grenoblois peuvent-ils participer aux chois scientifiques et techniques ?<br /> (6) Citation de Paul Ricoeur – 1991 Postface au Temps de la responsabilité, Lectures 1, Autour du politique. Seuil, Paris Essais. « Une démocratie n'est pas un régime politique sans conflit, mais un régime dans lequel les conflits sont ouverts et en outre négociables (…) Sous ce régime, le conflit n'est pas un accident ou un malheur ; il est l'expression du caractère non décidable de façon scientifique ou dogmatique du bien public (..) La discussion politique est sans conclusion, bien qu'elle ne soit pas sans décision ».<br /> (7) démarche développée par<a href="http://www.vivagora.org/"> l'association VivAgora</a> pour le débat public, avec ses cycles de « débats responsables en trois temps » : identification des questions, révélation des conflits d'intérêt, délibération en fonction de l'intérêt collectif. <br /></p> <p> <br /></p> </td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top"> </td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" border="0" height='30' width='500' style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"> </td> <td colspan="3" valign="top"><span class="articleRub"><a name="voir" id="voir"></a></span><span class="articleRub">Voir / Lire</span><br /> <br /> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="50%"> <p> <span class="articleTitreBreves"><em><em><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH140/n12-livre-de26bd-6d9b2.gif" align="left" height='140' width='100' style='height:140px;width:100px;' /></em>La révolte du pronetariat</em><br /> Joël de Rosnay, <br /> collection Transversales/Fayard, 2006<br /> </span>Comme en leur temps la machine à vapeur ou l'imprimerie de Gutenberg, les techniques et pratiques émergeant du nouvel Internet sont sur le point de révolutionner l'histoire de l'humanité, tant d'un point de vue économique que social ou politique. Or ni les média traditionnels, ni les dirigeants ne semblent avoir saisi l'ampleur de ces enjeux.<br /> Évoquant la naissance des blogs, des wikis ou encore des « journaux citoyens », Joël de Rosnay décrit les principes d'une économie reposant en grande partie sur des relations de pair à pair plutôt que sur la distribution de masse de contenus culturels, caractéristique des média dominés par les « infocapitalistes ». Face à ces derniers se développe un « pronétariat », classe d'usagers capables de produire, de diffuser et de vendre des contenus non propriétaires, mais aussi de permettre un accès largement gratuit à l'information.<br /> S'organisant en une seule entité, le Web peut faire émerger une intelligence et même une véritable conscience collectives. Il met ainsi en question les relations de pouvoir verticales qui régissent aujourd'hui les sphères de l'économique et du politique.<br /> Loin de proposer une vision « béate » du Net, car bien conscient des dangers d'une communication sans contrôle, Joël de Rosnay montre qu'il devient en fait un outil puissant entre les mains des citoyens pour faire naître une économie et une démocratie nouvelles.</p> <p>Joël de Rosnay, docteur ès sciences, ancien chercheur et enseignant au MIT (Massachusetts Institute of Technology), est aujourd'hui président exécutif de Biotics International et conseiller du président de la Cité des sciences et de l'industrie. Il est l'auteur de plusieurs best-sellers, dont Le Macroscope (Seuil, 1975), L'Homme symbiotique (Seuil, 1995) ou encore La Plus Belle Histoire du monde, avec Yves Coppens, Hubert Reeves et Dominique Simmonet (Seuil, 1996).<br /> Carlo Revelli est PDG de Cybion et cofondateur d'AgoraVox avec Joël de Rosnay.</p> <p>> <a href="http://www.pronetariat.com/">Le Blog du livre</a></p> </td> <td width="20"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='20' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td valign="top" width="50%"> <p><span class="articleTitreBreves"><em><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH140/n12-livre-ba0df5-cffd7.gif" align="left" height='140' width='100' style='height:140px;width:100px;' />Le Bal des dirigeantes</em><br /> Annie Batlle et Sandra Batlle-Nelson</span><span class="articleTitreBreves">,<br /> Editions d'organisation, 2005<br /> </span>Les femmes au pouvoir, dans l'entreprise ou en politique, ont longtemps été considérées avec méfiance. Suspectes « d'être pire que les hommes », d'avoir réussi grâce à une promotion canapé, d'avoir de l'ambition, un gros mot pour le sexe faible. Les réflexes conditionnés ont la peau dure mais ils évoluent au nom du principe de réalité.<br /> <strong>De nombreuses études démontrent que les femmes aux commandes excellent et que les résultats de leur entreprise sont meilleurs.</strong><br /> Etrangères au modèle masculin, elles changent la façon d'exercer le pouvoir et inventent un nouveau style plus adapté aux contraintes économiques actuelles. Aux postes de responsabilité qu'elles ont réussi à décrocher malgré les obstacles, elles recueillent l'estime de tous. Professionnelles, travailleuses, concrètes et créatives, elles démontrent leurs capacités à faire évoluer l'univers professionnel confronté à l'épuisement de ses vieilles logiques de production et de re-production.<br /> Tel est le sujet du "Bal des dirigeantes. Comment elles transforment le pouvoir" (Editions d'organisation, 2005) co-écrit par Annie Batlle qui a fait sa carrière en entreprise, a occupé des postes de direction dans de grandes organisations privées et publiques, collabore au Journal les Echos depuis plus de 20 ans ; et Batlle-Nelson, journaliste, qui après avoir débuté sa carrière dans la presse médicale et humanitaire, collabore à des magazines grand public de la presse généraliste, familiale et féminine, et est auteure de littérature jeunesse et créatrice d'un site web consumériste pour les parents.</p> <p>Ce livre est basé sur des enquêtes, portraits et témoignages réalisés par deux journalistes connaissant l'entreprise de l'intérieur. Il s'appuie sur des rencontres avec une cinquantaine de dirigeantes : Martine Balouka (Pierre & Vacances), Laurence Danon (Printemps), Mercedes Erra (EuroRSCG), Christine Lagarde (Baker & McKenzie), Marie-Christine Levet (Club Internet), Margaret Milan (Eveil & Jeux), Anita Roddick (Body Shop), Agnès Touraine (ex Vivendi)… Et aussi des femmes politiques : Roselyne Bachelot, Corinne Lepage, Anne Hidalgo, etc.</p> <p> </p> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td colspan="3" valign="top"> <p> <span class="articleTitreBreves"><em><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH140/n12-livre-fo2265-67f7e.gif" align="left" height='140' width='100' style='height:140px;width:100px;' /></em><a name="voir2" id="voir2"></a>100 propositions des Forums Sociaux Mondiaux<br /> Collectif, éditions Charles Léopold Mayer, 2006</span><br /> Créé en 2001 à Porto Alegre pour venir en contrepoint du Forum économique mondial de Davos, le Forum Social Mondial n'a cessé, d'édition en édition, de s'étoffer, de s'internationaliser, de s'organiser. Cependant, faute d'informations sur le contenu des débats, il n'a jamais réussi à convaincre les médias, l'opinion, les politiques de sa force « proposante ».<br /> Or les propositions qui en ont émergé sont nombreuses. S'appuyant sur la mémoire des forums précédents, onze rédacteurs, femmes et hommes originaires de différentes régions du monde, ont « couvert » les débats à Porto Alegre, pour l'édition 2005 du FSM, et ont recueilli les propositions des onze espaces thématiques. VECAM a eu le plaisir de contribuer à cet ouvrage à travers le chapitre "Communication : pratiques anti hégémoniques, droits et alternatives", <a href="http://www.vecam.org/article.php3?id_article=765">rédigé par Véronique Kleck</a>.<br /> Ce travail permet de démontrer que le Forum Social Mondial est un véritable espace de construction d¹une communauté mondiale qui produit en abondance des percées intellectuelles et des propositions concrètes fondées sur la conviction que, oui, « un autre monde est possible ».<br /> Les <a href="http://www.eclm.fr/index3.php">Editions Charles Leopold Mayer</a> publient ce livre collectif simultanément en portugais, en anglais et en espagnol.<br /> A l'initiative de l'Alliance des Editeurs Indépendants. Contact presse : <a href="mailto:benoit.verdeaux@eclm.fr">Benoît Verdeaux</a>, tel/fax : 01 48 06 48 86.</p> <p> </p> </td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" border="0" height='30' width='500' style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/img_vert-fondgris.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td> <p class="theme"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L447xH43/img_transver7ad9-39859.gif" height='43' vspace="5" width='447' style='height:43px;width:447px;' /><br /> <span class="gras">Président et directeur de la publication :</span> Joël de Rosnay <br /> <span class="gras">Groupe d'orientation et de rédaction :</span> Jacques Robin, Philippe Merlant, Laurence Baranski, Patrick Viveret, <a href="mailto:vpeugeot@vecam.org">Valérie Peugeot</a>, <a href="mailto:thierry.taboy@noos.fr">Thierry Taboy</a>, Jean Zin, Roger Sue, Philippe Aigrain, Véronique Kleck, <a href="mailto:laurent.jacquelin@noos.fr">Laurent Jacquelin</a>, Valérie Chapuis, <a href="mailto:claire@grit-transversales.org">Claire Souillac</a>.<br /> <br /> <span class="gras">Design et production :</span> <a href="http://www.agence-revolutions.com/">Agence Révolutions</a> / Nicolas Berranger, Philippe Clavaud.<br /> <br /> <br /> <a href="http://grit-transversales.org/transversales_newsletter.php3">Cliquez ici pour consulter les lettres precédentes et vous abonner. </a><br /> <br /> <br /></p> </td> <td valign="top" width="132"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L132xH185/img_bloc_log04a1-df224.gif" usemap="#map2" border="0" height='185' width='132' style='height:185px;width:132px;' /></td> </tr> </tbody> </table></td> </tr> </tbody> </table> <map name="map2" id="map2"> <area shape="rect" coords="14,6,103,38" href="http://grit-transversales.org/" /> <area shape="rect" coords="16,45,105,82" href="http://www.agence-revolutions.com" /> <area shape="rect" coords="15,84,107,109" href="http://www.vecam.org/" /> <area shape="rect" coords="6,136,112,154" href="http://www.medias-cite.org/" /> <area shape="rect" coords="26,158,103,182" href="http://cfeditions.com/" /> </map> </div> <div class="moz-text-plain" style="font-family: -moz-fixed; font-size: 12px;" lang="x-western" wrap="true" graphical-quote="true" xml:lang="x-western"> <pre wrap=""><br /> </pre> </div></div> Transversales - Lettre d'information n°11 Novembre 2005 http://vecam.org/article735.html http://vecam.org/article735.html 2005-11-07T19:44:57Z text/html fr Lettre d'information n°11 octobre 2005 Edito ° La fin de l'ère de l'énergie par Jacques Robin Invité ° Yves Cochet Repères ° Ce n'est pas l'énergie qui manque... L'analyse de Jean Zin ° Les nanotechnologies au service du solaire ° Le méthanol comme carburant de substitution ou pile à combustible ° L'évaluation des coûts externes associés à chaque forme d'énergie : nécessaire mais critiquable Par Sylvie Faucheux et Samir Allal (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique67.html" rel="directory">1995 - 2009 Transversales science culture</a> <div class='rss_texte'><style type="text/css"> <!-- p,ul { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; color: #000000} a { } .tdtable { border-top: 0px solid #cccccc; border-right: 0px solid #cccccc; border-bottom: 1px solid #cccccc; border-left: 1px solid #cccccc; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 10px; color: #000000 } .sommaireLien { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 9px; font-style: normal; color: #000000; text-decoration: none } .sommaireLien:hover { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 10px; font-style: normal; font-weight: bold; color: #000000; text-decoration: none} .lienreference:hover { font-size: 11px; color: #CC6600; font-weight: bold; text-decoration: none} .lienpresse:hover { font-size: 11px; color: #336699; font-weight: bold; text-decoration: none} .lienopinion:hover { font-size: 11px; color: #CC0000; font-weight: bold; text-decoration: none} .lreference { font-size: 11px; color: #CC6600; font-weight: bold; text-decoration: none} .lpresse{ font-size: 11px; color: #336699; font-weight: bold; text-decoration: none} .lopinion { font-size: 11px; color: #CC0000; font-weight: bold; text-decoration: none} .sommaireRub { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; font-weight: bold; color: #000000} .articleRub { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; font-weight: bold; color: #FF6600} .articleAccroche { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; font-weight: bold; color: #000000} .titreRub { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12px; font-weight: bold; color: #000000} .articlessAccroche { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; color: #000000} .articleTitreReperes { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; font-weight: bold; color: #006633} .articleTitreBreves { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12px; font-weight: bold; color: #000000} .theme { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 9px; color: #666666} .test { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; font-style: normal; font-weight: bold} .gras { font-weight: bold} .Style1 { color: #CC0000; font-weight: bold; } --> </style> <p><a name="haut"></a></p> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/img_vert-largeur.gif"> <tr> <td> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr> <td><a href="http://grit-transversales.org/"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L466xH130/img_logo_trafc5a-52027.gif" width='466' height='130' border="0" style='height:130px;width:466px;' /></a></td> <td width="138" class="theme"> <div align="right">Lettre d'information n°11<br> octobre 2005</div></td> <td width="42"> <div align="right"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L38xH130/img_picto_gr480e-3e285.gif" width='38' height='130' style='height:130px;width:38px;' /></div></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="30"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L30xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='30' height='10' style='height:10px;width:30px;' /></td> <td valign="top" width="200"> <p><span class="sommaireRub">Edito</span><br> <a href="#" target="_self" class="sommaireLien">° La fin de l'ère de l'énergie <br> par Jacques Robin </a><br> <br> <span class="sommaireRub">Invité</span><br> <a href="#invite" target="_self" class="sommaireLien">° Yves Cochet<br> </a><br> <span class="sommaireRub">Repères</span><br> <a href="#repere" target="_self" class="sommaireLien">° Ce n'est pas l'énergie qui manque... L'analyse de Jean Zin</a><br> <a href="#repere2" target="_self" class="sommaireLien">° Les nanotechnologies au service du solaire</a><br> <a href="#repere2" target="_self" class="sommaireLien">° Le méthanol comme carburant de substitution ou pile à combustible</a><br> <a href="#repere3" target="_self" class="sommaireLien">° L'évaluation des coûts externes associés à chaque forme d'énergie : nécessaire mais critiquable Par Sylvie Faucheux et Samir Allal </a><br> <br> <span class="sommaireRub">Voir / Lire</span><br> <a href="#voir" target="_self" class="sommaireLien">° Dé-penser l'économique</a><br> <a href="#voir" target="_self" class="sommaireLien">° Révolutions numérique et industries culturelles</a><br></p> </td> <td><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td rowspan="2" valign="top"> <p><span class="articleRub">Edito</span> <br> <span class="titreRub">La fin de l'ère de l'énergie<br> par Jacques Robin</span></p> <p> Depuis son émergence, il y a plus de 200 000 ans, l'Homo Sapiens s'est déployé dans le cadre de trois ères successives. Celles-ci correspondent au type de rapport que les sociétés humaines entretiennent avec l'environnement matériel naturel qui les entourent : elles façonnent ainsi une vie matérielle et une pensée symbolique. <br> > Pendant les premières centaines de milliers d'années de leur existence, les Sapiens évoluent dans l'ère de la survie et de l'adaptation. En dehors de l'adaptation à la cueillette, à la chasse et à la pêche, ils s'enrichissent d'un langage articulé et d'une activité artistique.<br> > Il y a de 10 à 12 de milliers d'années une ère énergétique prend la place de la précédente grâce à la capacité apprise d'utiliser l'énergie pour mettre en forme la matière ; elle s'accompagne généralement de rapports de violence pour l'appropriation de ces ressources. La guerre du pétrole n'en est qu'une des dernières manifestations.<br> > Il y a quelques décennies seulement nous sommes entrés dans l'ère de l'information par une maîtrise entièrement nouvelle de cette dimension de la matière. Nous avons de la difficulté à intégrer cette information car elle change « les règles du jeu, les forces productives, les processus de valorisation, les rapports sociaux, nos valeurs et jusqu'à nos horizons collectifs ». La crise actuelle annonce la fin de l'ère de l'énergie qui appelle la fin de la seule économie de marché afin d'y substituer une économie plurielle intégrant les biens communs planétaires, une culture de la gratuité et un nouveau rapport à l'espace et au temps. Quand accepterons-nous ces données ?</p> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td valign="bottom"> <p> <strong>>> Découvrez l'intégralité des articles de la lettre Transversales sur le site du <a href="http://grit-transversales.org/">GRIT - Transversales</a>.</strong><br> <br> <img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L200xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='200' height='10' style='height:10px;width:200px;' /></p> </td> <td> </td> </tr> </table> <br> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top"><a name="invite"></a><span class="articleRub">Invité</span><br> <br></td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><span class="titreRub"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L140xH122/n11-photos_yff3a-4d8b9.jpg" width='140' height='122' align="left" style='height:122px;width:140px;' />3 Question à... </span><br> <span class="articlessAccroche">> <strong>Yves Cochet</strong> - Député vert de la 11ème circonscription de Paris<br> </span> <p> <span class="articleAccroche">Vous prophétisez une fin du pétrole apocalyptique, vous y croyez vraiment ou c'est juste pour frapper les esprits ?</span></p> <p> Je ne suis pas prophète, je m'exerce à la prospective politique. Je n'annonce pas "la fin du pétrole", mais "la fin du pétrole bon marché".<br> Le mot "apocalypse" doit être compris en son sens étymologique d'"avertissement". Mais, oui, je veux frapper les esprits, en analysant le plus justement (justesse + justice) le mouvement matériel du monde. A cette fin, le plus important est, pour chacun d'entre nous, de déconstruire nos représentations issues du passé afin d'être ouvert aux signaux du futur, de rechercher une vision partagée de l'avenir. Sans changement de nos représentations, pas de changement de la réalité elle-même.</p> <p class="articleAccroche">Ne peut-on considérer que la fin du pétrole soit plutôt une chance face au réchauffement climatique ?</p> <p>Derechef, il n'est pas question de "fin du pétrole", mais de l'entrée du monde dans l'ère de l'énergie chère, pour toujours. Il est politiquement imprudent de croire que les groupes humains qui ont poussé et poussent à la consommation de pétrole s'arrêteront de le faire. Nous pouvons seulement ralentir, réduire, faire décroître la consommation de pétrole afin d'atténuer la vitesse du changement climatique (aval du carbone) et d'essayer de conserver les valeurs cardinales de la paix, de la démocratie et de la solidarité en repoussant, lissant, rabotant le choc du Peak Oil (amont du carbone).</p> <p class="articleAccroche">D'après vous, que pourrions nous faire ?</p> <p>Une seule orientation : la sobriété. Exemples de premier niveau : dans le secteur de la mobilité (transports), remplacer la philosophie actuelle des pays riches "plus loin, plus vite, plus souvent, et moins cher" par "moins loin, moins vite, moins souvent, et (de toute façon) plus cher" ; dans le secteur agroalimentaire, remplacer la philosophie actuelle des pays riches "alimentation toutes saisons, tous continents, toutes viandes" par "alimentation plus saisonnière, plus local, plus végétale". La sobriété peut se décliner en centaines de mesures de second niveau, dans tous les domaines, à tous les échelons (voir mon livre).</p> </td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH50/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='50' style='height:50px;width:40px;' /></td> <td valign="bottom"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="641" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="repere"></a>Repères</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td colspan="3" valign="top"><table width="100%" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="articleTitreReperes"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L140xH122/n11-photos_j36cf-246a1.jpg" width='140' height='122' align="left" style='height:122px;width:140px;' />Ce n'est pas l'énergie qui manque...</span><br> <strong>> L'analyse de Jean Zin </strong><strong></strong></p> <p>Avec le développement de la Chine ou de l'Inde et l'augmentation continue de la consommation américaine, malgré la proximité du "<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p%C3%A9trolier" class="lienreference">pic de Hubbert</a>" (moment à partir duquel la production de pétrole va atteindre son maximum avant de commencer à diminuer inexorablement), les prix du pétrole s'envolent inévitablement, créant pour nos économies un véritable choc mais qui pourrait se révéler salutaire face à l'immobilisme des Etats et la fuite en avant d'un productivisme insoutenable. La fin du pétrole n'est pas la fin du monde, c'est un difficile moment de transition prévu depuis longtemps et auquel nos sociétés ne se sont pas assez préparés mais ce n'est pas notre problème le plus grave, cela pourrait même constituer à plus long terme une chance dans la lutte contre un réchauffement climatique qui menace de s'emballer.</p> <p>En effet, on peut dire qu'on manque de tout sauf d'énergie puisque la Terre est un système ouvert qui reçoit son énergie du soleil et bien plus qu'il ne nous en faut. Ce n'est donc pas l'énergie qui manque, c'est juste le pétrole qui va être de plus en plus cher. Comment le regretter alors qu'un prix trop bas incitait au gaspillage et qu'il est la cause principale de l'aggravation de l'effet de serre ? Ivan Illich avait bien prédit que trop d'énergie pouvait faire exploser la société. Il se pourrait même qu'on arrive à faire exploser la planète avec un réchauffement trop rapide. Les scientifiques sont très inquiets devant le dégel inattendu du permafrost (terre gelée) en Sibérie, ce qui se traduit par un risque important de libération du méthane qu'il contient, accélérant dramatiquement l'effet de serre (Le monde 11/08). A une échelle bien supérieure c'est ce qui s'était produit lors de plusieurs extinctions de masse, la libération de méthane augmentant considérablement l' effet de serre (20 fois plus que le CO2) tout en appauvrissant l'atmosphère en oxygène (ce sont les mammifères et les dinosaures qui s'en étaient le mieux sortis au permien). On n'en est pas là mais voilà notre horizon et ce qu'il faudrait absolument éviter !</p> <p>Au regard de cet enjeu majeur de survie la crise du pétrole constituerait plutôt une véritable opportunité, accélérant le passage de l'ère de l'énergie à l'ère de l'information (voir encadré), si on ne risquait pas le développement d'énergies encore plus polluantes, comme le charbon, et si les réserves n'étaient pas encore assez considérables pour continuer à courir à la catastrophe, sans rien changer. Pas de quoi se réjouir non plus des conséquences économiques et sociales d'une augmentation des prix du pétrole avec tous les effets de manque d'une véritable toxicomanie de nos sociétés à cette énergie trop bon marché. On pourrait en attendre au moins la confrontation avec les limites de notre mode de développement et des ressources de la planète si la France ne se particularisait par une croyance quasi religieuse dans le nucléaire, symbole de la science triomphante, malgré les risques insensés qu'on fait courir aux populations à l'ère du terrorisme technologique.</p> <p>Le plus probable reste que tout continue comme avant, avec simplement des carburants plus chers, privilégiant le court terme ! En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'on ne peut absolument pas compter sur la sobriété individuelle, sur le changement de comportement des populations, c'est le système qu'il faut changer. Il faut proposer des énergies alternatives et opérer des changements dans l'organisation économique et sociale jusque dans l'urbanisme et l'habitation.</p> <p>La seule alternative pour absorber les surcoûts énergétiques dans l'immédiat, ce sont les "négaWatts", gisements d'économies d'énergie avec toute une gamme de mesures plus ou moins politiques. Le plus immédiat ce sont des comportements de sobriété, en premier lieu l'isolation des bâtiments. La généralisation des nouveaux éclairages par diode divisant par 10 la consommation de l'éclairage devrait commencer dans les années qui viennent. L'amélioration de l'efficacité énergétique concerne tous les appareils électriques, en particulier leur mode veille. L'énergie intelligente vise à optimiser la dépense énergétique par rapport aux besoins grâce à un pilotage informatique très fin. La construction de nouvelles maisons devrait dès maintenant répondre à de nouvelles normes écologiques, se rapprochant de ce qu'on appelle les "maisons passives" utilisant au mieux l'énergie solaire. A plus long terme une politique d'urbanisme, de transports collectifs et de ferroutage peut réduire considérablement la dépense énergétique mais le plus décisif et le plus difficile sans doute, ce serait une indispensable relocalisation de l'économie privilégiant les circuits courts, à contre-courant d'une mondialisation déchaînée qui multiplie absurdement les trajets de marchandises.</p> <p>Les transports et l'habitat (dans une moindre mesure) sont les deux plus gros consommateurs de pétrole. Les transports devront se recycler vers le méthanol sans doute, plutôt que l'hydrogène, et l'habitat vers le solaire mais la priorité doit rester de réduire les transports et d'isoler les habitations. L'hydrogène qu'on nous vante tant n'est qu'un moyen de stockage de l'énergie, particulièrement encombrant et difficile à manipuler, ce n'est en rien une solution même s'il sera utile pour le stockage de l'énergie renouvelable et pour des moteurs non polluants. Le méthanol est loin d'être satisfaisant, ce n'est pas la formule magique qui nous dispenserait de réduire les transports mais c'est un bon compromis qui a de nombreux avantages. La seule énergie désirable pour remplacer le pétrole, c'est le solaire dont le développement est très prometteur avec une baisse des coûts et un meilleur rendement. Avec le solaire on quitte définitivement l'ère de l'énergie pour l'ère de l'information mais cela prendra du temps et, il faut le répéter, dans l'immédiat le plus probable c'est le charbon (et d'autres hydrocarbures comme les huiles de schiste), ce qui serait vraiment catastrophique !</p> <p>L'avenir se joue maintenant mais la question du réalisme se pose avec de plus en plus d'acuité entre rapports de force à court terme et des enjeux vitaux à plus long terme. Qu'est-ce que le réalisme aujourd'hui ? Est-ce la concurrence internationale contre laquelle on ne pourrait rien, le libéralisme qui nous dominerait pour toujours ? Est-ce la fin catastrophique du pétrole ? ou bien est-ce la prise de conscience que ce monde n'est pas durable, constater la catastrophe d'un monde qui va inexorablement vers un réchauffement aux conséquences incalculables ? Ce n'est pas dire que c'était tellement mieux avant, mais la maison brûle, ce n'est pas qu'un slogan, et nous devrons trouver rapidement des alternatives vivables, en premier lieu au pétrole dont les prix ont déjà commencé à flamber.</p> <p class="articlessAccroche">En savoir + : <br> <a href="http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-679312,0.html">Un dégel sans précédent en Sibérie pourrait accélérer le réchauffement climatique</a>, <a href="http://www.fondapol.org/pdf/Etude-loez.pdf">Le retour du charbon</a>, <a href="http://www.negawatt.org/">Les économies d'énergie</a>, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Régions_pétrolières">Les réserves de pétrole</a>, <a href="http://news.stcom.net/modules.php?name=News&file=article&sid=918">Conférence 2003 sur le pic pétrolier<br> </a>Jean-Marc Jancovici : <a href="http://www.x-environnement.org/Jaune_Rouge/JR04/jancovici.html">L'homme et l'énergie, des amants terribles</a>, <A href="http://www.manicore.com/documentation/environnement_prospective.html">Environnement : Faits, chiffres, calculs de coin de table et tentatives de prospective</A>, <A href="http://www.manicore.com/documentation/reserve.html">Qu'est-ce qu'une réserve de pétrole ?</A>, <A href="http://www.manicore.com/documentation/articles/index.html">Articles et autres écrits<br> </A>Benjamin Dessus et Hélène Gassin : <A href="http://www.clean-auto.com/article.php3?id_article=3993">So Watt ? L'énergie : une affaire de citoyens</A></p> </td> </tr> </table></td> </tr> <tr> <td> </td> <td valign="top"> </td> <td> </td> <td valign="top"> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="50%"> <p><span class="articleTitreReperes"><a name="repere2" id="repere2"></a>Les nanotechnologies au service du solaire</span></p> <p>Le soleil fournit une énergie lumineuse colossale à la Terre ( 10.000 fois l'énergie nécessaire selon le cerdecam). Une abondance qui reste toutefois difficile à maîtriser. Si le solaire offre des conditions efficaces de production à l'échelle domestique, les coûts de transformation des flux solaires en énergie directement utile sont encore trop élevés pour en faire une alternative véritablement crédible au « tout pétrole ». Sans parler des questions liées à son stockage et à sa répartition spatiale et temporelle (jour et nuit). Une situation qui évolue toutefois rapidement. Plusieurs facteurs convergent en effet pour rendre la mariée plus belle aux yeux de tous.</p> <p>L'opinion publique des grands pays industrialisés (USA compris suite aux terribles ouragans qui ont touché la Floride) est tout d'abord de plus en plus sensibilisée et concernée par les questions environnementales, créant ainsi un contexte favorable au développement des énergies alternatives. Une véritable demande est en train de naître pour des énergies sûres, fiables et ne demandant pas d'entretien, au premier rand desquelles se trouve le solaire. En témoigne l'évolution des ventes mondiales des cellules solaires et modules associés qui ont excédé 3 Md$ en 2004, soit une croissance de plus de 25% sur un an.<br> Conscients de leur impuissance face à la flambée des prix de l'or noir, les pouvoirs publics commencent à se mobiliser et lancer des projets d'ampleur autour du solaire. La plus grande centrale solaire du monde, d'une superficie de plus de 30 terrains de football, a été inaugurée aux abords de Leipzig. Elle alimente 5000 foyers. Le Portugal construira en 2006 dans le sud du pays, à Moura, la plus grande centrale solaire photovoltaïque du monde. C'est <a href="http://www.notre-planete.info/actualites/actu_687.php" class="lienpresse">BP Solar qui assurera la maîtrise technique du projet</a>.<br> Plus généralement, les programmes de <a href="http://www.cerdecam.be/article.php3?id_article=50" class="lienreference"> systèmes photovoltaïques</a> s'initient en Californie, au Japon et en Allemagne. Pour le moment, le défi mondial est de produire une cellule coûtant moins d'un dollar par watt, avec une simple chaîne de production. L'inconvénient des systèmes photovoltaïques est le coût du silicium, matériau le plus fréquemment utilisé pour les fabriquer. C'est principalement cette raison qui explique que l'énergie solaire est généralement plus coûteuse que l'électricité générée par combustion de charbon, d'huile ou d'autres combustibles fossiles. Une des façons de réduire ce coût consiste à équiper les panneaux de loupes permettant de concentrer le soleil sur une plus petite surface de composants et ainsi améliorer le rendement.<br> Les nanotechnologies apportent ici des éléments de réponse. Le solaire pourrait en effet finir par tenir ses promesses grâce à la mise au point de panneaux solaires flexibles ou de revêtements à base de nanomatériaux. Si de nombreuses questions subsistent sur ces technologies (fragilité en particulier), l'objectif est bien de réduire drastiquement le ratio coût/performance des panneaux. <br> L' EPFL, en particulier, intègre de minuscules cristaux de dioxyde de titane pour rendre les cellules solaires beaucoup plus performantes en termes de rendement énergétique. Les PME américaines <a href="http://www.nanosysinc.com/" class="lienreference">Nanosys</a>, <a href="http://www.nanosolar.com/"> Nanosolar</a> (Palo Alto, CA) et <a href="http://www.konarka.com/" class="lienreference">Konarka</a> (Lowell, Mass.), ainsi que l'israëlien <a href="http://www.orionsolar.net/index.htm">Orionsolar</a> ont créé de fines pellicules plastiques très efficaces pour capter la lumière et la transformer en énergie. Ces panneaux solaires souples peuvent se dérouler sur les toits, s'intégrer dans les matériaux plastiques ou textiles... et sont à même de produire de l'électricité à un coût inférieur d'un tiers à celui d'un panneau classique. Les innovations permises par les nanotechnologies semblent très larges. Le Professeur Ted Sargent de Toronto explique ainsi que son équipe a créé " à pa rtir de cristaux semi-conducteurs d'une taille de 3 ou 4 nanomètres, <a href="http://perso.wanadoo.fr/marxiens/sciences/solaire.htm">des nanoparticules pouvant être dispersées dans n'importe quel solvant de base</a>"</p> <p> Si l'énergie solaire est encore loin d'être véritablement maîtrisée, le niveau de performance de cette solution ne cesse de s'accroître. A côté de la fée (du mythe ?) hydrogène, le solaire apparaît dès lors comme véritablement complémentaire et porteur d'espoirs concrets.</p> <p>En savoir + : <a href="http://www.canren.gc.ca/prod_serv/index_f.asp?CaId=143&PgId=766" class="lienreference">Introduction aux systèmes photovoltaïques<br> </a>Carlstrom, Paul (11 juillet 2005) <a href="http://www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/c/a/2005/07/11/BUG7IDL1AF1.DTL" class="lienpresse"> As solar gets smaller, its future gets brighter. Nanotechnology could turn rooftops into a sea of power-generating stations<br> </a>Scheer, Roddy (19 juillet 2005) <a href="http://www.emagazine.com/view/?2689" class="lienpresse">Solar Nanotech Coming of Age OurPlanet</a></p> </td> <td width="31"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td width="48%" valign="top"> <p><span class="articleTitreReperes">Le méthanol comme carburant de substitution ou pile à combustible</span><br> <br> Personne ne parle du méthanol alors qu'il pourrait être le produit de <B>transition</B> entre énergie fossile et renouvelable selon le prix Nobel de chimie George A. Olah (interviewé par la revue EcoRev', <A href="http://ecorev.org/" class="lienpresse">ecorev.org</A>). Il y a deux façons de produire du méthanol, à partir du méthane ou par combinaison entre hydrogène et gaz carbonique.<BR> Le méthanol (CH3OH) est un alcool obtenu généralement à partir du <A href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Méthane" class="lienreference">méthane</A> (CH4). Le méthane, c'est ce qu'on appelle le <A href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_naturel" class="lienreference">gaz naturel</A> ou le biogaz (ou le GNV pour les véhicules) qui se dégage dans tous les processus de dégradation de la matière organique en anaérobie (marais, rizières, élevages, termites, etc). Il y a émission de 535 millions de tonnes de méthane par an dans l'atmosphère (70% d'origine humaine), ce qui participe pour 1/4 à l'effet de serre, ce n'est donc pas négligeable. La durée de vie du méthane dans l'atmosphère n'est que de 12 ans alors que le CO2 dure en moyenne plus de 50 ans, mais une molécule de méthane absorbe 23 fois plus de rayonnement qu'une molécule de <A href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dioxyde_de_carbone" title="Dioxyde de carbone" class="lienreference">dioxyde de carbone</A>. C'est ce qui rend les libérations massives de méthane si dangereuses, pouvant mener à l'emballement du réchauffement climatique. Ceci pour situer le méthane entre énergie fossile et énergie renouvelable. Les réserves actuelles de gaz naturel sont limitées et pourraient atteindre leur pic d'ici 30 ans, donc peu de temps après le pétrole, sauf que "<I>de larges réserves d'hydrate de méthane sont également présentes dans les régions sub-arctique et sous la mer au niveau des plaques continentales</I>". Certains mettent en doute la faisabilité de leur exploitation, voire soulignent leur <A href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Hydrate_de_méthane" class="lienreference">dangerosité</A> car "<I>en exploitant les hydrates du fond des mers, il est très probable que l'on ferait remonter de grandes quantités de méthane dans l'atmosphère (cela équivaudrait à exploiter du gaz naturel avec des fuites énormes)</I>". Ce sont des problèmes à résoudre mais si le réchauffement climatique devait libérer ce gaz "naturellement" il deviendrait vital de puiser avant autant qu'on peut dans ces réserves ! Le méthane c'est aussi une énergie renouvelable d'origine biologique, bien qu'à un moindre degré, mais dont la récupération et la consommation aurait cette fois un impact positif assez rapide sur l'effet de serre.<BR> Liquide à température ambiante, le méthanol est bien plus facile à stocker que l'hydrogène et son utilisation massive ne nécessiterait pas d'investissements lourds en infrastructures. En effet, bien qu'il soit un peu acide naturellement, le méthanol constitue un bon <B>carburant</B> pur ou mélangé à l'essence traditionnelle. Il peut également être utilisé seul dans des piles à combustible (DMFC, Direct Methanol Fuel Cell) utilisables pour les téléphones ou PC portables, les <A href="http://www.clean-auto.com/article.php3?id_article=3946" class="lienpresse">voitures électriques</A>, etc. Dans ce type de pile qui arrivent sur le marché, le méthanol est directement oxydé en présence d'air pour produire de l'électricité en donnant de l'eau et du CO2. La pureté du méthanol permet de ne produire ni oxydes d'azote, ni oxydes de soufre, pas plus que de gaz organiques réactifs, polluants majeurs des moteurs automobiles. La quantité de CO2 produite est environ divisée par deux en comparaison de ce que l'on obtient classiquement dans les moteurs à combustion. <BR> Le méthanol peut aussi servir à transformer l'<B>hydrogène</B> en carburant plus maniable. En effet, l'hydrogène étant le gaz le plus léger c'est celui qui prend le plus de place et qui est le plus difficile à transporter (avec des risques de fuites sinon d'explosion). Il serait donc plus avantageux de transformer en méthanol liquide l'hydrogène produit par de l'électricité renouvelable (solaire, éoliennes) en le combinant avec du CO2. Avec ce procédé de recyclage du CO2, le méthanol devient une énergie renouvelable sans impact significatif sur l'effet de serre. Le méthane, qui manque déjà aux USA, ne peut constituer une véritable alternative qu'à pouvoir exploiter les gisements sous-marins d'hydrate de méthane, alors que le méthanol restera toujours utile pour transformer l'hydrogène en carburant. <BR> Que ce soit à partir d'énergie fossile, comme carburant moitié moins polluant, ou bien à partir d'hydrogène combiné avec du gaz carbonique pour stocker les énergies renouvelables, le méthanol a de bonnes chances de s'imposer comme un substitut au pétrole. Il ne s'agit pas de prétendre que le méthanol serait une énergie idéale et une solution durable qui nous épargnerait un choc brutal et une réduction drastique de nos consommations, seulement qu'il est préférable au pétrole et au charbon avec de fortes probabilités qu'il constitue l'énergie de transition entre énergies fossiles et renouvelables. C'est du moins l'opinion de Georges A. Olah, opinion contestée par d'autres spécialistes qui pensent que le gaz naturel est aussi en voie d'épuisement rapide et les gisements marins non exploitables...</p> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td colspan="3" valign="top"> <p><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></p> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td colspan="3" valign="top"> <p><span class="articleTitreReperes"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L140xH122/n11-photos_Sca11-dab8a.jpg" width='140' height='122' align="right" style='height:122px;width:140px;' /><a name="repere3" id="repere3"></a>L'évaluation des coûts externes associés à chaque forme d'énergie : nécessaire mais critiquable</span><br> <strong>> Par Sylvie Faucheux</strong> <strong>et Samir Allal</strong></p> <p>L'évolution du prix du pétrole brut et la reconnaissance générale des menaces qui affectent l'environnement, renforcée récemment par la confirmation des risques climatiques, a entraîné un regain d'intérêt notable pour l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables du fait des avantages environnementaux et sociaux qu'elles présentent par rapport aux sources d'énergies conventionnelles. En effet, l'augmentation massive de la production et de la consommation d'énergie à forte teneur de carbone peut avoir des effets négatifs et coûteux qui n'étaient pas toujours visibles, souvent mal identifiés et rarement pris en compte dans le processus de décision.</p> <p><strong>Une évaluation nécessaire</strong><br> Identifier ces coûts externes, les évaluer, c'est faire un pas en avant dans la définition des politiques énergétiques durables où chaque forme d'énergie est traitée en fonction de son coût social et environnemental complet et non pas seulement en fonction de son coût économique. Parmi les recherches dans ce domaine, on peut citer les travaux de la Commission européenne « ExternE » pour la production d'électricité par exemple. Le point de départ du calcul des externalités se fait, dans ce cas, à partir d'un site géographique et d'une technologie donnés. On évalue ensuite le volume des émissions, leur dispersion atmosphérique et leur impact. On calcule enfin la valeur monétaire des effets.<br> <br> Le résultat de cette évaluation montre que pour la production d'électricité, les coûts externes varient substantiellement d'un mode de production à un autre. L'ampleur des variations peut aller de 1 à 10. La valeur des externalités dépend essentiellement de l'énergie primaire et de la technologie utilisées, mais aussi de la localisation de la centrale. L'évaluation monétaire des dommages climatiques dûs aux émissions de gaz à effet de serre est calculée à partir d'un prix de référence (shadow price), ou taxe virtuelle, visant à atteindre les objectifs fixés dans le protocole de Kyoto.<br> <br> Dans ce cas, les filières énergétiques les moins bien placées sont le charbon et les lignites, avec notamment d'importants effets sur la santé humaine - dégradation de la santé et décès prématurés - et le changement climatique. La production éolienne, l'électricité nucléaire, et dans certains cas la biomasse, sont les modes de production le mieux placés en terme d'externalités.<br> <br> On imagine assez bien les difficultés méthodologiques et interprétatives auxquelles se heurte une telle recherche. Quel est le prix de la vie humaine ? Quel est le prix du temps et la valeur qu'on doit attribuer à certains coûts que nous léguons aux générations futures ? ...</p> <p><strong>Une évaluation critiquable </strong><br> Tous ces calculs bien que très utiles, sont donc à la fois critiquables et perfectibles. Critiquables dans les hypothèses retenues, le traitement des incertitudes, les méthodes utilisées ; perfectibles au fur et à mesure que l'on améliore nos connaissances des effets du changement climatique, les modalités de dispersion atmosphérique des particules, l'épidémiologie de la pollution. Plus fondamentalement, le degré de leur prise en compte dépend des préoccupations de chaque société ainsi que de l'état de nos connaissances.</p> <p>En effet, des raisons telles que l'incertitude, les échelles de temps longues, les préoccupations distributives et la diversité des positions éthiques rendent souvent l'évaluation monétaire difficile. La distribution des coûts et des bénéfices, l'identification des risques et les avantages futurs, feront inévitablement l'objet de controverse. Ce qui signifie que la conception de politiques énergétiques ne devrait pas passer par une recherche d'allocations de ressources « socialement optimales » mais d'avantage par un processus de négociation pour régler souvent imparfaitement un ensemble de conflits d'intérêts et de principes normatifs.</p> <p>Dans ce cas, tout processus d'internalisation passe forcément par « un contrat social » c'est-à-dire par un partenariat large des acteurs sur la base de la responsabilité réciproque. Une fois admis le caractère typiquement « public » des bénéfices, ou des coûts à internaliser, il s'ensuit que toute perspective d'une véritable « demande sociale » d'internalisation, reposera sur un engagement collectif en amont.</p> <p>En d'autre terme, la création des « marchés » ou, plus généralement, des conventions et des mécanismes institutionnels qui assurent l'internalisation des bénéfices ou des coûts sociaux, ne peuvent pas dépendre exclusivement d'une évaluation monétaire des effets en question. Il faut savoir mettre en visibilité les enjeux significatifs pour les acteurs économiques afin de mener une négociation entre intéressés qui assure l'engagement de tous les partis. C'est une internalisation collective qui implique la coordination et la mise en communication de tous les « stakeholders ».</p> <p><strong>Conclusion </strong><br> Toute politique d'internalisation de bénéfices sociaux ou de prise en compte des risques et dommages éventuels, implique donc la mise en place d'une structure de gouvernance qui affirme la qualité de l'environnement comme origine de la valeur, source de richesse, base de santé et composant de bien-être. Elle établit un jugement sur le niveau acceptable d'émission de « polluant » ou de « risque », et opère des procédures et mécanismes pour la « responsabilisation » de tous les acteurs (consommateurs, producteurs, administration, citoyens,...).</p> <p>Aucune forme d'énergie n'est parfaite. Toutes les formes d'énergie combinent des avantages et des inconvenants, difficilement quantifiables, source de conflits et de controverses. Même si actuellement, elles ne sont pas placées sur un même pied d'égalité puisque, pour l'instant, les grandes énergies fossiles ne paient pas, toujours les coûts sociaux et environnementaux qu'elles engendrent tandis que les énergies renouvelables ne reçoivent pas systématiquement une compensation pour les coûts qu'elles évitent.</p> <p>Enfin, dans le contexte actuel d'incertitudes et de risques, toute politique énergétique de développement durable implique que l'on mette en place ces nouvelles formes de gouvernance et de concertation afin d'internaliser progressivement toutes les externalités identifiées, de diversifier le bouquet énergétique et maîtriser nos émissions et nos consommations. Elle implique de redéfinir l'ensemble des objectifs et la régulation de notre système énergétique de manière solidaire.</p> <p><a href="http://grit-transversales.org/article.php3?id_article=70">> Consulter la bibliographie sur le site</a></p> <p> Sylvie Faucheux est Présidente de l'Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines (<a href="http://www.uvsq.fr/" class="lienreference">UVSQ</a>), éditrice scientifique de l"International Journal of Sustainable Developpement" depuis 1998 et co-éditrice de la collection "Current Series of Ecological Economics" <br> Samir Allal est Maître de conférences (UVSQ), Centre d'Economie et d'Ethique pour l'Environnement et le Développement Durable (<a href="http://www.c3ed.uvsq.fr/" class="lienreference">C3ED</a>)<br></p> </td> </tr> </table> <table width="641" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top"> </td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="voir"></a></span><span class="articleRub">Voir / Lire</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td width="56%" valign="top"> <p> <span class="articleTitreBreves"><em>Dé-penser l'économique </em>d'Alain Caillé-</p> <p>MAUSS / La Découverte, 2005 <br> </span>Le pinceau du peintre va de l'encre à la feuille. Les touches précises s'étendent selon une composition équilibrée, mais qui ne livre pas encore tout son secret. Le peintre suspend un instant son geste. Puis, dans un mouvement soudain et ferme, il ajoute deux touches, et arbre, animal et montagne nous sautent au regard. C'est cette petite magie qu'Alain Caillé a réussi en réunissant des textes écrits pendant plus de 20 ans sur la place à assigner et à refuser à l'économique par rapport à d'autres ordres de réalité, et en y ajoutant une introduction magistrale et la transcription d'une conférence de 2003 sur « bonheur, richesse et utilité ». Grâce à la mise en perspective qu'il en effectue, les textes qui nous étaient déjà familiers où il a construit avec ténacité sa critique de l'impérialisme de l'utilitarisme prennent un sens plus fondamental. En effet Alain Caillé réussit à éviter l'écueil sur lequel tant de critiques de l'économisme viennent s'échouer quand ils nien t la portée propre de la pensée économique, sa puissance lorsqu'elle parvient à isoler un système dans lequel elle installe une logique de fonctionnement concret du marché. Que le lecteur fasse l'expérience de relire juste après les deux premiers chapitres ce texte difficile (parce que méthodologique) qu'est « Embedded ou disembedded : contextualité et indépendance des ordres ». Alain Caillé nous explique qu'il faut reconnaître la logique propre du marché lorsqu'il parvient à s'installer comme « ordre », comme registre de réalité dans un certain domaine, mais aussi reconnaître que la création d'un ordre de marché procède toujours d'un choix - essentiellement politique - qui lui provient d'un contexte. Si nous perdons la maîtrise de cette relation entre le contexte général et le marché, si nous cessons de confiner le marché, de le domestiquer (dans ma propre terminologie), il développe une logique destructrice et inhumaine. Il nous faut donc ne pas nier l'identité propre du registr e économique tout en reconnaissant la part irréductible du non économique dans l'économique.</p> <p>Lui même rédacteur, Alain Caillé a fait écho à un grand nombre des orientations fondamentales de Transversales et les a parfois précédé. De la critique de l'économisme au projet d'alternatives constructives aux formes actuelles de la mondialisation, de la notion critique d'échelle humaine à la reconnaissance du don et de la gratuité, nous devons beaucoup à ses analyses. Cela impose de reconnaître les points sur lesquels il interpelle des idées qui ont parfois été considérées comme allant de soi dans ces colonnes. Car si Alain Caillé nous invite à reconnaître l'irréductible au marché dans l'économique même, il nous invite à le faire de l'extérieur, avec le poids d'autres ordres au premier rang desquels le politique. Il se méfie du PIB corrigé et des monnaies plurielles qui tentent d'injecter le non économique dans l'économique lui-même et par là risquent de rendre confus les enjeux de l'articulation des ordres.</p> <p>Ayant reconnu cette interpellation, et mesuré sa pertinence, il nous faut satisfaire au devoir joyeux de rendre, et lui retourner, à lui comme à tous les rédacteurs et lecteurs de Transversales un autre questionnement. L'économisme n'est pas qu'affaire épistémologique, c'est aussi une politique qui a installé dans la réalité mille institutions et leurs hiérarchies, orienté le changement technique, défini des cadres juridiques, et sculpté les liens entre gouvernements, citoyens et acteurs économiques. Tout cela a une immense inertie et il nous faut aujourd'hui trouver les leviers concrets qui peuvent renverser ces tendances, entamer le rééquilibrage. Au moment où Polanyi publiait sa magistrale mise en perspective en 1944, Keynes et Beveridge nous offraient de tels leviers, adaptés aux conditions de l'époque. Le défi actuel est plus complexe, non traitable par de seuls leviers d'un contrôle social et politique macroscopique. Dans une telle situation, il nous fait saisir de n ombreux leviers en même temps dont toute une série - du commerce équitable à de nouveaux indicateurs du développement, des recanalisations de l'économique par les monnaies spécialisées au contrôle des flux financiers, des fiscalités favorables aux biens communs à la mutualisation des revenus - se laissent mal enfermer dans les catégories de la distinction des ordres. N'est-il pas possible d'explorer ces possibles en échappant cependant au risque de renforcer l'économisme ? La vraie ligne frontière pour choisir les instruments de la réinvention du politique pourrait consister à rejeter fermement tout ce qui contribue à une reductibilité supplémentaire de dimensions étrangères à l'économique (le bonheur, la santé par exemple) à l'ordre du marché, mais sans s'interdire de mettre les mains dans le cambouis de l'économique. On refuserait ainsi les PIB corrigés - malgré leur indéniable valeur polémique - au profit d'indicateurs qualitatifs non économiques, mais on pourrait investir les mon naies spécialisées, le commerce équitable et l'organisation du couplage entre l'économique, les biens communs et les biens publics sociaux.<br> par Philippe Aigrain</p> <p>><a href="http://www.revuedumauss.com.fr/Pages/DEP.html"> Lire l'introduction </a><br></p> </td> <td width="20"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td width="42%" valign="top"> <p><span class="articleTitreBreves"><em><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L90xH145/n11-livres_c593a-cd0b9.jpg" width='90' height='145' align="left" style='height:145px;width:90px;' />Révolutions numérique et industries culturelles </em>de Philippe Chantepie et Alain Le Diberder </span><span class="articleTitreBreves">, La découverte, 2005<br> </span>Le livre de Philippe Chantepie et Alain Le Diberder aborde le thème cher à Transversales de la révolution informationnelle sous un angle inédit dans nos colonnes : celui de l'économie et de l'avenir des industries culturelles.</p> <p>On peut regretter une approche réductrice - la culture ramenée à ses industries - qui tronque le débat à la racine en écartant les échanges culturels non économiques qui se tissent dans la société de l'information. Dans cette épure, les auteurs font cependant un travail d'analyse caractérisé par une connaissance à la fois intime et lucide de ces industries.</p> <p>Leur travail couvre tout à la fois les industries du cinéma, de la musique, du jeu, de la télévision, mais s'élargit également aux télécommunications, au monde du logiciel etc, qui par le biais de mouvement de concentrations, d'intégration de filières et de diversification de leurs offres tendent à se rapprocher des premiers.<br> Après un rapide tour d'horizon des changements techniques qui conditionnent le paysage dans lequel évoluent ces industries, les auteurs analysent dans le détail l'impact économique du numérique à la fois sur les modes de production et de distribution.<br> Sur le premier volet, celui de la production, ils concluent à un changement relativement lent : les formidables gains de productivité générés par l'arrivée du numérique sont contrebalancés par des coûts de commercialisation accrus et une exacerbation de la concurrence. A moyen terme cependant, la donne pourrait se transformer avec l'abaissement des barrières à l'entrée dans la création et la basculement dans ce que l'on appelle désormais « l'économie de la longue traîne » : le cycle de vie des oeuvres change et s'allonge, des créations autrefois arrivées en fin de vie économique peuvent connaître désormais une seconde chance, générant des revenus faibles à l'unité mais importants en cumulé dans le temps.<br> Du côté de la distribution, le choc est au contraire très brutal pour ces industries, confrontées à une diffusion instantanée de grande échelle et à coût marginal proche de zéro des contenus dont elles avaient jusqu'ici la maîtrise. Elles réagissent pour la plupart à ces transformations en essayant de garder le contrôle de l'accès à l'information par le biais de mesures techniques et juridiques (ex : les DRM -Digital rights managments).<br> Après avoir montré comment les États s'en remettent au droit de la concurrence pour tenter de réguler un domaine qui leur échappe, les auteurs concluent en montrant que ces industries ne sont pas au bout de leurs efforts d'adaptation : la profonde mutation à laquelle ils doivent faire face vient de l'utilisateur lui-même. Ne se contentant plus d'une simple position de consommateur, il met à profit les technologies émergentes pour se transformer chaque jour un peu plus en producteur et créateur.</p> <p>Une conclusion aux résonances certainement familières pour les lecteurs de Transversales ! Reste à savoir si se mouvement d'innovation et de création porté par les utilisateurs/citoyens est spécifique au champs de l'information et de la communication ou bien la marque d'une transformation plus profonde des modes d'organisation de nos sociétés.<br></p> </td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr><td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/img_vert-fondgris.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td> <p class="theme"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L447xH43/img_transver7ad9-39859.gif" width='447' height='43' vspace="5" style='height:43px;width:447px;' /><br> <span class="gras">Président et directeur de la publication :</span> Joël de Rosnay <br> <span class="gras">Groupe d'orientation et de rédaction :</span> Jacques Robin, Philippe Merlant, Laurence Baranski, Patrick Viveret, <a href="mailto:vpeugeot@vecam.org">Valérie Peugeot</a>, <a href="mailto:thierry.taboy@noos.fr">Thierry Taboy</a>, <a href="mailto:jean.zin@wanadoo.fr">Jean Zin</a>, Roger Sue, Philippe Aigrain, Véronique Kleck, <a href="mailto:laurent.jacquelin@noos.fr">Laurent Jacquelin</a>, Valérie Chapuis, Claire Souillac.<br> <br> <span class="gras">Design et production :</span> <a href="http://www.agence-revolutions.com/">Agence Révolutions</a> / Nicolas Berranger, Philippe Clavaud.<br></p> <p><a href="http://grit-transversales.org/transversales_newsletter.php3">Cliquez ici pour consulter les lettres precédentes et vous abonner. </a><br></p> </td> <td width="132" valign="top"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L132xH185/img_bloc_log04a1-df224.gif" width='132' height='185' usemap="#map2" border="0" style='height:185px;width:132px;' /></td> </tr> </table></td></tr></table> <map name="map2"> <area shape="rect" coords="14,6,103,38" href="http://grit-transversales.org/"> <area shape="rect" coords="16,45,105,82" href="http://www.agence-revolutions.com"> <area shape="rect" coords="15,84,107,109" href="http://www.vecam.org/"> <area shape="rect" coords="6,136,112,154" href="http://www.medias-cite.org/"> <area shape="rect" coords="26,158,103,182" href="http://cfeditions.com/"> </map></div> Transversales - Lettre d'information n°10 Juillet 2005 http://vecam.org/article467.html http://vecam.org/article467.html 2005-07-18T17:36:21Z text/html fr Lettre d'information n°10 juillet 2005 Edito ° Jean-Paul Karsenty Invité ° Jean-Claude Ameisen Repères ° La Confédération Européenne des Syndicats (CES) et l'agenda pour l'innovation, la recherche et le développement technologique ° De la politique… dans les politiques européennes de recherche et (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique67.html" rel="directory">1995 - 2009 Transversales science culture</a> <div class='rss_texte'><div class="moz-text-html" lang="x-western"> <a name="haut"></a> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/img_vert-largeur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"> <tbody> <tr> <td><table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td><a href="http://grit-transversales.org/"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L466xH130/img_logo_trafc5a-52027.gif" border="0" height='130' width='466' style='height:130px;width:466px;' /></a></td> <td class="theme" width="138"><div align="right">Lettre d'information n°10<br> juillet 2005</div></td> <td width="42"><div align="right"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L38xH130/img_picto_gr480e-3e285.gif" height='130' width='38' style='height:130px;width:38px;' /></div></td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="30"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L30xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='30' style='height:10px;width:30px;' /></td> <td valign="top" width="200"> <p><span class="sommaireRub">Edito</span><br> <a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#" target="_self" class="sommaireLien">° Jean-Paul Karsenty</a><br> <br> <span class="sommaireRub">Invité</span><br> <a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#invite" target="_self" class="sommaireLien">° Jean-Claude Ameisen<br> </a><br> <span class="sommaireRub">Repères</span><br> <a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#repere" target="_self" class="sommaireLien">° La Confédération Européenne des Syndicats (CES) et l'agenda pour l'innovation, la recherche et le développement technologique</a><br> <a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#repere" target="_self" class="sommaireLien">° De la politique… dans les politiques européennes de recherche et d'innovation ! </a><br> <a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#repere2" target="_self" class="sommaireLien">° Recherche européenne et techniques informationnelles : Occasions manquées</a><br> <a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#repere3" target="_self" class="sommaireLien">° Vers une autre politique de recherche européenne</a><br> <br> <span class="sommaireRub">Brèves</span><br> <a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#breve" target="_self" class="sommaireLien">° Google et l'Europe</a><br> <a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#breve" target="_self" class="sommaireLien">° Quelles nanotechnologies convergentes en Europe ? </a><br> <br> <span class="sommaireRub">Voir / Lire</span><br> <a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#voir" target="_self" class="sommaireLien">° Europe, développement durable</a><br> <a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#voir" target="_self" class="sommaireLien">° L'utérus artificiel</a> <br> <a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#voir" target="_self" class="sommaireLien">° Pourquoi la psychothérapie ?</a></p> </td> <td><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='20' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td rowspan="2" valign="top"> <p><span class="articleRub">Présentation</span></p> <p> Cette lettre d'information Transversales Science-Culture cherche à mettre en débats les orientations des politiques européennes de recherche et d'innovation. Pour cela, nous avons fait appel à des contributions de membres de l'équipe et invité certains des interlocuteurs avec qui Transversales dialogue depuis longtemps à développer leurs propres points de vue. On trouvera ainsi dans la lettre :</p> <ul> <li>un éditorial de Jean-Paul Karsenty et son analyse des conditions du débat sur la science et l'innovation européenne,</li> <li>les réponses de Jean-Claude Ameisen à 3 questions sur les formes, les buts et les moyens humains de la recherche européenne et </li> <li>une discussion critique par Philippe Aigrain des politiques de recherche et d'innovation portant sur les technologies d'information et communication.</li> </ul> <p>Nous avons voulu aussi donner accès à des prises de position émanant d'acteurs de la société civile, dont l'existence même témoigne d'un début de mise en débat. C'est pourquoi 2 autres repères font le point :<br> de la position d'une coalition d'organisations non-gouvernementales réunies dans l'European Social Science Forum et de celle de la Confédération européenne des syndicats.<br> Nous remercions Christophe Bonneuil et Claudia Neubauer, animateurs de la Fondation Sciences Citoyennes et Ronald Jansens de la CES d'avoir produit pour notre lettre d'information des présentations abrégées de ces positions.<br> Enfin, deux brèves consacrées aux nanotechnologies (Dorothée Benoit Browayes) et au débat sur la numérisation des bibliothèques et aux projets de Google (Hervé Le Crosnier), ainsi que trois notes de lecture complètent notre format habituel.</p> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td valign="bottom"> <p> <strong>>> Découvrez l'intégralité des articles de la lettre Transversales sur le site du <a href="http://grit-transversales.org/">GRIT - Transversales</a>.</strong><br> <br> <img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L200xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='200' style='height:10px;width:200px;' /></p> </td> <td> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td colspan="3" valign="bottom"><br> <table border="1" bordercolor="#999999" cellpadding="8" cellspacing="0" width="100%"> <tbody> <tr valign="top"> <td> <p><span class="articleRub">Edito</span><br> <span class="titreRub">L'Europe, la culture du compromis et le projet politique <br> par Jean-Paul Karsenty</span></p> <p> Les Français ont donc rejeté la communauté politique européenne qu'il leur était proposé de créer. "On vous donne un texte fondateur et, en échange, vous renoncez à votre parole trop plurielle, à votre goût du politique" : et si c'était à ce troc-là qu'ils venaient de dire "Non" ? Nostalgie d'une parole perdue ? Révolte contre une parole confisquée ?<br> Pourtant, à chercher à donner forme à cette… "logique-là" à l'extérieur de l'hexagone, ils risquent de devoir faire face à un choix bien paradoxal : ou bien "vaincre en Europe" en forçant à l'extension d'une telle révolte ou bien "convaincre en Europe" du bien-fondé de cette révolte, et, dans ce second cas, ils devront alors emprunter aux méthodes de la culture qu'ils viennent (inconsciemment ?) de rejeter, celle qui ne confisque pas la parole des autres, celle qui appelle donc au… compromis politique !<br> Que les Néerlandais aient fait de même en accroissant le nombre de raisons contradictoires à ce rejet ne fait-il pas que renforcer la pertinence du principe de réalité que représente la culture du compromis lorsqu'il s'agit d'Europe, mais d'un compromis qui, toutefois, sache ne pas abandonner l'envie et la substance du projet politique ?</p> <p>Le problème de l'approfondissement démocratique reste donc entier, et, en particulier celui qui concerne l'élaboration, la mise en œuvre et le contrôle des choix scientifiques et techniques d'intérêt général. Saura-t-on donc, en effet, "politiser" quelque peu les orientations qui concernent les recherches, qu'elles soient relatives, par exemple, au niveau nanométrique, à la numérisation des patrimoines de connaissance, aux biosciences et aux biotechnologies en solidarité avec les Suds, à la brevetabilité des logiciels,… ? Et comment articuler les différentes légitimités d'intervention à ces fins-là : celles des acteurs directs de la recherche et de l'innovation avec celles du Parlement européen, des Parlements nationaux (démocratie représentative) et avec celles des forces civiles et civiques de nos sociétés (démocratie participative),… ? En outre, quel rôle renouvelé pour la Commission ? Voilà quelques questions, parmi bien d'autres, qui appellent un "débat citoyen" que nous souhaitons nourrir dans cette lettre-ci.</p> <p>Et si les mois qui venaient, et dont chacun-e admet aujourd'hui qu'il serait plus pertinent et urgent de les consacrer à réfléchir ensemble plutôt qu'à décider séparément, étaient utilisés à chercher comment un tel goût rémanent pour la parole perdue pourrait servir à contribuer à l'esquisse d'un nécessaire projet politique commun à notre Union ?<br></p> </td> </tr> </tbody> </table></td> </tr> </tbody> </table> <br> <table background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top"><a name="invite"></a><span class="articleRub">Invité</span><br> <br></td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><span class="titreRub"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH122/n7_Ameisengi5157-0f3f0.gif" align="left" height='122' width='100' style='height:122px;width:100px;' />3 Question à… </span><br> <span class="articlessAccroche">> <strong>P. Jean-Claude Ameisen</strong> - Président du comité d'éthique de l'INSERM<br> </span> <p> <span class="articleAccroche">Vous pensez que la démarche adéquate pour permettre un développement réel de la recherche dans notre pays serait de commencer par réserver le même traitement aux démarches de recherche dites fondamentales et appliquées. Et, en outre, de favoriser le développement d'une culture d'évaluation et de financement sur projets, fondée sur des critères d'originalité et de qualité. Estimez-vous que les recherches financées par l'Union européenne via les PCRD sont plutôt inspirées par une telle logique ? Sinon, à quelles dispositions ou orientations proposeriez-vous que ces financements-là soient dorénavant soumis ?</span></p> <p> Depuis plus de vingt ans, les PCRD soutiennent le développement des coopérations entre chercheurs des différents pays européens, principalement dans des domaines de recherches dont on peut déjà percevoir d'éventuelles "applications" économiques ou sociales. Cette démarche, bien qu'indispensable, ne peut, à elle seule, suffire au développement durable d'une recherche européenne de qualité. Il y a plus de 130 ans, Louis Pasteur disait déjà : "non, mille fois non, il n'existe pas une catégorie de sciences auxquelles on puisse donner le nom de sciences appliquées. Il y a la science et les applications de la science, liées entre elles comme le fruit à l'arbre qui l'a porté". Sans dimension de remise en cause des connaissances et de projection dans l'inconnu, il n'y a plus de véritable recherche, et donc plus de fruits. Nous oublions souvent que la plupart des grandes retombées de la recherche – notre connaissance de l'univers et de nos origines, la découverte des gènes, l'informatique, les rayons X, la biologie moléculaire… – ne sont pas nées de démarches de recherche à visée d'applications, mais de bouleversements des connaissances. En 2000, la déclaration de Lisbonne affichait l'objectif de faire de l'Europe "une économie fondée sur la connaissance" : ne serait-ce pas, plus largement, "d'une société fondée sur la connaissance" qu'il nous faudrait rêver pour l'Europe ? Il faut favoriser le développement libre de la recherche dans ses deux dimensions dites "fondamentale" et "appliquée", sans céder à la tentation de prendre des raccourcis qui risquent de stériliser l'avenir. Depuis plus de dix ans, des chercheurs ont proposé la création d'un Conseil Européen de la Recherche qui financerait des projets sur les seuls critères d'excellence scientifique et d'originalité, sans être soumis à des préoccupations d'équilibre géopolitique, et sans le fonctionnement bureaucratique des PCRD et leur fréquent manque de rigueur et de transparence dans l'évaluation scientifique, souligné par beaucoup de chercheurs, dont de nombreux Prix Nobel. Il remplirait, à l'échelle européenne le rôle qu'ont aux Etats-Unis des institutions publiques comme la National Science Foundation, ou le National Institute of Health (NIH), ou, dans différents pays, des fondations telles que le Wellcome Trust, Human Frontier, ou le Howard Hugues Institute. Il permettrait non seulement de compléter à un niveau européen les actions des institutions de recherche nationales, mais pourrait aussi leur servir de modèle, en particulier en instaurant une culture d'évaluation trans-frontalière de la qualité des projets scientifiques. Sa mise en place devrait, enfin, être décidée dans les mois qui viennent.</p> <p class="articleAccroche">La question d'un statut européen du chercheur est en train d'être envisagée. Dans cette perspective, quelles préconisations générales devraient, selon vous, être requises, ou bien quels écueils devraient-ils être évités ?</p> <p>Au delà de la nature précise d'un tel statut, deux notions qui me paraissent importantes. D'abord, la dimension européenne devrait renforcer la prise de conscience de l'importance du chercheur et de ses projets, indépendamment de l'institution à laquelle il est rattaché. Une des priorités d'un Conseil Européen de la Recherche devrait être de faire un pari sur l'avenir : donner un statut européen aux jeunes chercheurs qui ont des projets de qualité, d'où qu'ils viennent et où qu'ils s'installent ; non seulement permettre leur mobilité, mais financer leurs projets et leur permettre de bâtir leur équipe. Aux PCRD de soutenir les "réseaux" et les "centres d'excellence" et de les mettre en place dans les pays qui en manquent ; au Conseil de soutenir "l'excellence" des chercheurs, et en particulier des plus jeunes. C'est ce que fait l'Inserm, en France, depuis quelques années avec la mise en place des "Projets Avenir". Une autre notion importante concerne la portée que nous souhaitons donner aux législations nationales dans un contexte européen. Un exemple : la loi de bioéthique française interdit – et punit de 7 ans de prison – les recherches sur le clonage "thérapeutique" de cellules embryonnaires humaines, recherches qui sont autorisées et soutenues en Grande Bretagne. Un chercheur français sera-t-il poursuivi dans notre pays s'il participe à de telles recherches en Europe ? Les divergences entre pays sont tout à fait justifiées, à mon sens, quand elles ont une dimension éthique. Mais il faudrait que nous ayons une réflexion sur les pratiques que nous considérons incompatibles avec la dignité humaine, quel que soit le pays où nos concitoyens les réaliseraient (l'exploitation sexuelle de mineurs par exemple), et sur celles que nous choisissons d'interdire dans notre pays, mais dont nous ne considérons pas qu'elles constituent intrinsèquement et en toute circonstance une atteinte inacceptable à la dignité humaine. Cette réflexion me paraît indispensable si nous voulons concilier en Europe un respect pour la diversité des valeurs et un respect pour des valeurs communes*.<br> (<em>*Ndlr : On lira avec bénéfice le passionnant article de Jean-Claude Ameisen intitulé "Avenir de la recherche : enjeux éthiques" (les Cahiers du MURS, n°44, 1er semestre 2005)</em>)</p> <p class="articleAccroche">A votre avis, le niveau d'intervention de l'Union européenne est-il pertinent pour une initiative législative qui concernerait la mise à disposition publique de l'ensemble des résultats scientifiques produits dans ses pays membres ? Laquelle, et dans quel but ?</p> <p>Je pense qu'il s'agit d'une question essentielle : c'est le partage des connaissances qui donne à la recherche sa dimension de bien public et sa valeur culturelle. Mais, comme dans d'autres domaines (la numérisation des bibliothèques, par exemple), il me semble qu'une initiative européenne devrait être conçue comme une contribution à un changement souhaitable au niveau mondial, et non comme une fin en soi. Il y a actuellement aux Etats-Unis une forme de révolution dans le domaine de l'accessibilité des résultats de la recherche, à laquelle il serait essentiel que l'Europe participe. Les Etats-Unis sont en train d'imposer que tous les résultats non publiés des recherches cliniques sur les effets des médicaments soient consultables en ligne, afin que médecins, chercheurs et associations de malades puissent en prendre connaissance. Il s'agit de recherches qui ont des implications immédiates et majeures en matière de santé. Mais toute recherche a des implications importantes qui concernent les connaissances, le développement des applications, ou des choix de société, et il serait souhaitable de réfléchir à l'extension de telles initiatives aux domaines de recherche dites plus "fondamentales". Une telle démarche pourrait accélérer le processus même de la recherche, et permettre une meilleure évaluation rétrospective du degré de lucidité et d'honnêteté intellectuelle des chercheurs. Un deuxième aspect du partage des connaissances fait aussi, aux Etats-Unis, l'objet d'initiatives nouvelles : il s'agit de l'accessibilité des résultats de la recherche publique publiés dans des revues scientifiques. En effet, ces résultats ne sont accessibles qu'en payant un abonnement (en général trop cher pour beaucoup d'associations de malades et la plupart des chercheurs des pays pauvres) aux revues scientifiques, qui sont souvent des entreprises privées à but lucratif. Le NIH a proposé une mise en ligne gratuite, 6 mois après leur publication, des résultats des recherches qu'il a financées. Une autre initiative originale prise par l'un des anciens directeurs du NIH a été la création de revues scientifiques de grande qualité, accessibles en ligne gratuitement, et dont les frais de publication sont payés par les chercheurs financés par les institutions de recherche des pays riches. Ces revues de biologie et de médecine ont été nommées PLOS, pour Public Library Of Science, c'est-à-dire Bibliothèque Publique de la Science. Cette initiative est en train de transformer en profondeur la politique de publication de la recherche, puisque Nature, la plus prestigieuse revue scientifique du monde, à but lucratif, vient de créer la première revue gratuite en ligne dont les bénéfices viendront non pas de la vente d'abonnements, mais d'un surcoût payé par les auteurs financés par des institutions des pays riches. Il s'agit, comme pour l'accessibilité des traitements anti-sida aux malades des pays pauvres, d'inventer des solutions nouvelles qui permettent de concilier le respect de la propriété intellectuelle et de l'initiative privée, quand elles favorisent l'innovation, et l'impératif d'accessibilité et de partage sans lequel la recherche nie les valeurs d'humanité qui la fondent. <br></p> </td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH50/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='50' width='40' style='height:50px;width:40px;' /></td> <td valign="bottom"><a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" border="0" height='30' width='500' style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="641"> <tbody> <tr> <td width="40"> </td> <td colspan="3" valign="top"><span class="articleRub"><a name="repere"></a>Repères</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="42%"> <p><span class="articleTitreReperes">La Confédération Européenne des Syndicats (CES) et l'agenda pour l'innovation, la recherche et le développement technologique</span><br> <strong>ParRonald Janssen</strong> - Conseiller économique ETUC/CSE.<br> <br> Lors de son comité exécutif d'octobre 2004, la CES a discuté et adopté une résolution sur l'agenda européen concernant la R&D et l'innovation. Le message central de cette résolution est que l'Europe doit faire un choix radical pour l'innovation et des environnements de travail hautement productifs si elle veut éviter l'impasse d'une concurrence avec les économies émergentes sur la base des bas salaires, d'une durée importante du travail et de mauvaises conditions de travail.<br> Les messages politiques généraux de la résolution de la CES sont les suivants :</p> <p><strong>> Le rôle de la recherche fondamentale doit être reconnu. </strong>Au nom de la compétitivité industrielle à court terme, une tendance inquiétante s'est développée ces dernières années à centrer les efforts sur des recherches appliquées supposées déboucher presque immédiatement sur des nouveaux produits ou services. Cependant, c'est bien la recherche fondamentale qui rend possible l'innovation.<br> <br> <strong>> La préservation d'une base industrielle en Europe nécessite des efforts de recherche accrus.</strong> La menace des délocalisations et de l'exportation des activités industrielles vers les économies à bas salaires ne peut être maîtrisée que par le développement d'une nouvelle base pour la production industrielle. De ce point de vue, l'investissement dans les centres de recherche peut constituer un stimulus intelligent pour attirer plus d'investissement étranger ou industriel. Pour mettre en oeuvre pratiquement cette stratégie, une réforme du Pacte de stabilité et de croissante est urgente de façon à ce que l'investissement dans la recherche-développement puisse être exclue des statistiques de déficit public. La CES demande également la création d'un fonds pour la recherche fondamentale financée par des contributions des entreprises. <br> <br> <strong>> Utiliser l'atout européen de l'action en commun.</strong> Les efforts de R&D sont devenus complexes et coûteux. Les pays européens ne plus se permettre de mener des politiques de recherche et développement conçues isolément. Un niveau accru de coordination et coopération européennes est nécessaire. En conséquence, la Ces apporte son plein soutien à des initiatives comme la création de L'Espace Européen de la Recherche et l'European Research Council.<br> <br> <strong>> Les chercheurs doivent être attirés de façon intelligente.</strong> Si l'Europe veut retenir ses chercheurs, elle doit faire face au défi de l'attraction qu'exercent les Etats-Unis sur les chercheurs étrangers du monde entier. Ceci implique l'élimination des conditions de travail précaires et de l'instabilité des financements pour les personnels de recherche européens. Cela suppose également d'effectuer un investissement massif dans l'amélioration du contexte dans lequel s'effectuent les recherches. Les études conduites par la Commission ont en effet montré que les chercheurs européens étaient attirés par les Etats-Unis non pas tant en raison des hauts niveaux de salaires mais plutôt du fait de l'existence de riches réseaux de chercheurs.<br> <br> <strong>> Prêter l'attention nécessaire aux inquiétudes et attentes sociétales et impliquer les partenaires sociaux.</strong> Enfin, on doit réaliser que les activités de recherche ne se déroulent pas dans le vide. Pour que la recherche ait un sens, elle doit prendre en compte les besoins et les inquiétudes sociales et économiques. De ce point de vue, la CES souligne le rôle essentiel que le dialogue entre partenaires sociaux peut jouer pour faire progresser l'agenda de la recherche et de l'innovation. <br></p> </td> <td width="31"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='20' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td valign="top" width="58%"><table border="1" bordercolor="#999999" cellpadding="8" cellspacing="0" width="100%"> <tbody> <tr valign="top"> <td> <p><span class="articleTitreReperes">De la politique… dans les politiques européennes de recherche et d'innovation ! </span><br> <strong>> <strong>L'analyse de </strong>Jean-Paul Karsenty</strong> <br> <br> Le problème de l'approfondissement démocratique européen reste entier ; le "regard politique" à propos de recherche et d'innovation est absent depuis trop longtemps. Il est pourtant devenu indispensable</p> <p>On aurait tort de voir un effet rhétorique facile dans l'affirmation selon laquelle le "regard politique" devrait davantage inspirer… les politiques de recherche et d'innovation de niveau européen ! Un tel regard aurait, en effet, la vertu, en s'appuyant sur les outils de la science politique, de proposer un "discours de la méthode" qui donne aux choix une couleur plus démocratique.<br> Il proposerait d'abord, de faire le choix d'une "gouvernance", c'est-à-dire le choix de l'équilibre des pouvoirs que l'on souhaite établir au sein de ces domaines entre ses grands acteurs que sont les communautés publiques de recherche, les entreprises et les "sociétés civiles" des 25 pays membres de l'Union (équilibre qui détermine leurs responsabilités associées). <br> Autrement dit, quelle articulation, quelle régulation souhaite-t-on mettre en place entre "pouvoir savant", "pouvoir marchand" et "pouvoir citoyen" au niveau européen qui tienne à distance les rapports d'influence essentiellement construits autour des lobbies dont la simple juxtaposition ne dessine pas l'intérêt général européen ?</p> <p>Or, ce choix de "gouvernance" doit être préalablement fondé sur un "contrat" passé entre les acteurs, orienté ensuite par le "pouvoir politique européen".<br> Mais, d'une part, pour bâtir ce contrat, chaque acteur doit élaborer un discours, puis le croiser avec celui des autres acteurs, enfin tenter d'établir un diagnostic partagé, commun. Or, on serait bien en peine aujourd'hui de savoir qui s'autorise à parler au nom des forces publiques de recherche en Europe : la DG Recherche de la Commission ? La future Agence de recherche fondamentale ERC (European Research Council) ? La Conférence européenne informelle des organismes de recherche et des universités ? Les diverses Académies européennes ?… Et qui "représente" les entreprises en Europe : l'UNICE ? L'European Round-Table (ERT) ?… Quant aux “sociétés civiles”, où sont-elles donc : au Comité économique et social européen ? Au comité européen des régions ? A la confédération européenne des syndicats ? Y-a-t-il une conférence européenne des ONG ?<br> D'autre part, c'est bien au Parlement européen qu'il revient de mettre en place "l'espace européen de la recherche [et de l'innovation]" selon la stratégie de Lisbonne (2000) en distinguant ces acteurs-là, en recueillant leurs discours, en les aidant à ce qu'ils se rapprochent, en les aidant à ce qu'ils engendrent le meilleur diagnostic partagé possible, source du contrat entre eux dont nous parlons, enfin, sur cette base, en montrant le cap.<br> Bref, c'est cette démarche démocratique, tant dans sa conception que dans son appétence, qui fait défaut aujourd'hui. Depuis une génération en effet, des technobureaucraties centralisées alignent PCRD sur PCRD (enveloppes pluriannuelles de choix très partiels dont l'apparence seule est politique), pressant les pouvoirs politiques nationaux et européen, généralement inhibés devant des enjeux qu'ils ne perçoivent que sous leur "expression expertocratique", de les avaliser, ce qu'ils font sans sourciller, déjà trop fiers d'avoir cru comprendre ce qu'on leur proposait de parapher !<br> La préparation du 7è PCRD qui débutera en 2007, pour une durée de 5 ou de 7 ans, et qui pourrait drainer 73 milliards d'euros si les vœux de la Commission sont exaucés, ne s'attaque pas à ce défaut de gouvernance, et donc de …politique. Pour autant, comme le disait récemment sur les ondes françaises Philippe Busquin, ancien Commissaire européen, "maintenant, à chaque Sommet européen, on parle de R&D, ce qui n'était pas le cas auparavant." J'ajouterai que l'on y imagine d'apprécier la R&D comme un investissement davantage que comme une dépense… Mais, demain le pouvoir du Parlement européen sera-t-il renforcé par rapport à celui de la Commission ? (...)</p> <p><a href="http://grit-transversales.org/article.php3?id_article=68"><strong>> Lire la suite de l'article : <br> </strong>>> Le cap politique "d'un vivre-ensemble durable en Europe et dans le monde" est un cap de liberté et de responsabilité<br> >> Quelles initiatives stratégiques prendre au service de ce cap ?<br> >> Enfin, quelles mesures de préfiguration de « l'espace européen de la recherche et de l'innovation » et de son dispositif d'organisation au service d'un tel cap faudrait-il imaginer ?</a><br></p> </td> </tr> </tbody> </table> </td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="641"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L140xH122/n10-aigrainjb48f-2f402.jpg" align="right" height='122' width='140' style='height:122px;width:140px;' /><a name="repere2" id="repere2"></a><span class="articleTitreReperes"><strong>Recherche européenne et techniques informationnelles : Occasions manquées</strong></span><br> <strong>Par Philippe Aigrain </strong>- ancien chef de secteur "Technologies du logiciel et société" dans la direction générale Société de l'information de la Commission européenne. Il dirige aujourd'hui Sopinspace, uns société spécialisée dans les outils et services du débat public et de la coopération sur internet, et est l'un des animateurs du GRIT Transversales Sciences Culture.<br> <br> Deux modèles de l'action européenne en matière de recherche et développement technologique s'opposent :<br> >Le premier est celui qui a donné historiquement naissance aux programmes de recherche européens : une vision de club de grands industriels mutualisant leurs efforts pour parvenir à une masse critique permettant à des acteurs industriels européens d'exister dans la concurrence internationale et assurant le maintien d'une capacité d'innovation autonome sur des technologies stratégiques. Ce modèle a donné naissance à la fois aux programmes de recherche à financement européen créés au début des années 1980 à l'initiative d'Etienne Davignon et gérés par la Commission européenne (programmes dits communautaires) et à des programmes inter-gouvernementaux comme Eureka, dont le financement est assuré par les gouvernements nationaux selon un tour de table décidé pour chaque action. Cette aide à la mutualisation industrielle affiche quelques succès comme la recréation d'une industrie européenne de la micro-électronique (actions conjointes d'Eureka et des programmes communautaires). Le modèle est en cours de réutilisation pour la structuration du complexe militaro-industriel, de façon un peu inquiétante puisque cette construction ne s'accompagne d'aucun progrès d'une vision politique de l'emploi légitime de la puissance qu'on est supposé y créer. En contraste avec ces succès, ce modèle bute dans de nombreux autres domaines sur l'absence d'un vraie activité de recherche industrielle à mutualiser en raison de la prédominance du court terme chez les acteurs concernés et sur la déterritorialisation des acteurs (à quoi sert de recréer des champions européens si ceux-ci n'ont d'européens que leur siège social ?). Surtout il n'est en pratique applicable que dans le champ des technologies matérielles à innovation très concentrée.</p> <p>>Le second modèle est celui de la mise en réseau des chercheurs européens, de la création progressive d'une politique européenne de recherche et d'innovation, de la production d'un débat européen sur ses orientations. Il a constitué une sorte d'objectif interne des programmes de recherche européens (communautaires). Ces programmes européens ont réussi à faire rentrer dans les faits la mise en réseau des chercheurs européens autour des consortiums créés pour répondre aux appels à propositions, et souvent pérennisés dans des collaborations plus durables. Ils peinent à élaborer une vraie politique de recherche et d'innovation, et malgré quelques développements récents dont témoigne cette lettre d'information n'ont que peu mobilisé un vrai débat sur leurs orientations. Cette absence de direction et de débat politique est d'autant plus grave que les programmes européens ont servi de justification à un désengagement croissant des politiques nationales. Le tout s'est passé dans un contexte international dominé par la définition d'objectifs de recherche asservis aux perspectives d'exploitation économique à relativement court terme. Dans les 5 dernières années, une réaction s'est manifestée contre cet asservissement et en faveur d'un retour à un financement d'une recherche de base au niveau européen comme dans des programmes nationaux (britanniques par exemple).</p> <p>Le traitement des techniques d'information et de communication (TIC) dans la proposition de 7ème programme cadre de recherche et développement technologique(<a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#note1">1</a>) illustre de façon crue la difficulté à définir une politique de recherche et d'innovation dans un domaine qui est à la fois scientifique, technique, culturel, sociétal, et bien sûr aussi économique. Plusieurs facteurs devraient pourtant permettre une innovation européenne très importante dans ce champ :<br> > L'existence en Europe d'un grand nombre de chercheurs et développeurs très qualifiés animés d'un authentique esprit de coopération comme le montre le fait que l'Europe se situe au premier rang des contributions aux logiciels libres dans le monde.<br> > La conscience du potentiel social et culturel des techniques informationnelles, même si les actions politiques liées ont pour l'essentiel été enfermées dans le paradigme de l'administration électronique<br> > L'absence de grosses sociétés de progiciels propriétaires à l'exception de SAP (qui est actif principalement à destination des entreprises de taille significative)<br> > Existence d'un tissu d'entreprises de services qui ont tout à gagner à l'existence de normes et d'une base technique partagée.<br> Malgré ce potentiel, les programmes correspondants se caractérisent par un grand conservatisme dans les objectifs affichés et dans les moyens envisagés pour les atteindre (critères d'évaluation des propositions, modes de financement des projets, statut de propriété des résultats). La contribution des programmes de recherche aux développements essentiels des 10 dernières années est très peu importante, qu'ils s'agisse de développements technologiques : réseaux et applications pair à pair, technologies pour les médias personnels en matière de musique et de vidéo, nouvelles approches du développement logiciel ou d'innovation dans les usages : blogues, explosion des sites Web et médias coopératifs. Ce n'est que dans le domaine du soutien aux normes (par exemple celle du World Wide Web consortium) que les programmes peuvent afficher un rôle significatif, et encore celui-ci est-il limité par l'absence d'une politique cohérente : alors que d'autres programmes européens comme IDA ont conduit à l'adoption d'une définition acceptée par la plupart des pays européens de ce qu'est une norme ouverte, les programmes de recherche continuent à soutenir des efforts de normalisation qui sont complètement opposés à cette définition.</p> <p>Le fait que les empires économiques du logiciel propriétaire se soient développés principalement aux Etats-Unis aurait pu susciter une réponse par un investissement majeur dans une recherche logicielle à résultats diffusée sous licences libres. Or, on assiste à un autre résultat : quelques intérêts industriels préoccupés de la défense de niches (téléphonie mobile, télédiffuseurs, électronique grand public dépendante des grands éditeurs de contenu) voient dans développement d'une informatique généraliste le cheval de Troie des intérêts américains. Les programmes de recherche européens fortement influencés par ces intérêts tournent le dos à une vision "capacitante", centrée sur une écologie humain des échanges d'information (qui "parle" à qui ? qui coopère avec qui ? comment construit-on du sens autour de l'usage des TIC). Ils privilégient des objets ou environnements informationnels spécialisés (futures générations de communications mobiles, électronique grand public constituant un environnement de tittytainment interactif) dans lesquels les usagers ne sont pas en position de pouvoir développer un projet qui associe outils et projets, d'agencer des usages et de construire le sens et la valeur qui leur sont associés. Les mêmes intérêts industriels, auxquelles s'ajoutent ceux des intégrateurs de systèmes automobiles ou de trafic, empêchent également l'adoption d'une stratégie fondée sur le logiciel libre dans la partie d'Eureka (programme inter-gouvernemental) consacrée au logiciel (ITEA). Quand aux Etats, la plupart de leurs représentants dans les comités de programme s'abstiennent de proposer des objectifs structurants pour les politiques de recherche, même dans le cas de pays comme le Royaume-Uni, l'Allemagne ou la Suède qui ont innové dans leurs politiques nationales, et se contentent de relayer les préoccupations de quelques industriels et grands laboratoires de recherche publics ou semi-publics. La préoccupation dominante est celle du juste retour (récupérer une part des financements correspondant à la contribution au budget) et non d'orienter une vraie recherche européenne.</p> <p>Le conservatisme sur les moyens doit beaucoup à un contexte institutionnel : la gestion par la Commission européenne conduit à une uniformisation des règles et de fortes contraintes bureaucratiques dans cette gestion (renforcées par la volonté des états membres de maintenir un contrôle – fut-il fictif – sur cette gestion). L'invention d'une recherche informationnelle européenne souffre aussi de l'inertie institutionnelle des unités en charge des programmes dans la Commission. Ces unités travaillent à leur auto-reproduction conjointe avec la petite clientèle d'acteurs qu'elles se sont constituées au cours des ans, même quand cela conduit à poursuivre pendant 20 ans des programmes à court terme dont l'échec est évident (gestion de droits numériques, services intégrés audiovisuels, "e-learning").<br> La politique européenne de recherche et innovation est à la croisée des chemins dans ce domaine des TIC. Ou elle fera le pari d'un investissement massif dans<br> > le renouveau d'une recherche technique de fond sans contrainte de rentabilité à court terme mais visant des objectifs discutables par tous, <br> > l'informatique libre, et la diffusion par défaut des résultats logiciels et informationnels des programmes européens (y compris dans d'autres disciplines) sous licences libres,<br> > l'innovation tirée par les usages sociétaux,<br> et elle adoptera des modes d'évaluation et de financement des projets cohérents avec ces objectifs, ou elle poursuivra son dessèchement sur pied. Le sursaut est rendu d'autant plus urgent par le fait qu'un accroissement significatif du budget de recherche européen est devenu très improbable dans le contexte budgétaire général.</p> <p><a name="note1"></a>(1). <a href="http://europa.eu.int/eur-lex/lex/LexUriServ/site/en/com/2005/com2005_0119en01.pdf">Proposal to the Council and European Parliament decisions on the 7th Framework Programme</a>. Voir aussi le discours de la Commissaire en charge de la société de l'information et des médias, <a href="http://europa.eu.int/rapid/pressReleasesAction.do?reference=SPEECH/05/328&format=HTML&aged=0&language=FR">Viviane Reding sur Le rôle des TIC dans les objectifs européens renouvelés de Lisbonne, "Vers la e-Société"</a>, Commission des Finances et des Affaires économiques du Sénat, Bruxelles, 3 juin 2005.</p> </td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="641"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><a name="repere3" id="repere3"></a> <p><span class="articleTitreReperes">Vers une autre politique de recherche européenne</span><br> <strong>Par Claudia Neubauer et Christophe Bonneuil</strong><br> <br> Le "<a href="http://www.essfnetwork.org/">European Science Social Forum</a>" est une alliance d'ONG et de personnes souhaitant réorienter la politique européenne de recherche au service d'une société solidaire, soutenable et juste. Ce réseau a été lancé après les forums sociaux européens de Paris et de Londres par des ONG telles Greenpeace, la Fondation Sciences Citoyennes, l'International Network of Engineers and Scientists, Genewatch, etc.<br> Alors que la commission préparait le 7e "programme cadre de recherche et développement" (PCRD) pour 2007-2013, l' ESSF a lancé en février 2005 une pétition intitulée "Le 7ème PCRD – vers un partenariat réel avec la société ?" L'appel est signé aujourd'hui par plus de 40 ONG et de 400 scientifiques et citoyens de 31 pays.<br> Le 6 avril, la commission rendait public son projet de 7e PCRD. Dans ce texte les termes "compétitivité", "industrie", "business" ou "économie" apparaissent 165 fois, tandis que les termes "démocratie", "dialogue", "société civile" ou "citoyens" 19 fois. Polarisées par l'agenda de Lisbonne et une vision étroite de la richesse et la compétitivité, il s'agit de créer un marché européen de la recherche et de mettre celle-ci au service des entreprises. Tant par les types d'outils que par les formes de valorisation (le brevet plutôt que l'open acces) et les thématiques priorisées, ce projet privilégie les intérêts industriels et un développement peu soutenable. La vision du futur sous-tendue par les priorités actuelles du 7ème PCRD est celle d'une société conduite par la techno-science et le marché plutôt qu'une politique publique de recherche visant à construire des biens publics (connaissance ouverte, innovation mutualiste et non propriétaire, appui à l'expertise et la décision publique...), à mobiliser et catalyser les dynamiques sociétales de production de savoirs et d'innovation en offrant un accès à la recherche aux acteurs à buts non lucratifs de la société civile, et à répondre aux enjeux de solidarité et de développement durable en Europe et dans le monde. Sur un budget total de 73 milliards d'€, les NTIC viennent en tête avec 12,76 milliards d'€ sans qu'une stratégie d'appui au logiciel libre et aux biens publics numériques ne soit affichée. Les nanotechnologies représentent 4,86 milliards d'€ sans qu'un effort de recherche sur les risques et les impacts sociétaux ne soit fait. Dans le domaine "alimentation, agriculture et biotechnologie"(2,47 milliards), les biotechnologies ne laisseront que des miettes aux recherches pour les agricultures durables, bio et paysannes. En matière de santé (8,37 milliards), les biotechnologies et la génomique se tailleront encore la part du lion au détriment des recherche en santé environnementale et des projets d'éducation à la santé, dont l'efficacité sur le bien être et la santé seraient sans doute supérieurs. En matière énergétique, le nucléaire via EURATOM absorbe plus de budget que toutes les autres énergies réunies (3,1 milliards contre 2,9), ce qui une fois l'hydrogène et les énergies fossiles retranchées ne laissent que des budgets insuffisants aux énergies renouvelables. Enfin, s'il est prévu 3,99 milliards pour les recherches spatiales et de sécurité (on se demande du lien avec la recherche militaire), les sciences sociales, économiques et humaines se contenteront de 0,8 milliard. <br> A l'opposé de ces priorités de la commission, l'ESSF propose de mettre les priorités de recherche sur les énergies renouvelables, et l'efficacité énergétique, la prévention et résolution non violente des conflits, l'étude des moyens de réduire les discriminations raciales et de genre, l'étude des mécanismes pour atteindre les objectifs de santé publique et environnementale, la recherche pour l'agriculture durable et biologique et les filières courtes, la conservation du sol, la préservation de l'eau, la consommation durable et les transformations des styles de vie, la compréhension des impacts environnementaux et sociaux du changement climatique et des pollutions ; etc.<br> Il s'agit aussi d'inventer de nouveaux outils juridiques pour la connaissance et l'innovation comme biens communs (alternative aux brevets) et pour construire les biens communs de l'information et du numérique (incitation des chercheurs à publier dans des revues numériques libres “public library”, etc.).<br> Dans une société de la connaissance où les mouvements citoyens, et non plus seulement les institutions de recherche publique ou privé spécialisées, contribuent à la production de savoirs et d'innovation qui font la richesse de nos sociétés, il est temps aussi d'inventer des outils de financement des recherches associant ONG et laboratoires de recherche publique. Il suffirait de créer pour les ONG un outil équivalent à ceux mis en place pour les PME. <br> Il convient aussi d'associer les citoyens, et non seulement les lobbies industriels ou les chercheurs, à la définition des priorités et des outils de recherche européens. La citoyenneté aujourd'hui suppose non seulement d'avoir accès aux connaissances (culture scientifique et technique), mais d'avoir accès à la production des connaissances et de participer à la définition des besoins de connaissances dans le cadre d'un projet de société européenne. Des mécanismes démocratiques sont à inventer pour cela.<br> L'ESSF va maintenant faire un travail précis de proposition d'amendements et de propositions en direction de la commission et des députés européens, qui discuteront le projet à l'automne. Parce que l'Europe mérite une autre politique de recherche.<br> <br></p> </td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" border="0" height='30' width='500' style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"> </td> <td colspan="3" valign="top"><span class="articleRub"><a name="breve"></a></span><span class="articleRub">Brèves</span><br> <br></td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="55%"> <p><span class="articleTitreBreves">Google et l'Europe</span><br> <span class="theme">[ information ]</span> <br> Quand le 14 décembre dernier, Google annonce son projet de numérisation des fonds de cinq grandes bibliothèques des Etats-Unis et d'Angleterre, nul ne s'attend au débat qui a depuis émergé et qui ne cesse de s'amplifier.</p> <p>Trois jours après, Michael Gorman, Président de l'American Library Association, émet une critique très sévère de ce projet dans un éditorial du Los Angeles Times [1 - <a href="http://www.scils.rutgers.edu/%7Elesk/spring05/lis553/ala-jan05.txt">Google and God's Mind The problem is, information isn't knowledge</a> By Michael Gorman, Los Angeles Times, 17 décembre 2004]. <br> Son argumentaire tourne autour d'un effet pervers de la numérisation telle qu'elle est conçue par Google : transformer la connaissance inscrite dans les livres en “informations” découpées en pages et retrouvées en fonction d'une recherche aléatoire par mots-clés : “dans une bibliothèque, un livre est bien plus que la somme de ses parties”.</p> <p>Fin janvier, Jean-Noël Jeanneney, Président de la Bibliothèque nationale de France lance un appel dans le journal Le Monde [2 - Quand Google défie l'Europe, par Jean-Noël Jeanneney, Le Monde, 22.janvier 2005] pour que se constitue aussi de ce côté de l'Atlantique, un projet de numérisation de même ampleur, afin que l'image du monde qui va se construire dans les archives numériques rendues accessibles par Google conserve une multiplicité des sources et des regards. Il reprendra ce message dans un court ouvrage “Quand Google défie l'Europe” [3 – Editions Mille et une nuits, avril 2005].</p> <p>“Il s'agit de culture, c'est-à-dire, bien sûr, à cette hauteur de politique” (JN Jeanneney, p.70 du livre)</p> <p>Après la rédaction d'un manifeste par 19 bibliothèques européennes, ce sont six chefs d'Etats européens qui demandent formellement à l'Union européenne de mettre en route une bibliothèque numérique européenne le 26 avril 2005 <br> [4 - <a href="http://np.www.lci.fr/news/multimedia/0,,3216003-VU5WX0lEIDUy,00.html">Un appel à l'UE pour contrer Google - LCI</a> ]</p> <p>Comme on le voit, ce projet a fait couler beaucoup d'encre et formé le substrat d'un véritable débat public autour de la numérisation, largement repris par les journaux du monde. Pourtant, beaucoup se demandent si l'Europe est bien l'échelle nécessaire à un tel projet. Ce besoin n'est de toute évidence pas financier. Comme le soulignent Wladimir Mercouroff et Dominique Pignon dans Libération [4 – Pour un cyberspace du savoir, Libération, lundi 30 mai], ce n'est pas l'investissement, important, mais pas exceptionnel, qui en est la cause.</p> <p>L'échelle européenne nous est au contraire indispensable pour refonder un véritable projet sur toute la chaîne qui va de la numérisation (prendre une “photocopie numérique”) à la diffusion, en passant par la transformation en texte numérique (indexable par mots) et aussi l'indexation de contexte et de connaissance. C'est pour un tel projet, qui conserverait dans l'univers numérique les qualités d'organisation de la pensée propres au livre et à la bibliothèque, et ne réduirait pas la recherche à la “force brute” du calcul, que le caractère profondément européen apparaît comme une nécessité. Compte-tenu de la diversité linguistique, l'indexation de connaissance se trouve d'emblée confrontée à un besoin de traduction. Mais plus encore, compte-tenu des regards différents portés par les différentes cultures européennes sur leur propre histoire commune, la multiplicité des regards, en se retrouvant dans les “métadonnées” qui fondent une approche de type “bibliothéconomique” prendrait réellement le caractère “universel” qui seul donne un sens à l'opposition au modèle de Google.</p> <p>Terminons aussi par une remarque : Google (et avec lui les autres “moteurs de recherche”, comme Yahoo ou MSN) ne doit pas seulement être considéré comme un “outil technique” parmi la panoplie disponible sur le web. C'est au contraire le symptôme de l'émergence d'un nouveau média, au sens d'un outil capable de transformer de l'information en audience (et de vendre cette audience aux publicitaires, en l'occurence en faisant entrer pour la première fois de l'histoire la publicité à l'intérieur même du livre). Or, dans le domaine des médias, la concurrence est un critère élémentaire de la démocratie. C'est à une Europe associée à la Chine, l'Inde, et tous les pays qui veulent porter leur propre regard culturel à l'intérieur de l'univers numérique, qu'il s'impose de relever le défi démocratique mondial pour que la diversité culturelle reste un gage de paix et garantir l'émergence d'un nouvel universalisme réellement acceptable par tous les peuples du monde.</p> <p align="right">Hervé Le Crosnier</p> </td> <td width="10"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" height='10' width='20' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td valign="top" width="45%"> <p><span class="articleTitreBreves">Quelles nanotechnologies convergentes en Europe ? </span><br> <span class="theme">[ techno ]</span> <br> Les nanotechnologies introduisent un nouveau mode d'innovation par reconstruction de la matière, à partir de ses éléments constitutifs, les atomes ou les molécules. Cette nouvelle ingénierie lilliputienne permet de créer des structures spatiales aux propriétés inédites et surtout de faire des hybrides moléculaires, en greffant des fonctions électroniques sur de l'ADN ou des sondes génétiques sur des nanotubes. Nanocapteurs, nanopuits énergétiques, nanocapsules pilotables, calcul quantique… révolutionnent les perspectives industrielles en connectant l'inerte et le vivant. Une convergence émerge entre les biotechnologies, l'informatique et les sciences cognitives, basée sur des équivalences potentielles entre informations électroniques, génétiques, neuronales.<br> Les Américains y voient des opportunités pour améliorer les performances humaines (1). Tel n'est pas le cas en Europe chez les prospectivistes réunis à Bruxelles en septembre 2004, qui envisagent les nanotechnologies pour bâtir une "société de la connaissance, faciliter les transports et créer des "assistants"au service de l'intérêt général" (2). Dans le souci d'un développement responsable des nanotechnologies, les Académies britanniques ont émis 21 recommandations en juillet 2004 notamment pour une vigilance à propos des risques sanitaires des nanoproduits (nanotubes par ex) (3). <br> Au plan international, alors que se déploient des investissements colossaux – qui ont dépassé 3,5 milliards de dollars en 2004 - et un marché qui devrait atteindre 700 milliards de dollars dès 2008 selon la NanoBusiness Alliance, un effort de gouvernance globale réunissant 25 pays (dont la Chine) s'est amorcé pour instaurer un "Bureau consultatif international pour une nanoscience responsable" (International Dialogue on Responsible Research and Development of Nanotechnology <a href="http://www.nanodialogues.org/international.php" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://www.nanodialogues.org/intern...</a>). Pour Françoise Roure (CGTI), co-auteur d'un rapport intitulé Éthique et prospective industrielle (<a href="http://www.admi.net/cawa/cawa0504.html" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://www.admi.net/cawa/cawa0504.html</a>) et représentante de la France dans cette plate-forme, "les modèles de sociétés, avec leurs valeurs, le sens des objectifs qu'elles se donnent et les priorités et limites qu'elles se fixent, sont vulnérables à la méta-convergence industrielle". Les perspectives de coopération entre supports électroniques et vivants, le pilotage moléculaire, les implants de surveillance inaugurent de nouveaux modes de vie, une « seconde nature possible », il s'agit d'« apprendre à bâtir des approches interactives, des coopérations susceptibles d'éviter le dumping qui menace l'environnement et la santé, bref d'assumer nos responsabilités ».</p> <p align="right">Dorothée Benoît Browaeys</p> <p>(1) Roco MC, Bainbridge WS (eds). Converging Technologies for Improving Human Performance : Nanotechnology, Biotechnology, Information technology and cognitive science. NSF/DOC-sponsored Report. Arlington, VA : National Science Foundation, juin 2002.<br> (2) Nordmann A. Converging Technologies : Shaping the Future of European Societies : Report. Brussels : European Commission, 2004. Voir aussi Bibel W, Andler D, da Costa O, Küppers G, Pearson ID. Converging Technologies and the Natural, Social and Cultural World. Brussel : European Commission, July 26, 2004.<br> (3) Royal Society and Royal Academy of Engineering. Nanoscience and Nanotechnologies : Opportunities and Uncertainties, London : Royal Society ; London : Royal Academy of Engineering, 29 july 2004.<br></p> </td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" border="0" height='30' width='500' style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"> </td> <td colspan="3" valign="top"><span class="articleRub"><a name="voir"></a></span><span class="articleRub">Voir / Lire</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="42%"> <p> <span class="articleTitreBreves"><em>Europe, développement durable, énergie, </em>colloque Revue Passages.<br> </span>Vingt années de surabondance énergétique auront eu tendance à faire oublier les enjeux stratégiques qui s'attachent à un domaine de compétence partagée entre l'Union et les Etats membres. Le colloque "L'énergie et le changement climatique : investir et s'investir, une nécessité pour l'Europe" sous l'égide de la revue Passages les 19 et 20 avril dernier au Sénat (dans la perspective des 3è assises du Forum Mondial du développement Durable qu'elle organisera en décembre 2005) a rappelé cette préoccupation pour l'Europe ainsi que l'importance qu'elle puisse parler demain le plus possible d'une seule voix sur la scène internationale. Ses conclusions générales peuvent être résumées ainsi : il est non seulement légitime, mais nécessaire que l'Union ait une politique énergétique plus forte, plus lisible et plus visible, plus cohérente, s'inscrivant davantage dans la durée, mieux comprise des citoyens, qui puisse servir de référence à celle des Etats et qui illustre sa volonté d'agir sur la scène internationale ; cette politique doit être concertée et expliquée ; l'Europe doit poursuivre ses efforts de lutte contre le réchauffement climatique et faire de ses initiatives un succès ; la politique européenne doit redonner à la sécurité d'approvisionnement la priorité qui était la sienne après les crises pétrolières des années 70 ; enfin, les pays les plus déshérités doivent pouvoir accéder à un minimum de ressources énergétiques "modernes", à l'électricité en particulier.<br> <a href="mailto:passages@club-internet.fr">passages@club-internet.fr</a></p> </td> <td width="20"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='20' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td valign="top" width="58%"> <p><span class="articleTitreBreves"><em><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L86xH140/atlangif-fd0fd09-5e9ec.gif" align="left" height='140' width='86' style='height:140px;width:86px;' />L'utérus artificiel</em><br> Henri</span><span class="articleTitreBreves"> Atlan, Le seuil, 2005<br> </span>Dans ce petit livre d'un grand intérêt, Henri Atlan pose des questions éthiques concernant les genres masculin et féminin. <br> Des utérus artificiels pourraient dans une grande décennie assurer la croissance de l'embryon jusqu'à la naissance. Cette ectogénèse (véritable développement du foetus en dehors du corps maternel) est-il "la préfiguration d'une paix amicale et fraternelle dégagée de la lutte pour la procréation" ? Il nous faudrait alors imaginer une transformation des liens entre parents et enfants et surtout des rapports nouveaux entre hommes et femmes y compris dans le rapport amoureux.</p> <p> </p> <p><span class="articleTitreBreves"><em><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L86xH140/psygif-cf2f8cf2f-fd245.gif" align="left" height='140' width='86' style='height:140px;width:86px;' />Pourquoi la psychothérapie ?</em> Sous la direction de Tan N'Guyen, Paris, Dunod, 2005</span><span class="articleTitreBreves"><br> </span>Comme en ont témoigné les péripéties législatives récentes, la psychothérapie fait l'objet de graves malentendus. L'ouvrage collectif, présenté par la Fédération Française de Psychothérapie, permet de cerner et comprendre la réalité de ce fait culturel essentiel : sa très grande inventivité et des pratiques professionnelles qui sont tout le contraire de ce dont on l'accuse !</p> <p>Dans le même champ de réflexion, lire : Alain Delourme, Edmond Marc, Pratiquer la psychothérapie, Dunod, 2004. Edouard Zarifian, Le goût de vivre, retrouver la parole perdue, Odile Jacob, 2004.<br> <br></p> </td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><a href="mailbox:///C%7C/Documents%20and%20Settings/erational/Application%20Data/Thunderbird/Profiles/j335d3xm.default/Mail/Local%20Folders/Inbox?number=4323298#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" border="0" height='30' width='500' style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </tbody> </table> <table background="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/img_vert-fondgris.gif" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="640"> <tbody> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" height='10' width='40' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td> <p class="theme"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L447xH43/img_transver7ad9-39859.gif" height='43' vspace="5" width='447' style='height:43px;width:447px;' /><br> <span class="gras">Président et directeur de la publication :</span> Joël de Rosnay <br> <span class="gras">Groupe d'orientation et de rédaction :</span> Jacques Robin, Philippe Merlant, Laurence Baranski, Patrick Viveret, <a href="mailto:vpeugeot@vecam.org">Valérie Peugeot</a>, <a href="mailto:thierry.taboy@noos.fr">Thierry Taboy</a>, Jean Zin, Roger Sue, Philippe Aigrain, Véronique Kleck, <a href="mailto:laurent.jacquelin@noos.fr">Laurent Jacquelin</a>, Valérie Chapuis, <a href="mailto:claire@grit-transversales.org">Claire Souillac</a>.<br> <br> <span class="gras">Design et production :</span> <a href="http://www.agence-revolutions.com/">Agence Révolutions</a> / Nicolas Berranger, Philippe Clavaud.<br></p> </td> <td valign="top" width="132"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L132xH185/img_bloc_log04a1-df224.gif" usemap="#map2" border="0" height='185' width='132' style='height:185px;width:132px;' /></td> </tr> </tbody> </table></td> </tr> </tbody> </table> <map name="map2"> <area shape="rect" coords="14,6,103,38" href="http://grit-transversales.org/"> <area shape="rect" coords="16,45,105,82" href="http://www.agence-revolutions.com"> <area shape="rect" coords="15,84,107,109" href="http://www.vecam.org/"> <area shape="rect" coords="6,136,112,154" href="http://www.medias-cite.org/"> <area shape="rect" coords="26,158,103,182" href="http://cfeditions.com/"> </map> </div></div> Rencontre Mémoire Vive http://vecam.org/article439.html http://vecam.org/article439.html 2005-05-13T15:29:19Z text/html fr Valérie Peugeot Nous vous donnons rendez vous le vendredi 20 mai à partir de 16 h pour une rencontre intitulée "Mémoire Vive". Celle-ci se tiendra à la Maison des Métallos 94, rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris Métro Couronnes (ligne 2), Parmentier (ligne 3), ou Goncourt (ligne 11) Cette rencontre d'échange entre réseaux civiques, scientifiques et culturels sera aussi une occasion de prendre un verre ensemble et se terminera, à l'invitation de Gérard Paquet, par une pièce de théâtre au titre jubilatoire (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique67.html" rel="directory">1995 - 2009 Transversales science culture</a> <div class='rss_texte'><h3 class="spip">Nous vous donnons rendez vous le <strong>vendredi 20 mai</strong> à partir de 16 h pour une rencontre intitulée <p><strong>"Mémoire Vive"</strong>.</p> </h3> <p>Celle-ci se tiendra à la <i></p> <h3 class="spip"> Maison des Métallos <p>94, rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris</p> <p>Métro Couronnes (ligne 2), Parmentier (ligne 3), ou Goncourt (ligne 11)</p> </h3> <p> </i></p> <p> Cette rencontre d'échange entre réseaux civiques, scientifiques et culturels sera aussi une occasion de prendre un verre ensemble et se terminera, à l'invitation de Gérard Paquet, par une pièce de théâtre au titre jubilatoire : « État des lieux avant le chaos » !</p> <p> Depuis plusieurs années, Transversales sciences Culture et le GRIT ont cherché, dans les suites des travaux du Groupe des Dix et de son fondateur, Jacques Robin, non seulement à développer des approches trans et pluri-disciplinaires dans l'ordre des connaissances, mais aussi à décloisonner les rapports entre science, culture et démocratie. Aujourd'hui, la lettre électronique et la collection de livres ouverte récemment chez Fayard témoignent de la continuité de cette entreprise qui se poursuit malgré les difficultés rencontrées après la fin de la "Maison Grenelle" qui facilitait beaucoup nos échanges. Outre Transversales, nombre d'initiatives et associations nées dans son sillage sont aujourd'hui bien vivantes : VECAM, Interactions Transformation Personnelle-Transformation Sociale, Dialogues en humanité, Collectif pour une autre approche de la richesse, Objectif civique 2007, parmi d'autres !, en témoignent. Pour marquer que la mémoire de nos recherches, débats et aventures collectives est une mémoire vive tournée vers le présent et l'avenir, nous souhaitons inviter à ce rendez-vous non seulement celles et ceux qui ont participé à ces rencontres, mais aussi de nouveaux réseaux avec lesquels nous souhaitons nouer des contacts à l'avenir. C'est pourquoi nous vous invitons à vous joindre à nous. Nous vous préciserons dans un courrier ultérieur le déroulé exact de cette soirée. Pour l'heure, les places étant limitées à 150, vous pouvez déjà confirmer votre intention de présence en envoyant un mail à <a href="mailto:claire@grit-transversales.org" class='spip_mail'>claire@grit-transversales.org</a>. Cela nous permettra également d'estimer au mieux le buffet qui se tiendra à 19h30, pour lequel une participation aux frais vous sera éventuellement demandée. Dans l'attente du plaisir de vous retrouver à cette occasion de festivité, Très amicalement,</p> <p>L'équipe d'animation du GRIT</p></div> <div class='rss_ps'><p>Site de Transversales : <a href="http://grit-transversales.org/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://grit-transversales.org/</a></p></div> Transversales - Lettre d'information n°9 Avril 2005 http://vecam.org/article430.html http://vecam.org/article430.html 2005-05-03T11:40:13Z text/html fr Lettre d'information n°9 avril 2005 Edito ° Valérie Peugeot Repères ° L'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce et la biodiversité ° L'accès aux médicaments compromis par les politiques bilatérales de renforcement de la propriété intellectuelle ° Le libre-accès à la connaissance, à la culture, aux émotions et à l'élaboration collective ° Brevets, industrie et recherche du point de vue du développement ° (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique67.html" rel="directory">1995 - 2009 Transversales science culture</a> <div class='rss_texte'><p><a name="haut"></a></p> <table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" > <tr> <td> <table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" > <tr> <td><a href="http://grit-transversales.org/"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L466xH130/img_logo_trafc5a-52027.gif" width='466' height='130' border="0" style='height:130px;width:466px;' /></a></td> <td width="138" class="theme"> <div align="right">Lettre d'information n°9<br> avril 2005</div></td> <td width="42"> <div align="right"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L38xH130/img_picto_gr480e-3e285.gif" width='38' height='130' style='height:130px;width:38px;' /></div></td> </tr> </table> <table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" > <tr> <td width="30"></td> <td valign="top" width="220"> <p><span class="sommaireRub">Edito</span><br> <a href="#" target="_self" class="sommaireLien">° Valérie Peugeot</a><br> <br> <span class="sommaireRub">Repères</span><br> <a href="#repere" target="_self" class="sommaireLien">° L'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce et la biodiversité </a><br> <a href="#repere2" target="_self" class="sommaireLien">° L'accès aux médicaments compromis par les politiques bilatérales de renforcement de la propriété intellectuelle </a><br> <a href="#repere2" target="_self" class="sommaireLien">° Le libre-accès à la connaissance, à la culture, aux émotions et à l'élaboration collective</a><br> <a href="#repere3" target="_self" class="sommaireLien">° Brevets, industrie et recherche du point de vue du développement </a> <br> <a href="#repere4" target="_self" class="sommaireLien">° Anniversaire d'un défricheur</a><br> <a href="#repere4" target="_self" class="sommaireLien">° Menace sur les Mass Médias ?</a> <br> <br> <span class="sommaireRub">Brèves</span><br> <a href="#breve" target="_self" class="sommaireLien">° Les nanotechnologies au secours des pays en voie de développement</a><br> <a href="#breve" target="_self" class="sommaireLien">° Enchères inversées sur les salaires par le net</a><br> <a href="#breve" target="_self" class="sommaireLien">° Une plante mutante défie les lois de la génétique</a><br> <a href="#breve" target="_self" class="sommaireLien">° Vers un accès libre aux résultats de la recherche ?</a><br> <br> <span class="sommaireRub">Voir / Lire</span><br> <a href="#voir" target="_self" class="sommaireLien">° La société malade de la gestion</a><br> <a href="#voir" target="_self" class="sommaireLien">° La question du mal</a><br></p> </td> <td><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td rowspan="2" valign="top"> <p><span class="articleRub">Edito</span><br> <img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L140xH122/edito-valeri355e-901a8.gif" width='140' height='122' align="right" style='height:122px;width:140px;' /><span class="titreRub">Biens communs et propriété<br> intellectuelle<br> par Valérie Peugeot </span></p> <p> Nous vous l'annoncions dans notre dernière édition : le 1er avril dernier se tenait à l'initiative de l'association Vecam une rencontre à laquelle Transversales s'est associée, autour des enjeux du "développement, du bien commun de l'information et de la propriété intellectuelle".<br> Cent cinquante personnes se sont retrouvées pour tenter ensemble de décrypter, derrière la complexité des textes internationaux, le projet politique dessiné par les contours du droit de la propriété intellectuelle. Paysans, créateurs, personnes malades, chercheurs... se heurtent dans leur vie quotidienne à des règles de droit qui semblent chaque jour un peu plus déséquilibrées, chaque fois un peu plus défavorables aux pays du sud.</p> <p>Nous vous livrons dans cette lettre quatre articles écrits par des intervenants de cette rencontre, correspondant à l'une des quatre thématiques débattues - santé, agriculture, recherche, culture.<br> Bien entendu, ces textes ne peuvent rendre compte à eux seuls de la richesse des échanges, mais ils vous permettront de sentir les contours de cette question essentielle pour l'humanité à l'ère informationnelle : comment construire un équilibre entre information privée et information en partage ? Comment s'assurer que tous, pays du Nord et du Sud, pays à forte présence culturelle ou pays isolés, aient accès à la connaissance et puissent apporter leur contribution à la diversité culturelle ?</p> <p>Vous pourrez retrouver l'intégralité des actes dans l'ouvrage paru chez C&F Editions et que vous pouvez <a href="http://cfeditions.com/catalogue.php">commander en ligne sur le site de C&F Editions</a>.<br> Vous pouvez également retrouver le programme complet de la rencontre, les références bibliographiques qui l'accompagnent et quelques photos en vous rendant <a href="http://www.vecam.org/rubrique.php3?id_rubrique=83">sur le site de Vecam</a>.</p> <table width="100%" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p class="articleTitreBreves">20 mai 2005 - 16h / Maison des Métallos</p> <p>Le <span class="articleRub">GRIT-Transversales</span> est heureux de faire connaître à ses lecteurs la tenue d'une rencontre ouverte <strong> le vendredi 20 mai à partir de 16 h </strong> à la<strong> Maison des Métallos, </strong>94, rue Jean-Pierre Timbaud,<strong></strong> Paris 11ème<strong>. </strong>Cette réunion intitulée<strong> "Mémoire Vive" </strong>sera l'occasion de faire le point sur l'avenir du GRIT/Transversales, et d'échanger avec de nombreuses associations civiques, scientifiques et culturelles, pour mieux faire exister les convergences et synergies reliant différents réseaux. <br></p> </td> </tr> </table> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td valign="bottom"> <p><strong>>> Découvrez l'intégralité des articles de la lettre Transversales sur le site du <a href="http://grit-transversales.org/">GRIT - Transversales</a>. </strong><br></p> <table width="220" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="sommaireRub">Identification des liens :</span><br> Au survol les liens proposés dans les articles changent de couleur, ces couleurs indiquent de quelle nature est<br> la cible de ce lien : <br> > <span class="lreference">Texte de référence</span><br> > <span class="lpresse">Article de presse</span><br> > <span class="lopinion">Opinion/Analyse</span></p> </td> </tr> </table> </td> <td> </td> </tr></table> <table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" > <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH50/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='50' style='height:50px;width:40px;' /></td> <td valign="bottom"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="641" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" > <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="repere"></a>Repères</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td colspan="3" valign="top"><table width="100%" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="articleTitreReperes"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH122/Sahaigif-cc2cc2d-bd935.gif" width='100' height='122' align="left" style='height:122px;width:100px;' />L'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce et la biodiversité </span><br> <strong>Par Suman Sahai </strong> - Directrice de l'ONG Gene Campaign, basée à New Delhi. Elle a écrit de nombreuses publications scientifiques et politiques relatives à la sécurité alimentaire.<br> <span class="theme">[ agriculture ]</span><br> Au fur et à mesure du développement très rapide de la biotechnologie dans l'agriculture, la biodiversité est devenue le vivier dans lequel l'industrie biotech puise ses matériaux de base. Alors que les entreprises des pays développés maîtrisent les techniques de l'ADN Recombinant, les matières premières biologiques (ressources génétiques elles-mêmes, mais aussi savoirs associés des communautés indigènes) sont localisées principalement dans un Sud en voie de développement.<br> Afin d'en obtenir l'accès, les transnationales du vivant, avec la complicité des gouvernements, ont étendu les droits de propriété intellectuelle jusqu'aux matériaux biologiques eux-mêmes !<br> Deux traités internationaux dessinent de façon contradictoire les régimes nationaux : l'Accord sur les Aspects des Droits de Propriété intellectuelle qui touchent au Commerce (ADPIC) au sein de l'OMC, engendre la privatisation des ressources biologiques en autorisant le dépôt de brevets sur le matériel biologique et les savoirs indigènes qui leur sont associés ; alors que la Convention pour la Diversité biologique (CDB) des Nations-Unies, reconnaît des droits aux communautés indigènes sur leurs ressources biologiques et leurs savoirs.</p> <p><strong>Accord sur les ADPIC : option d'un droit sui generis<br> </strong>L'article 27.3(b) de l'Accord sur les ADPIC, l'un des plus controversé de l'ensemble du Traité de l'OMC, comprend en option l'introduction d'un droit sui generis. Il permet en théorie à chaque pays de créer un système législatif se limitant à la protection minimale définie par l'OMC, de produire ses propres règles pour la protection des variétés végétales, et de s'adapter au problème réel des agriculteurs. La majeure partie des pays en développement est en train de l'implémenter. Cependant, certains États aimeraient éliminer l'option d'un droit sui generis. Ou bien de nombreux organismes tendent à le réduire à un seul modèle législatif, celui défini par l'Union Internationale pour la Protection des Obtentions végétales (UPOV).<br> Or l'UPOV n'offre aucun droit aux paysans. Elle favorise en effet les entreprises agrochimiques et biotechnologiques pour lesquelles le secteur semencier devient une manne. Les paysans qui ont contribué aux variétés sur la base desquelles les obtenteurs développent leurs propres activités doivent payer des redevances pour les semences. <br> Devoir acheter des semences nouvelles pour chaque récolte limite l'autonomie des paysans. Maintenir une certification est hors de leurs moyens. Pis, les critères de l'UPOV contribuent à l'érosion génétique et vont à l'encontre d'une diversité biologique durable, pourtant à la base du bien-être et de la survie de communautés. La biopiraterie nie le droit d'hommes et femmes sur des ressources vitales. <br> Pour diverses raisons, de nombreux experts juridiques et économiques indépendants ont souligné que l'UPOV ne peut pas être accepté comme un droit sui generis efficace dans le cadre de l'Accord sur les ADPIC, et qu'il reste aux États un large espace de négociation, de flexibilité et un pouvoir discrétionnaire dans l'interprétation de l'option sui generis.</p> <p><strong>Réponse du Sud </strong><br> De nombreux pays en développement ont demandé d'inclure des clauses additionnelles, comme l'instauration d'un régime qui garantisse des protections aux connaissances indigènes. Aucune avancée n'a pu être enregistrée sur ces propositions. Au contraire, les pays développés se font les avocats d'une aproche « ADPIC + » en instituant de nouvelles clauses dans les traités bilatéraux. (voir l'article de Gaëlle Krikorian) <br> La seule solution pour garantir un marché équitable pour les communautés des pays en développement est de retirer la biodiversité de l'Accord sur les ADPIC. <br> Une solution provisoire consisterait à mettre en place une nouvelle suspension pour cinq ans de l'implémentation de l'Article 27.3(b) dans les pays en développement.<br> D'autres accords globaux comme la CDB et le Traité International sur les Ressources phytogénétiques pour l'Alimentation et l'Agriculture (ITPGR) de la FAO (Food and Agriculture Organisation) reconnaissent explicitement les droits des paysans et assurent le respect de la biodiversité. Une autre approche du problème pourrait alors être de négocier au niveau international afin d'établir la prééminence de la CDB sur l'Accord sur les ADPIC, qui devrait alors être rendu compatible avec les conditions définies par la CDB.</p> <p><a href="http://cfeditions.com/pidev/chapitres/krikorian.html"><strong>> Lire l'article complet</strong></a><br></p> </td> </tr> </table> <br></td> </tr> <tr> <td width="40"></td> <td valign="top" width="45%"> <p><span class="articleTitreReperes"><span class="articleRub"><a name="repere2" id="repere2"></a></span>Le libre-accès à la connaissance, à la culture, aux émotions et à l'élaboration collective</span><br> <strong>Par Hervé Le Crosnier </strong> - ancien bibliothécaire, maître de conférences en informatique à l'Université de Caen. <br> <span class="theme">[ culture ]</span><br> Avec la numérisation et l'extension des réseaux, le vieux rêve de construire la bibliothèque universelle dans laquelle chacun pourra puiser est à portée de main. De plus, cette bibliothèque sera mondiale. Mais les divers fléaux (faim, guerre, maladies, "catastrophes naturelles", ...) qui s'abattent sans cesse sur les plus pauvres de notre planète compromettent leurs chances de participer à ce formidable projet culturel coopératif. <br> C'est pourquoi nous devons regarder le monde par le côté de la nécessité. La nécessité, dans le domaine qui nous préoccupe ici, c'est <strong>organiser le libre-accès à la connaissance</strong>. Ce besoin de la société est l'objectif, et la propriété et le monopole qui lui est associé, un moyen. Or actuellement, ce moyen devient une fin en soi. Alors que la "propriété intellectuelle" est une pure convention, les intégristes des droits d'auteurs veulent en faire un droit "naturel" et arroger à quelques-uns un pouvoir démesuré de contrôle sur le devenir social des créations. <br> Récompenser équitablement créateurs, innovateurs, poètes, et intermédiaires, est nécessaire. La logique de partage qui préside à la création culturelle, à l'élaboration de la connaissance, peut se retrouver dans un régime de propriété ouvert qui permette au monde entier de bénéficier des opportunités que nous offrent les technologies du numérique. Que l'équilibre se brise (contrôle des usages, marginalisation de la lecture socialisée, soumission de la recherche à des intérêts privés), et la dynamique même de la culture se met à battre de l'aile. <br> L'expansion de la culture, le libre-accès à la connaissance sont des Droits de l'Homme qu'il convient de défendre. Les justes formes de rétribution des droits de propriété intellectuelle doivent s'inscrire dans le cadre de cette défense. La logique de la nécessité et du partage doit guider la construction d'un vaste domaine public mondial, riche des oeuvres du passé ou produites à la demande de la puissance publique, ou que les auteurs placent volontairement dans un "domaine public consenti". Le numérique multiplie les possibilités pour empêcher la main-mise sur les oeuvres (licences libres pour l'art ou le logiciel, licences Creative commons pour la création littéraire, archives ouvertes pour les publications scientifiques...). <br> La mesure du bénéfice d'un projet aussi essentiel pour l'avenir des droits humains ne peut se faire qu'en regard des bénéfices que peuvent y trouver les peuples des pays les moins avancés. Leurs yeux jugeront des progrès. Sans eux, les Droits de l'Homme n'avanceront pas.</p> <p><a href="http://cfeditions.com/pidev/chapitres/leCrosnier.html"><strong>> Lire l'article complet</strong></a><br> <br></p> </td> <td width="31"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td width="55%" valign="top"> <p><span class="articleTitreReperes"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH122/krikoriangif3448-348e3.gif" width='100' height='122' align="right" style='height:122px;width:100px;' />L'accès aux médicaments compromis par les politiques bilatérales de renforcement de la propriété intellectuelle </span><br> <strong>Par Gaëlle Krikorian </strong>- consultante pour ActUp, ALCS (Maroc), REDS (Cameroun), CPTech (États-Unis). <br> <span class="theme">[ santé ]</span><br> Dès 1970, les Etats-Unis militent pour imposer un régime international de protection de la propriété intellectuelle pour des objectifs commerciaux. Les standards sont relayés au Japon, au Canada et en Europe dans les années 80 et 90. En 1994 à Marrakech, l'Accord sur les Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) fixe aux pays membres de l'OMC un niveau minimum de protection de la propriété intellectuelle. Il impose, entre autres, la délivrance pour les produits pharmaceutiques de brevets d'une durée de 20 ans. Après les pays développés, les PMA (pays « moins avancés ») les intègrent à leurs législations nationales : les médicaments ne peuvent plus y être librement fabriqués et commercialisés, ce qui en restreint l'accès. <br> Malgré une disposition permettant aux pays pauvres de contourner le droit des brevets en cas de nécessité (conférence de 2001 à Doha), des problèmes demeurent : <br> <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> des accords commerciaux bilatéraux ou régionaux, souvent initiés par les Etats-Unis, développent leurs propres standards de protection de la propriété intellectuelle. De plus en plus de pays sont impliqués dans de tels accords. Certains sont déjà signés, d'autres sont en cours de ratification (Maroc, Amérique du sud). Des négociations sont engagées ailleurs (Thaïlande, et bientôt pays andins, toutes les Nations de l'Asie du Sud Est, la région du Moyen-Orient, l'Afrique australe). <br> Or ces accords bilatéraux ou régionaux servent de plateforme à l'élaboration de normes internationales. Par un jeu de va-et-vient, on assiste à l'accroissement significatif de ce qui est considéré comme « standard minimum », dans le sens d'un durcissement, au-delà de ceux établis en 1994 par l'OMC ; ils instaurent des régimes que l'on désigne sous l'appellation "ADPIC+". La politique des États-Unis est la plus agressive et efficace dans la production de réglementations "ADPIC+", même si l'Union européenne n'est pas en reste.<br> Les dispositions "ADPIC+" requises n'imposent pas seulement aux pays signataires la mise en oeuvre de standards plus contraignants, elles limitent aussi le recours aux flexibilités prévues par cet Accord et clarifiées par la déclaration de Doha. <br> L'ensemble des pays en développement engagés dans des négociations bilatérales ou régionales est en passe de perdre une latitude indispensable en matière de politique de santé publique et d'accès aux médicaments. Des pays susceptibles de jouer un rôle clef en matière de production de génériques, d'exportation et de transfert de technologies (Brésil, Thaïlande, Afrique du Sud, etc.) risquent d'accepter des dispositions qui auront pour effet de limiter, retarder ou interdire la production de génériques ou l'accès des populations à ces produits. <br> Ces accords attestent d'un serein mépris à l'égard des engagements pris en 2001 à Doha et vis-à-vis des malades des pays pauvres. C'est sans doute la raison pour laquelle le débat sur l'accès aux médicaments et la propriété intellectuelle doit aujourd'hui reprendre le devant de la scène internationale.</p> <p><a href="http://cfeditions.com/pidev/chapitres/krikorian.html"><strong>> Lire l'article complet</strong></a><br> <br></p> </td> </tr> </table> <table width="641" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <p><a name="repere3" id="repere3"></a><span class="articleTitreReperes"><strong>Brevets, industrie et recherche du point de vue du développement </strong></span><br> <strong>Par Philippe Aigrain </strong>- l'auteur de Cause commune : l'information entre bien commun et propriété, Editions Fayard, février 2005. Il dirige la société Sopinspace qui se consacre à rendre possible de nouvelles formes de débat public citoyen et de coopération utilisant Internet. <br> <span class="theme">[ recherche ]</span><br> Avec l'émergence des technologies à base informationnelle comme les biotechnologies, l'effet des monopoles de propriété, dont les brevets, se trouve amplifié lorsque ce monopole s'applique aux ressources informationnelles - au point d'aboutir à une déconnexion complète entre coûts de production et de développement, et prix de monopole. Cette tendance s'applique à l'information pure (logiciel, médias) mais également aux biens mixtes dont l'usage repose sur le contenu informationnel (semences, OGM, variétés végétales, médicaments biotechnologiques). <br> À l'opposé, le choix d'un régime de biens communs (de droits d'usages partagés par tous), permet de nouvelles formes de coopération et d'innovation. Les pays en développement, à condition qu'ils disposent des infrastructures de base (énergie, communication, éducation, santé,...) peuvent devenir les participants directs d'une société mondiale des connaissances et tirer bénéfice de l'innovation dérivée. <br> Dans ce contexte, la généralisation et l'extension mondiale de régimes de brevetabilité représentent un grave danger non seulement pour le développement des pays du Sud, mais pour le développement humain en général. Combien d'innovations simples ont-elles été abandonnées parce qu'elles n'offraient pas de potentiel d'appropriation monopolistique, alors qu'elles auraient pourtant été adaptées aux conditions spécifiques des pays du Sud ? Dans les pays développés, l'innovation, la justice sociale, et l'appropriation humaine des techniques peuvent souffrir grandement d'une propriété intellectuelle abusive ; les bénéfices retirés des revenus de ces monopoles sont très inégalement distribués. Dans les pays pauvres ou émergents, l'encouragement de mécanismes de type brevets risque de mener à une organisation locale du pillage par les acteurs économiques ou étatiques locaux, alliés à des sociétés des pays développés, au détriment des petits producteurs.<br> Différentes coalitions [1] tentent de résister à l' « omnibrevetabilité » (délimitation du domaine de brevetabilité, affirmation des exceptions de type licence obligatoire). Face à elles, les États-Unis recourent de plus en plus à des accords bilatéraux pour imposer leurs vues (voir art. de Gaëlle Krikorian). Ou cherchent à faire progresser dans une arène « technique » ce qui a été rejeté dans les institutions internationales. L'OMPI tente de faire progresser des options que son « Agenda pour le développement » rejette pourtant explicitement.</p> <p>Aussi nécessaire soit-il, le rejet d'une brevetabilité excessive au nom du développement ne peut suffire à lui seul. <strong>Quel régime alternatif de financement de la recherche et de l'innovation, de soutien au transfert de technologie, et d'orientation des objectifs de recherche peut-il soutenir un développement humain équilibré ?</strong> La récente proposition d'un<a href="http://www.cptech.org/workingdrafts/rndtreaty.html"> projet de traité-cadre pour la recherche médicale</a> à l'Organisation Mondiale de la Santé a réuni le soutien de scientifiques, politiques, ONG et associations dans le monde développé comme dans les pays en développement. Un effort similaire est en cours pour la<a href="http://www.cptech.org/a2k/"> rédaction d'un projet de traité sur "l'accès aux connaissances"</a> soumis à l'OMPI. <br> C'est en reconnaissant positivement les biens communs, en organisant directement des transferts et termes d'échanges justes, en construisant des synergies de développement dans des régions relativement homogènes sans imposer une liberté des échanges à plus grande échelle systématique, que l'on pourra construire progressivement cette communauté mondiale, diverse et fragile, qui est le propriétaire à venir des biens communs.</p> <p><strong> 1. </strong> <a href="http://www.wipo.int/documents/fr/document/govbody/wo_gb_ga/pdf/wo_ga_31_11.pdf" class="lienreference">Agenda pour le développement à l'OMPI</a>, proposé par l'Argentine et le Brésil, et partiellement adopté par l'<a href="http://www.cptech.org/ip/wipo/wipo10042004.html" class="lienreference">AG de l'OMPI de septembre/octobre 2004</a>, <a href="http://www.cptech.org/ip/wipo/futurompi.pdf" class="lienreference">Déclaration de Genève de septembre 2004</a>, Déclaration des ONG pour l'<a href="http://www.civilsocietycoalition.org/wipo/csc10042004.html" class="lienreference">agenda pour le développement</a>.</p> <p><a href="http://cfeditions.com/pidev/chapitres/aigrain.html"><strong>> Lire l'article complet</strong></a> <br> <br> <br></p> </td> </tr> </table> <table width="641" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" > <tr> <td width="40"></td> <td valign="top" width="55%"><table width="100%" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="articleTitreReperes"><a name="repere4" id="repere4"></a>Anniversaire d'un défricheur<br> </span>2005 : dixième anniversaire de la disparition d'<strong>Henri Laborit</strong>. Ce défricheur nous manque face au chaos actuel de la situation de la planète. La relecture de ses ouvrages permet de corréler des pistes pour tracer la route à suivre.<br> Sa définition de la structure « comme l'ensemble des relations existant entre les éléents d'un ensemble » reste fructueuse. Sa caractérisation du vivant « par des niveaux d'organisation reliés entre eux par des servo-mécanismes régulateurs » se révèle toujours féconde.<br> Il avait un des premiers découvert le concept d' "information" ; "il faut propager au plus vite cette notion que l'être humain n'est pas une force de travail, mais une structure qui traite l'information". Il réunissait le niveau d'organisation du vivant au projet démocratique étendu : "chaque niveau d'organisation doit pouvoir s'intégrer fonctionnellement à l'ensemble", et pour cela, "il faut qu'il soit informé de l'ensemble et qui plus est qu'il puisse participer au choix de finalités". Aussi n'était-il pas étonnant qu'il propose trois attitudes : "Conscience, Connaissance, Imagination pour concevoir une conscience planétaire des finalités de l'espèce et promouvoir les moyens de la réaliser".<br> <strong>Ses livres sans doute les plus essentiels :</strong> <em>Biologie et structure</em>, Coll. Idées, Gallimard, 1968 ; <em>La Nouvelle grille</em>, R. Laffont, 1974 ; <em>Eloge de la fuite</em>, R. Laffont, 1976 ; <em>L'inhibition de l'action</em>, Masson, 1979 ;<em> L'esprit du grenier</em>, Grasset, 1992.<br></p> </td> </tr> </table> </td> <td width="31"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td width="45%" valign="top"> <p><span class="articleTitreReperes">Menace sur les Mass Médias ?</span><br> <strong>Par Joël de Rosnay</strong><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span><br> Les "médias des masses" vont concurrencer de plus en plus les mass medias représentés par la télévision, les quotidiens et les majors de la musique. Les nouvelles techniques concurrentes s'appellent <a href="http://www.masternewmedia.org/news/2004/07/22/p2p_tv_how_independent.htm" class="lienpresse">P2P TV</a> ou <a href="http://msnbc.msn.com/id/6652240/site/newsweek/" class="lienpresse">People TV</a> utilisant des logiciels de téléchargement basés sur la technologie "<a href="http://www.ratiatum.com/p2p.php?id_dossier=1356" class="lienpresse">bit torrent"</a> (plus il y a de téléchargements simultanés, plus la vitesse augmente), le <a href="http://www.01net.com/article/270440.html" class="lienpresse">podcasting</a> (rediffusion de musique en MP3 à partir d'émissions de radio FM), et les journaux "citoyens" rédigés par les lecteurs eux-mêmes à partir de leurs "blogs". Al Gore lance en août "<a href="http://www.current.tv/" class="lienpresse">Current-TV</a>" en partenariat avec Google, Vivendi Universal, et Rob Glaser, le fondateur de RealVideo. Cette <a href="http://money.cnn.com/2005/04/04/news/newsmakers/gore_tv.reut/" class="lienpresse">chaîne</a> est destinée à un public de 18-34 ans et sera réalisée en grande partie par les téléspectateurs. En France, la société <a href="http://www.cybion.fr/" class="lienopinion">Cybion</a> lance début mai le premier quotidien en ligne multimédia rédigé par ses lecteurs, <a href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=61" class="lienopinion">Agoravox</a>. Ces initiatives remettent en cause les modèles classiques de diffusion pyramidale à partir de quelques émetteurs. Le "one to many" va bientôt se trouver face au tsunami du "many to many".</p> <p> <br></p> </td> </tr> </table> <table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" > <tr> <td width="40"></td> <td valign="top"> <a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="breve"></a></span><span class="articleRub">Brèves</span><br> <br></td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td width="50%" valign="top"> <p><span class="articleTitreBreves">Les nanotechnologies au secours des pays en voie de développement</span><br> <span class="theme">[ information ]</span> <br> <a href="http://www.futura-sciences.com/news-nanotechnologies-pays-voie-developpement_6095.php" class="lienpresse">60 experts scientifiques ont catégorisé l'apport des nanotechnologies pour ces pays</a>, au premier rang desquels on trouve le Production, stockage et transformation d'énergie, traitement de l'eau, diagnostic médical et systèmes de distribution de médicaments.</p> <p><span class="articleTitreBreves">Enchères inversées sur les salaires par le net</span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span> <br> Le site allemand Jobdumping.de s'étend en Europe, notamment en France, dès cet été. Le principe est simple et redoutable : les internautes en recherche d'emploi et candidats <a href="http://www.01net.com/editorial/275838/emploi/que-le-plus-bas-salaire-gagne-./" class="lienpresse">proposent le plus bas salaire possible pour remporter le poste</a>. Dans un contexte de hausse du chômage et de pression sur les postes moins qualifiés, le succès de ce type de site et la réactivité associée à Internet permet d'imaginer un potentiel important pour de telles pratiques. La question d'assujettir le facteur humain à un système d'enchères se pose très concrètement.<br></p> </td> <td width="10"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td valign="top" width="50%"> <p><span class="articleTitreBreves">Une plante mutante défie les lois de la génétique</span><br> <span class="theme">[ vivant ]</span> <br> Parue dans la revue nature, la reproduction de cette plante suscite l'émoi chez les scientifiques, face à un mode de transmission de l'hérédité jamais observé et tout à fait inexplicable en l'état actuel des connaissances : 10% de la descendance d'une plante mutante (baptisée hothead) présente un ADN sain, sans le génotype mutant, alors que l'ADN du parent ne contient plus le gène normal de son ancêtre. Comment un caractère génétique absent de l'ADN des parents mais présent dans l'ADN ancestral peut-il figurer à nouveau dans celui des enfants ? <a href="http://www.algerie-dz.com/article1788.html" class="lienpresse">L'énigme défie deux piliers fondateurs de la génétique moderne</a>.</p> <p><span class="articleTitreBreves">Vers un accès libre aux résultats de la recherche ?</span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span> <br> Le 28 février dernier à Southhampton, quatre établissements publics de recherche Français (CNRS - Inria - Inra - Inserm) ont présenté<a href="http://w3.inra.fr/presse/vers_un_acces_libre_aux_resultats_de_la_recherche_le_cnrs_l_inserm_l_inra_et_l_inria_creent_des_archives_institutionnelles_pour_les_chercheurs" class="lienpresse"> leur politique en faveur du libre accès</a>, dans le cadre d'une conférence internationale.</p> </td> </tr> </table> <table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" > <tr> <td width="40"></td> <td valign="top"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" > <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="voir"></a></span><span class="articleRub">Voir / Lire</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td width="40"></td> <td width="60%" valign="top"> <p> <span class="articleTitreBreves"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L94xH140/Gaulejacgif-97fc-f001a.gif" width='94' height='140' align="left" style='height:140px;width:94px;' /><em>La société malade de la gestion</em><br> par Vincent de Gaulejac. Editions du Seuil, 2005.<br> </span>Le directeur du Laboratoire du changement social ne mâche pas ses mots pour dénoncer les maux de notre société sous l'emprise de "l'idéologie gestionnaire" et l'installation du "pouvoir managérial et du harcèlement social, deux figures du capitalisme financier et de la mondialisation". Après avoir analysé le management et la gestion aujourd'hui - et montré comment ils légitiment une approche instrumentale, utilitariste et comptable des rapports entre l'homme et la société - l'auteur décode la façon dont nous nous faisons contaminer par la gestion, dans les domaines les plus divers : tout se gère en effet aujourd'hui, les villes, les administrations, les institutions, la famille, les relations amoureuses, la sexualité, les sentiments, les émotions. "Chaque individu est invité à devenir entrepreneur de sa propre vie, c'est à dire un capital productif ?". Le sociologue clinicien décrit les dégâts de cette culture de la haute performance qui met le monde sous pression et banalise le stress et la souffrance au travail. Quelques pistes de réflexion sont dessinées dans le dernier chapitre. Il s'agit de repenser les fondements du contrat social pour que l'économie ne se développe pas contre la société ; d'entreprendre de penser la gestion, non plus au service d'une logique instrumentale, mais comme l'ensemble des moyens à mettre en œuvre pour construire un monde commun. "La gestion n'est pas un mal en soi. Il est légitime d'organiser le monde, de rationaliser la production, de se préoccuper de rentabilité. A condition que ces préoccupations améliorent les relations humaines et la vie sociale."</p> </td> <td width="20"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td width="40%" valign="top"> <p><span class="articleTitreBreves"><em>La question du mal</em><br> Revue de psychologie de la motivation<br> N°38, décembre 2004.</span><span class="articleTitreBreves"><br> </span>"Pourquoi l'esprit humain qui invente les formes les plus insoutenables de la barbarie, ne pourrait-il expliquer le mal qu'il produit ? Sans doute est-ce la complexité de ses causes et leur profondeur subconsciente qui nous font parler d'un "mystère du mal". <br> Le pari fait dans ce numéro n'est pas d'apporter la réponse, mais de montrer que la difficulté d'expliquer le mal ne doit pas nous le faire tenir pour inexplicable", écrit Armen Tarpinian dans la présentation du numéro.<br> Ont collaboré à ce numéro, transdisciplinaire : Edgar Morin, Patrick Viveret, Charles Rojzman, Catherine Dolto, Bruno Viard...<br> <br> Rappel : N° 37 "Repenser la réussite" ; N° 36 "L'école en chantier..."<br> Le N° 15 € + 3 € de frais d'envoi. Abonnement (2 numéros par an) : 30 € - 83 Av. d'Italie, 75013 Paris - Tél. : 01 53 61 12 08.<br> <br></p> </td> </tr> </table> <table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" > <tr><td width="40"></td> <td valign="top"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" > <tr> <td width="40"></td> <td> <p class="theme"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L447xH43/img_transver7ad9-39859.gif" width='447' height='43' vspace="5" style='height:43px;width:447px;' /><br> <span class="gras">Président et directeur de la publication :</span> Joël de Rosnay <br> <span class="gras">Groupe d'orientation et de rédaction :</span> Jacques Robin, Philippe Merlant, Laurence Baranski, Patrick Viveret, <a href="mailto:vpeugeot@vecam.org">Valérie Peugeot</a>, <a href="mailto:thierry.taboy@noos.fr">Thierry Taboy</a>, Jean Zin, Roger Sue, Philippe Aigrain, Véronique Kleck, <a href="mailto:laurent.jacquelin@noos.fr">Laurent Jacquelin</a>, Valérie Chapuis, <a href="mailto:claire@grit-transversales.org">Claire Souillac</a>.<br> <br> <span class="gras">Design et production :</span> <a href="http://www.agence-revolutions.com/">Agence Révolutions</a> / Nicolas Berranger, Philippe Clavaud.<br> <br> Pour ne plus recevoir la lettre Tranversales : <a href="http://www.le-forum.net/wws/sigrequest/transversales">cliquez ici</a></span><br> <br> <a href="http://grit-transversales.org/transversales_newsletter.php3">Cliquez ici pour consulter les lettres precédentes et vous abonner. </a><br></p> </td> <td width="132" valign="top"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L132xH185/img_bloc_log04a1-df224.gif" width='132' height='185' usemap="#map2" border="0" style='height:185px;width:132px;' /></td> </tr> </table></td></tr></table> <map name="map2"> <area shape="rect" coords="14,6,103,38" href="http://grit-transversales.org/"> <area shape="rect" coords="16,45,105,82" href="http://www.agence-revolutions.com"> <area shape="rect" coords="15,84,107,109" href="http://www.vecam.org/"> <area shape="rect" coords="6,136,112,154" href="http://www.medias-cite.org/"> <area shape="rect" coords="26,158,103,182" href="http://cfeditions.com/"> </map></div> Transversales - Lettre d'information n°8 Février 2005 http://vecam.org/article410.html http://vecam.org/article410.html 2005-03-03T07:24:14Z text/html fr BODY font-family="Arial" TT font-family="Courier New" BLOCKQUOTE.CITE padding-left:0.5em ; margin-left:0 ; margin-right:0 ; margin-top:0 ; margin-bottom:0 ; border-left :"solid 2" ; SPAN.TABOOHEADER display=none Lettre d'information n°8 février 2005 Edito ° Valérie Peugeot Repères ° Vers un traité sur l'accès aux connaissances ? ° Point sur OC2007 Brèves ° Titan : découverte d'un monde pré-biotique ? ° Biodiversité au delà des (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique67.html" rel="directory">1995 - 2009 Transversales science culture</a> <div class='rss_texte'><p><HTML><HEAD></p> <STYLE> BODY <i>font-family="Arial"</i> TT <i>font-family="Courier New"</i> BLOCKQUOTE.CITE <i>padding-left:0.5em ; margin-left:0 ; margin-right:0 ; margin-top:0 ; margin-bottom:0 ; border-left :"solid 2" ;</i> SPAN.TABOOHEADER <i>display=none</i> </STYLE></HEAD> <BODY> <Span CLASS=EUDORAHEADER> </Span><body bgcolor="#FFFFFF" leftmargin="0" topmargin="0" marginwidth="0" marginheight="0"> <a name="haut"></a> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" Xackground="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/img_vert-largeur.gif"> <tr> <td> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" Xackground="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr> <td><a href="http://grit-transversales.org/"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L466xH130/img_logo_trafc5a-52027.gif" width='466' height='130' border="0" style='height:130px;width:466px;' /></a></td> <td width="138" class="theme"> <div align="right">Lettre d'information n°8<br> février 2005</div></td> <td width="42"> <div align="right"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L38xH130/img_picto_gr480e-3e285.gif" width='38' height='130' style='height:130px;width:38px;' /></div></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" Xackground="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="30"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L30xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='30' height='10' style='height:10px;width:30px;' /></td> <td valign="top" width="220"> <p><span class="sommaireRub">Edito</span><br> <a href="#" target="_self" class="sommaireLien">° Valérie Peugeot</a><br> <br> <span class="sommaireRub">Repères</span><br> <a href="#repere" target="_self" class="sommaireLien">° Vers un traité sur l'accès aux connaissances ?</a><br></p> <p> <a href="#repere" target="_self" class="sommaireLien">° Point sur OC2007</a><br> <br> <span class="sommaireRub">Brèves</span><br> <a href="#breve" target="_self" class="sommaireLien">° Titan : découverte d'un monde pré-biotique ?</a><br> <a href="#breve" target="_self" class="sommaireLien">° Biodiversité au delà des discours, agir</a><br> <a href="#breve2" target="_self" class="sommaireLien">° La rupture de Porto Alegre</a><br></p> <p> <a href="#breve3" target="_self" class="sommaireLien">° La communication : thème central de Porto Alegre</a><br> <a href="#breve4" target="_self" class="sommaireLien">° Le Développement face aux Biens communs de l'information et à la propriété intellectuelle</a><br> <br> <span class="sommaireRub">Voir / Lire</span><br> <a href="#voir" target="_self" class="sommaireLien">° Ethique</a><br> <a href="#voir" target="_self" class="sommaireLien">° Les mensonges de l'économies</a><br> <a href="#voir" target="_self" class="sommaireLien">° Je crois que, même si je ne peux pas le prouver</a><br></p> </td> <td><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td rowspan="2" valign="top"> <p><span class="articleRub">Edito</span><br> <span class="titreRub"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L112xH122/transversale7d28-7974e.gif" width='112' height='122' align="right" style='height:122px;width:112px;' /> par Valérie Peugeot </span></p> <p> Comme nous vous l'avions annoncé à l'automne, la lettre électronique de <em>Transversales Science Culture</em> alterne désormais un numéro "dossier" dans lequel nous vous invitons à plonger au cœur d'une problématique qui nous semble prioritaire, et un numéro de "veille" composé essentiellement de brèves vous permettant d'être tenus informés de l'actualité des Réseaux dans lesquels Transversales est impliqué et de parutions récentes liées à nos sujets.</p> <p>Cette édition est donc une "veille" avant le numéro de mars qui nous emmènera à la découverte des enjeux transverses liés au développement et aux biens communs de l'information. <em>Transversales Science Culture</em> s'associe en effet à la <a href="#breve4">rencontre publique préparée par Vecam</a> sur ce thème qui se tiendra le 1er avril. Une rencontre dont l'objectif est de décloisonner le traitement politique de problématiques telles que la production et diffusion des médicaments génériques, le brevetage du vivant et la biopiraterie ou encore l'appauvrissement du domaine public par la privatisation croissante du savoir et de la culture...</p> <p>Dès ce numéro, Philippe Aigrain et Véronique Kleck nous mettent en appétit, en nous livrant des échos de rencontres internationales auxquelles ils ont participé, l'un à Genève, l'autre à Porto Alegre, et qui ont porté sur différentes facettes de cette question centrale de l'accès au savoir : réforme de l'OMPI pour l'un, logiciel libre et droit à communiquer pour l'autre.</p> <p>Découvrez également dans cette veille les avancées de l'initiative "Dossier 2007", intitulée aussi "Votez Y", un mois après la tenue de sa première rencontre publique. Et les échos de la conférence sur la biodiversité qui s'est tenue en Janvier dernier à Paris.</p> <p>Enfin trois compte rendus de lecture vous invitent à lire ou relire Edgar Morin d'une part, John Kenneth Galbraith de l'autre ; et à suivre la centaine de grands scientifiques nord-américains qui ont tenter de lever le voile sur l'acte de création et la part laissée à l'intuition dans leur démarche apparemment si cartésienne.</p> <p><strong>En souhaitant que ces lectures ne vous fassent pas oublier de venir à la prochaine <a href="http://grit-transversales.org/article..php3?id_article=60">rencontre plénière de Transversales le 9 mars au soir</a>, à 18h30, à La Villette, organisée à l'occasion de la sortie des deux premiers ouvrages de notre <a href="http://grit-transversales.org/article.php3?id_article=58">collection Transversales/Fayard</a> sur le thème "Réinventer les possibles : comment sortir de l'organisation artificielle de la rareté ?" !</strong><br></p> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td valign="bottom"> <p><strong>>> Découvrez l'intégralité des articles de la lettre Transversales sur le site du <a href="http://grit-transversales.org/">GRIT - Transversales</a>. </strong><br> <br></p> <table width="220" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="sommaireRub">Identification des liens :</span><br> Au survol les liens proposés dans les articles changent de couleur, ces couleurs indiquent de quelle nature est<br></p> <p> la cible de ce lien : <br> > <span class="lreference">Texte de référence</span><br> > <span class="lpresse">Article de presse</span><br> > <span class="lopinion">Opinion/Analyse</span></p> </td> </tr> </table> </td> <td> </td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" Xackground="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH50/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='50' style='height:50px;width:40px;' /></td> <td valign="bottom"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="641" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" Xackground="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="repere"></a>Repères</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="58%"> <p><span class="articleTitreReperes">Point sur OC2007</span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span><br> LObjectif civique 2007 et Dossier 2007 sont 2 noms pour une seule initiative, lancée en 2004 sous l'impulsion de revues, de lieux culturels, et d'associations <a href="http://www.dossier2007.org/article.php3?id_article=16">engagées dans la défense de droits sociaux</a>.<br> <strong>L'enjeu : "Construire les campagnes électorales comme des mouvements sociaux et culturels"</strong> (les élections ne sont pas coupées de ces mouvements), afin que "les citoyen(ne)s se donnent mutuellement du pouvoir, le créent plutôt que d'être obsédé(e)s par l'idée qu'il est à prendre".<br></p> <p> Comment ? par la mise en place d'un processus actif de travail sur les contenus (instauration d'un droit de "nomination civique" et d'un droit d'initiative civique concernant les programmes, projets de lois, referendums citoyens...), ainsi qu'un espace d'interpellation des partis politiques dans leur manière d'aborder le calendrier électoral 2007. Des exemples de proposition : le lancement de "forums sociaux des élections" ou encore une <a href="http://www.dossier2007.org/article.php3?id_article=3">campagne pour un revenu maximal acceptable</a> instiguée par le MEDEFF (Mouvement pour un Espace de Désintoxication de l'Economie Financière et pour la Fraternité)...<br> <strong>L'idée :</strong> d'abord entrer dans le débat de manière expérimentale, notamment grâce au site Internet, conçu comme une "nouvelle infrastructure produite collectivement" (avec des logiciels libres !), où échanges ouverts au plus grand nombre, logistique d'organisation, et discussions exploratoires sur les initiatives futures et leurs méthodes de travail se côtoient. In fine, <a href="http://www..dossier2007.org/article.php3?id_article=9">construire des "désaccords féconds"</a> . Par exemple via les forums de discussions mis en place sur des questions aussi cruciales que le traité constitutionnel européen, le développement durable et/ou la décroissance soutenable, ou encore celle de savoir si OC2007 aurait dû se réclamer de la seule Gauche, etc..<br> Concrètement, les deux premiers jalons du processus ont été posés : la première manifestation a été la publication le 24 novembre 2005 de l'appel <a href="http://www.dossier2007.org/article.php3?id_article=6">Pour 2007, voter Y</a>.<br></p> <p> La seconde, un "rendez vous national", le 15 janvier 2005, destiné à esquisser une convergence géographique et conceptuelle des forces vives de l'initiative et de ce qu'elles entendront traiter. Cette journée de travail et de mobilisation, organisée en ateliers, a débouché sur le découpage en thématiques, à partir desquelles des groupes de travail seront mis en place. Elle a permis aux participants des mêmes régions de se rencontrer, ainsi que favorisé les contacts par centres d'intérêt spécifiques (recherche, culture, enseignement, services publics...). Les non-présents à cette réunion bénéficient des <a href="http://www.dossier2007.org/article.php3?id_article=31">comptes-rendus mis en ligne</a>.<br> Pour 2005, d'autres moments-clés seront : à la mi-avril, un rendez vous de tous les acteurs du processus engagé pour faire le point et la publication d'une charte ; en novembre, une réunion des premières synthèses de contenu. Une Université d'été est également envisagée. Et tous les 15 jours, un collectif se réunit.</p> <p>Aujourd'hui, OC2007 est soutenu par <a href="http://www.dossier2007.org/article.php3?id_article=27">nombre d'élus ou responsables associatifs</a>. Mais OC2007 n'a "ni trésor caché, ni appareil institutionnel". Aussi, pour se donner les moyens de ses ambitions, OC2007 place ses espoirs d'une part dans une "souscription civique", et d'autre part dans la création d'une bourse d'échange de temps et de compétences en fonction des tâches collectives, restant à organiser.<br></p> </td> <td width="31"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td width="50%" valign="top"> <p><span class="articleTitreReperes">Vers un traité sur l'accès aux connaissances </span><br> <strong>Par Philippe Aigrain</strong><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span><br> La coalition mondiale d'ONG qui a initié en septembre dernier un travail de fond pour réformer le système mondial de propriété intellectuelle poursuit son travail. La <a href="http://www.cptech.org/ip/wipo/futurompi.html" class="lienreference">Déclaration de Genève</a>, signée fin septembre dernier par 600 ONG d'intérêt publics, scientifiques, politiques et intellectuels appelait à rééquilibrer les mission de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle dans le sens d'une "reconnaissance active" de la création et l'innovation coopérative libres, et en faveur du développement (tant au Sud qu'en terme de "développement humain" y compris dans les pays développés).. Cette déclaration avait été un point d'appui pour les pays qui ont réussi à faire adopter par l'assemblée générale de l'OMPI une approche - certes prudente et progressive - vers la mise en place d'un <a href="http://www.cptech.org/ip/wipo/futureofwipo.html">agenda pour le développement</a> proposé par l'Argentine et le Brésil avec l'appui d'autres pays dont l'Inde.</p> <p>Les prochaines échéances de l'agenda pour le développement sont la réunion inter-session de l'OMPI en avril prochain, et une conférence générale inter-agences de l'ONU les 2-3 mai prochains sur les enjeux de la propriété intellectuelle. Dans ce cadre, les ONG à l'origine de la Déclaration de Genève se sont réunies à nouveau à la Maison des Associations de Genève, à l'invitation du Consumer Project on Technology, de Third World Network et de l'International Federation of Library Associations. Le but de cette rencontre était de débuter la rédaction d'un projet de traité sur l'accès aux connaissances. Ce projet de traité tentera d'associer la définition d'un ensemble d'exceptions et limitations nécessaires au développement avec l'affirmation (dans un préambule et un article portant sur le domaine d'application) de principes plus larges de promotion positive des échanges libres de connaissance et des mécanismes de création et innovation liée.<br> Dans un climat de coopération “ardente” et d'excellente écoute des préoccupations de chacun, les différents participant(e)s ont posé les briques de la rédaction du futur projet de traité, qui en dehors de sa valeur propre pourra être utilisé par les pays qui soutiennent l'agenda pour le développement dans leurs efforts au sein de l'OMPI. Des délégués de plusieurs pays importants assistaient aux travaux des ONG. Transversales et VECAM étaient représentées et ont saisi l'occasion pour faire connaître la réunion du <a href="http://www.vecam.org/rubrique.php3?id_rubrique=83">1er avril prochain sur Le développement face aux biens communs de l'information et à la propriété intellectuelle</a>.</p> </td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" Xackground="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"><tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" Xackground="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="breve"></a></span><span class="articleRub">Brèves</span> </td></tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td width="50%" valign="top"> <p><span class="articleTitreBreves">Titan : découverte d'un monde pré-biotique ?</span><br> <span class="theme">[ vivant ]</span> <br> Pour beaucoup de scientifiques, l'atterrissage de la sonde européenne Cassini-Huygens pour la première fois sur Titan, le plus gros satellite de Saturne, est un moment historique. Titan est depuis longtemps considéré comme une sorte de planète "Terre" congelée, capable de nous montrer comment sont apparues les molécules pré-biotiques, celles constitutives du vivant sur Terre.<br></p> <p>Les premières photos de ce nouveau monde ont été envoyées par la sonde le 14 janvier 2005, et une conférence de presse de l'ESA s'est tenue le 24 janvier : sous l'atmosphère opaque, le sol est bien solide. Une activité hydrographique, fleuves et bassins de méthane liquide, existe. Activité volcanique également, avec expulsion non pas de lave mais de nodules d'hydrocarbures et de glace d'eau. Bref, des phénomènes proches de la Terre mais avec des matériaux exotiques !<br> > <a href="http://www.futura-sciences.com/sinformer/v/vie_du_site48.php" class="lienreference">les photos de la descente et de la surface de Titan</a><br> > <a href="http://www.esa.int/SPECIALS/Cassini-Huygens/index.html" class="lienreference">Le site de l'ESA</a></p> <p><span class="articleTitreBreves"><a name="breve2"></a>La rupture de Porto Alegre</span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span> <br> La 5ème édition du FSM est parvenue à franchir un seuil qualitatif : le caractère "propositionnel" du Forum, son ouverture à la population de Porto Alegre, la construction de réseaux thématiques durables, l'arrivée en masse des nouvelles générations, ... en ont fait un processus pérenne, plus mature et toujours aussi dynamique. <br> Cette auto-organisation de la société civile mondiale constitue une rupture historique par rapport aux mouvements sociaux depuis près de deux siècles. En refusant toute déclaration finale, toute synthèse impliquant compromis laborieux ou manipulations douteuses, tout appel à manifester pour telle ou telle cause, le processus du FSM constitue une véritable invention politique. Le processus du FSM parie sur la capacité des personnes et des groupes d'aller vers le partage, la justice, la solidarité, la coopération, et de faire émerger le meilleur de l'humanité. Il semble bien avoir enclenché une spirale vertueuse, à l'échelle du monde. <br></p> <p> > <a href="http://www.place-publique.fr/article1420.html" class="lienopinion">Lire l'article complet de Philippe Merlant sur le site de Place Publique.</a></p> <p><span class="articleTitreBreves"><a name="breve4"></a>Le Développement face aux Biens communs de l'information et à la propriété intellectuelle</span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span> <br> Le développement des pays du Sud a besoin de l'échange de savoirs.<br> Comment construire un droit mondial de la Propriété intellectuelle qui permette de favoriser l'accès de tous (tous les individus, tous les peuples, tous les pays) à la connaissance ?<br> <strong>Conférence publique<br> Vendredi 1 avril de 9h à 18h30</strong><br></p> <p> ENST, 46 rue Barrault, 75013 Paris (M - Corvisart)<br> Organisée par Vecam, en partenariat avec <em>Transversales Science Culture</em>.<br> > <a href="http://www.vecam.org/rubrique.php3?id_rubrique=83">Renseignements et inscription</a>.<br></p> </td> <td width="10"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td valign="top" width="50%"> <p><span class="articleTitreBreves">Biodiversité : au delà des discours, agir</span><br> <span class="theme">[ vivant ]</span> <br> La conférence scientifique internationale « Biodiversité : science et gouvernance » s'est tenue au siège de l'UNESCO à Paris du 24 au 28 janvier 2005. Pour mémoire, des menaces pèsent fortement sur un nombre important d'espèces : selon l'UICN, 16 000 espèces sont confrontées à un risque d'extinction. Or, ¾ de la population mondiale se soigne grâce aux plantes, et 70% de nos médicaments en sont dérivés. Dans la chaîne alimentaire, la disparition d'une espèce peut menacer la survie d'une autre, avec des conséquences en cascade.. Il devient donc urgent d'agir. La conférence devrait publier ses résultats bientôt, la synthèse des débats étant déjà disponible en ligne. <br> > <a href="http://www.iisd.ca/sd/icb/" class="lienreference">Toute la conférence</a><br> > <a href="http://www.recherche.gouv.fr/discours/2004/biodiversite.htm" class="lienreference">Communiqué de presse officiel<br></p> <p> </a>> <a href="http://www.futura-sciences.com/sinformer/n/news5352.php" class="lienopinion">Les enjeux de la bio-diversité</a></p> <p><span class="articleTitreBreves"><a name="breve3"></a>La communication, thème central du <a href="http://www.forumsocialmundial.org.br/index.php?cd_language=3&id_menu=),">Forum Social Mondial</a></span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span> <br> Cette année, les médias traditionnels d'un côté et les médias communautaires et acteurs de la société de l'information de l'autre, ont tenté de rapprocher leurs réflexions en s'ouvrant mutuellement leurs propres évènements. Les premiers, menés par l'<a href="http://www.ips.org/" class="lienpresse">Inter Press Service</a> et le Monde diplomatique, ont ouvert une de leur table ronde aux mouvements regroupés au sein de la campagne CRIS, lors de leur "Premier forum mondial sur l'information et la communication". Pour poursuivre cette volonté constructive, les coordinateurs de <a href="http://www.crisinfo.org/" class="lienreference">CRIS</a> ont proposé une <a href="http://www.crisinfo.org/content/view/full/671/" class="lienreference">déclaration</a>, <a href="http://www.iris.sgdg.org/actions/smsi/hr-wsis/tunis.html" class="lienreference">disponible également en français</a> pour l'assemblée générale des mouvements sociaux, en clôture du Forum.Cette déclaration met l'accent sur les inégalités en matière d'accès à l'information et de liberté d'expression. Elle reconnaît les droits à la communication comme un droit de l'homme fondamental et appelle à une mobilisation de tous les mouvements dans le cadre du <a href="http://www.itu.int/wsis/index-fr.html" class="lienreference">sommet mondial de l'information et de la communication à Tunis</a>.<br></p> <p>Autre avancée qui renforce les initiatives des années précédentes : l'inscription dans la programmation de la problématique du libre et des droits de la propriété intellectuelle ! <a href="http://www.softwarelivre.org/news/3543" class="lienreference">Marcelo D'Elia Branco</a>, acteur clef de la promotion du libre au Brésil, avait organisé une table ronde d'une très grande qualité : on y retrouvait Gilberto Gil, ministre de la culture du gouvernement brésilien de Lula, <a href="http://homes.eff.org/~barlow/Declaration-Final.html" class="lienreference">John Perry Barlow, de l'Electronic Frontier Fondation</a>, Lawrence Lessig, l'avocat de la licence libre "<a href="http://creativecommons.org/" class="lienreference">creative commons</a>" et enfin, <a href="http://sociology.berkeley.edu/faculty/castells/" class="lienreference">Manuel Castells</a>, sociologue de la société en réseaux. Chacun à sa façon a fait comprendre l'enjeu du libre et le lien qui peut et doit se construire entre ces questions apparemment techniques et juridiques des droits de la propriété intellectuelle et la construction de sociétés en réseaux plus solidaires et équitables. <br> <a href="http://www.vecam.org/article.php3?id_article=388" class="lienopinion">Lire l'article complet de Véronique Kleck sur le site de Vecam.</a><br></p> </td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" Xackground="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" Xackground="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="voir"></a></span><span class="articleRub">Voir / Lire</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td width="44%" valign="top"> <p> <span class="articleTitreBreves"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L91xH140/Galbraith_n83046-278d0.gif" width='91' height='140' align="left" style='height:140px;width:91px;' /><em>Les mensonges de l'économie</em><br> par J. K Galbraith aux Éditions Grasset, 2004.<br></p> <p></span>A 96 ans, le grand économisme américain J. K Galbraith fait paraître un petit livre concernant quelques constats importants que son expérience et sa pratique lui ont enseignés.<br> <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Après l'abandon des termes "liberté d'entreprise" et "capitalisme", l'expression d'aujourd'hui est devenue "l'économie de marché" : cette expression est creuse, fausse, insipide et mièvre. Elle est née du désir de se protéger du passé : il y aurait pour le capitalisme un autre nom possible qui paraît convaincant à l'oeil et à l'oreille : "système de la société anonyme".<br> <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> "Le travail est une expérience radicalement différente selon les personnes. "Aimer travailler" est une expression courante mais qu'on applique la plupart du temps aux autres. Le mot travail s'applique simultanément à ceux pour lesquels il est épuisant, fastidieux, désagréable et à ceux qui y prennent manifestement plaisir et n'y voient aucune contrainte. Les individus qui prennent plaisir à leur travail sont presque universellement les mieux payés. Le loisir est une option acceptable pour les riches mais reste un risque moral pour les pauvres."<br> <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> "La société anonyme contrôlée par les dirigeants repose sur une organisation centralisée, la bureaucratie. L'illusion du management est l'un de nos mensonges les plus raffinés et ces derniers temps les plus évidents. Les grandes entreprises privées jouent un rôle majeur dans l'économique moderne. Les dirigeants des grandes entreprises modernes, à la différence des capitalistes, ont fait accepter par la population leur position sur le marché et leur influence politique."<br> <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> "La civilisation (actuelle) a conféré une place privilégiée au développement des armements, à la menace et à la réalité de la guerre. La guerre reste l'échec humain décisif."</p> </td> <td width="20"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td width="55%" valign="top"> <p><span class="articleTitreBreves"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L91xH140/Morin_n8gif-c5ad-c088e.gif" width='91' height='140' align="left" style='height:140px;width:91px;' /><em>La méthode 6 : Éthique </em><br> par Edgar Morin aux Éditions du Seuil, 2004.</span><span class="articleTitreBreves"><br></p> <p> </span>Ce 6è volume de La Méthode constitue le couronnement de la grande oeuvre d'Edgar Morin. Cette oeuvre a pour axe fondamental la complexité et ce dernier ouvrage est avant tout une réflexion sur l'éthique de la complexité. En fait, ce tome final est à la fois un examen anthropologique, historique et philosophique dans l'ensemble de son oeuvre. Nous cédons maintenant au plaisir de quelques citations d'Edgar Morin qui donneront un aperçu de la richesse du livre.<br> - "L'éthique complexe est une éthique d'espérance liée à la désespérance : c'est un évangile de fraternité". <br> - "L'éthique complexe propose la dialogique où rationalité, amour, poésie sont toujours présents et actifs". <br> - "L'éthique n'est jamais acquise, elle n'est pas un bien dont on est propriétaire, elle doit sans cesse se régénérer" : "Tout ce qui ne se régénère pas dégénère." "L'humanisme régénéré rompt avec la conquête du monde et la maîtrise de la nature". <br> - "La résistance à la cruauté du monde et la résistance à la barbarie humaine sont les deux visages de l'éthique".<br> - "Le comble de la poésie comme le comble dans l'union de la sagesse et la folie, comme le comble de la reliance, c'est l'amour".</p> <p><span class="articleTitreBreves"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L87xH77/question_n8ge133-e16bc.gif" width='87' height='77' align="left" style='height:77px;width:87px;' /><em>Je crois que, même si je ne peux pas le prouver</em> </span><span class="articleTitreBreves"><br> </span>Le New-York Times, le Frankfurter Allgemeine Zeitung, Il Sole 24 Ore, se sont fait l'écho d'une initiative fascinante de <a href="http://www.edge.org/" class="lienreference">l'association Edge</a>, en publiant les extraits de plus de 120 mini-essais de personnalités scientifiques et spécialistes dans de nombreux domaines, sur le thème "je crois que, même si je ne peux pas le prouver ("<a href="http://www.edge.org/q2005/q05_print.html" class="lienreference">WHAT DO YOU BELIEVE IS TRUE EVEN THOUGH YOU CANNOT PROVE IT ?</a> »). C'est l'occasion pour ces scientifiques de se prononcer sur l'inconnu ou l'inexpliqué par rapport à leurs faisceaux de connaissances, d'observation et d'intuition, selon "l'esprit de divination" cher à Diderot : de la conscience, à l'hypothèse d'un multivers, en passant par la vie sur d'autres mondes, et jusqu'à l'existence de Dieu.<br> La parole est libre et ouverte : on retrouve des personnalités allant de Lynn Margulis au très contesté Craig Venter.</p> </td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" Xackground="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/espaceur.gif"> <tr><td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi2d42-d510d.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" Xackground="http://grit-transversales.org/newsletter-transversales/images/img_vert-fondgris.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-26b1-e41f7.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td> <p class="theme"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L447xH43/img_transver7ad9-39859.gif" width='447' height='43' vspace="5" style='height:43px;width:447px;' /><br> <span class="gras">Président et directeur de la publication :</span> Joël de Rosnay <br> <span class="gras">Groupe d'orientation et de rédaction :</span> Jacques Robin, <a href="mailto:transversales@globenet.org">Philippe Merlant</a> (rédacteur en chef), Laurence Baranski, Patrick Viveret, Valérie Peugeot, <a href="mailto:thierry.taboy@noos.fr">Thierry Taboy</a>, Jean Zin, Roger Sue, Philippe Aigrain, Véronique Kleck, <a href="mailto:laurent.jacquelin@noos.fr">Laurent Jacquelin</a>, Valérie Chapuis, Claire Souillac.<br></p> <p><span class="gras">Design et production :</span> <a href="http://www.agence-revolutions.com/">Agence Révolutions</a> / Nicolas Berranger, Philippe Clavaud.<br> <br> <br></p> </td> <td width="132" valign="top"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L132xH185/img_bloc_log04a1-df224.gif" width='132' height='185' usemap="#map2" border="0" style='height:185px;width:132px;' /></td> </tr> </table></td></tr></table> <map name="map2"> <area shape="rect" coords="14,6,103,38" href="http://grit-transversales.org/"> <area shape="rect" coords="16,45,105,82" href="http://www.agence-revolutions.com"> <area shape="rect" coords="15,84,107,109" href="http://www.vecam.org/"> <area shape="rect" coords="6,136,112,154" href="http://www.medias-cite.org/"> <area shape="rect" coords="26,158,103,182" href="http://cfeditions.com/"> </map></div> Transversales - Lettre d'information n°7 Décembre 2004 http://vecam.org/article351.html http://vecam.org/article351.html 2004-12-15T10:22:44Z text/html fr Lettre d'information n°7 décembre 2004 Edito ° Jacques Robin Invité ° P. Kourilsky Repères ° Ethique et Biologie de synthèse - Synthetic Biology par Jean Claude Ameisen ° Ethique biomédicale et biologie systémique par Henri Atlan ° La "logique absurde" de la biologie synthétique par Jacques Testart ° La vie synthétique : un nouveau mythe post-génomique par Hervé Chneiweiss (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique67.html" rel="directory">1995 - 2009 Transversales science culture</a> <div class='rss_texte'><style type="text/css"> <!-- p,ul { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; color: #000000} a { } .tdtable { border-top: 0px solid #cccccc; border-right: 0px solid #cccccc; border-bottom: 1px solid #cccccc; border-left: 1px solid #cccccc; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 10px; color: #000000 } .sommaireLien { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 9px; font-style: normal; color: #000000; text-decoration: none } .sommaireLien:hover { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 10px; font-style: normal; font-weight: bold; color: #000000; text-decoration: none} .lienreference:hover { font-size: 11px; color: #CC6600; font-weight: bold; text-decoration: none} .lienpresse:hover { font-size: 11px; color: #336699; font-weight: bold; text-decoration: none} .lienopinion:hover { font-size: 11px; color: #CC0000; font-weight: bold; text-decoration: none} .lreference { font-size: 11px; color: #CC6600; font-weight: bold; text-decoration: none} .lpresse{ font-size: 11px; color: #336699; font-weight: bold; text-decoration: none} .lopinion { font-size: 11px; color: #CC0000; font-weight: bold; text-decoration: none} .sommaireRub { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; font-weight: bold; color: #000000} .articleRub { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; font-weight: bold; color: #FF6600} .articleAccroche { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; font-weight: bold; color: #000000} .titreRub { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12px; font-weight: bold; color: #000000} .articlessAccroche { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; color: #000000} .articleTitreReperes { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; font-weight: bold; color: #006633} .articleTitreBreves { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12px; font-weight: bold; color: #000000} .theme { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 9px; color: #666666} .test { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; font-style: normal; font-weight: bold} .gras { font-weight: bold} --> </style> <p><body bgcolor="#FFFFFF" leftmargin="0" topmargin="0" marginwidth="0" marginheight="0"> <a name="haut"></a></p> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/img_vert-largeur.gif"> <tr> <td> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td><a href="http://grit-transversales.org/"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L466xH130/img_logo_tra8928-34cfb.gif" width='466' height='130' border="0" style='height:130px;width:466px;' /></a></td> <td width="138" class="theme"> <div align="right">Lettre d'information n°7<br> décembre 2004</div></td> <td width="42"> <div align="right"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L38xH130/img_picto_grd532-baa6e.gif" width='38' height='130' style='height:130px;width:38px;' /></div></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="30"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L30xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='30' height='10' style='height:10px;width:30px;' /></td> <td valign="top" width="220"> <p><span class="sommaireRub">Edito</span><br> <a href="#" target="_self" class="sommaireLien">° Jacques Robin</a><br> <br> <span class="sommaireRub">Invité</span><br> <a href="#invite" target="_self" class="sommaireLien">° P. Kourilsky</a><br> <br> <span class="sommaireRub">Repères</span><br> <a href="#repere" target="_self" class="sommaireLien">° Ethique et Biologie de synthèse - Synthetic Biology par Jean Claude Ameisen</a> <br> <a href="#repere2" target="_self" class="sommaireLien">° Ethique biomédicale et biologie systémique par Henri Atlan</a><br> <a href="#repere2" target="_self" class="sommaireLien">° La "logique absurde" de la biologie synthétique par Jacques Testart</a><br> <a href="#repere3" target="_self" class="sommaireLien">° La vie synthétique : un nouveau mythe post-génomique par Hervé Chneiweiss</a><br> <a href="#repere4" target="_self" class="sommaireLien">° La biologie de synthèse, ou l'intégration de données grâce à la modélisation par Marc Vasseur</a><br> <a href="#analyse" target="_self" class="sommaireLien">° Biologie de synthèse : enjeux et défis pour l'humanité - l'analyse de Joël de Rosnay</a><br> <br> <span class="sommaireRub">Brèves</span><br> <a href="#breve" target="_self" class="sommaireLien">° L'Europe accepte un maïs OGM dans l'alimentation humaine</a><br> <a href="#breve" target="_self" class="sommaireLien">° Le réchauffement climatique impacte l'Europe en priorité</a><br> <a href="#breve" target="_self" class="sommaireLien">° La Russie ratifie le protocole de Kyoto</a><br> <br> <span class="sommaireRub">Voir / Lire</span><br> <a href="#voir" target="_self" class="sommaireLien">° La Terre sur un fil</a><br> <a href="#voir" target="_self" class="sommaireLien">° Construire le sens de sa vie. Une anthropologie des valeurs</a><br> <a href="#voir" target="_self" class="sommaireLien">° L'idiot du village mondial</a><br></p> </td> <td><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td rowspan="2" valign="top"> <p><span class="articleRub">Edito</span><br> <span class="titreRub"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L113xH122/transversaleec90-29a65.gif" width='113' height='122' align="right" style='height:122px;width:113px;' /> Un avertissement majeur <br> par Jacques Robin </span></p> <p> Ce numéro dresse le tableau des avancées actuelles de la "biologie de synthèse".<br> Il souligne un carrefour essentiel pour l'avenir des sociétés humaines.<br> Joël de Rosnay dans son article ci-après cerne les réalités de cette "biologie de synthèse" comme un couronnement de la "biologie systémique". Une convergence entre des recherches pointues en biologie, et l'emploi de techniques inédites performantes permet en effet depuis une dizaine d'années de jeter un regard nouveau sur la biologie en prenant en compte les interactions et les interdépendances des éléments partiels mis à jour par la "biologie moléculaire et génétique". Cette dernière, après les découvertes majeures dans les années 50 du code génétique, de la structure de l'ADN, du rôle des protéines, a régenté toute la biologie pendant plusieurs décennies. Elle l'a circonscrite finalement dans les limites d'un réductionnisme génomique et s'est attachée aux applications de la biologie moléculaire et génétique dans les biotechnologies, le séquençage du génome, le clonage reproductif et thérapeutique, et les nanotechnologies avec leurs puces indiscrètes.</p> <p>Sans doute d'autres interrogations s'étaient-elles manifestées :</p> <ul> <li>ainsi Jacques Monod dès 1970 attirait l'attention sur la place capitale de l'allostérie des protéines. Depuis lors, la maladie du prion et les travaux du Prix Nobel Prusiner sont venus vérifier l'existence de propriétés pathologiques inédites capables d'être transmises par des altérations de l'allostérie protéinique ;</li> <li>ainsi Henri Atlan dès le début des années 90 réfutait le concept de programme génétique, considérant nos connaissances dans ce dernier domaine comme des "données" qui se combinent à d'autres éléments (immunologiques, environnementaux, ...) pour conditionner le vivant et son évolution ;</li> <li>ainsi les immunologistes décortiquait les modalités du "suicide cellulaire" qui donne à ce vivant une forme et une complexité individuelles et le rend même capable de maîtriser certains états pathologiques et peut-être le vieillissement. </li> </ul> <p>La <strong>biologie de synthèse </strong> envisage un bond en avant d'une toute autre portée : elle se propose de programmer et de fabriquer <em>de novo <strong></strong></em>des systèmes biologiques complexes qui n'existent pas encore dans la Nature -par exemple de nouvelles bactéries, des micro-algues productrices d'hydrogène, voire des armes biologiques impressionnantes. Surtout elle prépare la création d'organismes vivants entiers et de fonctions biologiques nouvelles qui pourraient être "lâchés" dans la Nature et la Biosphère. Comme Marc Vasseur le souligne aussi, l'existence de ces systèmes de modélisations et de simulation amplifiera l'expérimentation de la recherche biologique. Mais une "vie synthétique" engagerait aussi l'évolution des sociétés humaines dans des chemins aux conséquences imprévisibles, submergerait notre réel vivant si fragile de quantifiable technologique, et transformerait nos conduites et nos valeurs.<br> On conçoit que Jacques Testart et Hervé Chneiweiss demandent que les sciences humaines, la discussion démocratique et le renforcement des réflexions éthiques sur ces sujets soient alertés d'extrême urgence. Jean-Claude Ameisen soulève avec bonheur des interrogation essentielles.<br> Dans l'économisme de marché qui domine la planète, la biologie de synthèse sera présentée sous d'alléchants espoirs de guérisons médicales, camouflant la réalité d'intérêts de profit immédiat, et les dérives ne manqueront pas de se produire vers l'incertain sans que l'on n'en ait pesé les conséquences.<br> Au moment où l'ONU se déclare incapable de prendre une décision générale sur le clonage (thérapeutique comme reproductif), l'instauration d'un moratoire mondial pour prendre conscience des perspectives de la biologie de synthèse se révèle une pressante nécessité, à condition que ce temps d'arrêt des travaux en cours soit occupé d'emblée à orienter les principales questions éthiques en jeu.</p> <p class="articleAccroche" align="right"><span class="titreRub">Jacques Robin </span></p> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td valign="bottom"> <p><strong>>> Découvrez l'intégralité des articles de la lettre Transversales sur le nouveau site du <a href="http://grit-transversales.org/">GRIT - Transversales</a>. </strong><br> <br></p> <table width="220" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="sommaireRub">Identification des liens :</span><br> Au survol les liens proposés dans les articles changent de couleur, ces couleurs indiquent de quelle nature est<br> la cible de ce lien : <br> > <span class="lreference">Texte de référence</span><br> > <span class="lpresse">Article de presse</span><br> > <span class="lopinion">Opinion/Analyse</span></p> </td> </tr> </table> </td> <td> </td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH50/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='50' style='height:50px;width:40px;' /></td> <td valign="bottom"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top"><a name="invite"></a><span class="articleRub">Invité</span><br> <br></td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <span class="titreRub">3 Question à... </span><br> <span class="articlessAccroche">> <strong>P. Kourilsky</strong> - Directeur de l'Institut Pasteur<br> </span> <p> <span class="articleAccroche">En quoi la biologie moléculaire et la génétique analytique sont elles complémentaires de la Biologie Systémique ?</span></p> <p> La biologie systémique n'est pas l'interrogation d'une boite noire dont on ne connaît pas les éléments constitutifs. C'est, au contraire, une quête de compréhension des systèmes qui prend en compte les éléments identifiés et décrits par les approches initialement réductionnistes de la biologie et de la génétique moléculaire. Mais la biologie systémique les déborde en cherchant le sens caché dans les interactions multiples entre ces éléments.</p> <p class="articleAccroche">Comment envisagez vous à l'Institut Pasteur de rapprocher, voir d'intégrer des disciplines traditionnelles pour faire face à ce nouvel enjeu fondamental et appliqué ?</p> <p>A l'Institut Pasteur, nous avons organisé un dispositif matriciel d'animation de la recherche qui croise nos 12 départements par une série de programmes transversaux internes ou ouverts vers l'extérieur. Ceci favorise la "multi" et la "trans-disciplinarité, mais ne suffit pas. Certains de nos chercheurs sont versés dans ces nouvelles approches. Nous en avons recruté et en recruterons d'autres. Nous avons établi des liens avec des mathématiciens et devons développer plus avant de telles interactions. C'est un véritable changement de culture qui est amorcé, avec de nouvelles manières de poser les questions scientifiques, et des réponses qui ne seront pas nécessairement univoques- comme dans la physique moderne.</p> <p class="articleAccroche">Qu'attendez vous de la Biologie Systémique en tant que chercheur et responsable d'un grand Institut de recherches ?</p> <p>Enormément ! Dans le monde du vivant, des cellules aux organes, aux organismes et aux sociétés d'organismes, tout est affaire de système. Quelques exemples : dans le système immunitaire, les notions de robustesse et de contrôle de qualité peuvent être abordées avec les concepts utilisés par les ingénieurs, pour les avions par exemple. L'écologie scientifique est évidement une affaire de système complexe. <br> Ou encore : prédire la toxicité d'un nouveau médicament sera une des applications de la biologie systémique. Et que dire du système nerveux et du fonctionnement du cerveau ?<br></p> </td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40" height="38"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a> </td> </tr> </table> <table width="641" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="repere"></a>Repères</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td colspan="3" valign="top"><table width="100%" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="articleTitreReperes"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH122/n7_Ameisengi2f18-e4f4d.gif" width='100' height='122' align="left" style='height:122px;width:100px;' />Ethique et Biologie de synthèse - Synthetic Biology </span><br> <strong>Par Jean Claude Ameisen</strong> - Président du comité d'éthique de l'Inserm et professeur d'immunologie à l'Université Paris 7 - Faculté de médecine Xavier Bichat. Auteur de<em> La Sculpture du vivant. Le suicide cellulaire ou la mort créatrice</em> (Points Sciences, Seuil 2003).</p> <p>L'une des grandes découvertes scientifiques des 150 dernières années est l'idée que l'ensemble de l'univers -y compris l'univers vivant qui nous a donné naissance- a émergé et évolué spontanément, en dehors de tout projet. Cette notion a esompé les frontières longtemps considérées comme absolues entre animaux et êtres humains, corps et esprit, cellules et individus qu'elles construisent, matière et vivant... A chaque avancée de la recherche biologique -théorie de l'évolution, génétique, neurosciences- correspondent des interrogations éthiques non seulement sur les applications concrètes possibles de ces découvertes, mais plus fondamentalement sur les conséquences que ces représentations nouvelles peuvent avoir sur nos conduites et nos valeurs. Aujourd'hui, la biologie de synthèse nous confronte au projet de créer <em>de novo </em> des cellules vivantes, des bactéries pour commencer -au rêve de créer et de maîtriser des "machines vivantes". Mais que signifie la notion de "machine vivante" si ce qui différencie le vivant des machines est sa capacité à se reproduire, à évoluer et à faire émerger la nouveauté ? Comment aborder un tel projet avec un état d'esprit d'"ingénieur" sans tenir compte du fait qu'il s'agit de construire des objets dotés de la propriété de surprendre l'"ingénieur" et de lui échapper ? N'y a-t-il pas, au cœur-même du projet, une contradiction entre le rêve extraordinaire d'être capable -enfin- de créer véritablement la vie et l'espoir implicite qu'il ne s'agirait pas réellement de vie, parce qu'elle n'évoluerait que dans les directions que nous lui aurions imposées ? Suffit-il de donner au vivant un projet, dont il a été jusque là dépourvu, pour qu'il perde soudain sa capacité à s'inventer ? Suffit-il d'être capable de faire émerger instantanément le vivant pour ne plus avoir à tenir compte de l'épaisseur de temps, des méandres de l'histoire et de la contingence qui nous ont donné naissance ? Devrions-nous d'abord mieux comprendre la vie avant d'essayer de la créer ou décider d'emblée de la créer le plus vite possible dans l'espoir de pouvoir mieux la comprendre ? Comment distinguer entre ce que l'on souhaiterait créer parce qu'on en désire la présence, et ce que l'on ferait naître simplement pour comprendre de quoi il s'agit, et dont on se retrouverait soudain - <em>a posteriori </em>- responsable ? Comment réussir à conserver le respect de la vie dès lors que nous la produirions comme un simple <em>artefact </em> ? Comment continuer à réinventer le dialogue entre nature et culture, dès lors que la nature elle-même se réduirait à une simple création de la culture ? Deviendrions-nous plus libres de l'emprise de la nature, ou au contraire prisonniers de nos propres réalisations ?</p> <p>Ce sont ces questions anciennes que la biologie de synthèse revisite en les reposant en des termes radicalement nouveaux. Avant toute interrogation sur les notions de risque et de bénéfice, de maîtrise et de transgression, la première obligation en matière de recherche et d'éthique est, à mon sens, d'approfondir le questionnement sur la signification et les enjeux mêmes du projet. Si l'on peut -et doit- discuter de l'opportunité d'un moratoire, comme celui d'Asilomar, il y a trente ans, lors de l'émergence des premières possibilités de manipulation génétique, l'essentiel est de parvenir à ouvrir un espace et un temps à la réflexion et au débat. Et de continuer à retisser le lien toujours fragile entre la démarche de recherche biologique -l'interrogation sur ce que nous sommes capables de comprendre et de faire- et la démarche de réflexion éthique -l'interrogation sur ce que nous souhaitons devenir, sur la manière dont nous voulons librement inventer notre avenir.</p> </td> </tr> </table> <br> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="58%"> <p><a name="repere2" id="repere2"></a><span class="articleTitreReperes"><strong>Ethique biomédicale et biologie systémique </strong> </span><br> <strong>Par Henri Atlan</strong><br> <span class="theme">[ vivant ]</span><br> <img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH122/n7_atlangif-038d-a0772.gif" width='100' height='122' align="left" style='height:122px;width:100px;' />L'éthique biomédicale ne concerne pas seulement les applications des biotechnologies, mais aussi la diffusion du savoir biologique et des représentations qu'il véhicule. Les résultats des séquençages de génomes, qui étaient censés découvrir le Graal, ont montré au contraire les limites du réductionnisme génétique qui avait dominé la biologie depuis plus d'une trentaine d'années. D'autres découvertes comme celle du prion, et la (re)découverte de l'importance de facteurs épigénétiques dans le développement, à l'occasion notamment des réussites de clonage reproductif de mammifères, ont montré que l'image d'une programme génétique qui dirigerait le développement et le fonctionnement des organismes à la façon d'un programme d'ordinateur devait être profondément révisée. Le génome fonctionne plus comme une mémoire passive que comme un programme. Il est contrôlé par l'organisme au moins autant qu'il le contrôle. Chaque gène peut être impliqué dans la synthèse de plusieurs protéines et une même protéine peut avoir des fonctions différentes, suivant son environnement physico-chimique dans la cellule et ses interactions avec d'autres protéines. Cet état des choses est décrit par des expressions diverses qui expriment les enjeux de la recherche biologique nouvelle : post-génomique, génomique fonctionnelle, protéomique, cellulomique, biocomplexité, biologie systémique, etc... <br> Mais le rejet du déterminisme génétique réductionniste ne veut pas dire le rejet de déterminismes biologiques, non réduits à la génétique, au profit du retour à un holisme vitaliste, sous la forme d'une spontanéité et d'une liberté de la "Vie", venues d'ailleurs. En fait, il s'agit de prendre la mesure de la complexité des réseaux d'interactions moléculaires et cellulaires qui constituent les structures des organismes et leurs fonctions.<br> Et pour cela, le maître-mot est celui de modélisation, en faisant appel à toutes les techniques mathématiques et informatiques déjà développées dans d'autres disciplines, en physique notamment, et à d'autres techniques de modélisation encore à développer. Mais il faut se garder là aussi d'ignorer les limites de la modélisation et notamment la sous-détermination des théories par les faits, qui est ici sous-détermination des modèles par les observations : de nombreux modèles différents peuvent parfois expliquer et prédire les mêmes observations, sans que celles-ci soient suffisantes pour permettre de décider si l'un des modèles, ou plusieurs, ou aucun d'entre eux, ne décrit la réalité d'un système naturel, quand celui-ci est constitué par un nombre assez grand d'éléments -molécules, cellules- en interactions. La sous-détermination des théories fut d'abord décrite par P. Duhem à propos de théories physiques, puis par W.V.Quine, à propos de théorie de la traduction. Nous l'avons rencontrée plus récemment lors des premiers essais de modélisation de réactions immunitaires complexes par réseaux de neurones formels (<a href="#" title="1.Sur cette question, on pourra consulter W.V. Quine, Methodological reflections on Current Linguistic Theories, in Semantics of Natural Language, Davidson & Harman (eds), Dordrecht, Reidel, 1972, p. 442-454 ; H.Atlan, Automata theories in immunology : their utility and their underdetermination, Bulletin of Mathematical Biology, 51, 2, 1989, p.247-253 ; A biological novelty : neural computation of novelty in biology and in the biologist's brain, Substance, XIX, 4, Univ. Wisconsin Press, 1990,p.55-71 ; et en français, P.Duhem, La théorie physique. Son objet, sa structure, Paris, Marcel Rivière & Cie, 1914 ; H. Atlan, L'intuition du complexe et ses théorisations, in Les théories de la complexité, dir. F. Fogelman-Soulié, Paris, Seuil, 1991, p. 9-41 ; et Tout, Non, Peut-être. Education et vérité, Paris, Seuil, 1991,p.130-164.">1</a>). Mais la sous-détermination des modèles peut être autre chose qu'une insuffisance de la théorie : elle peut exprimer aussi une redondance réelle des structures du système naturel lui-même. Dans ce cas, en effet, la même fonction peut être réalisée par des voies et des connexions différentes.</p> <p><a name="repere3" id="repere3"></a><span class="articleTitreReperes"><strong>La vie synthétique : un nouveau mythe post-génomique</strong></span><br> <strong>Par Hervé Chneiweiss</strong><br> <span class="theme">[ vivant ]</span><br> La conférence d'Asilomar en 1975 a marqué une date historique dans l'histoire de la conscience des scientifiques de leur responsabilité dans le domaine de la précaution. À l'aube de <a href="http://www.genethique.org/doss_theme/dossiers/genome/histo_genome.htm" class="lienreference">l'explosion de la génomique</a>, les pionniers de la biologie moléculaire se donnaient un moratoire d'un an pour évaluer les conséquences et les mesures de précautions à prendre, suite au premier clonage d'un gène et aux premières utilisations de virus modifiés. Depuis 30 ans, dans tous les laboratoires du monde, on "manipule" plasmides, virus recombinant, bactéries ou levures génétiquement modifiées, mouches drosophiles ou souris mutantes. D'où naît cette soudaine frayeur face à la "vie artificielle" ou aux "usines moléculaires" ?<br> D'abord du vocabulaire, comme pour le clonage. Pour lever des fonds, les scientifiques américains inventent du neuf avec du vieux : la génomique ne faisant plus recette depuis l'achèvement itératif du séquençage du génome humain, il faut trouver un rêve et un gisement nouveaux pour drainer le capital-risque et promouvoir les biotechnologies. Adieu "génome", surtout au rythme où diminue <a href="http://www.caducee.net/breves/breve.asp?cal=1&idb=5178" class="lienpresse">le nombre de gènes humains</a>, donc de cibles potentielles, corollairement, sources de profits : bienvenue à la "<a href="http://web.mit.edu/synbio/www/faq.html" class="lienreference">vie synthétique"</a>. <br> La peur naît du fantasme déterministe que ce qui est vivant nous ressemble. L'homme se considérant comme la logique naturelle de l'évolution biologique, le vivant ne pourrait avoir d'autre but final que de se reproduire pour devenir ou attaquer l'homme. La réalité est infiniment plus prosaïque : tout ce qui est vivant est fragile et l'évolution a doté l'homme et tous les organismes avec lesquels il cohabite de solides mécanismes d'adaptation pour parer à presque toutes les éventualités. Plus un génome est réduit, plus on lui retire de gènes "inutiles" et plus on lui interdit de vivre dans des conditions variées. <br> Il ne faut pas ne s'inquiéter de rien, mais de ce qui est réellement dangereux : il s'agit donc de développer nos mécanismes d'analyse du risque, faire vivre le <a href="http://europa.eu.int/scadplus/leg/fr/lvb/l32042.htm" class="lienreference">principe de précaution</a> par plus de recherche. Sur cette question, l'ordinateur au silicium actuel est certainement plus toxique à l'être humain que son éventuel successeur moléculaire, potentiellement toxique, mais aussi source de développement et d'émancipation... <br> <br> <strong>>> L'article complet sur le site du <a href="http://grit-transversales.org/article.php3?id_article=49">GRIT - Transversales</a></strong>.</p> </td> <td width="31"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td width="50%" valign="top"> <p><span class="articleTitreReperes">La "logique absurde" de la biologie synthétique </span><br> <strong>Par Jacques Testart</strong><br> <span class="theme">[ vivant ]</span><br> <img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH122/n7_testardgi1d6b-56ee5.gif" width='100' height='122' align="right" style='height:122px;width:100px;' />La "biologie systémique" prétend faire l'alliance de nombreuses disciplines scientifiques (biologie, physique, chimie, mathématiques, médecine, ingénierie, informatique, ...) pour créer de <strong>nouvelles façons d'être vivant </strong>. Ce faisant, elle se réclame de la transdisciplinarité, comme si un savoir intégral pouvait résulter de l'effet d'accumulation des sciences dures, et que la maîtrise du vivant était une affaire seulement compliquée plutôt que terriblement complexe. Les gourous de la biologie synthétique n'ont pas sollicité la contribution des sciences humaines pour réfléchir au sens d'un projet qui vise à instrumentaliser les êtres vivants en les réduisant à n'être que rouages d'une machine-monde prétendument rationnelle. Ils n'ont pas même imaginé leur incapacité durable à fabriquer la vie, arguant que leur mission est de poursuivre l'œuvre du Créateur, coupable de s'être reposé le septième jour alors qu'il restait tant à faire... On peut s'étonner d'une telle ambition, dont le fondement est surtout dans le bricolage de l'ADN, alors que les projets plus modestes de soigner les gens ou de transformer les plantes à coups de gènes sont encore en échec. Les avatars du "clonage" des mammifères ont révélé l'indigence de la pensée mécanicienne et l'importance de l'univers épigénétique, lequel est à la molécule d'ADN ce qu'un poème est à l'alphabet.</p> <p>Une chose est certaine : l'homme sera vite incapable de survivre dans le monde fini de la technosphère. Certains admettent alors que "la science trouvera toujours les moyens de réparer ses erreurs" et justifient ainsi la course en avant des artifices. Le pari de ces optimistes invétérés est considérable... et déjà redoutable. Mais, en proposant des aménagements du monde pour le confort de notre espèce, il n'est encore qu'exaltation technophile comparé à ce qu'on doit bien nommer la <strong>logique absurde </strong>de ceux qui veulent changer l'homme pour l'adapter à la ruine du monde.</p> <p><a name="repere4" id="repere4"></a><span class="articleTitreReperes">La biologie de synthèse, ou l'intégration de données grâce à la modélisation </span><br> <strong>Par Marc Vasseur</strong><br> <span class="theme">[ vivant ]</span><br> Le monde des sciences biologiques et médicales est de plus en plus submergé par des masses de données, inexploitables en raison même de leur surabondance et de leur grande variété. L'avènement des technologies de l'information et la diminution des coûts technologiques ont ouvert la voie à l'ère de la biologie à grande échelle. Le <a href="http://www.genoscope.cns.fr/externe/Francais/Questions/#11" class="lienreference">génome humain a été entièrement séquencé</a> et on peut aujourd'hui l'analyser en quelques jours. De nouveaux outils technologiques, de nouveaux automates apparaissent chaque jour qui permettent de réaliser des analyses moléculaires en parallèle et à grande échelle. Le défi est aujourd'hui de créer une nouvelle science, celle de l'intégration de ces informations au sein de modèles permettant la modélisation et la simulation du vivant -normal et pathologique- de la molécule à l'organisme en passant par les niveaux cellulaires et la physiologie. En terme d'application, ces systèmes d'intégration de données, d'analyse sémantique, de modélisation et de simulation expérimentale <em>in silico </em> sont aujourd'hui indispensables tant pour la recherche fondamentale que pharmaceutique, pour la médecine prédictive, les recherches environnementales et la biométrie. Cette science de la complexité des systèmes vivants est un domaine jeune, en plein essor ; on le retrouve dans le monde sous diverses dénominations comme : "computational biology" "<a href="http://www.systems-biology.org/000/" class="lienreference">systems biology</a> ", "<a href="http://www.integrativebiology.ox.ac.uk/" class="lienreference">integrative biology</a>", "biologie des systèmes", "biologie systémique". Les années 2005-2010 seront celles d'un changement fondamental de paradigme avec l'apparition de systèmes de modélisation et de simulation du vivant ouvrant la voie à l'expérimentation assistée par ordinateur pour la recherche biologique, médicale, et pharmaceutique.</p> <p><span class="sommaireLien">Le professeur Marc Vasseur est le Président de <a href="http://www.serono.fr/ste/france.jsp?major=2&minor=5">Serono France Holding</a>, Co-fondateur de la "Fondation pour la Modélisation et la Simulation du Vivant", Sophia Antipolis.</span></p> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td colspan="3" valign="top"><table width="100%" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="to"> <td> <p><span class="articleTitreReperes"><a name="analyse"></a>Biologie de synthèse : enjeux et défis pour l'humanité</span><br> > <strong>L'analyse de Joël de Rosnay</strong></p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH122/n7_joelgif-00a2e-6ebbc.gif" width='100' height='122' align="right" style='height:122px;width:100px;' />Après l'essor du génie génétique, deux domaines émergents suscitent de nouveaux enjeux -craintes pour certains, espoirs pour d'autres- : la biologie systémique et la biologie de synthèse. De nouveaux problèmes éthiques pourraient découler du caractère récent des découvertes et des applications qui leur sont liées.</p> <p>La première ouvre la voie à la seconde. La biologie systémique émerge de la convergence d'un certain nombre de secteurs : bioinformatique, étude du génome et du protéome humain, appareils d'analyse. Ces techniques permettent une dissection du vivant pour en comprendre les composants et leurs modes d'action. Les techniques classiques d'analyse avaient conduit à un éparpillement de la vision que les biologistes avaient de la cellule et des organismes vivants. L'analyse était précise mais on ne comprenait pas les interactions et les interdépendances. Grâce à l'ordinateur, à la simulation et au "<a href="http://www.isoc.org/briefings/011/index.html" class="lienreference">grid computing</a>" (des ordinateurs fonctionnant en réseaux de traitements mutualisés grâce à l'internet), il devient possible de simuler des systèmes complexes, dont l'interaction de molécules avec des macromolécules et jusqu'au "comportement" physiologique schématique d'une cellule ou d'un ensemble de cellules. <br> C'est ainsi qu'est née progressivement la biologie systémique. Elle va se concentrer sur les interdépendances entre les éléments, en déduire des fonctions émergentes, prédire les propriétés de nouvelles molécules et, éventuellement, de médicaments capables d'agir sur ce comportement global. On a également la possibilité de fabriquer des "e-cells", cellules simulées, virtuelles, sur lesquelles on peut faire des expériences in silico.</p> <p>L'autre secteur complémentaire, en rapide développement, présente certes des débouchés pour la médecine et la connaissance en biologie, mais ouvre des voies dont la bioéthique devra s'efforcer d'analyser les conséquences. Il s'agit de ce qu'on appelle en anglais "<a href="http://web.mit.edu/synbio/www/faq.html" class="lienreference">synthetic biology</a>", que l'on pourrait traduire par "biologie de synthèse" ou "biologie synthétique". Les objectifs de la biologie de synthèse sont la conception de novo de systèmes biologiques, tels qu'enzymes, biomatériaux, voies métaboliques, ou systèmes de contrôle génétique. Pour y parvenir il est nécessaire d'écrire des plans de configuration biologique, de copier les systèmes de régulation, de feed-back, de reconnaissance moléculaire et de tester les fonctionnements de chaque élément dans des <a href="http://www.phschool.com/science/science_news/articles/digital_cells.html" class="lienpresse">e-cells</a> et in vitro.<br> <br> Pour comprendre comment atteindre ces objectifs, il convient de partir des bases de la biologie de synthèse. Il s'agit de rien moins que la reprogrammation complète d'organismes vivants (et pas seulement l'introduction d'un gène, objectif du génie génétique), afin de leur faire exécuter les fonctions souhaitées, même si elles n'existent pas dans la nature. Pour le moment une poignée de chercheurs, au MIT, à Princeton ou à Berkeley, travaille dans ce domaine. Ces pionniers de la biologie de synthèse ont réussi, par exemple, à introduire des fonctions "on", "off" dans des bactéries. Certains laboratoires songent déjà à fabriquer des bactéries ou des micro-algues productrices d'hydrogène, des biodétecteurs de pollution, voire de nouvelles armes biologiques.</p> <p>Pour réaliser une telle programmation les chercheurs ont mis au point, et utilisent désormais, un langage génétique voisin d'un langage de programmation informatique (avec des fonctions analogues à START, STOP, GO TO, DO LOOP, SUBROUTINE...). Des modules de programmation sont disponibles sur Internet et transférables en instructions biologiques. On les appelle des "DNA Cassettes" ou des "<a href="http://www.automatesintelligents.com/actu/040631_actu.html" class="lienreference">BioBriks</a>". Ces modules s'échangent couramment sur Internet entre chercheurs et laboratoires, sans contrôle ou vente de licences. Leur objectif est la création d'organismes vivants et de fonctions n'existant pas dans la nature, ce qui jette les bases d'une bio-industrie de synthèse dont l'impact sera plus important encore que l'industrie chimique de synthèse de la première moitié du 20ème siècle.</p> <p>Quelles sont les applications actuelles de la biologie de synthèse ? Parmi les différents projets, on compte la synthèse de molécules complexes n'existant pas dans la nature ; des enzymes synthétiques ; des cellules reconstituées avec des enzymes de synthèse ; des nouveaux matériaux et notamment des biomatériaux "soft" de synthèse pour le "tissue engineering" et l'administration de médicaments, ainsi que des biomatériaux "hard" de synthèse pour les nanotechnologies, la microélectronique, les membranes et les surfaces catalytiques ; la détection de menaces et risques chimiques et biologiques ; des nouvelles voies métaboliques pour la dégradation de substances dangereuses ; la production d'énergie par la conversion efficace de déchets. Il existe déjà des sociétés qui fabriquent des bactéries devenant fluorescentes (vertes ou rouges) si une molécule dangereuse est présente dans l'environnement -jouant le rôle de détecteurs ou d'éco-capteurs capables de signaler dans l'écosystème la présence de tels produits chimiques.</p> <p>A partir du moment où l'on peut introduire des DNA cassettes dans un programme génétique totalement contrôlé, pour créer de nouvelles fonctions biologiques, les applications sont illimitées. Mais dans le cas du bioterrorisme ou de projets industriels susceptibles de réduire la biodiversité, des bactéries reprogrammées pourrait anéantir d'autres bactéries nécessaires à la diversité de l'écosystème. On ignore comment vont réagir de tels organismes de synthèse. Seront-ils détruits par les organismes existants dans l'écosystème ou bien vont-ils les remplacer ? Pourrait-il y avoir interdépendances et transferts de gènes entre bactéries "naturelles" et bactéries intégrant des DNA cassettes modifiées ? Si on avait à réglementer ou à créer un comité de surveillance, quelle serait sa composition et quelles seraient les questions à lui poser ? Est-ce que des grandes entreprises industrielles sont déjà sensibilisées à ces questions ? Le public est-il suffisamment informé ? Est-ce que la systémique, qui fait un retour remarqué dans cette discipline particulièrement analytique qu'est la biologie moléculaire, n'est-elle pas en train de conduire à une vision nouvelle des interdépendances et de la dynamique des interactions dans les systèmes complexes ?</p> <p>Quelles que puissent être les applications envisagées par les laboratoires de recherches et les grandes entreprises de la chimie ou de la pharmacie, la plus grande vigilance s'impose afin d'éviter des dérives résultant de la poursuite de seuls objectifs commerciaux ou militaires. Il serait temps d'organiser une nouvelle conférence internationale du type de celle d'Asilomar, qui, en 1975, avait conduit à un moratoire des chercheurs pour réfléchir aux risques du génie génétique avant de s'engager, "apprentis sorciers", dans un secteur prometteur. En ce début du 21ème, les enjeux de la biologie de synthèse pour l'humanité, paraissent encore plus importants.</p> <p><strong>>> L'article complet sur le site du <a href="http://grit-transversales.org/article.php3?id_article=44">GRIT - Transversales</a></strong>.<br></p> </td> </tr> </table></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"><tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="breve"></a></span><span class="articleRub">Brèves</span> </td></tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td width="58%" valign="top"> <p><span class="articleTitreBreves">L'Europe accepte un maïs OGM dans l'alimentation humaine</span><br> <span class="theme">[ vivant ]</span> <br> Le maïs, du nom de Roundup Ready NK603, contient un gène qui lui confère une tolérance à l'herbicide Roundup, également fabriqué par Monsanto. L'impact économique sera faible à moyen terme, mais<a href="http://www.futura-sciences.com/sinformer/n/news4713.php" class="lienpresse"> la décision est symbolique</a>. Les semences avaient déjà reçu l'approbation de la commission le 9 septembre dernier.</p> <p><span class="articleTitreBreves">La Russie ratifie le protocole de Kyoto</span><br> <span class="theme">[ vivant ]</span> <br> Après deux ans de négociations, la Russie a accepté de ratifier le protocole de Kyoto le 1er octobre 2004. En échange l'UE a promis d'appuyer la candidature russe à l'Organisation mondiale du commerce.<br></p> </td> <td width="10"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td valign="top" width="42%"> <p><span class="articleTitreBreves">Le réchauffement climatique impacte l'Europe en priorité</span><br> <span class="theme">[ vivant ]</span> <br> C'est la conclusion du rapport de l'<a href="http://local.fr.eea.eu.int/" class="lienreference">Agence Européenne pour l'Environnement</a> (19/10). La dernière décennie a été la plus chaude, et tout indique que l'augmentation de température est bien la plus rapide en Europe. Ce réchauffement a été de +0,95°C sur les 100 dernières années alors que les scientifiques prévoient une<a href="http://www.futura-sciences.com/sinformer/n/news4222.php" class="lienpresse"> élévation de la température allant de 2 à 6,3°C sur ce seul siècle</a>.<br> L'EEA vient également de publier (15/11) son <a href="http://reports.eea.eu.int/technical_report_2004_5/en/Technical_report_5_2004_web.pdf" class="lienreference">dernier rapport</a> mesurant l'impact des polluants atmosphériques sur le changement climatique.</p> <p><span class="articleRub"><a></a></span></p> </td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="voir"></a></span><span class="articleRub">Voir / Lire</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td width="44%" valign="top"> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L91xH140/livre_n7-lat8fc0-18429.gif" width='91' height='140' align="left" border="0" vspace="0" hspace='' style='margin:5px;height:140px;width:91px;' /> <span class="articleTitreBreves">La Terre sur un fil<br> Eric Lambin, Ed. Le pommier, octobre 2004<br> </span>Encore un livre qui analyse les risques à moyen et long terme de la planète si les tendances actuelles ne sont pas infléchies. L'originalité vient néanmoins de l'analyse d'un géographe, le belge Eric Lambin, qui prône notamment un renversement des valeurs dans nos sociétés sur les quelques décennies à venir :"le défi le plus important pour l'avenir de la planète et de l'humanité est de forger un nouvel ordre de valeurs qui puisse être adopté et respecté de façon commune et qui reflète un sentiment d'appartenance au monde".<br> <a href="http://www.geo.ucl.ac.be/IMAGES/Laterresurunfil.pdf" class="lienreference">Lire les 15 idées du livre</a>.</p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L91xH140/livre_n7-lid76b3-37154.gif" width='91' height='140' align="left" border="0" vspace="0" hspace='' style='margin:5px;height:140px;width:91px;' /><span class="articleTitreBreves">L'idiot du village mondial<br> Ouvrage collectif sous la direction de Michel Sauquet - Préface d'Armand Mattelart Editions Charles Leopold Mayer, Paris, 2004</span><br> Ce livre, conçu par des auteurs et éditeurs indiens, brésiliens et européens, croise des regards diversifiés sur le thème de la communication et de la démocratie ; il propose une réflexion, fondée sur de nombreux exemples des trois continents, Ã propos des logiques de communication populaire et citoyenne et de la pertinence sociale de la révolution de la communication.</p> <p><strong>>> Le compte-rendu de lecture intégral sur le site internet du <a href="http://grit-transversales.org/article.php3?id_article=41">GRIT - Transversales</a>. </strong></p> </td> <td width="20"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td width="50%" valign="top"> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L91xH140/livre_n7-man8fa0-4c425.gif" width='91' height='140' align="left" border="0" vspace="0" hspace='' style='margin:5px;height:140px;width:91px;' /><span class="articleTitreBreves">Construire le sens de sa vie. Une anthropologie des valeurs<br> </span><span class="articleTitreBreves">Gérard Mendel - La Découverte<br> </span>Comment penser l'articulation entre changement personnel, évolution des organisations collectives et transformation socio-politique ? De cette question est née l'<a href="http://www.interactions-tpts.net/" class="lienopinion">association Interactions TP-TS</a>. Le dernier ouvrage de Gérard Mendel, décédé le 14 octobre 2004, apporte des éclairages nouveaux et pertinents. Le psychanalyste et sociologue français s'y interroge sur les raisons du succès rencontré par les techniques de développement personnel, depuis vingt ans, dans les entreprises. S'il interprète cet engouement comme une tentative de réponse au malaise ambiant, il précise qu'il s'agit d'une fausse réponse. Car le développement personnel, selon lui, vise « à récupérer certaines ressources de l'individu au profit d'une intégration sociale conforme à l'idéologie dominante du chacun pour soi ».<br> Suite à l'effondrement des systèmes de valeurs traditionnels, chacun est invité à construire le sens de son existence. Or, l'être humain n'est jamais coupé du monde. Aussi « pour que la personnalité puisse évoluer, grandir, il ne suffit pas d'agir sur le psychisme, il faut que le sujet possède du pouvoir à l'extérieur sur sa vie ». À cet égard, sceptiques et cyniques ont tort de sourire de la démocratie participative, qui constitue l'un des outils efficients pour travailler sur l'articulation individu-collectif-société.</p> <p>Un vibrant plaidoyer en faveur de l'anthropologie, qui fait appel aux autres sciences sociales et aux grandes sagesses et traditions religieuses pour réfléchir à ce qui fait la spécificité de l'existence humaine.</p> <p><strong>>> Le compte-rendu de lecture intégral sur le site internet du <a href="http://grit-transversales.org/article.php3?id_article=43">GRIT - Transversales</a>. </strong></p> </td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr><td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><a href="#haut"><img src="http://grit.agence-revoutions.com/images/img_retour.gif" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;'></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/img_vert-fondgris.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td> <p class="theme"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L447xH43/img_transverb8dc-ae2b3.gif" width='447' height='43' vspace="5" style='height:43px;width:447px;' /><br> <span class="gras">Président et directeur de la publication :</span> Joël de Rosnay <br> <span class="gras">Groupe d'orientation et de rédaction :</span> Jacques Robin, <a href="mailto:transversales@globenet.org">Philippe Merlant</a> (rédacteur en chef), Laurence Baranski, Patrick Viveret, Valérie Peugeot, <a href="mailto:thierry.taboy@noos.fr">Thierry Taboy</a>, Jean Zin, Roger Sue, Philippe Aigrain, Véronique Kleck, <a href="mailto:laurent.jacquelin@noos.fr">Laurent Jacquelin</a>, Valérie Chapuis, Claire Souillac.<br> <br> <span class="gras">Design et production :</span> <a href="http://www.agence-revolutions.com/">Agence Révolutions</a> / Nicolas Berranger, Philippe Clavaud.<br> <br> Les lettres precédentes : <a href="http://grit.agence-revolutions.com/grit_mai2003.htm">numéro 0</a> | <a href="http://grit.agence-revolutions.com/transversales-1-juillet2003.htm">numero 1</a> | <a href="http://grit.agence-revolutions.com/transversales-2-sept-oct2003.htm">numero 2</a> | <a href="http://grit.agence-revolutions.com/transversales-3-nov-dec2003.htm">numero 3</a> | <a href="http://grit.agence-revolutions.com/transversales-4-mars2004.htm">numero 4</a> | <a href="http://grit.agence-revolutions.com/transversales-5-juin2004.htm">numero 5</a> | <a href="http://grit.agence-revolutions.com/transversales-6-sept2004.htm">numero 6 </a><br></p> </td> <td width="132" valign="top"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L132xH185/img_bloc_logd7de-9d7c1.gif" width='132' height='185' usemap="#map2" border="0" style='height:185px;width:132px;' /></td> </tr> </table></td></tr></table> <map name="map2"> <area shape="rect" coords="14,6,103,38" href="http://grit-transversales.org/"> <area shape="rect" coords="16,45,105,82" href="http://www.agence-revolutions.com"> <area shape="rect" coords="15,84,107,109" href="http://www.vecam.org/"> <area shape="rect" coords="6,136,112,154" href="http://www.medias-cite.org/"> <area shape="rect" coords="26,158,103,182" href="http://cfeditions.com/"> </map></div> Transversales - Lettre d'information n°6 Septembre Octobre 2004 http://vecam.org/article330.html http://vecam.org/article330.html 2004-10-06T10:48:29Z text/html fr TT font-family="Courier New" BLOCKQUOTE.CITE padding-left:0.5em ; margin-left:0 ; margin-right:0 ; margin-top:0 ; margin-bottom:0 ; border-left :"solid 2" ; SPAN.TABOOHEADER display=none Transversales lettre d'information n°4- mars 2004 - <a href="http://vecam.org/rubrique67.html" rel="directory">1995 - 2009 Transversales science culture</a> <div class='rss_texte'><STYLE> TT <i>font-family="Courier New"</i> BLOCKQUOTE.CITE <i>padding-left:0.5em ; margin-left:0 ; margin-right:0 ; margin-top:0 ; margin-bottom:0 ; border-left :"solid 2" ;</i> SPAN.TABOOHEADER <i>display=none</i> </STYLE> <p><head> <title>Transversales lettre d'information n°4- mars 2004</title> <meta http-equiv="Content-Type" content="text/html; charset=iso-8859-1"></p> <style type="text/css"> <!-- p,ul { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; color: #000000} a { } .tdtable { border-top: 0px solid #cccccc; border-right: 0px solid #cccccc; border-bottom: 1px solid #cccccc; border-left: 1px solid #cccccc; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 10px; color: #000000 } .sommaireLien { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 9px; font-style: normal; color: #000000; text-decoration: none } .sommaireLien:hover { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 10px; font-style: normal; font-weight: bold; color: #000000; text-decoration: none} .lienreference:hover { font-size: 11px; color: #CC6600; font-weight: bold; text-decoration: none} .lienpresse:hover { font-size: 11px; color: #336699; font-weight: bold; text-decoration: none} .lienopinion:hover { font-size: 11px; color: #CC0000; font-weight: bold; text-decoration: none} .lreference { font-size: 11px; color: #CC6600; font-weight: bold; text-decoration: none} .lpresse{ font-size: 11px; color: #336699; font-weight: bold; text-decoration: none} .lopinion { font-size: 11px; color: #CC0000; font-weight: bold; text-decoration: none} .sommaireRub { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; font-weight: bold; color: #000000} .articleRub { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; font-weight: bold; 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Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible." Ces propos de Patrick Lelay, recueillis dans un livre (<a href="#" title="(1) Les Dirigeants face au changement (Editions du Huitième Jour)">1</a>), ont fait scandale au début de l'été. Toute la question reste de savoir si le Pdg de TF1 ne fait que dire tout haut ce que d'aucuns pensent tout bas (et ce que tous les acteurs, publics ou privés, de la télévision pratiquent quotidiennement). Auquel cas, Lelay aurait au moins le mérite de la franchise.<br> Certes, les propos du patron de TF1 dévoilent le caractère "monstrueux" des pouvoirs médiatiques dominants : inféodés aux multinationales et prêts à asservir le consommateur pour le rendre totalement passif. Faut-il pour autant le féliciter d'avoir ainsi jeté un pavé dans la mare ? Faut-il surtout rester passif face à l'absence de réaction du président du CSA (conseil supérieur de l'audiovisuel), qui se contente d'un "no comment" éloquent ? Certainement pas. Car une chose est de constater comment fonctionne la logique marchande de l'information-spectacle. Une autre est de baisser les bras et de renoncer à ce combat, aujourd'hui mondialisé, qui vise à remettre l'information dans la sphère des "biens communs de l'humanité".<br> D'autant que les propos de Patrick Lelay véhiculent une vision du cerveau largement erronée. Depuis toujours, le rêve des oppresseurs est de parvenir à assurer leur domination sur des cerveaux devenus entièrement passifs. Pourtant, contrairement à certaines idées reçues, les plus récentes découvertes en neurophysiologie invalident ce mythe. En fait, comme le montre Catherine Malabou dans un récent livre (<a href="#" title="(2) Que faire de notre cerveau ? (Bayard).">2</a>), ce qui caractérise le cerveau, c'est sa "plasticité". "Parler de plasticité du cerveau revient à voir en ce dernier non seulement un créateur et un récepteur de forme, mais aussi un facteur de désobéissance à toute forme constituée." Ainsi, malgré leur apparente proximité, la plasticité et la flexibilité - qui consiste à "prendre le pli, non à le donner" - n'ont rien à voir. Bref, tous ceux qui continuent à fantasmer sur leur capacité à "laver le cerveau" des humains ont encore du souci à se faire. De ce point de vue, on peut lire les propos de Lelay comme un ultime sursaut face à un constat d'impuissance. Comme un signe de plus de la violence dont est capable le capitalisme informationnel, confronté à des données qu'il ne parvient plus à maîtriser.</p> <p class="articleAccroche" align="right"><span class="titreRub">Philippe Merlant</span></p> <table width="100%" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="sommaireRub">Note à l'attention des lecteurs :<br> </span>Le format de newsletter évolue : un mois sur deux, une version plus légère, orientée veille, élaborée autour de brèves, de repères et de notes de lecture donnera également à ses abonnés des nouvelles régulières de l'association GRIT /Transversales et de ses activités. Les lecteurs désireux d'en savoir plus sur nos projets en cours seront ainsi tenus informés - et en particulier de la sortie prochaine des premiers livres de la collection « Un autre Regard » que le GRIT a initiée en partenariat avec Fayard. <br> En attendant la prochaine newsletter thématique, prévue pour novembre, qui se focalisera sur la bioéthique, bonne lecture à tous !<br></p> </td> </tr> </table> </td></tr> <tr> <td> </td> <td valign="bottom"><table width="220" border="0" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="sommaireRub">Identification des liens :</span><br> Au survol les liens proposés dans les articles changent de couleur, ces couleurs indiquent de quelle nature est<br> la cible de ce lien : <br> > <span class="lreference">Texte de référence</span><br> > <span class="lpresse">Article de presse</span><br> > <span class="lopinion">Opinion/Analyse</span></p> </td> </tr></table></td> <td> </td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH50/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='50' style='height:50px;width:40px;' /></td> <td valign="bottom"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top"> </td> </tr></table> <table width="641" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="repere"></a>Repères</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td colspan="3" valign="top"><table width="100%" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="articleTitreReperes">Biens culturels : la liberté comme alternative crédible </span><br> <span class="articleAccroche">L'Analyse de Thierry Taboy </span><br> <span class="articlessAccroche">> directeur veille & prospective - Sofrecom / France Télécom</span></p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L132xH121/repere_thier58cf-59860.gif" width='132' height='121' align="left" style='height:121px;width:132px;' />Le passage au "tout numérique" associé au développement des "réseaux d'accès haut débit" a propulsé l'industrie des biens culturels, musique en tête, dans une ère de profonde incertitude. En quelques années, la filière a vu son modèle de production/distribution largement transformé : capacité de reproduction illimitée et sans dégradation des œuvres, prolifération de réseaux d'échange décentralisés donnant accès gratuit aux catalogues de titres, disparition progressive de supports intermédiaires (disques, K7) et multiplication des matériels pouvant lire un même fichier... <br> Face à cette extraordinaire mutation, la première réaction d'une grande majorité des acteurs impliqués (sociétés d'auteur comprises) a consisté au blocage pur et simple, les tentatives pour <a href="http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39170830,00.htm" class="lienpresse">criminaliser les dynamiques d'usage les plus perturbantes</a> étant nombreuses et largement médiatisées (). De nouvelles offres "légales" de vente en ligne sont apparues, donnant l'impression (provisoire) que limitation de l'usage (par renforcement des protections et contraintes) et répression permettraient d'éviter une trop grande remise à plat du fonctionnement d'ensemble. Le coup est pourtant bel et bien parti.<br> Loin du tambour médiatique des majors, des alternatives passionnantes se multiplient et apparaissent de plus en plus crédibles. Pour les auteurs, qui voient les circuits traditionnels se fermer toujours plus à la pluralité créative au moment où explosent les facilités d'autoproduction, les réseaux offrent de nouvelles opportunités de voir leurs créations exister, se diffuser. Des outils apparaissent, qui permettent aux artistes de définir les modalités d'accès et rémunération associés à une œuvre (<a href="http://creativecommons.org/" class="lienreference">Creative Commons</a>). Certains d'entre eux décident ainsi de les mettre en accès libre et gratuit sur des sites comme <a href="http://music.download.com/" class="lienreference">Donwload.com</a> ou <a href="http://www.musique-libre.org/static.php?op=musique-libre.php&npds=1" class="lienreference">Musique-libre.org</a>. C'est le cas <a href="http://www.m-base.org/mp3_philosophy.html" class="lienopinion">Steve Coleman</a>, qui considère qu'au moins une partie de sa production appartient au patrimoine commun et ne doit pas donner lieu à paiement. <br> Sur la question centrale des modèles économiques susceptibles d'assurer une "juste" rémunération des ayants droits tout en libérant les dynamiques d'usages, de nombreuses pistes restent à creuser (P2P légal, taxation des supports matériels et immatériels, modèles indirects...). La vitalité du débat actuel indique toutefois que le temps des blocages systématiques est en train d'être dépassé, en particulier du côté des sociétés d'auteur (<a href="http://www.theregister.co.uk/2004/02/01/free_legal_downloads/" class="lienreference">voir les propositions émises</a> - par le <a href="http://www.tfisher.org/PTK.htm" class="lienreference">professeur Terry Fisher d'Harvard</a>). Une bonne nouvelle pour la pluralité.</p> </td> </tr> </table> <br> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="50%"> <p><span class="articleRub"><a name="repere2" id="repere2"></a></span><span class="articleTitreReperes">Nanotechnologies : premiers produits commerciaux</span><br> Par Joël de Rosnay <br> <span class="theme">[ techno ]</span><br> Un grand nombre de start-ups, ainsi que des grandes entreprises, aux États-Unis et au Japon, sont sur le point de commercialiser des applications fondées sur des nanotechnologies dans des domaines allant des nouveaux matériaux de construction, aux photopiles en passant par les piles à combustible. <br> Au Japon le choix prioritaire du METI (Ministère de l'économie, du commerce et de l'Industrie) est l'amélioration de matériaux existants grâce aux nanotechnologies : pare-chocs renforcés par des nanotubes de carbone, PC portable dont l'énergie sera fournie par une pile à combustible miniature utilisant une cartouche de méthanol comme source d'hydrogène, écrans ultra plats, vêtements renforcés et très légers, nouveaux enrobages pour DVD améliorant la densité de stockage des données. <br> Des États-Unis et d'Europe pourrait venir l'une des plus spectaculaires applications : des films souples plastiques revêtus de couches minces de nanomatériaux permettant de cpter l'énergie solaire et de produire de l'électricité avec un rendement de 10%, à des prix de revient sans commune mesure avec ceux des photopiles classiques. Des sociétés dont <a href="http://www.konarkatech.com/" class="lienreference">Konarka Technologies</a> et <a href="http://www.nanosolar.com/" class="lienreference">Nanosolar</a> sont parvenues à produire des cellules solaires imprimées sur plastique et pouvant être intégrées à des PC, des téléphones portables, voire des carrosseries automobiles ou des tuiles. En Suisse, à l'EPFL (L'école polytechnique fédérale de Lausanne), <a href="http://solar-club.web.cern.ch/solar-club/SolPV/autres/vitreselectrogenes.html" class="lienreference">l'équipe de M. Graetzel</a> a obtenu des cellules photosensibles souples très performantes à partir de nanocristaux de dioxyde de titane. <br> Des toits des bâtiments utilisant des peintures photo solaires permettraient, dans un proche avenir, d'utiliser d'importantes surfaces disponibles pour la production d'électricité, ce qui fournirait un complément d'énergie propre et renouvelable dans le contexte de la diminution des réserves d'énergie fossile, et de la lutte contre l'effet de serre.<br> <br></p> </td> <td width="31"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td width="50%" valign="top"> <p><span class="articleTitreReperes"><span class="articleRub"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L113xH122/img_photo_deac46-abfb6.gif" width='113' height='122' align="right" style='height:122px;width:113px;' /></span>Technologies de la communication et micromarketing : nouveaux risques pour les consommateurs ? </span><br> Par Joël de Rosnay <br> <span class="theme">[ économie ]</span><br> Les technologies de la communication commencent à avoir un impact sur le marketing de masse. Les grandes entreprises sont en train de modifier leur approche publicitaire pour s'adapter à ce que l'on appelle déjà le micromarketing.<br> Une nouvelle classe de consommateurs, habitués aux médias numériques, et maîtrisant les nouveaux outils pour les adapter à ses besoins propres, équilibre désormais l'offre traditionnelle des producteurs par une demande forte et rémanente, sur les réseaux fixes ou mobiles. De plus, l'audience de masse a éclaté en "tribus" spécifiques interconnectées via chaînes TV, magazines spécialisés, et par des millions de canaux et terminaux de communication numérique sans fil (ordinateurs, portables, etc.).<br> Si pour un message simple ou un lancement de marque, la TV de masse représente encore le meilleur support, une récente étude de la société Sanford C. Bernstein prédit que les revenus publicitaires provenant du “narrowcasting” (les messages ciblés) croîtront à un taux largement supérieur à celui des mass media, ou qu'en 2010, les grandes entreprises dépenseront plus en publicité sur le câble et l'Internet que sur les grandes chaînes de télévision ou sur les magazines.<br> Le marché de masse ne va pas disparaître du jour au lendemain, mais le sort de très grandes entreprises dépendra de plus en plus de leur capacité à s'adapter aux exigences du micromarketing. Enfin, la logique du micromarketing - rendre disponible un message personnalisé ou un produit spécifique pour chaque consommateur - soulève des craintes justifiées sur l'invasion de la vie privée et l'utilisation d'informations personnelles à des fins d'efficacité commerciale et de pénétration des nouveaux marchés.</p> </td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"><tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="breve"></a></span><span class="articleRub">Brèves</span> </td></tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="350"> <p><span class="articleTitreBreves">Ecrit public : les citoyens reconquièrent la parole</span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span> <br> Une discrète révolution est en marche, celle de "l'écrit public", entendu comme "écrit sur Internet".<br> La confiscation de l'espace public par les institutions et les grands médias n'est pas un phénomène nouveau, quoiqu'en accélération foudroyante à cause de la concentration des médias et des liens toujours plus étroits entre pouvoirs économique, politique et médiatique. <br> Ce qui est nouveau en revanche, c'est le nombre de citoyens, sur tous les continents, qui investissent ce nouvel espace public que constitue le Web pour construire de nouvelles formes d'expression. A titre individuel ou collectif, en utilisant blog, <a href="http://wiki.org/wiki.cgi?WhatIsWiki" class="lienreference">wiki</a>, CMS (Système de gestion de contenu - Wikipédia, l'encyclopédie gratuite et libre) ou simple page perso, les "écrits publics" fleurissent sur la toile. Il y a un acte de reconquête de la parole par les individus, un changement de posture dans un environnement sur-médiatisé, de la passivité et la consommation à l'expression, voire au débat et à des formes plus organisées de construction d'une parole citoyenne.<br> Mais s'approprier les outils, apprendre à écrire pour un public, s'adapter à la forme d'écriture qu'est celle du Web, animer une communauté d'écriture n'est pas simple pour tous. Cela demande temps et partage d'expérience, transmission de savoirs faire.<br> C'est pour cela que vient d'être lancé, en septembre 2004, un espace en ligne de partage et de coopération consacré à "<a href="http://www.ecrit-public.net/" class="lienreference">l'écrit public</a>". <br></p> <p><span class="articleRub"><a name="breve3" id="breve3"></a></span><span class="articleTitreBreves">Déclaration de Genève sur les biens communs </span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span> <br> Les 13-14 septembre 2004, des ONG et intellectuels des domaines du<br> développement, de l'accès aux médicaments, de la science ouverte, des ressources génétiques, des logiciels libres, de la société de l'information, et plus généralement de la coopération créatrice sur la base des biens communs se sont réunis à Genève pour demander à l'OMPI de réorienter fondamentalement ses missions et ses actions. Ils ont alors dialogué et confronté leurs vues avec les représentants de cette agence des Nations-Unies et divers représentants des lobbies pro-extension des droits restrictifs. À la suite de cette réunion, une "<a href="http://www.cptech.org/ip/wipo/genevadeclaration.html%20" class="lienreference">Déclaration de Genève</a>" a été élaborée et signée par déjà un grand nombre des acteurs concernés.<br> <a href="http://www.cptech.org/ip/wipo/signatures.html" class="lienopinion">> Liste des premiers signataires</a>.<br></p> <p><span class="articleRub"><a name="breve5" id="breve5"></a></span><span class="articleTitreBreves">Visions du monde et société de l'information : vers un observatoire des sociétés de la connaissance</span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span> <br> La vision donnée par nos politiques et nos medias de “la société de l'information” est aujourd'hui le reflet des valeurs dominantes : globalisante, uniformisante, technique et économique. Aucun projet politique au service du développement humain ne semble l'orienter et ce, au mépris d'activités et d'usages toujours plus nombreux qui entendent promouvoir des valeurs de diversité, de solidarité et de cooperation. <br> Cette vision est induite par un certain nombre d'outils, d'indicateurs et de données existantes. <a href="http://www.francophonie.org/" class="lienreference">L'organisation internationale de la Francophonie</a> a choisi d'interroger, à la veille d'un nouveau <a href="http://www.smsitunis2005.org/plateforme/home.htm" class="lienreference">sommet onusien sur la société de l'information</a>, ces outils d'observation et d'évaluation des sociétés traversées par les effets de cette révolution informationnelle. Une première note de travail a été demandée à VECAM par l'<a href="http://www.auf.org/" class="lienreference">Agence universitaire francophone</a> autour du projet d'un observatoire des sociétés de la connaissance conçu comme un outil au service d'un retour du politique.<br> Car la question plus générale est de savoir comment donner à voir la "Société de l'information mondiale". C'est un travail sur la vision de notre monde et sur sa représentation dont il est question à travers cette volonté d'observation de nos sociétés.<br> <br></p> </td> <td width="10"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td valign="top" width="230"> <p><span class="articleTitreBreves">Nanotechnologies pour accroître le débit d'Internet</span><br> <span class="theme">[ techno ]</span> <br> Des <a href="http://www.orion.on.ca/news/pdf/ordnaugust04.pdf" class="lienreference">chercheurs de l'université de Toronto</a> ont récemment obtenu un matériau hybride par association de molécules d'atomes de carbone d'un nanomètre de diamètre et d'un polymère. Il se présente sous la forme d'un film lisse et transparent, censé orienter les photons dans une direction déterminée. Ce matériau est capable de transmettre des informations émises par des infrarouges, justement utilisés dans les câbles en fibre optique. Les photons interagissaient entre eux avec une intensité jamais mesurée auparavant. Ces nanotechnologies pourraient multiplier par cent le débit actuel de l'Internet.<br> en savoir + : <a href="http://www.yvelines-competences.com/actualites/adit0409_nanotechnologies.asp" class="lienpresse">Les nanotechnologies au service d'Internet</a>.<br></p> <p><span class="articleRub"><a></a></span><span class="articleRub"><a name="breve4" id="breve4"></a></span><span class="articleTitreBreves">Cellules souches embryonnaires <br> et neurones humains</span><br> <span class="theme">[ vivant ]</span> <br> On n'avait jamais pu obtenir certains sous-types de neurones à partir de cellules souches embryonnaires, qui peuvent ou se reproduire indéfiniment à l'identique, ou se différencier afin de composer les différents tissus de l'organisme (musculaires, osseux...). C'est désormais chose faite : le <a href="http://www.mskcc.org/mskcc/html/10920.cfm" class="lienreference">Dr L. Studer (Cancer Center New-York)</a> avec le biologiste français A. Perrier, a montré que des cellules souches prélevées sur des embryons humains, et guidées dans le processus de spécialisation jusqu'à devenir des neurones dits "dopaminergiques", pourraient être utilisées avec succès contre la maladie de Parkinson. Se profile l'espoir de greffes intra-cérébrales luttant contre diverses affections neuro-dégénératives.<br> en savoir + : <a href="http://titan.medhyg.ch/mh/infos/article.php3?sid=1471" class="lienpresse">médecine et hygiène</a><br></p> <p><span class="articleRub"><a name="breve6" id="breve6"></a></span><span class="articleTitreBreves">La transmission d'information par le prion vient d'être confirmée</span><br> <span class="theme">[ vivant ]</span> <br> En juillet 2004 a été confirmée <a href="http://www.sciencemag.org/feature/data/prusiner/245.shl" class="lienpresse">l'hypothèse du Prix Nobel S. Prusiner</a>, selon laquelle la protéine du prion, responsable de la maladie Creutzfeldt-Jakob et d'autres encéphalopathies fongiformes, était transmise par une forme anormale de la protéine ordinaire (du prion), et non par l'existence, jamais prouvée, d'un virus ou d'une bactérie qui lui seraient associés. Avancée dès 1976, et controversée depuis, cette hypothèse rejoint l'intuition de J. Monod qui prévoyait des perspectives nouvelles dans l'allostérie des protéines. Prusiner, après avoir fabriqué en laboratoire des prions non-contaminé, a montré qu'ils étaient capables de provoquer la maladie infectieuse chez toutes les souris dans lesquelles ils avaient été injectés. Le dogme central de la biologie réservant ce rôle à l'ADN et à l'ARN doit être définitivement révisé. <br> en savoir + :<a href="http://www.liberation.fr/page.php?Article=227604" class="lienpresse"> l'article paru dans Libération</a>.<br></p> </td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="voir"></a></span><span class="articleRub">Voir / Lire</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td width="42%" valign="top"> <p><span class="articleTitreBreves"> <img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L90xH136/livres_pari-ee3b-fd689.gif" width='90' height='136' align="left" border="0" vspace="0" hspace='' style='margin:5px;height:136px;width:90px;' /> </span><span class="articleTitreBreves"><strong>Le pari de l'intelligence : des puces, des souris et des hommes</strong> -</p> <p>André-Yves Portnoff -</p> <p><strong> Collection "Perspectives". Editions Futuribles</strong>.<br> </span>C'est un petit ouvrage sur la mutation numérique. Le lecteur n'y sera pas noyé sous les concepts, mais l'essentiel est bien dit pour <em>"encourager chacun à devenir l'artisan d'un</em><em> avenir choisi</em>". André-Yves Portnoff connaît intimement <em>"la</em><em> révolution de l'intelligence</em>" et l'évolution des facteurs immatériels qu'il analyse depuis 20 ans. Son propos, illustré de nombreux exemples, rappelle les caractéristiques techniques, économiques et sociales de cette mutation, et s'attarde sur deux d'entre elles, "<em>interconnexion et puissance</em>", la question étant : qu'en faire ? Il en souligne les enjeux, en particulier une meilleure gouvernance multipolaire, montrant comment Internet peut aussi bien renforcer le pouvoir des citoyens , multiplier toutes sortes d'initiatives, désenclaver les territoires (le numérique à l'assaut des fractures) que favoriser les hégémonies (l'économie de l'amorçage). Il dessine des choix techniques et organisationnels conformes aux valeurs humanistes essentielles : <em>"La société de la</em><em>connaissance n'a pas de sens si on bâillonne la connaissance</em>" (vive les standards ouverts). Il croit possible de mettre fin à la violence qui marque les rapports de l'économie avec les hommes et la nature, en faisant le pari de l'intelligence, en n'assimilant pas les hommes à un capital mais en considérant qu'il est capital. Ce pourrait être la fin des razzias dans les entreprises en particulier, grâce à la mise en commun des ressources immatérielles, qui sont illimitées. De quoi faire réfléchir hommes et femmes d'action...</p> </td> <td width="20"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td width="50%" valign="top"> <p><span class="articleTitreBreves"> <img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L90xH136/livres_free-9fd5-9da00.gif" width='90' height='136' align="left" border="0" vspace="0" hspace='' style='margin:5px;height:136px;width:90px;' /> Free culture - Lawrence Lessig - Penguin Press.<br> </span>Dans Free culture, cet avocat américain attaque l'utilisation par les grandes industries "culturelles" des technologies et du droit pour empêcher l'émergence de formes de créativité menaçant leur position hégémonique.</p> <p>L'histoire de la propriété intellectuelle traduit la recherche d'un équilibre : entre la protection des créateurs, inventeurs et de leurs diffuseurs 'un côté, et l'enrichissement d'un bien public de la création de l'autre -qui permet à toute création de se nourrir des précédentes. L'irruption des TIC amène les industries à défendre leur quasi-monopole sur le front légal d'abord : depuis 30 ans, chaque nouvelle législation, allant vers un renforcement du droit des propriétaires (d'auteur, brevets), restreint le domaine public. Sur le front technologique ensuite : les industriels tentent d'inclure des dispositifs de protection de leurs droits dans les artefacts, tel le dispositif anti-copie des CD et des DVD -ou "DRM" - Digital Rights Managements.<br> La liberté de la culture américaine -fondement démocratique- étant menacée, Lessig propose un nouvel équilibre entre propriété et liberté. Il préconise entre autre un acte symbolique (1$) qu'un auteur commettrait au bout de 45 ans pour renouveler son droit : tomberaient dans le domaine public les œuvres sans plus de valeur commerciale négligées de leurs auteurs.<br> "Free culture" est un livre universel tant cette question de la propriété des biens immatériels va façonner le capitalisme et le développement humain du 21 ème siècle.</p> <p>Le livre est <a href="http://www.free-culture.cc/" class="lienreference">téléchargeable</a>, Il est en effet publié sous une licence "<a href="http://creativecommons.org/" class="lienreference">creative commons</a>", c'est à dire une licence de contenu libre permettant la circulation des œuvres de l'esprit, à condition que ce soit pour une finalité non commerciale.<br></p> <p><span class="sommaireLien"><br> </span></p> </td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr><td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/img_vert-fondgris.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td> <p><span class="theme"><span class="gras"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L447xH43/img_transverb8dc-ae2b3.gif" width='447' height='43' vspace="5" style='height:43px;width:447px;' /><br> Président et directeur de la publication : Joël de Rosnay</span> <br> <span class="gras">Groupe d'orientation : Jacques Robin, Laurence Baranski, Philippe Merlant, Thierry Taboy, Patrick Viveret, Jean Zin, Valérie Peugeot.<br> </span><br> Equipe de rédaction :<a href="mailto:transversales@globenet.org">Philippe Merlant</a> (rédacteur en chef), <a href="mailto:thierry.taboy@noos.fr">Thierry Taboy</a>, Valérie Peugeot, <a href="mailto:laurent.jacquelin@noos.fr">Laurent Jacquelin</a>, Valérie Chapuis, Claire Souillac, Véronique Kleck, Dorothée Benoit Browaeys.<br> Design et production : <a href="http://www.agence-revolutions.com/" target="_blank">Agence Révolutions</a> / Nicolas Berranger, Philippe Clavaud.<br> <br> </span><br> <br> Les lettres precédentes : <a href="http://grit.agence-revolutions.com/grit_mai2003.htm">numéro 0</a> | <a href="http://grit.agence-revolutions.com/transversales-1-juillet2003.htm">numero 1</a> | <a href="http://grit.agence-revolutions.com/transversales-2-sept-oct2003.htm">numero 2</a> | <a href="http://grit.agence-revolutions.com/transversales-3-nov-dec2003.htm">numero 3</a> | <a href="http://grit.agence-revolutions.com/transversales-4-mars2004.htm">numero 4</a> | <a href="http://grit.agence-revolutions.com/transversales-5-juin2004.htm">numero 5 </a></p> </td> <td width="132" valign="top"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L132xH185/img_bloc_logc45b-933f2.gif" width='132' height='185' usemap="#map2" border="0" style='height:185px;width:132px;' /></td></tr> </table></td></tr></table> <map name="map2"> <area shape="rect" coords="17,8,106,40" href="http://www.globenet.org/transversales/grit/" target="_blank"> <area shape="rect" coords="16,45,105,82" href="http://www.agence-revolutions.com" target="_blank"> <area shape="rect" coords="16,93,108,118" href="http://www.vecam.org/" target="_blank"> </map> </body> </html> <p></body></html></p></div> Transversales - Lettre d'information n°5 Juin 2004 http://vecam.org/article305.html http://vecam.org/article305.html 2004-06-18T07:54:13Z text/html fr Lettre d'information n°5 juin 2004 Edito ° Valérie Peugeot Invité ° Olivier Nérot Repères ° Analyse : les nouveaux pouvoirs de l'Internet de la relation ° réseaux sociétaux : le nouvel Internet ° "Souriez, on vous netspionne !" Brèves ° Le libre accès aux résultats de la recherche bouleverse le monde des revues savantes ° Le secret (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique67.html" rel="directory">1995 - 2009 Transversales science culture</a> <div class='rss_texte'><style type="text/css"> <!-- p,ul { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; color: #000000} a { } .tdtable { border-top: 0px solid #cccccc; border-right: 0px solid #cccccc; border-bottom: 1px solid #cccccc; border-left: 1px solid #cccccc; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 10px; color: #000000 } .sommaireLien { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 9px; font-style: normal; color: #000000; text-decoration: none } .sommaireLien:hover { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 10px; font-style: normal; font-weight: bold; color: #000000; text-decoration: none} .lienreference:hover { font-size: 11px; color: #CC6600; font-weight: bold; text-decoration: none} .lienpresse:hover { font-size: 11px; 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Le fait que chaque citoyen dispose potentiellement de la capacité à faire entendre sa voix et à contribuer activement à enrichir l'espace public ouvre une brèche dans le monopole économique, politique et surtout symbolique de la parole. <br> Certains conçoivent ces nouvelles technologies coopératives comme des outils de lutte politique à part entière, au service des mouvements sociaux, à l'instar de <a href="http://www.samizdat.net/racine/association_presentation.html" class="lienopinion">Samizdat</a>. Pour d'autres il s'agit plutôt de faire émerger une culture de "l'écrit public", comme s'y efforce avec persévérance la ville de<a href="http://www.a-brest.net/rubrique5.html" class="lienreference"> Brest</a>.<br> L'enjeu est clairement culturel et politique : comment accompagner nos concitoyens dans cet apprentissage, non pas uniquement des outils, mais de la prise de parole publique, individuelle ou collective ? Comment éviter que cette formidable ouverture ne soit confisquée par quelques uns, les "diseurs" et restituée aux "faiseurs"<a href="" title="1- Selon l'expression de Michel Briand, élu de la ville de Brest, membre de l'association Vecam." class="theme">(1)</a> ? Comment mobiliser ces techniques au service d'une démocratie inter(cré)ative ?</p> <p class="articleAccroche" align="right"><span class="titreRub">Valérie Peugeot</span></p> </td></tr> <tr> <td> </td> <td valign="bottom"><table width="220" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="sommaireRub">Identification des liens :</span><br> Au survol les liens proposés dans les articles changent de couleur, ces couleurs indiquent de quelle nature est<br> la cible de ce lien : <br> > <span class="lreference">Texte de référence</span><br> > <span class="lpresse">Article de presse</span><br> > <span class="lopinion">Opinion/Analyse</span></p> </td> </tr></table> <p> </p> </td> <td> </td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH50/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='50' style='height:50px;width:40px;' /></td> <td valign="bottom"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top"><a name="invite"></a><span class="articleRub">Invité</span> </td></tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <span class="titreRub">3 Question à... </span><br> <span class="articlessAccroche">><a href="mailto:oliver@amoweba.com"> Olivier Nérot</a> - Responsable R&D et fondateur d'Amoweba.</span> <span class="articleAccroche"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L132xH121/question-ner22c3-d2f7c.gif" width='132' height='121' align="left" style='height:121px;width:132px;' /></span> <p> <span class="articleAccroche">Doit on considérer le Social Computing comme un effet de mode, ou une évolution, ou une révolution profonde ? </span></p> <p>Le social computing est l'analyse en tant que système du fonctionnement des réseaux relationnels pour inspirer des solutions techniques, et son application opère une transition rapide vers la véritable finalité d'Internet : le service à l'individu. Cette évolution, dans la continuité des principes qui ont fait Internet, accélère actuellement la transition vers un système d'information global recentré sur nos besoins sociaux et professionnels, au niveau de chaque individu, de chaque société, et modifie, enrichit, notre vision même de nos organisations. Il s'agit donc d'une révolution des services et des usages, d'autant plus forte qu'elle est facilitée par une simple évolution des techniques.</p> <p><span class="articleAccroche">Que cela nous prépare-t-il ? Faut il s'inquiéter d'une telle puissance ? </span></p> <p>L'application du Social computing est quasi universelle, et les services qui en découlent sont multiples, du nouveau renseignement à la cartographie des compétences. Lorsque l'information s'unit aux réseaux sociaux pour s'enrichir mutuellement, le réseau d'information prend son sens. Cette évolution ne semble pas être une menace car le social computing décentralise l'information vers l'individu, en le responsabilisant, ce qui limite la récupération du système par un petit nombre. Ce principe est celui d'une vision libérale de l'écologie de l'information : attaquée, elle se reconfigure. Contrainte, elle diffuse par chacun des éléments qui la constitue. Refutée, elle se repensera elle-même. Il ne faut donc pas être inquiet mais vigilant, ce qui augmente notre acuité !</p> <p><span class="articleAccroche">Comment accompagner, à mon niveau cette évolution ? Cela implique-t-il un changement dans les mentalités ?</span></p> <p>Il est impossible, dès qu'un réseau se constitue, de ne pas rejoindre ceux de sa communauté qui y appartiennent déjà, sans se couper d'eux (e-mail, portable, etc.). Le collaboratif a ses limites, mais la force du social computing est que sa finalité est orientée vers l'individu, et qu'elle tire sa pertinence du réseau et des usages de chacun. L'utilisateur retrouve la place qu'il pensait bien devoir toujours occuper : le centre de son univers ! Depuis l'origine, le monde construit son sens par son organisation, par la mise en relation de ses composants, via une co-évolution naturelle de ses éléments en interaction. Actuellement, notre univers informationnel vit simplement la même révolution...</p> <p><a href="http://grit.agence-revolutions.com/illustrations-5-juin04/social_computing_evolution_ou_revolution_200406_ONerot.pdf" class="gras">>> Lire le texte intégral de Olivier Nérot (au format PDF).</a><br></p> </td></tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40" height="38"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a> </td> </tr></table> <table width="641" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="repere"></a>Repères</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td colspan="3" valign="top"><table width="100%" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="articleTitreReperes">les nouveaux pouvoirs de l'Internet de la relation</span><br> <span class="articleAccroche">L'Analyse de Laurent Jacquelin</span><br> <span class="articlessAccroche">> directeur veille & prospective Mobile Internet - Sofrecom / France Télécom</span></p> <p><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L132xH121/analyse_laure0c7-8285d.gif" width='132' height='121' align="left" style='height:121px;width:132px;' />L'apparition de nouvelles tendances dans le domaine des technologies de l'information transforment ou concurrencent déjà directement les structures de pouvoir (politique, économique, social) en place. Cette étape nouvelle, que nous pouvons baptiser "<span class="gras">de l'Internet de l'information à l'Internet de la relation</span>" est d'autant plus importante qu'elle matérialise une des mutations qui pourraient conduire à "l'ère de l'information"<a href="" title="Telle qu'identifiée et proposée par Jacques Robin et Jean Zin dans un ouvrage à paraître.">(1)</a> , où la coopération notamment joue un rôle clef. Plusieurs émergences semblent le confirmer :</p> <p>Nous expérimentons tous depuis plusieurs années l'extension prodigieuse de nos cercles de communication, c'est-à-dire le nombre et le volume de contacts avec d'autres individus, aussi bien dans la sphère privée que professionnelle, grâce à des outils comme l'e-mail, le SMS, le mobile. Ces cercles se transforment peu à peu en cercles de relations, conjointement à l'extension et la diffusion des nouveaux outils technologiques mis à notre disposition (messagerie insantanée, messages multimédias, visiophonie...).</p> <p>Une transformation majeure intervient lorsque ces outils de communication deviennent des outils de diffusion et de <span class="gras">partage de l'information et de la connaissance</span>. Une "phase deux" dans laquelle nous sommes entrés depuis quelques années grâce à l'apparition des phénomènes comme les sites et pages web collaboratifs (<a href="http://www.espacemetis.org/glossaire/294" class="lienreference">wiki</a> et weblog ou <a href="http://www.espacemetis.org/glossaire/72" class="lienreference">blogues</a>), qui révolutionnent déjà à eux seuls le champ de la collaboration tel qu'il existait jusqu'à aujourd'hui. Un des meilleurs exemples est l'encyclopédie ouverte en ligne <a href="http://en.wikipedia.org/" class="lienreference">wikipedia</a> ou encore PloS Biology (voir Brèves dans ce n° de Transversales), bibliothèque scientifique ouverte à tous les chercheurs. <br> Cette logique "Many-to-Many" qui tend à s'étendre largement se heurte à des résistances issues de l'économie traditionnelle et de sa nécessaire organisation de la rareté, défendues par les cartels des grands médias et encore beaucoup d'organes dirigeants. Le risque associé est de priver l'utilisateur de son pouvoir créatif pour ne lui laisser que celui de consommer, et conduire directement à une <span class="gras">nécrose de l'Inter(net)créativité</span> et du besoin de <a href="http://www.debatpublic.net/Members/paigrain/texts/information.pdf" class="lienreference">partager des contenus informationnels</a> <a href="" title="Ces enjeux sont régulièrement signalés par Philippe Aigrain dans ses analyses sur les droits intellectuels positifs contre les logiques de copyright et de DRM. ">(2)</a>. Nécrose qui conduit également à une perte massive de revenus, encore très mal anticipée <a href="" title="Voir Joël Mokyr, professeur à l'université de Northwestern : Gifts of Athena: Historical Origins of the Knowledge Economy (novembre 2002).">(3)</a>, pour tout un pan de l'économie.</p> <p>Une troisième phase survient lorsque les individus se tournent vers une utilisation de type réseaux sociétaux (ou "social networking") : c'est-à-dire une mise en relation fiable des individus et des groupes sur la base de centres d'intérêts communs, de confiance, jusqu'à une logique de coopération et même d'action. Les signaux sont multiples :</p> <ul> <li> les sites de "social networking", qui permettent la recherche et la mise en relation de compétences ou de nouveaux contacts selon des critères de réputation (lire "réseaux sociétaux, le nouvel Internet" ci-après de Joël de Rosnay) ;</li> <li>des innovations logicielles d'importance comme le format "RSS", qui permet une mise en relation dynamique des contenus des weblogs (Ibid) ;</li> <li>des outils de création de communautés en fonction des affinités et une<a href="http://politicalfriendster.stanford.edu/"> déclinaison <span class="lienreference">politique</span> étonnante</a>, qui propose des liens entre personnalités politiques, entreprises, agences nationales... De quoi reconstituer dynamiquement les arcanes du pouvoir.</li> </ul> <p>Pour rendre possible cette nouvelle évolution du Net, il reste néanmoins à mettre en lien, à rendre compatibles de façon souple et continue, ses différentes composantes technologiques, économiques et sociales : créer une infrastructure convergente. L'intégration du mobile et des protocoles Internet favorise d'autant plus ces nouvelles pratiques sociales.</p> <p class="articleAccroche">De la relation à l'action coopérative : vers de nouveaux pouvoirs</p> <p>De quels types de pouvoirs parle-t-on ? Il s'agit principalement de ce que l'on pourrait baptiser "démocratie augmentée" (par analogie avec la réalité augmentée - nos sens complétés en temps réel par de l'information), incluant différentes formes de "démocratie inter(cré)a(c)tive". Nous sommes bien dans le domaine des cyber contre-pouvoirs capables de faire émerger depuis la base une compréhension décodée de la réalité. Mais pas seulement, puisque l'action organisée devient désormais possible.<br> Au premier rang, le pouvoir de diffusion d'information ou de contre-information qualifiée, comme l'organisation et le suivi de débats de fond (sur le site <span class="lienreference"><a href="http://www.debatpublic.net/">debatpublic.ne</a></span><a href="http://www.debatpublic.net/">t</a> par exemple), ou d'autres créés pour traquer les <a href="http://www.disinfopedia.org/wiki.phtml?title=Disinfopedia" class="lienopinion">campagnes de désinformation</a> de grands groupes industriels.</p> <p>Ensuite, <span class="gras">des initiatives de contre-pouvoirs échappant à tout contrôle</span>, par l'apparition de Moblogs (sites web personnels pour la publication et les commentaires ouverts de photos prises par les mobiles). Chaque individu détient désormais potentiellement le pouvoir de <a href="http://www.textually.org/picturephoning/archives/003859.htm" class="lienpresse">devenir un reporter de terrain</a>. Les images de torture des prisonniers irakiens ont par ce biais créé un événement ces derniers mois, échappant aux contrôles des gouvernements, éditeurs et autres censeurs. Nul ne sera surpris dès lors par le fait que <a href="http://www.swissinfo.org/sfr/swissinfo.html?siteSect=143&sid=4953092" class="lienpresse">Donald Rumsfeld bannisse en urgence</a> l'usage de ce type de terminal au sein de l'armée en Irak. La question de la qualification de l'information (objectivité, utilité, éthique, canulars - ou <a href="http://www.espacemetis.org/glossaire/161" class="lienreference">hoax</a> dans le langage du net) se pose, même si la révision des contenus fournie par les sites coopératifs permettent un certain contrôle.</p> <p><span class="gras">Surveillance inversée...</span> Steve Mann, qui se déplace en permanence avec une webcam reliée à Internet, présente l'idée de vidéo "<a href="http://www.chairetmetal.com/cm06/mann-complet.htm" class="lienreference">sous-veillance</a>" de chaque individu, en réponse à la "surveillance" exercée de la tête vers la base. Un pied de nez à Big Brother (lire aussi le repère "Souriez, on vous netspionne !", Joël de Rosnay, ci-après).</p> <p><span class="gras">Démocratie intercréative...</span> par Internet, dont le premier exemple provient des Etats-Unis. Face à ce que <a href="http://www.alternet.org/story/18605" class="lienreference">Brad de Graf</a> nomme la "machine électorale républicaine", organisée en un système pyramidal et financièrement lourd, les démocrates bénéficient d'une réponse par l'apparition de candidats "sortis du rang" via des modèles typiquement issus de l'ère informationnelle : décentralisé, émergent, auto-organisé, adaptatif, diversifié, bottom-up... et peu coûteux. C'est le cas de Howard Dean grâce aux outils de mise en relation du site <a href="http://www.deanspace.org/" class="lienreference">Deanspace</a> et même de John Kerry.</p> <p><span class="gras">Action coopérative coordonnée...</span> cette étape commence tout juste à être franchie grâce à l'e-mail et le SMS : l'utilisation de ressources coopératives pour coordonner une action physique et massive, comme une manifestation, par exemple (les "flashmobs"). Ainsi à Madrid, trois jours après les attentats du 11 mars 2004, plus de 5000 personnes mobilisées par SMS et e-mail manifestaient devant le QG du parti populaire, pour réclamer toute la transparence sur cette affaire. On peut signaler <a href="http://www.textually.org/fr/archives/cat_sms_et_politique.htm" class="lienpresse">d'autres exemples</a> : l'utilisation du SMS par le parti Bharatiya Janata en Inde pour maintenir le contact avec la presse et les électeurs ; des millions de citoyens philippins utilisant le SMS pour organiser des manifestations de rues, qui ont permis de destituer le régime de Estrada, etc.</p> <p>Là encore, ce qui est bon pour la démocratie peut toujours être utilisé d'une manière plus perverse : diffusion de propagande électoraliste ou organisation d'actions terroristes.... Se limiter à cet aspect équivaudrait cependant à passer à côté du potentiel beaucoup plus fort des NTR (nouvelles technologies de la relation) ; et risquer de les cantonner à des usages publicitaires ou de pur divertissement, par une réglementation trop stricte ou la défense d'intérêts économiques limités.</p> <p><a href="http://grit.agence-revolutions.com/illustrations-5-juin04/le_nouvel_internet_de_la_relation_LJA_200406.pdf" class="gras">>> Lire le texte intégral de Laurent Jacquelin (au format PDF).</a><br></p> </td> </tr> </table> <br> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="300"> <p><span class="articleRub"><a name="repere2" id="repere2"></a></span><span class="articleTitreReperes">réseaux sociétaux : le nouvel Internet</span><br> Par Joël de Rosnay <br> <span class="theme">[ techno ]</span><br> L'Internet retrouve sa vocation d'origine : il redevient un système de communication interpersonnel Autrement dit, une technologie de la relation. Une tendance forte est en train d'émerger : les réseaux d'interconnexion sociétaux (en anglais : "social networking" ou encore "P2P" : people to people networking). Cette émergence est aujourd'hui rendue possible par la convergence de plusieurs filières technologiques et de modes de communications ou de pratiques sociétales. Le sans fils, le haut débit et le multimédia facilitent de telles communications. La transformation des terminaux nomades - les "mobiles" - en hybrides entre téléphones, PC et assistants personnels numériques, s'accélère. S'ajoutent à ces évolutions la géolocalisation et des pratiques ou des nouveaux outils, tels que SMS multimédias, les téléphones avec appareil photo numérique, les tags (ou étiquettes intelligentes portées sur des badges d'identification par exemple), ou la prolifération des Weblogs (pages web coopératives) et des <a href="http://www.forbes.com/personaltech/2004/02/23/cx_ah_0223tentech.html" class="lienpresse">RSS</a> feeds (méthode utilisée pour "<a href="http://www.reacteur.com/search?kw=RSS%20feeds&searchzone=local" class="lienreference">fédérer</a>" les contenus de weblogs).<br> De nombreuses start-ups financées par le capital risque fleurissent dans le domaine du "social networking" : Elles ont pour objectif de rapprocher des personnes par affinités, motivations, goûts ou volonté d'agir solidairement dans un domaine donné (par exemple : FOF : "<a href="http://www.friendsoffriends.com/" class="lienreference">friends of friends</a>", <a href="http://www.friendster.com/index.jsp" class="lienreference">Friendsters</a>, <a href="http://www.orkut.com/" class="lienreference">Orkut</a>, <a href="http://www.meetic.com/" class="lienreference">Meetic</a> (créé par un français), <a href="http://www.b2bcafe.com/default.asp" class="lienreference">B2B café</a>...). Même les entreprises s'intéressent au "social networking", pour permettre par exemple, grâce aux Intranets, de mettre en commun des carnets d'adresses ou exploiter les réseaux de relations. <br> Pourtant la prudence s'impose. L'échange et la connexion de groupes à groupes favorisent l'espionnage, la traçabilité, les atteintes à la vie privée. Si l'Internet devient ainsi un système mondial de mise en relation des personnes, le vieil adage des réseaux secrets devra sans doute s'appliquer : pour vivre heureux vivons caché !..</p> <p><a href="http://grit.agence-revolutions.com/illustrations-5-juin04/repere_social_networking_JDR_200406.pdf" class="gras">>> Lire le texte intégral de Joël de Rosnay (au format PDF).</a><br> <br> <br></p> </td> <td width="31"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td valign="top" width="300"> <p><span class="articleTitreReperes"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L140xH122/derosnaygif-9c93-e4f74.gif" width='140' height='122' align="right" style='height:122px;width:140px;' />"Souriez, on vous netspionne !"</span><br> Par Joël de Rosnay <br> <span class="theme">[ techno ]</span><br> Votre espace de liberté, Internet ? Ce n'est pas tout à fait exact. A votre insu, vous êtes soumis aux risques du "spyware" ou des "espiogiciels", programmes espions qui se nichent au cœur de votre disque dur pour suivre les moindres de vos activités. Par exemple, un logiciel appelé <a href="http://www.spector.com/" class="lienreference">Spector</a> permet à des responsables d'entreprise de surveiller les activités informatiques et télématiques de leurs salariés, ou à des parents d'épier leurs enfants. De tels programmes peuvent enregistrer les pressions sur les touches du clavier ou les images à l'écran. D'autres logiciels comme <a href="http://www.subseven.ws/" class="lienreference">SubSeven</a> vont plus loin : ils forcent l'usager à exécuter des programmes permettant d'enregistrer des mots de passe, des adresses électroniques, voire des numéros de comptes bancaires et même de "prendre la main" sur le fonctionnement d'un ordinateur pour explorer à distance le contenu d'un disque dur. Les services de renseignement et en particulier le FBI dans le cadre du National Patriot Act, font largement appel à cette catégorie de "spyware", un des plus célèbres étant appelé "Carnivore". <br> Même si on n'est pas une cible "sensible" de ce genre de services spéciaux, on reçoit régulièrement des "cookies" ou des "ad-wares" : ces petits logiciels espions servent principalement à suivre à la trace vos activités sur les sites visités afin de vous proposer des publicités ciblées correspondant à vos goûts ou habitudes. Alors que faire ?<br> On peut se protéger de ces assauts, diminuer sa traçabilité et protéger sa vie privée. Bien sûr il faut utiliser un bon "firewall", cloison étanche informatisée qui élimine les intrusions. Il en existe d'excellents, comme <a href="http://download.zonelabs.com/bin/free/fr/znalm.html">ZoneAlarm</a>. Mais surtout, pour nettoyer son disque dur de tout logiciel espion et filtrer les incursions non désirées, on peut utiliser par exemple <a href="http://www.spybot.info/index.php?page=home">Spybot Search & Destroy</a>. Excellents pour repérer les créateurs de virus, les truands ou les terroristes, ces logiciels espions, placés en de mauvaises mains, pourraient conduire à une société du surveillance permanente, susceptible d'entraver les libertés individuelles.</p> <p><a href="http://grit.agence-revolutions.com/illustrations-5-juin04/repere_spyware_JDR_200406.pdf" class="gras">>> Lire le texte intégral de Joël de Rosnay (au format PDF).</a></p> </td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"><tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="breve"></a></span><span class="articleRub">Brèves</span> </td></tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="350"> <p><span class="articleTitreBreves">Le libre accès aux résultats de la recherche bouleverse le monde des revues savantes</span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span> <br> Le collectif "Public Library of Science" (PLoS), après la création il y a six mois de la revue "PLoSBiology" (<a href="http://grit.agence-revolutions.com/transversales-3-nov-dec2003.htm#breve2" class="lienpresse">voir brèves, Des avancées vers les archives scientifiques ouvertes, Transversales n°3</a>) annonce la parution d'une nouvelle publication à l'automne, "<a href="http://www.futura-sciences.com/sinformer/n/news3571.php" class="lienpresse">PloS Medicine</a>". Le modèle économique de ces revues est conçu sous le principe du "libr accès", gratuit, sur Internet, aux résultats de la recherche (les abonnements "version papier" eux demeurent payants). Le laboratoire auquel appartient un chercheur dont les travaux ont été acceptés doit s'acquiter d'une somme forfaitaire de 1500 dollars, et pour remédier aux institutions peu fortunées dans les pays du sud, des bourses sont attribuées à ces laboratoires.<br> Les résultats de "PLoS Biology" sont des plus encourageants et il est possible que prochainement, d'autres grandes revues scientifiques envisagent de basculer pour se<a href="http://www.isinet.com/media/presentrep/acropdf/impact-oa-journals.pdf"> joindre au mouvement</a>.</p> <p><span class="articleRub"><a name="breve3" id="breve3"></a></span><span class="articleTitreBreves">Pétition pour une Europe sociale</span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span> <br> Ancien consultant, promoteur de la "semaine de quatre jours" qui, hélas, n'a pas vu le jour, Pierre Larrouturou se fait aujourd'hui le porte-parole passionné de l'instauration d'une Europe sociale. Il est à l'origine d'une pétition "<a href="http://www.europesociale.com/petition.php" class="lienopinion">pour un vrai traité de l'Europe sociale</a>" qui réclame la mise en œuvre de cinq critères analogues à ce que furent les critères de Maastricht pour l'Europe économique. Cette proposition a aussi fait l'objet d'une tribune, co-signée avec Stéphane Hessel et Michel Rocard, <span class="lienpresse"><a href="http://www.lemonde.fr/web/recherche_resumedoc/1,13-0,37-856952,0.html">dans Le Monde du 9 jui</a></span><a href="http://www.lemonde.fr/web/recherche_resumedoc/1,13-0,37-856952,0.html" target="_blank">n 2004</a>. On peut aussi lire avec intérêt <a href="http://www.place-publique.fr/imprimersans.php3?id_article=688" class="lienreference">l'interview de Pierre Larrouturou sur le site Internet Place Publique</a> qui consacre tout un dossier aux aspects de l'Europe dont on parle si peu.</p> <p><span class="articleRub"><a name="breve5" id="breve5"></a></span><span class="articleTitreBreves">Trois stratégies pour trois crises majeures qui s'annoncent</span><br> <span class="theme">[ économie ]</span> <br> L'Investissement Socialement Responsable (ISR) s'est développé au point de représenter une "industrie" qui pèse 2 000 milliards de dollars aux Etats-Unis et qui progresse rapidement à travers la planète. Mais malgré cette grande réussite, l'ISR n'a pas empêché un nombre important d'indicateurs sociaux et environnementaux de rester ou de passer dans le rouge : tel que pratiqué aujourd'hui, l'ISR n'est pas adapté pour répondre aux besoins du 21ème siècle. Les investisseurs SR sont presque exclusivement orientés vers les marchés secondaires des actions et obligations. Face à l'aggravation des crises environnementales et sociales, de <a href="http://www.sri-in-progress.com/article.mpl?id=603&version=fr" class="lienreference">nouvelles stratégies doivent être mises en place</a> pour mobiliser directement les capitaux dans des activités qui catalysent un futur durable :<br> <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la crise sociale requiert des investissements communautaires ou solidaires,<br> <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la crise environnementale requiert de l'investissement régénérateur,<br> <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la crise de la prise de décision requiert de l'investissement corporate.<br> En savoir + :"<a href="http://www.sri-in-progress.com/article.mpl?id=609&version=fr">Mythes et Réalités de l'entreprise socialement responsable</a>", de Michel Capron et Françoise Quairel, publié aux Editions La Découverte.<br> <br></p> </td> <td width="10"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td valign="top" width="230"> <p><span class="articleTitreBreves">Le secret anti-sida des singes est mis à découvert</span><br> <span class="theme">[ vivant ]</span> <br> Les singes sont insensibles au VIH qui ne se réplique pas, exception faite du chimpanzé, chez lequel l'agent infectieux se multiplie mais sans provoquer le moindre symptôme. Une équipe de chercheurs, conduite par Joseph Sodroski (Harvard, Massachusetts) vient de démontrer que cette protection est due à l'existence dans leurs cellules d'une molécule infime, une protéine jusqu'alors inconnue :<a href="http://www.actions-traitements.org/breve.php3?id_breve=408" class="lienpresse">TRIM5-alpha</a>, qui travaille à <a href="http://www.lidealiste.com/article.php/id/4131/rc/anti-sida">f<span class="lienpresse">aire barrag</span>e</a>.<br> On peut imaginer que le développement de molécules synthétiques mimant l'action d'une telle protéine anti-virale puisse protéger également les humains.<br></p> <p><span class="articleRub"><a></a></span><span class="articleRub"><a name="breve4" id="breve4"></a></span><span class="articleTitreBreves">Régression sanitaire</span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span> <br> Dans un récent <a href="http://www.place-publique.fr/imprimersans.php3?id_article=728" class="lienreference">communiqué</a>, Médecins du Monde tire la sonnette d'alarme sur les effets pervers de la réforme de l'Aide médicale d'Etat (AME), engagée voilà six mois. Exemples à l'appui, l'association humanitaire montre que cette réforme aboutit déjà à exclure de l'accès aux soins des milliers de personnes. <a href="http://www.silverhand.fr/mdm_petition/index.php" class="lienopinion">Une pétition pour la défense de l'AME</a> a déjà recueilli 12 000 soutiens individuels et 170 signatures collectives, représentant au total près d'un million de Français.</p> <p><span class="articleRub"><a name="breve6" id="breve6"></a></span><span class="articleTitreBreves">Le Bip 40 repart à la hausse</span> !<br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span> <br> Après une période d'embellie (2000-2001), qui a permis d'en stopper la progression, <a href="http://www.inegalites.org/article.php3?id_article=240" class="lienreference">les inégalités et la pauvreté sont fortement reparties à la hausse à partir de 2002</a>. C'est ce que montre la <a href="http://www.bip40.org/fr/" class="lienreference">nouvelle édition du "Bip 40"</a>, le Baromètre des inégalités et de la pauvreté que publie désormais le Rai (Réseau d'alerte sur les inégalités). Certes la société française continue globalement à s'enrichir. Mais en même temps, la démocratisation de l'école s'est interrompue, l'impôt sur le revenu, seul impôt redistributif, est réduit chaque année, le nombre de personnes survivant grâce aux minima sociaux demeure proche de niveaux records, les loyers ne cessent de flamber et les ménages surendettés sont de plus en plus nombreux.<br></p> </td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="voir"></a></span><span class="articleRub">Voir / Lire</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td width="40%" valign="top"> <p><span class="articleTitreBreves"> <img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L90xH131/livre-lafont698b-5ad00.gif" width='90' height='131' align="left" border="0" vspace="0" hspace='' style='margin:5px;height:131px;width:90px;' /> </span><span class="articleTitreBreves">L'empire cybernétique <br> Des machines à penser à la pensée machine - Céline Lafontaine - Seuil - février 2004.<br> </span>Un livre remarquable et facile d'accès de Céline Lafontaine, professeur de sociologie à l'Université de Montréal. <br> A lire absolument. L'ouvrage restitue d'abord dans une large fresque la généalogie du "paradigme de la cybernétique et du modèle informationnel", dont Norbert Wiener et Claude Shannon vont se faire les principaux fondateurs dans les dernières années 1940. Le premier objectif, face au chaos de l'après-guerre, est de combattre l'entropie et le désordre. Mais la suite de l'ouvrage montre que le nouvel humanisme apparent s'avère par contre la source d'un profond anti-humanisme. <br> Le retentissement fut énorme en Occident. Bateson, le structuralisme, Michel Foucault, Lacan, comme le systémisme post-moderne, comme le cyberespace mais aussi Teilhard De Chardin, témoignent de l'emprise de l'empire "cybernétique" avec partout l'attrait de l'adaptation technologique et de la pensée machine. Au total avec la mise à l'écart du "sujet" humain, un post-humain de se dessine-t-il pas en mettant fin à l'intériorité humaine qui pour l'auteur reste cependant la garantie majeure de l'autonomie subjective fondant l'altérité ?</p> </td> <td width="20"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td width="60%" valign="top"> <p><span class="articleTitreBreves"> <img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L90xH131/livre-attali5b5e-03f30.gif" width='90' height='131' align="left" border="0" vspace="0" hspace='' style='margin:5px;height:131px;width:90px;' /> La voie humaine <br> Pour une nouvelle social-démocratie - Jacques Attali - Fayard - avril 2004.<br> </span>Analyse critique<br> "Le marché devient chaque jour plus fort que la démocratie et il en menace même les institutions". Celui qui lance ce cri d'alarme n'est pas un altermondialiste notoire. Jacques Attali passe pour appartenir à la fraction gestionnaire de la gauche. Son dernier livre n'en est que plus intéressant. D'où vient donc cette menace sur la démocratie ? L'explication donnée par Attali est simple : "L'initiative privée avance au rythme choisi par chaque individu, alors qu'il faut une action collective complexe pour changer les cadres et les usages de la démocratie". Autrement dit, sans effort pour remettre le bien commun au premier plan, le marché continuera à progresser plus vite que la démocratie.<br> D'accord sur le constat, mais que faire ? Toutes les tentatives passées pour encadrer le marché ou le soumettre ont sombré dans l'impuissance ou le totalitarisme (quand ce n'était pas les deux à la fois !). Le mérite de l'ancien conseiller de François Mitterrand est de chercher à défendre les vertus du marché (et même d'en améliorer l'efficacité) tout en tentant de réduire son emprise. Et ce, de trois manières : en étendant le champ de la gratuité ; en opposant le savoir au spectacle ; en renforçant la démocratie par la mise en œuvre de la responsabilité de tous.<br> Sans doute, l'ancien conseiller de François Mitterrand recycle-t-il ici des idées déjà véhiculées dans d'autres sphères (1). Sans doute son dernier chapitre, "Les dix chantiers d'une nouvelle social-démocratie", est-il trop fait de bric et de broc pour espérer susciter l'adhésion de ses anciens camarades de Parti, pourtant en quête de projet. Mais Attali a cette judicieuse intuition de rappeler la prééminence du temps sur l'argent.<br> <br> <span class="sommaireLien">(1) Et notamment dans notre livre collectif Sortir de l'économisme, Editions de l'Atelier, 2003.</span></p> <p><span class="sommaireLien"><br> </span></p> </td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr><td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/img_vert-fondgris.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td> <p><span class="theme"><span class="gras"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L447xH43/img_transverb8dc-ae2b3.gif" width='447' height='43' vspace="5" style='height:43px;width:447px;' /><br> Président et directeur de la publication : Joël de Rosnay</span> <br><span class="gras">Groupe d'orientation : Jacques Robin, Laurence Baranski, Philippe Merlant, Annie Battle, Thierry Taboy, Patrick Viveret, Jean Zin, Valérie Peugeot.<br></span><br> Equipe de rédaction :<a href="mailto:transversales@globenet.org">Philippe Merlant</a> (rédacteur en chef), <a href="mailto:thierry.taboy@noos.fr">Thierry Taboy</a>, Valérie Peugeot, Laurent Jacquelin, Valérie Chapuis, Dorothée Benoit Browaeys.<br> Design et production : <a href="http://www.agence-revolutions.com/" target="_blank">Agence Révolutions</a> / Nicolas Berranger, Philippe Clavaud.</p> <p> </span><br> <br></p> </td> <td width="132" valign="top"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L132xH185/img_bloc_logc45b-933f2.gif" width='132' height='185' usemap="#map2" border="0" style='height:185px;width:132px;' /></td></tr> </table></td></tr></table> <map name="map2"> <area shape="rect" coords="17,8,106,40" href="http://www.globenet.org/transversales/grit/" target="_blank"> <area shape="rect" coords="16,45,105,82" href="http://www.agence-revolutions.com" target="_blank"> <area shape="rect" coords="16,93,108,118" href="http://www.vecam.org/" target="_blank"> </map></div> Transversales - Lettre d'information n°4 Mars 2004 http://vecam.org/article290.html http://vecam.org/article290.html 2004-04-01T05:52:54Z text/html fr Lettre d'information n°4 mars 2004 Edito ° Patrick Viveret Invité ° Daniel Le Scornet Repères ° Analyse : Et si la santé n'était pas qu'un "trou" ? ° Acharnement gouvernemental contre les pauvres ? ° Les dégâts du stress au travail ° En finir avec la précarité Brèves ° Vers La biologie de synthèse ° L'accès de tous aux médicaments reste une chimère ° Redonner leur place aux communautés locales ° Cellules souches (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique67.html" rel="directory">1995 - 2009 Transversales science culture</a> <div class='rss_texte'><style type="text/css"> <!-- p { font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px; color: #000000} a { } .tdtable { border-top: 0px solid #cccccc; border-right: 0px solid #cccccc; border-bottom: 1px solid #cccccc; border-left: 1px solid #cccccc; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 10px; color: #000000 } .sommaireLien { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 9px; font-style: normal; color: #000000; text-decoration: none } .sommaireLien:hover { font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 10px; font-style: normal; font-weight: bold; color: #000000; text-decoration: none} .lienreference:hover { font-size: 11px; color: #CC6600; font-weight: bold; text-decoration: none} .lienpresse:hover { font-size: 11px; color: #336699; font-weight: bold; text-decoration: none} .lienopinion:hover { font-size: 11px; color: #CC0000; font-weight: bold; text-decoration: none} .lreference { font-size: 11px; color: #CC6600; font-weight: bold; text-decoration: none} .lpresse{ font-size: 11px; color: #336699; font-weight: bold; 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font-size: 11px; font-style: normal; font-weight: bold} .gras { font-weight: bold} --> </style> </head> <p><a name="haut"></a></p> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L466xH130/img_logo_tra8928-34cfb.gif" width='466' height='130' style='height:130px;width:466px;' /></td> <td width="138" class="theme"> <div align="right">Lettre d'information n°4<br> mars 2004</div></td> <td width="42"> <div align="right"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L38xH130/img_picto_grd532-baa6e.gif" width='38' height='130' style='height:130px;width:38px;' /></div></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="30"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L30xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='30' height='10' style='height:10px;width:30px;' /></td> <td valign="top" width="220"> <p><span class="sommaireRub">Edito</span><br> <a href="#" target="_self" class="sommaireLien">° Patrick Viveret</a><br> <br> <span class="sommaireRub">Invité</span><br> <a href="#invite" target="_self" class="sommaireLien">° Daniel Le Scornet</a><br> <br> <span class="sommaireRub">Repères</span><br> <a href="#repere" target="_self" class="sommaireLien">° Analyse : Et si la santé n'était pas qu'un "trou" ?</a><br> <a href="#repere2" target="_self" class="sommaireLien">° Acharnement gouvernemental contre les pauvres ?</a><br> <a href="#repere2" target="_self" class="sommaireLien">° Les dégâts du stress au travail</a><br> <a href="#repere3" target="_self" class="sommaireLien">° En finir avec la précarité</a></p> <p> <span class="sommaireRub">Brèves</span><br> <a href="#breve" target="_self" class="sommaireLien">° Vers La biologie de synthèse</a><br> <a href="#breve" target="_self" class="sommaireLien">° L'accès de tous aux médicaments reste une chimère</a><br> <a href="#breve4" target="_self" class="sommaireLien">° Redonner leur place aux communautés locales</a><br> <a href="#breve5" target="_self" class="sommaireLien">° Cellules souches neuronales réparatrices ?</a><br></p> </td> <td><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td rowspan="2" valign="top"> <p><span class="articleRub">Edito</span><br> <span class="titreRub"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L113xH122/viveretgif-55a06-143b2.gif" width='113' height='122' align="right" style='height:122px;width:113px;' />Sécu : les "points aveugles " du débat<br> par Patrick Viveret<br> </span><span class="articlessAccroche">> philosophe et conseiller référendaire à la Cour des comptes.</span> <span class="titreRub"> </span></p> <p> Le débat national sur la réforme de la sécurité sociale pourrait nous permettre de remettre à plat les questions de la santé, du bien-être et de la qualité de vie. Mais l'angle choisi pour les traiter laisse dans l'ombre nombre de points critiques qui deviennent, du même coup, autant de "points aveugles".<br> Premier point aveugle : alors que l'on s'accorde à reconnaître à tout être humain une fonction de "chef de projet" sur sa propre existence, la responsabilité de chacun sur sa santé et son bien-être n'est pas suffisamment affirmée. Pourtant, une personne qui ne fait pas preuve de responsabilité sur sa propre qualité de vie cause des dégâts importants à lui-même, mais aussi à toute la collectivité.<br> Second point aveugle, le débat n'est pas posé en termes de dialectique entre sécurité et prise de risque. Chacun de nous aspire à un heureux dosage entre ces deux exigences, apparemment contradictoires. L'excès de sécurité nous fait sombrer dans l'ennui, alors que le désir d'intensité sans filet de sécurité génère trop de peur. Collectivement, une société doit appréhender le bon couplage entre le sens "entrepreneurial" - avec mobilité et prise de risque - et la demande fondamentale de sécurité sans laquelle tout le monde finit par se recroqueviller et par "ouvrir les parapluies".</p> <p>Enfin, troisième point aveugle, on ne prend pas en compte la profonde évolution dans la structure des temps sociaux. En clair, alors que travail n'occupe plus que 10 % du temps total de vie, pourquoi continue-t-on à faire financer l'essentiel de la sécurité sociale - qui correspond bien à 100 % du temps de vie - sur les seuls revenus du travail ? Ce qui nous conduit nécessairement à pressurer et charger sans cesse davantage ces 10 % de vie... ou à revenir en arrière sur la diminution de la part du travail dans l'existence !<br> Il faut poser le problème en termes de politiques globales de la qualité et des temps de vie. N'oublions pas que 50 % des coûts de la sécurité sociale sont le fait de 5 % des assurés : les personnes en fin de vie. Nous payons au prix fort cette destruction du lien social qui fait de l'hôpital un point final quasi obligé de toute existence humaine. Ivan Illich soulignait ce paradoxe : pour les gens des pays riches, c'est devenu un luxe de mourir dans les mêmes conditions qu'un paysan pauvre d'un pays du sud, c'est-à-dire "chez soi et entouré des siens" ! Les sociétés occidentales finissent par payer très cher (et par faire payer aux autres) leur angoisse de la mort...</p> <p class="articleAccroche" align="right"><span class="titreRub">Patrick Viveret</span></p> </td></tr> <tr> <td> </td> <td valign="bottom"><table width="220" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="sommaireRub">Identification des liens :</span><br> Au survol les liens proposés dans les articles changent de couleur, ces couleurs indiquent de quelle nature est<br> la cible de ce lien : <br> > <span class="lreference">Texte de référence</span><br> > <span class="lpresse">Article de presse</span><br> > <span class="lopinion">Opinion/Analyse</span></p> </td> </tr></table> <p> </p> </td> <td> </td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH50/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='50' style='height:50px;width:40px;' /></td> <td valign="bottom"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top"><a name="invite"></a><span class="articleRub">Invité</span> </td></tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <span class="titreRub">3 Question à... Daniel Le Scornet</span><br> <span class="articlessAccroche">> Ancien président de la FMF (Fédération des Mutuelles de France).</span> <p> <span class="articleAccroche"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L132xH121/transversaleda3d-fd578.gif" width='132' height='121' align="left" style='height:121px;width:132px;' />Vous appelez à repenser les questions de la sécurité sociale à la lumière d'une situation nouvelle : celle d'une insécurité sociale, sanitaire et environnementale généralisée. Qu'entendez-vous par là ?</span></p> <p>C'est une idée que j'avais avancée dès 1995 et qui depuis, hélas, est devenus banale (cf. le livre<em> L'insécurité sociale</em>, de Robert Castel). Sauf qu'il faudrait penser cette insécurité sociale comme concept, et non comme description d'un état manifeste de précarisation aggravée pouvant frapper - et c'était là la nouveauté en 1995 - la totalité ou presque des personnes, quelle que soit leur position sociale. Cela permettrait non pas de prendre, branche par branche, sur un modèle inchangé, des séries sans fin de mesures toujours plus restrictives, mais de repenser ce que la "sécurité sociale" pourrait vouloir dire aujourd'hui. Ceci avec la nouveauté des risques, des âges et des attentes existentielles, qui n'ont plus grand' chose à voir avec ceux de 1945.</p> <p><span class="articleAccroche">Quelles sont les conséquences sur la sécurité sociale de ce “regard différent” ? Et comment engager concrètement ce chantier ?</span></p> <p>Le regard différent permettrait, à mon avis, d'intégrer au moins deux aspects fondamentalement neufs.<br> > L'ensemble de la " dépense " sociale devrait basculer sur un schéma préventif et promotionnel (des personnes et des environnements), le "curatif" devenant lui-même un moment du préventif et du promotionnel. Tous les savoirs existent pour agir beaucoup plus en amont des risques et mettre à mal cette idée que la prévention aurait des effets... mais à 10 ans ! Ce qui, dans une société marchande - et la Sécu n'échappe pas à ce modèle générique, même si elle est relativement hors marché -, liquide d'entrée toute modification de stratégie. L'invention d'une branche jeunesse de la sécurité sociale (mettre la jeunesse en sécurité sociale) étant par exemple un signe et un axe fort de ce basculement conceptuel total.<br> > Désétatiser totalement la Sécurité sociale et promouvoir une démocratie sociale élective et participative spécifique. C'est la seule façon de réaliser ce basculement préventif et promotionnel : seuls les intéressés - tous les intéressés, à tous les âges de la vie, en coopération avec les professionnels sanitaires et sociaux, bien sûr - peuvent informer, éduquer, faire évoluer le système en fonction de leurs connaissances des facteurs de risques et de coûts, et de leurs conceptions propres d'une vie de qualité.</p> <p><span class="articleAccroche">Quels sont les apports de la mutualité dans ce débat ? Comment instaurer des relations différentes entre tous les acteurs, y compris les professionnels de la santé et les patients-citoyens eux-mêmes ?</span></p> <p>Dans une vision de changement culturel et anthropologique telle que proposée (et qui n'est pas vraiment celle à l'ordre du jour !), le mouvement mutualiste a compétence et de légitimité pour activer cette démocratie participative et préventive (ses statuts favorisant a priori l'égalité, la réciprocité, la rotation des rôles et des fonctions). A tout le moins, et c'est ce qu'il tente de faire présentement dans le champ de l'assurance-maladie (il pourrait le faire ailleurs à mon avis), le mouvement mutualiste revendique à juste titre d'être un des décideurs du système d'ensemble, et pas seulement un système complémentaire aveugle, piloté de fait par des décisions (notamment étatiques et professionnelles) qui lui échappent et le cantonnent au rôle de financeur contraint. Sur ce point, je pense que, dans la réforme actuelle, le mouvement mutualiste uni - c'était l'un des objectifs de l'unification - doit réussir et avoir, pour ce faire, le soutien de tous les partenaires sociaux.<br></p> </td></tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a> </td> </tr></table> <table width="641" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="repere"></a>Repères</span><br> <br> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td colspan="3" valign="top"><table width="100%" border="1" cellspacing="0" cellpadding="8" bordercolor="#999999"> <tr valign="top"> <td> <p><span class="articleTitreReperes">Et si la santé n'était pas qu'un "trou" ?</span><br> <span class="articleAccroche">L'Analyse de Philippe Merlant</span><br> <span class="articlessAccroche">> rédacteur en chef, TSC.</span></p> <p> <img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L113xH122/pmerlant1gif6113-31038.gif" width='113' height='122' align="right" style='height:122px;width:113px;' />On devrait connaître d'ici fin avril les grandes lignes du projet de loi de réforme de l'assurance-maladie. Lequel sera examiné par le Parlement en juillet, du moins si le gouvernement, passablement chahuté après les élections, reste fidèle au<a href="http://www.premier-ministre.gouv.fr/fr/p.cfm?ref=42281" target="_blank" class="lienreference"> calendrier qu'il s'est lui-même fixé</a>. En attendant, François Fillon, ministre du Travail et des Affaires sociales, et Jean-François Mattéi, son homologue à la Santé, répètent que les choix ne sont pas faits. Il n'empêche : le Haut-conseil pour l'avenir de l'Assurance-maladie, mis en place par le gouvernement, a rendu son <a href="http://www.sante.gouv.fr/ass_maladie/haut_conseil/rapport.html" target="_blank" class="lienreference">rapport le 23 janvier dernier</a> et celui-ci - heureuse surprise ! - a fait l'objet d'un consensus de ses 53 membres (partenaires sociaux, représentants de l'Etat, des usagers, des professionnels de la santé, des régimes de base et des systèmes complémentaires...) autour de quelques points clés :<br> - réaffirmation du principe de solidarité dans la prise en charge (les cotisations ne tiennent pas compte de l'état de santé des assurés) ;<br> - priorité donnée à l'amélioration de l'efficacité du système de soins (notamment par une orientation vers la qualité et une meilleure répartition géographique) ;<br> - souci de mieux prendre en compte l'action sur l'environnement, les comportements de prévention, l'éducation sanitaire...</p> <p>Ce consensus apparent ne saurait masquer les divergences. Ainsi, l'union syndicale Solidaires-G10 dénonce un rapport "en trompe l'œil" qui ne tire aucune conséquence du fait que le manque de ressources de la CNAM est d'abord dû à un ralentissement des recettes, contrecoup de <a href="http://www.sud-aerien.org/article467.html" target="_blank" class="lienreference">la croissance du chômage</a> : selon le Syndicat de la médecine générale (SMG), qui regroupe des généralistes "de gauche", 100 000 chômeurs en plus représentent environ <a href="http://www.smg.ras.eu.org/smg/quedisons/assurance-maladie-mars-2004.PDF" target="_blank" class="lienreference">1 milliard d'euros de recettes en moins</a>. Attac s'inquiète du fait que la responsabilisation des patients n'est abordée que dans sa dimension financière, "<a href="http://www.france.attac.org/a2405" target="_blank" class="lienreference">ce qui revient à demander aux pauvres d'être plus responsables que les riches</a>" et appelle à la tenue d'Etats généraux de l'assurance-maladie, le 24 avril prochain, à Paris. <a href="http://www.cgt.fr/06campa/protectionsociale/secu/campagne04/csa.pdf" target="_blank" class="lienreference">S'appuyant sur un sondage réalisé par CSA</a> qui <a href="http://www.cgt.fr/06campa/protectionsociale/secu/campagne04/analyseCSA.pdf" target="_blank" class="lienreference">montre le profond attachement des Français à la sécurité sociale</a>, la CGT lance une campagne "Touche pas à ma sécu !" <br> Mauvais procès d'intention à l'encontre du gouvernement ? En fait, les opposants sont vigilants sur deux points. D'abord, ils redoutent que le gouvernement ne revienne à ses intentions initiales : avant le rapport du Haut-conseil, Jean-Pierre Raffarin faisait de la distinction entre les besoins "essentiels" (donc couverts par le régime obligatoire) et les autres (susceptibles d'être pris en compte par les régimes complémentaires), la clé de toute réforme. Ce qui supposerait le déremboursement de certains soins et médicaments, ouvrirait la voie à une privatisation progressive de l'assurance-maladie, et renforcerait ainsi des inégalités sociales de santé dont la France est déjà championne en Europe.<br> Ensuite, ils se méfient du ton, excessivement alarmiste à leurs yeux, des diagnostics portés sur le système actuel. Ainsi, la CGT, tout en admettant qu'une partie du "trou" de l'assurance-maladie (un peu plus de 10 milliards d'euros en 2003, mais les autres branches de la Sécu sont soit excédentaires, soit équilibrées) <a href="http://www.cgt.fr/06campa/protectionsociale/secu/campagne04/fichargu2.pdf" target="_blank" class="lienreference">est structurel</a>, n'en chiffre la part qu'à la moitié du déficit, l'autre moitié provenant de causes plus conjoncturelles, donc susceptibles d'une évolution notable dès les prochaines années. La centrale syndicale rappelle aussi qu'une bonne part des exonérations consenties aux entreprises n'ont pas fait l'objet de la contrepartie de l'Etat normalement prévue, ce qui aurait pu réduire d'1,6 milliard d'euros le déficit 2003.</p> <p>Sans doute convient-il d'élargir le débat au-delà des enjeux immédiats, donc de lui donner la portée sociétale et anthropologique qu'il mérite. Pour ce faire, une première condition réside dans l'abandon de l'obsession du "trou de la sécu". De plus en plus de voix s'élèvent pour signaler que la santé, au lieu d'être abordée en stricts termes de coûts, donc de dépenses improductives, devait faire l'objet d'une approche en termes d'investissement. <a href="http://www.unesco.org/aforum/dialogues/d43.html" target="_blank" class="lienreference">Ainsi le sociologue Roger Sue</a> estime qu'est venu le temps d'une économie "quaternaire", une économie de l'immatériel et de l'intelligence : son centre de gravité se déplaçant sans cesse davantage vers le capital humain, la santé - mais aussi l'éducation - est appelée à y jouer le rôle d'un facteur clé de performance, pour les individus comme pour le système économique dans son ensemble. La santé est l'un des secteurs où se joue la croissance de demain, et les associations sont appelées à y tenir un rôle déterminant. L'économiste Philippe Ulmann arrive sensiblement aux mêmes conclusions en analysant l'impact du <a href="http://www.cnam.fr/ecosante/resumelongFR.pdf" target="_blank" class="lienreference">facteur santé sur la croissance économique</a>.</p> <p>Seconde condition : l'idée de "responsabilisation", au lieu d'être traitée sur le seul plan individuel (ce qui revient généralement à culpabiliser les patients), devrait aussi être abordée au niveau collectif. Quand songera-t-on, par exemple, à mesurer les effets réels du stress au travail sur la santé (voir Repère ci-dessous) ? Et que penser du récent rapport de la commission d'orientation du plan national santé-environnement, qui conclut à la sous-évaluation constante des effets de la <a href="http://www.lemonde.fr/txt/article/0%2C1-0@2-3226%2C36-352830%2C0.html" target="_blank" class="lienpresse">pollution sur la santé</a> ? Comme de ce livre du cancérologue Dominique Belpomme (Ces maladies créées par l'homme) qui relève que 80 à 90 % des cancers seraient dus à la <a href="http://www.lemonde.fr/txt/article/0,1-0@2-3226,36-352831,0.html" target="_blank" class="lienpresse">dégradation de notre environnement</a> ?<br> Par ailleurs, toute réforme de l'assurance-maladie serait contre-productive si elle ne s'inscrivait dans le cadre, récent mais indéniable, de la généralisation de l'"insécurité sociale". En Belgique, deux chercheurs ont tenté de la mesurer à sa <a href="http://vecam.org/www.econosoc.be/framesets/frameset_actualites.htm" target="_blank" class="lienreference">juste valeur </a> : ils observent notamment que la montée de cette insécurité sociale suit en parallèle l'évolution du Produit intérieur brut (PIB).</p> <p>Troisième condition : il importe d'affirmer la primauté des politiques de prévention, au détriment des approches curatives donc réparatrices. <a href="http://www.ces.fr/ces_dat2/3-1actus/frame_derniers_rapports.htm" target="_blank" class="lienreference">Un rapport du Conseil économique et social (CES)</a>, coordonné par Guy Robert, <a href="http://www.unapl.fr/dossiers/" target="_blank" class="lienreference">plaide en ce sens</a>, appelant de ses vœux une meilleure articulation entre le sanitaire, le social et l'éducatif. Tandis que le Syndicat de la médecine générale offre sans doute l'une des approches les plus intéressantes pour réussir cette nécessaire mutation de notre <a href="http://www.smg.ras.eu.org/smg/quedisons/2004-une-ecriture-prevention-systeme-de-soins.pdf" target="_blank" class="lienreference">système de soins</a> : le SMG estime notamment qu'il faut sortir du système du paiement à l'acte, qui pénalise les médecins pratiquant des consultations longues (aux vertus préventives pourtant prouvées), mais aussi lutter contre la désertification médicale de certaines zones rurales.<br> Privilégier la prévention, tout le monde est pour, en apparence. Mais Patrick Viveret avait déjà souligné cet étonnant paradoxe : dans notre système de comptabilité publique, la prévention est moins "productrice derichesse" que la réparation. Décidément, il nous faudrait abandonner - et cette fois l'image n'est pas que symbolique - ces "thermomètres qui nous rendent malades"...<br> <br></p> </td> </tr> </table> <br> </td> </tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="250"> <p><span class="articleRub"><aname="repere2" id="repere2"></a></span><span class="articleTitreReperes">Puissance publique contre pauvreté ?</span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span><br> Issu de <a href="http://www.ac.eu.org/droitsrevendications/unedic/juridique/textes/protocole_20122002.pdf " target="_blank" class="lienreference">l'accord sur le "retour à l'équilibre" du régime d'assurance chômage</a> signé le 20 décembre 2002 par le Medef, la CFDT, la CGC et la CFTC,<a href="http://www.ac.eu.org/droitsrevendications/unedic/juridique/textes/directive_protocole_20122002.pdf " target="_blank" class="lienreference"> le nouveau système d'indemnisation</a> s'applique depuis janvier aux personnes qui étaient déjà indemnisées au 1er janvier 2003. Selon les estimations, <a href="http://www.inegalites.org/article.php3?id_article=110" target="_blank" class="lienpresse">entre 150 000 à 250 000 chômeurs perdront leurs allocations</a> et 500 000 verront leur durée d'indemnisation amputée de un à sept mois d'ici 2005. Fin janvier 2004, une première <a href="http://www.ac.eu.org/droitsrevendications/unedic/amputation.htm " target="_blank" class="lienpresse">série de 1 200 recours devant la justice</a> ont été portés par des chômeurs pour faire valoir leurs droits concernant le recalcul arbitraire de leurs allocations chômage.</p> <p>Parallèlement, après un premier essai avorté début 2003, <a href="http://www.gisti.org/doc/actions/2003/ame/com-ame-13oct.pdf " target="_blank" class="lienpresse">le gouvernement s'apprête à supprimer l'Aide Médicale d'Etat</a>, protection maladie et<a href="http://institut.fsu.fr/securite_sociale/ame.htm " target="_blank" class="lienpresse"> accès aux soins pour les étrangers sans-papiers</a>.<br> <a href="http://www.fidh.org/article.php3?id_article=289 " target="_blank" class="lienpresse">150 000 personnes en situation de précarité</a> bénéficient aujourd'hui de cette aide, qui représente moins de 0,5 % des dépenses de santé et permet, en dispensant des soins au bon moment, d'économiser des traitements beaucoup plus coûteux. <a href="http://observatoire.samizdat.net/article.php3?id_article=234 " target="_blank" class="lienpresse">La mobilisation contre ces réformes est massive</a>.</p> <p>Le parlement a également voté dans la loi de finances pour 2003 (article 78) des <a href="http://forumdescitoyens.net/nantes/IMG/rtf/doc-57.rtf " target="_blank" class="lienpresse">restrictions pour la Couverture Maladie Universelle Complémentaire</a>. Ces mesures allongent le délai d'attente pour la prise en charge des soins et empêchent ceux dont la situation financière s'est dégradée d'y avoir accès.<br> <br></p> </td> <td width="31"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td valign="top" width="320"> <p><span class="articleTitreReperes">Les dégâts du stress au travail</span><br> <span class="theme">[ social ]</span><br> <a href="http://www.geneve.ch/ocirt/sante_securite_travail/theme_prevention/doc/stress.pdf" target="_blank" class="lienreference">Le stress au travail est depuis une dizaine d'année désigné comme l'ennemi numéro 1</a> de la santé et de l'équilibre des employés. D'après <a href="http://europe.osha.eu.int/good_practice/risks/stress/" target="_blank" class="lienreference">l'Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au travail</a>, le stress "survient lorsqu'il y a <a href="http://www.inrs.fr/htm/le_stress_au_travail.html" target="_blank" class="lienreference">déséquilibre</a> entre la perception qu'une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu'elle a de ses propres ressources pour y faire face. Deuxième plus grand problème de santé professionnelle en Europe après le mal de dos, le stress lié au travail touche chaque année plus de 40 millions de personnes dans l'UE et représente plus de la moitié des absences parmi le personnel." <br> Les <a href="http://www.bib.umontreal.ca/SS/ri/stresscadre.htm" target="_blank" class="lienreference">dégâts et les "coûts" humains et sociaux sont très importants</a> et de plus en plus évidents, allant du <a href="http://www.cnam.fr/depts/te/dso/lecture/aubert.htm" target="_blank" class="lienreference">"Burn out" (brûlure interne)</a>, au spectaculaire "Karoshi" (mort subite ) des Japonais, en passant par l'état de mal-être de nombreux salariés. En France, on estime que <a href="http://www.cftc-67.fr/divers/dossiers/stress.htm" target="_blank" class="lienreference">50 % des maladies cardiovasculaires sont provoquées par le stress au travail</a>, qui favorise également l'apparition du cancer, accroît la consommation d'alcool et de tabac et affaiblit le système immunitaire. Pour certains, le sentiment d'urgence et d'irréversibilité, véhiculé par l'environnement professionnel, impacte violemment le psychisme :<a href="http://www.escp-eap.net/fr/news/Culte_urgence_intro.htm" target="_blank" class="lienreference"> la dépression nerveuse</a> semble alors, sur le plan symbolique, le seul moyen qu'aurait trouvé la nature pour "ralentir" le temps. Sa propagation dessinent les contours d'une société à tendance "maniaco-dépressive". <a href="http://www.asscdm.com/www/articles/200310sourcesdestressf.htm" target="_blank" class="lienreference">La société de performance serait-elle en train de dilapider son capital humain ?</a><br> Des aides concrètes se mettent en place :<br> - <a href="http://www.hug-ge.ch/www/fr/Puls2002.nsf/8827633c76543d9805256a3f00044fe8/fb7eca0f37eee9fac1256cc200599de7/$FILE/check_up.pdf" target="_blank" class="lienreference">en Suisse</a>, mesures pour accompagner le collaborateur en état d'épuisement,<br> - <a href="http://labour.hrdc-drhc.gc.ca/travailvie/ukpro-fr.cfm" target="_blank" class="lienreference">en Grande-Bretagne</a>, mise à l'essai d'un "code du stress",<br> - <a href="http://www.ergostressie.com/" target="_blank" class="lienreference">en France</a>, analyse autour du concept de "l'ergostressie", etc.<br> Au final, le stress au travail constitue un <a href="http://www.ilo.org/public/french/dialogue/actrav/publ/126/mureau.pdf" target="_blank" class="lienreference">nouvel enjeu pour les négociations collectives</a>. La prévention est plus indiquée que les traitements médicamenteux et peut éviter la souffrance.</p> <p>Lire également le dossier - "<a href="http://www.globenet.org/transersales/grit/ecostres.htm" target="_blank" class="lienreference">Pour une écologie du stress</a>" Transversales - Juillet 2002 <br></p> </td> </tr> <tr> <td> </td> <td colspan="3" valign="top"> <p><span class="articleRub"><a name="repere3" id="repere3"></a></span><span class="articleTitreReperes">En finir avec la précarité</span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span><br> <a href="http://www.inegalites.org/article.php3?id_article=15" target="_blank" class="lienreference">La précarité s'est étendue bien au-delà des salariés en statut précaire</a> : 12,5 % des salariés, soit 2,7 millions de personnes, sont concernés, qu'ils soient intérimaires, apprentis ou surtout en CDD. L'emploi discontinu, l'alternance de périodes de formation et de chômage, sont désormais de règle pour une large fraction des salariés. <a href="http://pap.ouvaton.org/IMG/pdf/document_proposition-4.pdf" target="_blank" class="lienreference">L'opposition dichotomique emploi / chômage est de moins en moins pertinente</a> et le risque est celui d'une discontinuité des revenus et des droits associés à la condition de salarié. Déjà en 1995, le Centre des jeunes dirigeants d'entreprises prônait une <a href="http://www.cjd.net/mediat/rapports/entcart8.pdf" target="_blank" class="lienreference">entreprise à la carte</a>, nouvelle organisation du travail donnant à l'entreprise toute la souplesse dont elle a besoin sans précarité pour les personnes.</p> <p>L'<a href="http://www.oecd.org/document/43/0,2340,fr_2649_33729_14738155_1_1_1_1,00.html" target="_blank" class="lienreference">OCDE</a> s'est depuis quelque temps rendue compte qu'elle ne pouvait continuer à présenter le modèle américain du "plein emploi" comme indépassable : "<a href="http://www.attac.org/fra/toil/doc/copernic17.htm" target="_blank" class="lienreference">l'emploi de qualité</a>" est devenu une référence incontournable, et même le salaire minimum n'est plus dénoncé avec autant de vigueur qu'autrefois, tant il apparaît clairement qu'il est efficace pour limiter la dégradation de la norme d'emploi. Plus encore,<a href="http://www.ac.eu.org/droitsrevendications/revenu/laquestiondurevenugaranti.htm" target="_blank" class="lienreference"> les formes</a> de <a href="http://www.yhad.org/articles/55.htm" target="_blank" class="lienreference">revenus garantis</a>, affranchi de l'occupation d'un emploi et très au-dessus des actuels seuils de pauvreté, peut apparaître comme <a href="http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=10" target="_blank" class="lienreference">une alternative à la mondialisation néo-libérale</a> et <a href="http://www.omiss.ca/recherche/pdf/nfbernier.pdf" target="_blank" class="lienreference">enrayer la pauvreté économique</a>. Selon <a href="http://www.globenet.org/transversales/generique/tsc59/tiresecteur.html" target="_blank" class="lienreference">Alain LIPIETZ</a>, le tiers secteur, la réduction du temps de travail, et le développement d'un revenu minimum inconditionnel sont les trois faces indissociables d'un même projet. Il s'agit d'<a href="http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=136" target="_blank" class="lienreference">ouvrir tout l'espace possible à la libre activité</a>.</p> <p>La question des<a href="http://www.krakatoa.org/article.php3?id_article=11" target="_blank" class="lienreference"> intermittents</a> a mis sur le devant de la scène celle du revenus des personnes qui ont une activité salariée discontinue. Cette situation tend à s'étendre au delà du cadre professionnelle du spectacle. Rien d'étonnant dés lors si, par delà la défense de leur statut spécifique, <a href="http://www.ac.eu.org/contactsliens/autres_infos/parislundi/materiaux.htm" target="_blank" class="lienreference">les intermittents ont mis en avant la question d'un revenu inconditionnel d'existence</a></p> </td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"><tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"> <a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr> <td width="40"> </td> <td valign="top" colspan="3"><span class="articleRub"><a name="breve"></a></span><span class="articleRub">Brèves</span> </td></tr> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top" width="350"> <p><span class="articleTitreBreves">Vers La biologie de synthèse</span><br> Par Joël de Rosnay<br> <span class="theme">[ vivant ]</span> <br> Une nouvelle discipline scientifique est en train de naître. Elle pose potentiellement plus de problèmes scientifiques et éthiques que le génie génétique ou le clonage reproductif. Il s'agit de la biologie de synthèse (Synthetic biology). Pour le moment une poignée de chercheurs, au MIT, à Princeton ou à Berkeley travaille dans ce domaine. Il s'agit de fabriquer des "modules" d'ADN (DNA cassettes) pour reprogrammer des organismes vivants afin de leur faire exécuter toutes les fonctions souhaitées, même si elles n'existent pas dans la nature. Par exemple on peut introduire des fonction "on", "off", "boucle" ou "go to" dans des bactéries et programmer leur capacité à émettre une lumière fluorescente en fonction des molécules présentes dans leur environnement. Ces travaux qui fournissent d de nombreux résultats, posent d'importants problèmes dans la mesure ou certains laboratoires songent déjà à fabriquer des bactéries ou des micro algues productrices d'hydrogène (projet de Craig Venter, dont le laboratoire a récemment réussi à synthétiser un virus artificiel), des biodétecteurs de pollution, voire de nouvelles armes biologiques. Comme le proposent certains chercheurs, il serait temps de réfléchir à un nouvel Asilomar (conférence qui avait en 1975 posé les jalons de la réflexion éthique sur les manipulations génétiques), car on ne dispose à ce jour que de très peu d'informations sur la manière dont de tels organismes vivants "de synthèse » se comporteraient dans un écosystème.<br> En savoir + : <a href="http://syntheticbiology.org/faq.html " target="_blank" class="lienreference">Biologie synthétique :Ce que c'est !</a>, Microbes made to order : <a href="http://www.technologyreview.com/articles/goho20403.asp?p=1 " target="_blank" class="lienpresse"> 1</a> / <a href="http://www.lbl.gov/today/2004/Jan/20-Tue/Science_9Jan04.pdf " target="_blank" class="lienreference"> 2</a>, <a href="http://conference.syntheticbiology.org/ " target="_blank" class="lienreference">Conférence sur la biologie synthétique</a>.</p> <p><span class="articleRub"><a name="breve5"></a></span><span class="articleTitreBreves">Cellules souches neuronales réparatrices ? </span><br> <span class="theme">[ citoyenneté ]</span> <br> Après la découverte en début d'année de la présence de <a href="http://fr.news.yahoo.com/040218/202/3nj52.html" target="_blank" class="lienpresse">cellules souches neuronales</a> dans le cerveau humain (cellules qui semblent toutefois incapables de<a href="http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-354232,0.html" target="_blank" class="lienpresse"> remplacer des neurones souffrant de lésions dégénératives</a>), un <a href="http://www2.cnrs.fr/presse/communique/442.htm" target="_blank" class="lienreference">communiqué récent du CNRS</a> vient apporter sa pierre au débat. Une équipe de l'Institut Pasteur associée au CNRS vient en effet d'identifier dans le cerveau une molécule clé capable d'attirer des nouveaux neurones et de les guider vers des zones qu'ils pourraient réparer. L'espoir de se servir à terme des cellules souches pour remplacer des neurones endommagés ou détruits (attaque cérébrale, maladie de Parkinson...) reste donc permis.<br></p> </td> <td width="10"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L20xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='20' height='10' style='height:10px;width:20px;' /> </td> <td valign="top" width="230"> <p><span class="articleTitreBreves">L'accès de tous aux médicaments reste une chimère</span><br> <span class="theme">[ santé ]</span> <br> <a href="http://www.wto.org/french/news_f/pres03_f/pr350_f.htm" target="_blank" class="lienreference">L'accord</a> sur l'accès aux médicaments génériques pour les pays en situation de crise sanitaire, signé le 30 août 2003 à Genève par les 146 pays de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), peine visiblement <a href="http://fr.news.yahoo.com/040304/202/3odd5.html" target="_blank" class="lienpresse">à se traduire de manière concrète</a>. Rappelons simplement que d'après MSF, <a href="http://www.msf.fr/site/site.nsf/pages/camedndi" target="_blank" class="lienpresse">14 millions de personnes meurent</a> chaque année d'une maladie infectieuse ou parasitaire, faute du traitement qui aurait pu les sauver</p> <p><span class="articleRub"><a name="breve4"></a></span><span class="articleTitreBreves">Redonner leur place aux communautés locales</span><br> <span class="theme">[ eau ]</span> <br> Profitant de la désormais médiatisée<a href="http://www.unesco.org/water/index_fr.shtml" target="_blank" class="lienreference"> journée mondiale de l'eau</a>, <a href="http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-03-22/2004-03-22-390517" target="_blank" class="lienpresse">plusieurs voix se sont élevées</a> pour dénoncer l'inefficacité des politiques d'approvisionnement en eau et d'assainissement menées dans les pays du Sud et insister sur la nécessité de mettre réellement les communautés locales au centre du processus de décision et de réalisation, seul mode opératoire permettant une pérennisation des actions menées, tant d'un point de vue technique que culturel. Selon le <a href="http://www.wsscc.org/" target="_blank" class="lienreference">Water Supply & Sanitation Collaborative Council</a>, 1 milliards de gens dans le monde n'ont pas accès à de l'eau potable, 2.4 milliards de gens dans le monde vivent sans services d'assainissement convenables et environ 6 000 enfants meurent chaque jour de maladies associées au manque d'eau potable, de services d'assainissement adéquats et à une mauvaise hygiène - l'équivalent de 20 Boeing 747 s'écrasant tous les jours.</p> </td> </tr></table> <table width="640" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/espaceur.gif"> <tr><td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td valign="top"><a href="#haut"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L500xH30/img_retourgi3004-21c3e.png" alt="haut de page" width='500' height='30' border="0" style='height:30px;width:500px;' /></a></td> </tr> </table> <table width="640" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" background="http://grit.agence-revolutions.com/images/img_vert-fondgris.gif"> <tr> <td width="40"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L40xH10/espaceurgif-11d2-d6ab4.gif" width='40' height='10' style='height:10px;width:40px;' /></td> <td> <p><span class="theme"><span class="gras"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L447xH43/img_transverb8dc-ae2b3.gif" width='447' height='43' vspace="5" style='height:43px;width:447px;' /><br> Président et directeur de la publication : Joël de Rosnay</span> <br><span class="gras">Groupe d'orientation : Jacques Robin, Laurence Baranski, Philippe Merlant, Annie Battle, Thierry Taboy, Patrick Viveret, Jean Zin, Valérie Peugeot.<br></span><br> Equipe de rédaction :<a href="mailto:transversales@globenet.org">Philippe Merlant</a> (rédacteur en chef), <a href="mailto:thierry.taboy@noos.fr">Thierry Taboy</a>, Valérie Peugeot, Laurent Jacquelin, Valérie Chapuis, Alexandre Faesch, Dorothée Benoit Browaeys, Laurence Allard, Olivier Blondeau.<br> Design et production : <a href="http://www.agence-revolutions.com/" target="_blank">Agence Révolutions</a> / Nicolas Berranger, Philippe Clavaud.</p> <p> </span><br> <br></p> </td> <td width="132" valign="top"><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L132xH185/img_bloc_logc45b-933f2.gif" width='132' height='185' usemap="#map2" border="0" style='height:185px;width:132px;' /></td></tr> </table> <map name="map2"> <area shape="rect" coords="17,8,106,40" href="http://www.globenet.org/transversales/grit/" target="_blank"> <area shape="rect" coords="16,45,105,82" href="http://www.agence-revolutions.com" target="_blank"> <area shape="rect" coords="16,93,108,118" href="http://www.vecam.org/" target="_blank"> </map></div>