Vecam http://www.vecam.org/ Réflexion et action pour l'internet citoyen fr SPIP - www.spip.net Vecam http://vecam.org/local/cache-vignettes/L144xH41/siteon0-dd267.png http://www.vecam.org/ 41 144 Un "rapport d'étonnement" au FM S&D de Belem http://vecam.org/article1098.html http://vecam.org/article1098.html 2009-06-23T23:39:00Z text/html fr Claude Henry vecam-F Table A Science et démocratie : quels sont les problèmes ? Le fonctionnement de la recherche est mis à mal par la pensée libérale qui tente de l'orienter vers des travaux débouchant dans des délais aussi brefs que possible vers des applications relevant du marché. Pour mener à bien ce mouvement, si on prend l'exemple de la France, un système institutionnel est mis en place : réorganisation des Universités, démantèlement des grands organismes, politiques de recherche. Un comparatif sur ce point entre (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a> <div class='rss_texte'><p><i>Table A Science et démocratie : quels sont les problèmes ?</i></p> <p>Le fonctionnement de la recherche est mis à mal par la pensée libérale qui tente de l'orienter vers des travaux débouchant dans des délais aussi brefs que possible vers des applications relevant du marché. Pour mener à bien ce mouvement, si on prend l'exemple de la France, un système institutionnel est mis en place : réorganisation des Universités, démantèlement des grands organismes, politiques de recherche. Un comparatif sur ce point entre les systèmes des différents pays devrait être assez rapide à faire ; il en a été peu question au FM S&D. Pour prendre un exemple au niveau des politiques de recherche, deux très grands programmes, l'un américain, l'autre européen, tentent de tracer une « roadmap » pour les recherches orientées par le marché sur les thèmes des NBIC ou du BANG ou, dit plus simplement, des « technologies convergentes ». Derrière ces programmes gouvernementaux libéraux se développent une activité d'exploration des nano-particules et nano-objets (dont nano-machines) autour de l'idée que la nature travaille comme un ingénieur et qu'elle est éminemment plastique ; qu'on peut réduire le biologique au physico-chimique. De tels programmes ne font pas qu'articuler la recherche et la technologie vers une privatisation généralisée, elles tentent de les inscrire dans une vision socio-politique utopique non mise en débat démocratique.</p> <p>C'est en ayant ceci en tête, à travers les travaux sur ces thèmes de l'association citoyenne Vivagora et d'autres (l'ETC Group, représenté par Silvia Ribeiro, a été un groupe pionnier sur la mise à jour et la contestation de ces modèles) que j'ai participé aux deux journées du FM. Je ne suis pas sûr qu'il y ait une science citoyenne, mais il me semble qu'on peut parler d'une posture de « chercheur citoyen ». Un chercheur qui considère comme essentiel à sa fonction et à son métier de ne pas se réfugier derrière une prétendue neutralité de la science et de dire « haut et fort quand il considère que la science dérive ». Durant ces quelques jours, cette expression lue dans le livre récent d'un lanceur d'alerte bien connu (Christian Velot) a été exprimée sous diverses formes par des hommes et des femmes de diverses cultures.</p> <p>Une autre approche a retenu mon attention ; celle de la bio-diversité des savoirs, bien représentée par les fortes personnalités des chercheuses brésiliennes travaillant sur et avec les peuples indigènes. La valeur de la méthode scientifique n'est remise en cause par personne ( mais l'orientation qu'on lui fait prendre, si !!!). En revanche, d'autres formes de savoir ont montré leur utilité – les peuples indigènes vivent dans des conditions extrêmes (en tout cas pour nous, observateurs occidentaux) en se basant sur d'autres savoirs que le savoir scientifique. Plus, on le sait – ceci n'a pas été particulièrement développé au FM mais était dans touts les esprits-, l'industrie pharmaceutique a pillé des savoir faire thérapeutiques et, par le jeu des brevets, s'est approprié les bénéfices de leurs usages. Comment faire dialoguer et « s'ensemencer réciproquement » les différents types de savoirs, au bénéfice des peuples ?</p> <p><i>Table B : Accès aux connaissances : construire les biens communs</i></p> <p>Je cherche à relier ce thème à la question de l'intervention citoyenne dans la politique de recherche. Celle-ci n'aura lieu que si la connaissance scientifique est disponible en bien commun, qu'un plan d'action est mis en place pour la rendre accessible ; et que si les autres types de savoirs (les savoirs traditionnels de toute nature) deviennent audibles au plus grand nombre. Peut-on parler d'une « éducation scientifique populaire », loin de la seule volonté des puissants de faire accepter « par le peuple » des politiques scientifiques parfois inadmissibles (cf ce qui se prépare dans plusieurs secteurs des nanos, le geo-engineering ou les nouvelles formes de guerre bactériologique) ; loin aussi de se limiter à la seule analyse - très nécessaire- des risques encourus en termes de santé et d'environnement. Il faut inventer des formes modernes d'accès à la connaissance (la numérisation est une voie royale, encore faut-il que se développent des usages des techniques numériques plus développés qu'aujourd'hui – cartes heuristiques et bientôt « espaces » heuristiques, techniques de simulation, mémorisation assistée, etc…-, des pratiques de mutualisation des connaissances et de capitalisation adaptées à différents milieux concernés par tel ou tel aspect de la recherche en marche.</p> <p><i>Table C : Les nouvelles confrontations sociales, culturelles et politiques</i></p> <p>J'ai entendu la proposition de « ré-institutionnalisation de la science », avec quelques propositions dont l'une était la « participation intégrale des mouvements sociaux à ce mouvement » . Au cours du FM, on a commencé à déplier le terme de « démocratisation de la science », processus à plusieurs plans : l'accès aux universités (enseignants et étudiants issus des milieux populaires –et indigènes !-, permettant que des thèmes portés par différents groupes sociaux s'inscrivent dans l'agenda des recherches –Reiner) ; la démocratisation du milieu des universitaires et chercheurs ; les liens plus étroits entre les chercheurs et le terrain (chercheurs indiens et brésiliens travaillant avec les paysans et les peuples indigènes) ; la démocratisation des connaissances scientifiques vers les citoyens et la participation de ceux-ci aux choix de politiques scientifiques. Qui sont les « sujets » de la démocratisation de la science, demande une chercheuse indienne ?</p> <p>Si des zones de résistances/ alternatives existent et ont été mises en débat (en particulier les archives ouvertes, et les expériences indiennes du Peoples Science Movement), il a été surtout question de critique de la situation actuelle. Je reprendrais volontiers l'écoute, ou la lecture, de ce que nous a proposé Alfredo Berno de Almeida prenant ses distances par rapport aux pratiques classiques de la recherche et de la transmission des connaissances (le manuel, le labo, la vulgarisation/simplification, la « participation » (vocabulaire imposé, selon lui, par la Banque Mondiale !), et ses propositions de nouvelles méthodes -les « cartes sociales ».</p> <p><i>Table D : Science et Démocratie dans un monde soutenable</i></p> <p>L'approche par le monde soutenable m'apparaît comme originale. Dans l'esprit, c'est la manière opérationnelle de décliner la nécessaire démocratisation des choix de politiques scientifiques, abordée par les formes de luttes et les résistances dans la table C précédente et de manière plus « éthique » dans la table E. En réalité, dans cette section, je retiens surtout l'approche de Raghunandan sur le lien entre chercheurs et artisans ruraux (l'approche Peoples Sciences Movment sera amplifiée et plus structurée dans la dernière table E par Gangadharan) ; mais aussi le souhait de Louise Vandelac que de nouveaux indicateurs modifient la perception des problèmes par la société (tel qu'a pu le faire « l'empreinte écologique » et les recherches de nouveaux indicateurs de richesse par le Collectif Richesses de Patrick Viveret). Ian Illuminato nous a décrit un monde bien insoutenable des nano-particules, mais sans ouvrir de réflexion particulière sur les formes de luttes ou les alternatives . Les « Amis de la Terre » souhaitent un moratoire sur les nanos. Comment le mettre en œuvre ?? Ne faut-il pas mieux distinguer entre le « peut-être utile » et le « dangereux absolu », objet de mobilisation vers un moratoire ?</p> <p><i>Table E : Responsabilité sociale, quelle coopération entre les sciences et la société ?</i></p> <p>On recroise alors une des questions les plus ouvertes de notre rencontre du FM : comment articuler une légitime demande des chercheurs à construire librement des problèmes de recherche (alors qu'ils sont aujourd'hui très contraints par les orientations vers la techno-science rappelées plus haut) et la participation souhaitée des mouvements sociaux aux politiques de recherche et d'innovation. C'est très heureux que cette question ait été mise en lumière au FM. Bien entendu, elle est restée très ouverte. Dans les diverses étapes de la rédaction du texte final, on sentait que les représentants des chercheurs entendaient que l'intervention des mouvements sociaux soit maintenue à l'extérieur d'un périmètre aussi large possible hors de leurs organisations et de leurs labos… ! Janine Guespin rappellera judicieusement que la recherche de la vérité, qui structure l'identité du chercheur est une autre posture que celle qui conduit à des choix sociaux sur les politiques scientifiques.</p> <p> * *</p> <p>En temps que représentant d'une association citoyenne sur le champ scientifique, <a href="http://www.vivagora.org/" class='spip_out' rel='external'>Vivagora</a>, mon impression est que les acteurs sociaux de ce type étaient minoritaires et que les outils permettant une participation assez large des citoyens ont été peu évoqués. Il a été souligné, mais trop peu, qu'on ne saurait restreindre la participation citoyenne aux questions des risques. L'expertise citoyenne doit se construire et se faire entendre sur un large spectre. « L'empowerment scientifique des citoyens » est un sujet crucial de nos sociétés modernes.</p> <p>A l'examen de ce qui a été dit, un assez grand recouvrement s'est fait entre les tables. Ce qui n'est pas surprenant pour une première rencontre. En particulier, l'idée de distinguer les formes de luttes nouvelles pour la démocratisation de la science et les formes de coopération entre science et société était assez artificielle.</p> <p>Une utile distinction a été rappelée, trop rapidement : celle de Latour, reprise à Belem par Yves Le Bars : entre « science faite » (à transmettre, en la rendant accessible et en en montrant les impacts possibles), et « science en train de se faire », la recherche en cours, avec les choix de politiques scientifiques, la concurrence entre les labos, l'introduction des logiques de brevets, la « composition » des acteurs au sens de Bruno Latour.</p> <p>Quelques thèmes utiles ont été juste évoqués – en faire une liste complète serait bien utile</p> <p>**Quelle expertise les chercheurs doivent-ils donner, pour empêcher que les seuls experts auprès des pouvoirs publics ne viennent des entreprises ?? (Hervé)</p> <p>**Quels renforcements opérer des organismes réglementaires (et non pas des Agences, « faux nez » des pouvoirs publics, sans avancées démocratiques )</p></div> Pour l'intégrité du travail scientifique : renouveler les politiques publiques http://vecam.org/article1097.html http://vecam.org/article1097.html 2009-04-30T19:34:34Z text/html fr Cécile Sabourin Creative Commons vecam-F Parmi les luttes qui s'imposent, il y a celles qui concernent les politiques publiques. La FQPPU réclame des gouvernements québécois et canadiens de revoir leurs politiques afin de préserver l'intégrité de la recherche publique. Présentation dans le cadre de la table ronde : Formes émergentes de luttes pour la démocratisation de la science Forum mondial « sciences et démocratie » Belèm, 26-27 janvier 2009 Parmi les luttes qui s'imposent, il y a celles qui concernent les politiques publiques. Depuis (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a> <div class='rss_chapo'><p>Parmi les luttes qui s'imposent, il y a celles qui concernent les politiques publiques. La FQPPU réclame des gouvernements québécois et canadiens de revoir leurs politiques afin de préserver l'intégrité de la recherche publique.</p></div> <div class='rss_texte'><p>Présentation dans le cadre de la table ronde : Formes émergentes de luttes pour la démocratisation de la science</p> <p>Forum mondial « sciences et démocratie » Belèm, 26-27 janvier 2009</p> <p>Parmi les luttes qui s'imposent, il y a celles qui concernent les politiques publiques. Depuis la publication de L'économie fondée sur le savoir par l'OCDE (1996) et en réaction, entres autres, aux pressions du secteur privé, les gouvernements québécois et canadiens, comme dans plusieurs pays, ont donné priorité aux connaissances instrumentales dans leurs objectifs de financement de la recherche universitaire. La mise en œuvre de la Nouvelle gestion publique (NGP) a contribué à instaurer dans les universités les changements qui rendaient possibles l'application des orientations politiques en matière de recherche. Sous la responsabilité de ministères à vocation économique, l'innovation et les retombées commerciales à court terme remplacent dans les politiques la conception « traditionnelle » de la recherche universitaire valorisant une diversité d'approches et de pratiques et en particulier la recherche libre, fondamentale, individuelle.</p> <p>En particulier les modes d'attribution des fonds contribuent à développer et à consolider une culture universitaire compatible avec le modèle dominant : recherche orientée en fonction de cibles, grandes équipes (internationales de préférence), structures hiérarchiques, compétition, modèle productiviste plus quantitatif que qualitatif et « formatage » des jeunes dès le début de leurs études. Les politiques en matière de recherche transforment la tâche professorale, les programmes d'enseignement et l'université dans son ensemble. L'éducation est dans l'ensemble dévalorisée au profit de la formation utilitaire.</p> <p>Avec l'application des politiques en matière de recherche et la transformation des cultures universitaires et scientifiques, on voit se diversifier la communauté scientifique et le corps professoral et croître la difficulté d'assurer le dialogue entre les chercheurs et professeurs de différentes disciplines à l'intérieur des universités. En outre, ceux-ci sont quotidiennement confrontés à des dilemmes quotidiens au regard de leurs travaux et activités de recherche :</p> <p> se conformer ou faire ses propres choix au risque de perdre des fonds  s'engager dans des actions peu reconnues (dénoncer les politiques, défendre la liberté académique, faire de la vulgarisation scientifique, de la recherche non subventionnées, etc.)  maintenir un haut niveau d'intégrité scientifique vs se laisser aller à un certain laxisme</p> <p>Les plus jeunes dans la profession, en particulier, sont de moins en moins en mesure de résister aux pressions et ne perçoivent parfois d'autre choix que celui de se conformer.</p> <p>Notre proposition comme organisation (FQPPU), c'est d'abord de nous donner les moyens de connaître la situation et de faciliter une reprise du dialogue, d'exprimer publiquement les analyses et points de vue de ses membres et de faire des représentations afin de susciter un changement dans les orientations politiques.</p> <p>Prendre ses responsabilités comme chercheure, chercheur, comme professeure, professeur</p> <p>Comme professeur ou chercheur à l'université, chacun a des responsabilités :</p> <p> défendre les valeurs essentielles de l'université (examen de nos pratiques, se donner des normes et principes éthiques – processus à mettre en œuvre p.c.q. la collectivité scientifique est fragmentée …Insister sur (valoriser) l'intégrité des chercheurs et professeurs. On sait que pour la quête de fonds, la notoriété et conserver leurs liens et réputation auprès de pourvoyeurs, certains tournent les coins ronds, cachent des données, falsifient, acceptent de se taire.  Sortir du modèle hiérarchique qui convie à être compétitif  Arrêter une certaine complicité – acteurs au sein du modèle  Capacité d'expression critique, libre. Des actions concrètes pour résister et proposer : on peut donner des exemples de diffusion de connaissances, de préservation de la liberté de livrer des résultats de recherche et surtout d'actions pour limiter cette liberté  collégialité  Valorisation de la réflexivité par rapport au son travail Développer la prise de conscience chez les chercheurs – en particulier des professeurs des universités - de leur rôle et de leurs responsabilités comme enseignant, formateurs de futurs chercheurs et dans leurs propres orientations de recherche. Valoriser un engagement personnel à rendre accessibles et à construire la connaissance pour le développement humain et celui de la planète.</p> <p>Les scientifiques, comme les universités, vivent dans une société et ont un rôle spécifique à remplir. On attend des universités et des scientifiques qu'ils assurent la formation du personnel hautement qualifié mais aussi qu'ils contribuent au développement global de la société et des personnes. Cela suppose au plan de la recherche de pouvoir maintenir une diversité des pratiques de recherche ; fondamentale, appliquée, participative, libre, en équipe ou seul selon la pertinence. En dépit des constats et des problèmes actuels, il faut résister à la tentation de rechercher « un » autre modèle mais veiller à préserver la diversité des modèles et pratiques et exiger des moyes et des conditions pour la liberté de recherche et de diffusion des résultats. Préserver cette diversité constitue un pré requis pour des connaissances et des sciences favorisant une société juste, responsable, solidaire, pacifique. Avant tout, cela suppose de valoriser l'éducation pour tous, pour l'exercice de la liberté de pensée critique et la démocratie</p> <p>Cécile Sabourin, présidente de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU), janvier 2009</p></div> Panel C : Formes émergentes de luttes pour la démocratisation des sciences http://vecam.org/article1089.html http://vecam.org/article1089.html 2009-02-12T19:45:42Z text/html fr Démocratie Creative Commons vecam-F Recherche Mariana Tamari, Epidemia, Brésil, Modératrice du Panel La connaissance est un élément central des secteurs de pointe du capitalisme. Nous sommes dans la société de la connaissance, ces facteurs ont généré des disputes politiques dans toute la société, par exemple dans les domaines des OGM, des logiciels libres. Il y a des combats entre le capital et les intérêts sociaux. C'est ce que nous espérons présenter ici. Sergio Amadeu, Rede Libre, Brésil (ancien haut fonctionnaire responsable de l'implentation (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a>, <a href="http://vecam.org/mot66.html" rel="tag">Recherche</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Mariana Tamari, <i>Epidemia</i>, Brésil, Modératrice du Panel</strong></p> <p><span class='spip_document_871 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:186px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L186xH240/DSC08919_Mariana_Tamari-8b1f0.jpg' width='186' height='240' alt="" style='height:240px;width:186px;' /></span>La connaissance est un élément central des secteurs de pointe du capitalisme. Nous sommes dans la société de la connaissance, ces facteurs ont généré des disputes politiques dans toute la société, par exemple dans les domaines des OGM, des logiciels libres. Il y a des combats entre le capital et les intérêts sociaux. C'est ce que nous espérons présenter ici.</p> <p><strong>Sergio Amadeu, <i>Rede Libre</i>, Brésil (ancien haut fonctionnaire responsable de l'implentation des logiciels libres dans l'administration brésilienne)</strong></p> <p>Le mouvement des logiciels libres est l'un des nombreux mouvements de technoactivistes au Brésil.</p> <p>La science et la technologie sont des éléments stratégiques essentiels au capitalisme contemporain. On parle de « capitalisme cognitif ». La logique de l'innovation se substitue à la logique de la répétition propre au monde industriel. Il ne suffit plus de produire des biens, mais inventer en permanence. Le science devient productrice de valeur.</p> <p>La science travaille avec des connaissances codifiées. Le contrôle capitaliste de la science est dans le processus de distribution de l'information. Le contrôle de la connaissance est un élément essentiel dans le modèle de distribution des richesses. Le capitalisme informationnel détient les moyens de bloquer la circulation de la connaissance et c'est au travers de cela qu'il accumule le capital.</p> <p>il y a plusieurs éléments centraux dans ce processus : <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> les Traités internationaux, comme les ADPIC (Accords sur les Droits de Propriété Intellectuelle touchant au Commerce) au sein de l'OMC <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> le système national des brevets <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> le système de financement public et privé des savoirs scientifiques. Ici il n'y a pas de ressources pour financer les technologies ouvertes, si bien que le financement dit ce que nous devons faire. Nos indicateurs sont fermés. Dans mon université, on nous demande « combien de brevets avez-vous déposés » ? <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la capture de l'activité des centres de recherche des universités par les grandes entreprises. Quand Monsanto finance les recherches biologiques, devinez ce qui sera étudié dans les laboratoires.</p> <p>Ajoutons à ces mécanismes de privatisation, la concentration des épines dorsales des réseaux haut débit qui sont partagées par un très petit nombre d'entreprises.</p> <p>La convergence médias-informatique et télécommunications n'est qu'une face de la tendance de concentration de divers groupes dans le numérique. Qu'est ce qui entraîne Google à entrer dans le marché du mobile ? Dans les réseaux, il y a une tendance naturelle au monopole. Il y a de moins en moins d'entreprises qui maîtrisent ce marché du numérique.</p> <p>Nous pensons que cette concentration représente un grand danger pour la diffusion de la connaissance.</p> <p>Mais il y a dans le numérique un aspect positif fabuleux, c'est la capacité à créer des communs de la science. L'exemple des logiciel libres est significatif. Nous construisons des choses concrètes.</p> <p><strong>Marcos barbosa – <i>Scienta Studia</i>, Université de Saõ Paulo, Brésil</strong></p> <p><span class='spip_document_873 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:207px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L207xH240/marcos_barbosa_modifie-1-7fcad.jpg' width='207' height='240' alt="" style='height:240px;width:207px;' /></span>Le titre de cette table fait mention de nouvelles façons de lutter pour la démocratisation de la science. Ces luttes impliquent les scientifiques, mais cela concerne aussi les sciences humaines et les mouvements. Finalement, cela s'adresse à tous.</p> <p>Devant la crise financière, il y a une tendance à penser le néolibéralisme comme une privatisation de l'économie, du marché et de l'international. Le neolibéralisme est une tendance à transformer tout en marché, entraînant à sa suite tous les domaines, comme la science, l'éducation, l'université. Le tendance à la marchandisation du capitalisme se ressent très fortement dans les universités.</p> <p>Les processus du capitalisme marchand à l'université se traduisent par : déterminer les projets de recherche qui doivent être financés et ceux qui seront abandonnés importance de la propriété intellectuelle modification en profondeur du travail même des chercheurs</p> <p>La science n'est pas une marchandise. Ce sur quoi je voudrais insister concerne le troisième aspect concernant le régime de travail des chercheurs. Comment est évaluée la production scientifique ? Le poids de l'évaluation, suivant des modèles qui changent de surcroît chaque année, occupe une place de plus en plus importante dans la carrière des chercheurs. La recherche est partout mesurée de la même façon. Le chercheur est considéré comme un producteur de technologie intellectuelle. Cela connaît des variations selon les pays, mais le phénomène est le même partout.</p> <p>Nous mesurons de façon quantitative la recherche, la réflexion et l'enseignement supérieur. Il faut faire pression sur les chercheurs pour maximiser leur production. Cela passe par une forme de taylorisme dans la réforme libérale de l'Université. Il y a d'autres raisons à ce taylorisme universitaire, mais on peut s'accorder sur les conséquences néfastes.</p> <p>La première question concerne le stress qui pèse sur les chercheurs. Il s'agit de produire plus, d'être compétitif. Les investissements sont variables, les sujets n'ont pas forcément de durée. Les femmes scientifiques ont là aussi un double poids entre leur vie personnelle et ses charges et la vie universitaire.</p> <p>La question de la responsabilité sociale des chercheurs doit être posée. Les pratiques scientifiques doivent être interrogées. Quelles sont les conséquences sociales des travaux de recherche ? Il faut que le chercheur ait du temps pour commencer à réfléchir à cette question.</p> <p>La réflexion sur la propre pratique du chercheur n'a rien a voir avec les articles publiés dans les revues spécialisées. Ces interrogations ne comptent pas dans les CV des chercheurs. C'est une perspective volée au travail productif. Le taylorisme crée des individus aliénés qui n'ont pas de conscience de l'enjeu de leur travail dans la société. Même ceux qui se posent ces questions, ceux qui font des projets avec les mouvements sociaux sont souvent bloqués dans leur travaux, car les résultats de ce type de projet ne fait pas partie de l'évaluation néolibérale.</p> <p>Le combat pour une science démocratique que nous souhaitons engager ici est essentiel. Il faut travailler avec la partie, aujourd'hui très petite, de la communauté scientifique qui en est consciente. Le changement du régime de travail des chercheurs dans les universités devient une revendication essentielle. la fin du taylorisme universitaire est la base principale de la capacité à mobiliser les chercheurs.</p> <p><strong>Cécile Sabourin, <i>Fédération Québécoise des Professeures et Professeurs d'Université</i>, Québec</strong></p> <p>Quel impact des politiques publiques dans les Universités ?</p> <p>Cette question dépasse les cadres nationaux. L'OCDE travaille depuis plus de 20 ans à ce que les universités participent au régime économique. Depuis la publication en 96 de ce rapport de l'OCDE, les pays ont mis en place une nouvelle façon de gérer les universités, et une nouvelle façon de concevoir les connaissances dans les universités. La recherche est soumise à des critères économiques. Les orientations de la recherche viennent des besoins du milieu des affaires et des lobbies qui définissent les répartitions des crédits.</p> <p>On a imposé la construction d'équipes de recherches de plus en plus grosses, hiérarchisées, internationalisées. Cela découpe plus encore les travaux de recherche. Cela accentue l'hyper spécialisation.</p> <p>Les Universités n'ont guère de choix. Le financement public diminue. Les programmes sont orientés de façon à ce que la liberté de choix diminue en permanence. La recherche publique et la culture universitaires vont devenir de plus en plus difficile à maintenir, y compris dans l'Université publique. Pour obtenir des fonds, on se conforte aux désirs des organismes subventionnaires. Des chercheurs ont abandonné leur liberté académique de façon à pouvoir obtenir les fonds leur permettant de poursuivre la cairrière à laquelle ils aspirent, depuis la stabilité de l'emploi jusqu'à la reconnaissance.</p> <p>On a vu se développer une grande diversité dans les ressources accessibles aux enseignants- chercheurs. Plus les programmes sont ciblés sur les activités économiques, en incluant la défense et la sécurité, plus les ressources sont disponibles. Le modèle privilégie les secteurs économiques de rentabilité à court terme, ce qui en échange ébranle la structure de recherche fondamentale, l'essence même de la notion de communauté scientifique.</p> <p>Dans notre fédération de syndicats d'enseignants, nous voulons mieux comprendre le corps professoral. Qui sont les scientifiques ? Pourquoi leur diversité rend difficile la revendication d'une politique différente ? Certains chercheurs sont satisfaits des politiques choisies. Mais même ceux-là deviennent déboussolés par les changements fréquents des politiques scientifiques.</p> <p>Un tel travail passe par le rétablissement d'un dialogue interne à l'Université. Les chercheurs sont dans un processus compétitif pour des ressources, et donc ont des difficultés à cette réflexion collective. Il faut aussi comprendre les effets sur les personnes des nouvelles formes de gestion publique. Il faut accentuer les pratiques de collégialité plus saines, refuser la mise en compétition permanente. Même si certains chercheurs apprécient cette compétition qui correspond à leur modèle d'excellence.</p> <p>Un mouvement mondial permettrait à tous de mieux comprendre ce problème.</p> <p><strong>Asha Misra et Kashinath Chatterjee, <i>All Indian People Science Network</i>, Inde.</strong></p> <p><span class='spip_document_872 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:199px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L199xH240/DSC08920_Ashra_Mishra-967d4.jpg' width='199' height='240' alt="Asha Misra" title="Asha Misra" style='height:240px;width:199px;' /></span>Comme nous le savons, il n'y a pas beaucoup d'expérience différentes dans la communauté scientifique. Ce que nous essayons de faire en Inde est de regrouper dans un réseau toutes ces expériences, et d'échanger avec les communautés de base. Dans notre pays, les mouvements collectifs sont limités par les diversité ethniques. Notre expérience a donc à voir avec les racines de la science.</p> <p>Nous avons expérimenté une caravane de la science en 1987, ce qui a permis d'envisager les divers moyens de promouvoir et échanger la culture scientifique avec les populations. Ce fut un événement fondateur pour notre mouvement. Une des conséquences en a été la capacité à fixer de réels objectifs populaires pour l'éducation scientifique.</p> <p><strong>Alfredo Wagner Berno de Almeida, <i>Universidade Federal do Amazonas</i>, Coordenador do PNCSA, Brésil</strong></p> <p>Dans les trois dernières années, il y a eu en Amazonie trois événements en relations avec les questions de propriété intellectuelle. Ces trois conférences de Shamans avaient pour titre : « droit de propriété intellectuelle, biodiversité et protection des connaissances traditionnelles »</p> <p>Dans le titre de ces conférences, les sujets de luttes étaient déjà inscrits. La démocratisation de la science passe par la reconnaissance des savoirs des peuples, et la réactivation de l'idée de connaissance scientifique.</p> <p>Nous devons penser ce que nous allons démocratiser. Il y a une lutte contre le biologisme. les Shamans appellent cela la socio-bio-diversité, c'est déjà une forme de rupture.</p> <p>Une deuxième lutte nécessaire serait contre le géographisme, qui limite la science à l'idée qu'il y aurait des faits naturels liés à des territoires.</p> <p>Les shamans ont envoyés une lettre à l'OMC disant, toutes les connaissances traditionnelles sont en danger d'être mise en commerce. Les shamans disent que leurs connaissances n'ont jamais été pensées sur le modèle des brevets. Ce modèle vient de la France du 19ème siècle. C'est un instrument utile au capitalisme de la deuxième révolution industrielle. Le capitalisme est présent de deux façon en Amazonie : l'une qui détruit la forêt, et l'autre qui la met en « réserves » au nom de la biodiversité.</p> <p>En Amazonie, il y a une grande diversité ethnique. Mais l'identité collective est justement fortifiée par cette diversité ethnique. Nous avons un mouvement contraire à ce qui existe dans d'autre continents. Ce sont les mouvements sociaux qui ont amené l'Amazonie à la résistance. Nous essayons de faire une rupture avec cette idée naturaliste et positiviste des sciences, et rompre avec un modèle scientifique,qui a tout transformé en procédures.</p> <p>Nous ne sommes pas partisan de la vulgarisation de la connaissance : il ne s'agit pas de simplifier, mais de complexifier.</p> <p>Je m'oppose à l'idée que la participation des communautés serait un bien. La participation, la recherche action,... est un vocabulaire porté par la banque mondiale et ce type d'organismes.</p> <p>Notre responsabilité de scientifiques est très complexe. Nous devons réfléchir aux méthodes. Le sens, la carte et le musée : pendant longtemps, la culture matérielle s'est classifiée en fonction des objets... qui peuvent être pris par les musées occidentaux. Nous essayons d'aider les communautés sociales à construire leurs propres cartes socio-géographiques, et pour cela à utiliser l'informatique et le GPS. Mais cela rompt avec l'idée de laboratoire. Le laboratoire est importé dans les communautés et ce sont elles qui choisissent ce qu'elles veulent étudier et conserver sur leurs propres cartes.</p></div> <div class='rss_ps'><p>(notes prises en direct par Hervé Le Crosnier, seul responsable des erreurs qui se seraient glissées)</p></div> Panel D – Sciences et démocratie dans un monde soutenable http://vecam.org/article1091.html http://vecam.org/article1091.html 2009-02-12T17:17:58Z text/html fr Démocratie Creative Commons vecam-F Recherche Angelika Hilbeck, Institut fédéral Suissse de technologie, Suisse, Modératrice du panel Je suis chercheur en biologie, et je cherche à rester proche des mouvements sociaux et environnementaux. Or nous devons entendre et comprendre que cela est devenu de plus en plus difficile pour de nombreux chercheurs dans notre domaine. Reiner Braun – Physicien, Institut Max Plank et INES (International Network Of Engineers And Scientists For Global Responsibility), Allemagne Que veut dire « durable » ? (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a>, <a href="http://vecam.org/mot66.html" rel="tag">Recherche</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Angelika Hilbeck, <i>Institut fédéral Suissse de technologie</i>, Suisse, Modératrice du panel</strong></p> <p>Je suis chercheur en biologie, et je cherche à rester proche des mouvements sociaux et environnementaux. Or nous devons entendre et comprendre que cela est devenu de plus en plus difficile pour de nombreux chercheurs dans notre domaine.</p> <p><strong>Reiner Braun – Physicien, <i>Institut Max Plank</i> et <i>INES (International Network Of Engineers And Scientists For Global Responsibility</i>), Allemagne</strong></p> <p><span class='spip_document_865 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:100px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH152/Reiner-Braun_0-e2346.jpg' width='100' height='152' alt="Reiner Braun " title="Reiner Braun " style='height:152px;width:100px;' /></span>Que veut dire « durable » ? C'est un équilibre de différentes idées économiques, sociales et environnementales. Notre problème est de définir ce qui est utile dans les différents secteurs. Comment hiérarchiser les intérêts sociaux et économiques ?</p> <p>Intéressons-nous au partage des informations entre les individus, la société et les générations. Il nous faut respecter les cultures humaines et l'environnement. La véritable question est dans les mains des pays les plus développés. Ces pays exploitent depuis deux cents ans le reste du monde. Le changement de comportement est donc principalement celui du Nord.</p> <p>Qu'est-ce que cela veut dire pour la recherche ? D'abord le développement d'inter et de trans-disciplinarité dans la recherche, et la démocratisation des institutions scientifiques elles-mêmes.</p> <p>Démocratisation de la science c'est changer la hiérarchie des valeurs - dans les institutions scientifiques. Il faut définir un processus démocratique pour définir les axes de recherche, et les sujets d'enseignement. Cela veut dire la fin du mandarinat, l'organisation démocratique à l'intérieur des université, et de nouvelles relations avec la société.</p> <p>Les changements à l'Université ne se feront pas sans changer la place de l'Université dans la société toute entière. C'est lié à une plus grande participation de tous les mouvements et syndicats.</p> <p>Les scientifiques ont des responsabilités pour créer de la démocratie durable. Prenons l'exemple des changements climatiques : à l'origine peu de chercheurs, puis un consensus global qui rend évident les changements majeurs nécessaires pour protéger la planète. Nous avons un même processus qui se déroule actuellement concernant l'agriculture. Un groupe de scientifiques opposés au courant majoritaire de l'industrie agro-alimentaire essaie de définir de nouvelles règles culturales, et commence à gagner un impact mondial déterminant.</p> <p>Les chercheurs doivent sortir de leur tour d'ivoire. Quand les combats de la société et ceux des chercheurs se rencontreront, cela construira réellement des idées nouvelles.</p> <p><strong>Michel Doucin, ambassadeur de la France chargé de la bioéthique auprès de l'ONU.</strong></p> <p><span class='spip_document_866 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:168px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L168xH198/doucin-77fc9.jpg' width='168' height='198' alt="Michel Doucin" title="Michel Doucin" style='height:198px;width:168px;' /></span>Pourquoi notre pays a-t-il nommé une personne chargé de la diplomatie dans un domaine complexe qui regroupe des industries, des associations de la société civile et des gouvernements ?</p> <p>Il y a en France un débat vif sur la bio-éthique, et des propositions d'actions concernant la place des scientifiques dans la société.</p> <p>La bioéthique représente les questions posées par les sciences biologiques et médicales, en terme de respect des droits de l'homme, de durabilité, d'éthique et de morale.</p> <p>La France est « légaliste ». Elle a la volonté d'inscrire dans la loi les préoccupations citoyennes. Ce qui nous a permis d'avoir une Loi de bio-éthique dès 1987. Nous en organisons aujourd'hui la révision. Cette loi de plus de 100 pages touche toutes les questions bio-médicales.</p> <p>Prenons l'exemple du clonage des cellules souches. On a commencé à cloner les animaux, à la suite de la brebis Dolly. Rappelons-nous que Dolly fut conduite à l'abattoir au bout de 6 ans, au lieu des 12 habituels pour ces animaux, car elle avait des maladies de sénescence très précoce. On voit qu'il nous faut prendre du temps avant de valider les expériences scientifiques, car elles posent des questions à plus long terme. Il faut y penser quand on parle aujourd'hui de « clonage thérapeutique ».</p> <p>Ce débat n'est pas limité aux scientifiques et aux politiques, mais doit intégrer l'ensemble de la société. Il y a des orientations diverses entre les scientifique. Mais la biologie a aussi des éléments qui interpellent le religieux. Par exemple quand décide-ton du début de la vie humaine ? Se confond-elle avec la vie biologique, ou avec le développement de la conscience ? On voit que cela a des conséquences importantes, notamment sur la question du droit à l'avortement.</p> <p>Nous souhaitons organiser une grande série de débats, en mobilisant les divers « conseils consultatifs éthiques » qui existent dans de nombreux secteurs. Mais nous souhaitons aussi élargir au delà du territoire national. Nous cherchons des interlocuteurs internationaux afin d'échanger au mieux les méthodes et les questions. Nous cherchons en ce domaine autant des scientifiques, que des ONG ou des mouvements sociaux, afin que le débat couvre réellement des intérêts globaux de la société.</p> <p><strong>D. Raghunandan, <i>All Indian People Science Network</i>, Inde</strong></p> <p><span class='spip_document_867 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_7068_D_Raghunandan-cd98f.jpg' width='160' height='240' alt="D. Raghunandan" title="D. Raghunandan" style='height:240px;width:160px;' /></span>Je voudrais vous parler aujourd'hui de l'aspect « alternative de développement » du travail de l'AIPSN.</p> <p>Le processus capitaliste et ses structures nous invite à séparer la science des autres connaissances. Tous les sujets scientifiques sont l'objet de contestations.</p> <p>La question de la relation entre la science et la technologie ne me semble pas avoir été suffisamment suivie hier. La technologie est sociale, et ouvre toujours plusieurs options. Il y a différentes manière de produire... et chaque manière porte en elle des relations différentes à la société. Il n'est que penser à la question de la production d'énergie.</p> <p>Les solutions techniques entre l'énergie solaire et nucléaire portent des modèles différents. Les relations des gens avec le savoir et les compétences sont mise en jeu. Quel rôle jouent les institutions scientifiques pour aider les gens à imaginer une bonne science qui offre de réelles solutions.</p> <p>Il y a dans la société, à côté des chercheurs, de nombreux groupes qui portent un savoir technologique, à l'image des paysans.</p> <p>Un autre exemple est celui des potiers qui travaillent avec les céramiques traditionnelles. Il s'agit de transformer l'artisanat de céramique par un débat permet de mécaniser leur production tout en conservant les forces de la méthode traditionnelle, et son adaptation aux usages locaux. Ce fut l'objet d'un travail conjoint mené par notre association et des communautés de potiers. Le processus manuel est devenu plus formel. On remplace le four à feu par un four à biogaz. Ils ont dès lors appris à fabriquer plusieurs types de céramiques. Ce type de transfert de technologie et d'évolution à partir des techniques connues des populations est répété dans de nombreux secteurs, souvent importants, comme le travail du cuir.</p> <p>Ceci nous donne des exemples de stratégies pour des systèmes durables, avec un faible entropie.</p> <p>Ce que l'on appelle les externalités (équité, durabilité,...) doivent pouvoir être internalisées dans la recherche. Pour nous, l'équité est la garantie d'une bonne science. « Equity is a good science »</p> <p><strong>Ian Illuminato, <i>Friends of the Earth</i>, États-Unis</strong></p> <p><span class='spip_document_868 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:100px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L100xH125/ian_illuminato-a6e8a.jpg' width='100' height='125' alt="Ian Illuminato" title="Ian Illuminato" style='height:125px;width:100px;' /></span>Je voudrais vous parler des risques des nanotechnologies. Les nanotechnologies s'occupent de la matière à l'échelle de l'atome, le nano-mètre.</p> <p>Les recherches en nanotechnologie sont largement portées par les militaires, qui veulent créer de nouvelles armes plus ciblées et des moyens de renseignement sur le champ de bataille. Mais au delà, les technologies de tous les domaines pourraient être transformés, par exemple avec l'invention de nano-caméras capable de filmer depuis l'intérieur du corps humain.</p> <p>Les produits contenant des nano particules sont d'ores et déjà commercialisés, comme dans les crèmes de soin. Beaucoup imaginent que les nanos vont s'intégrer dans la chaîne alimentaire, pour produire de nouveaux aliments, mais aussi dans les emballages... alors que nous ne savons pas quels sont les phénomènes de migration des éléments de l'emballage vers le contenu. Les entreprises utilisent les nano principalement pour produire la « junk food », ce qui met en jeu des questions de santé publique.</p> <p>Nous ne connaissons pas les chemins par lesquels les nano produits peuvent pénétrer dans les cellules et briser les barrières cellulaires. La toxicité des nano produits n'est pas étudiée précisément, alors qu'ils sont dispersés dans l'environnement et les produits industriels.</p> <p><strong>Louise Vandelac, Professeur de sociologie et environnement à l'<i>Université du Québec à Montréal</i>.</strong></p> <p><span class='spip_document_869 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_7073-77ae7.jpg' width='160' height='240' alt="Louise Vandelac" title="Louise Vandelac" style='height:240px;width:160px;' /></span>Il y a une continuité des technosciences du vivant, depuis la reproduction artificielle, la transgénèse végétale et animale (porc, saumon,...) et la nano-toxicologie.</p> <p>Le paradoxe est de voir à quel point on ne prend pas au sérieux ce que l'on dit depuis trente ans sur l'état de la planète, comme si tout pouvait continuer comme avant. C'est dorénavant la sécurité de la planète qui est en jeu.</p> <p>Du strict point de vue économique, il y a longtemps que l'on sait que l'intégration de l'écologie est porteur de développement. Pourtant, cela n'est pas mis en oeuvre. Faut-il par exemple confier la protection de la planète aux ministres de l'environnement, sans pouvoir sur les entreprises ? Ou bien est-il temps que cela dépende réellement des ministres de l'industrie, riche en pouvoirs et moyens ?</p> <p>Nous sommes à la convergence de plusieurs phénomènes, chacun appelant des approches nouvelles pour la recherche : <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> les changements climatiques, qu'il faut aussi voir comme une invitation à travailler collectivement entre les chercheurs (à l'image du GIEC) et à inventer de nouveaux indicateurs (tels l'empreinte environnementale), <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> le phénomène du « nuage brun », <br /><img src="http://vecam.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-1d287.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la question de la démographie, avec un enjeu sur les termes choisis. Faut-il parler de surpopulation, ce que l'on pourrait réduire à « dites-moi que je suis de trop »... ou d'empreinte écologique ?</p> <p>Avec ces nouveaux indicateurs on peut construire des mappemondes qui montrent l'ampleur des dégâts et des problèmes environnementaux. Dans ces nouveaux indicateurs, il y a aussi des indicateurs économiques, et le nouveaux champ de l'éco-économie est en plein développement.</p> <p>De même, le modèle du cycle de vie rompt avec le modèle linéaire qui a dominé la production jusqu'à présent.</p> <p>L'ensemble des technologies se sont imposées dans un même discours sirupeux. Avec l'idée qu'il y aura toujours une solutions technologique aux problèmes créés par la technologie.</p> <p>Il n'y a aucun lieu de débat sur l'impact réel, sur les modèles concernant la sécurité environnementale ou la santé publique. C'est à ce travail préalable qu'il faut s'attacher pour mettre la science en démocratie.</p> <p><strong>Notes sur le débat :</strong></p> <p><strong>Bertrand Monthuber, France, Ancien Président de <i>Sauvons la Recherche</i> </strong></p> <p>J'ai un peu de frustration à ce stade. Il faut préciser les termes. On mélange la question sur les décisions de la recherche, ou sur les usages en aval ? Que souhaite-t-on contrôler ?</p> <p>Il faut regarder concrètement ce que la première solution voudrait dire : par exemple le créationisme est une opinion, mais pas une démarche scientifique. Pourtant des groupes voudraient s'en serrvir pour décider des projets de recherche.</p> <p>Nous sommes chacun partagés : nous avons envie du téléphone mobile, mais nous interrogeons sur les effets des ondes. La question sociale de la technologie est à prendre en compte.</p> <p><strong>Claude Henry, <i>Vecam</i> et <i>Vivagora</i>, France </strong></p> <p>Il y a un modèle général qui porte à croire que la nature fonctionne comme une machine. C'est au fond toute la question des nanotechnologies. Il nous faut travailler comme citoyens ce modèle épistémologique.</p></div> <div class='rss_ps'><p>(notes prises en direct par Hervé Le Crosnier, seul responsable des erreurs qui se seraient glissées)</p></div> Panel E : Responsabilité sociale : quelle coopération entre sciences et société ? http://vecam.org/article1092.html http://vecam.org/article1092.html 2009-02-12T16:20:16Z text/html fr Démocratie Creative Commons Accès au savoir vecam-F Recherche Vinod Raina, All Indian People Science Network, Inde, Modérateur du panel Nous avons besoin de créer des alliances, des relations entre mouvements sociaux et chercheurs, et ceci ne peut pas se faire uniquement sur une approche en termes de risques. Il faut différencier les relations entre société et sciences et société et technologie. Pensons d'abord les manières de produire du savoir, plutôt que des outils. André Jeaglé, Fédération mondiale des Travailleurs scientifiques, France Je suis cartographe, (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot45.html" rel="tag">Accès au savoir</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a>, <a href="http://vecam.org/mot66.html" rel="tag">Recherche</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Vinod Raina, <i>All Indian People Science Network</i>, Inde, Modérateur du panel</strong></p> <p>Nous avons besoin de créer des alliances, des relations entre mouvements sociaux et chercheurs, et ceci ne peut pas se faire uniquement sur une approche en termes de risques. Il faut différencier les relations entre société et sciences et société et technologie. Pensons d'abord les manières de produire du savoir, plutôt que des outils.</p> <p><strong>André Jeaglé, <i>Fédération mondiale des Travailleurs scientifiques</i>, France</strong></p> <p>Je suis cartographe, je me place du point de vue de la Fédération mondiale des Travailleurs scientifiques.</p> <p>Cela ne sert à rien de vouloir engager ce dialogue, si la société ne s'intéresse pas aux conditions dans lesquelles les chercheurs exercent leur travail, conditions politiques et scientifiques. On parle de nouvelle alliance, mais alliance avec qui, pour qui ?</p> <p>J'attends de ce Forum une volonté d'écoute réciproque. Que veut on entendre par responsabilité ? La responsabilité des travailleurs scientifiques peut s'entendre de diverses manières. Nous devons nous garder de démontrer a posteriori des postulats posés à l'origine.</p> <p>Nous avons des objectifs ambitieux : amener des chercheurs qui ne se reconnaissent pas dans l'alter mondialisme à s'engager dans nos débats. Notre fédération essaye d'amener les syndicats à s'engager, ce qui n'est pas facile car ils n'ont pas forcément les mêmes visions sur le rôle de la science.</p> <p>La science sans se substituer au politique devrait essayer de résoudre des problèmes comme la pauvreté, la pollution... Ce qui conduit à une impasse. Ne pas confondre ce qui relève de l'ordre scientifique et politique.</p> <p>Autre question, celle du contrôle social de la science : de nombreux directeurs le subissent en étant sans cesse à la recherche de nouveaux contrats.</p> <p>Les scientifiques doivent être considérés comme des citoyens comme les autres, et on doit les interpeller en tant que tel, à titre individuel et au titre de leurs organisations. Plutôt que de demander aux scientifique d'arrêter les recherches sur les OGM nous devrions leur demander de se mobiliser sur le contrôle des semences.</p> <p>Conclusion pour ceux qui donneront une suite au forum : rassembler dans un document unique des mots clés comme « liberté de la recherche », « monopole du savoir », « expertise citoyenne »... Il serait bon de débattre sur un glossaire avec des définitions qui peuvent être contradictoires. C'est une des conditions d'un dialogue fructueux.</p> <p><strong>Gangadharan et K.K. Krisnakumar, <i>All Indian People Science Network</i>, Inde</strong></p> <p>AISPN compte 500 000 membres. Après 35 années de travail, notre mouvement a évolué et s'est investi dans de nouveaux thèmes, comme les questions de genre, de développement durable, de financement...</p> <p>A ceux qui s'interrogent pour savoir comment amener la science vers la société, j'évoque, le programme que nous avons commencé en 1991. Au Kerala, cela nous a permis d'atteindre 1,4 millions de volontaires. C'est un programme simple qui repère les ressources naturelles du territoire : les personnes observent les ressources naturelles, les recensent, et ceci permet de construire un lien avec les scientifiques. Ceci permet d'apporter la cartographie au peuple. Les cartes que nous avons réalisées sont disponibles, elles sont variées, nous avons essayé de diversifier la notion de carte.</p> <p>Le gouvernement local du Kerala a endossé la campagne, après le mouvement populaire. Les volontaires ont joué un rôle essentiel au delà de la conception des cartes mais aussi dans le développement local. C'est une démarche éminemment participative.</p> <p>Nous avons réussi à inclure des scientifiques dans le programme, et à rendre des citoyens experts de ces domaines.</p> <p>Un autre exemple est lié à la conservation énergétique.</p> <p>Nous avons également de nombreuses institutions qui se mobilisent sur ces programmes. De 5 à 10 scientifiques sont sortis transformés de ces programmes et cela a influencé profondément nos programmes de recherche.</p> <p><strong>Andrew Feenberg, <i>Simon Fraser University</i>, Canada</strong></p> <p><span class='spip_document_863 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:320px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L320xH213/DSC09170-9e28d.jpg' width='320' height='213' alt="Andrew Feenberg" title="Andrew Feenberg" style='height:213px;width:320px;' /></span>Je souhaite intervenir rapidement sur les modes de collaboration entre scientifiques et citoyens.</p> <p>Des scientifiques se sont mobilisés pendant et après la seconde guerre mondiale et ont contribué à façonner le monde sur des sujets comme la non prolifération. Ceci a été une première prise de responsabilité des scientifiques dans la formation du public.</p> <p>Mais nous avons aussi des situations plus conflictuelles. Par exemple quand une population entière a été logée sur des déchets toxiques et que les scientifiques les ont aidé à être relogés.</p> <p>L'expérience du Sida est aussi intéressante : nous sommes passés d'une opposition entre chercheurs et malades à une collaboration.</p> <p>Les conséquences de ces collaborations :</p> <p>La technologie implique une organisation industrielle, mais ici nous parlons plutôt des sciences, de production de savoirs. Les personnes ordinaires sont impliquées dans la production d'outils techniques mais leur implication n'est pas la même dans la science fondamentale, dont ils subissent plutôt les effets.</p> <p>Parlons nous de l'économie de la recherche pour laquelle nous voulons une indépendance des chercheurs ? Nous devons qualifier ce que nous entendons par économie de la recherche. Nous ne voulons pas que les gouvernements décident ce qui est « vrai » à la place des sciences.</p> <p>La technologie est différente par nature ; elle est hétérogène. Il y a plein de manières de produire les mêmes artefacts. Et ceci peut s'appuyer sur des choix sociaux qui ne sont pas liés à la science.</p> <p>On peut voter sur le niveau de pollution que nous attendons de nos voitures, mais pas de l'orientation de la science fondamentale.</p> <p>La recherche peut impliquer des formes de collaboration mais au final nous voulons que les scientifiques prennent des décisions sur ce qui est « vrai ». Nous pouvons nous reposer sur la démocratie pour protéger l'économie de la recherche.</p> <p>Attention aussi, quand on emploie le mot science, à ne pas faire la confusion avec le savoir en général ni avec les technologies.</p></div> <div class='rss_ps'><p>(notes prises en direct par Hervé Le Crosnier et Valérie Peugeot, seuls responsables des erreurs qui se seraient glissées)</p></div> Interventions de présentation de Lionel Larqué et Frédéric Sultan http://vecam.org/article1085.html http://vecam.org/article1085.html 2009-02-12T12:32:57Z text/html fr Creative Commons vecam-F Interventions liminaires de Lionel Larqué (association Les Petits Débrouillards, et Sciences Citoyennes) et Frédéric Sultan, facilitateur de la préparation du Forum et membre de VECAM. Lionel Larqué, (Association « Sciences Citoyennes » et « Les petits débrouillards » - France) Durant plusieurs années, les jeunes de « Petits débrouillards » ont étudié la façon dont la science était présente dans les divers Forum Sociaux Mondiaux. Cette étude a montré que si de nombreux scientifiques étaient présents, ils ne (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a> <div class='rss_chapo'><p>Interventions liminaires de Lionel Larqué (association Les Petits Débrouillards, et Sciences Citoyennes) et Frédéric Sultan, facilitateur de la préparation du Forum et membre de VECAM.</p></div> <div class='rss_texte'><p><strong>Lionel Larqué, (Association « Sciences Citoyennes » et « Les petits débrouillards » - France)</strong></p> <p>Durant plusieurs années, les jeunes de « Petits débrouillards » ont étudié la façon dont la science était présente dans les divers Forum Sociaux Mondiaux. Cette étude a montré que si de nombreux scientifiques étaient présents, ils ne parlaient jamais du point de vue de leur recherche.</p> <p>Il nous fallait répondre à cette contradiction. Les conditions du dialogue entre la recherche et les mouvements sont compliquées à réunir. Nous en avons tiré quelques hypothèses qui ont servi à construire le projet de ce Forum mondial Sciences & Démocratie.</p> <p><span class='spip_document_862 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6767_Lionel_Larque-b8717.jpg' width='160' height='240' alt="Lionel Larqué" title="Lionel Larqué" style='height:240px;width:160px;' /></span>Il existe un malaise élevé des chercheurs à l'échelle de la planète. Les conditions de travail sont devenues de plus en plus difficiles. Il faut que les communautés scientifiques puissent exprimer les difficultés de leur métier pour pouvoir créer une alliance avec les mouvements sociaux.</p> <p> Mais cela ne saurait masquer la nécessité d'un dialogue critique, politique, entre les mouvements et les chercheurs. Et dans ce cadre il est nécessaire que les chercheurs puissent accepter des critiques, parfois assez dures, contre le modèle de la science. Nous pensons qu'il y a un épuisement du modèle de production scientifique né au lendemain de la guerre, sur le modèle du « Projet Manhattan ». Ce contrat de la relation de la science à la société a fonctionné depuis sans beaucoup de critiques, en dehors de celles des peuples indigènes et des environnementalistes. Or les scientifiques ont commencé à comprendre que leurs relations aux pouvoirs, leur modèle de production du savoir devaient changer. Il faut un nouvel équilibre entre les différentes formes de savoir et de production de la connaissance. Ce qui conduit à définir un lieu d'échange.</p> <p>Pour de nombreux enfants dans le monde, la science apparaît comme l'outil de l'exclusion scolaire et l'outil de la puissance. La société civile conteste aux scientifiques et à leurs institutions le monopole de la production du savoir. Elle veut que les chercheurs entendent le message qu'il y a certainement d'autres réponses que la science et la technologie pour répondre aux problèmes posés par la science de pouvoir actuelle.</p> <p>L'association des chercheurs avec les mouvements sociaux est seule capable de proposer des voies nouvelles pour aider la recherche, à la fois à sortir de sa crise professionnelle, mais aussi à ouvrir de nouvelles perspectives pour la science elle-même et pour toute la société.</p> <p><strong>Frédéric Sultan (Association VECAM, France)</strong></p> <p><span class='spip_document_861 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6771_Frederic_Sultan-40463.jpg' width='160' height='240' alt="Frédéric Sultan" title="Frédéric Sultan" style='height:240px;width:160px;' /></span>Depuis quelques mois, une coordination souple s'est mise en place pour faire vivre ce Forum. Comment allons nous continuer, à la fois dans un processus de long terme et dans sa relation avec les FSM eux-mêmes ?</p> <p>Il nous faut réfléchir à la mise en place d'un Comité ouvert pour gérer l'ensemble du processus et sa continuité. Ce sera l'objectif de la réunion du lundi soir et de la table-ronde de conclusion de mardi en fin de matinée.</p></div> <div class='rss_ps'><p>(notes prises en direct par Hervé Le Crosnier, seul responsable des erreurs qui se seraient glissées)</p></div> Panel B : Accès aux connaissances : construire les biens communs http://vecam.org/article1088.html http://vecam.org/article1088.html 2009-02-12T12:25:03Z text/html fr Démocratie Creative Commons Accès au savoir vecam-F Recherche Valérie Peugeot, VECAM, France, modératrice du panel Œ En présentant cet atelier, je voudrais distinguer les notions de biens publics, relevant de la responsabilité des pouvoirs publics et issus de la nature ou de l'histoire (patrimoine, domaine public de la culture) et les biens communs, qui sont en permanence construits et reconstruits par les communautés qui les ont créés. Amit Sengupta, Secrétaire général de All Indian People Science Network, Inde Il nous faut commencer à comprendre les (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot45.html" rel="tag">Accès au savoir</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a>, <a href="http://vecam.org/mot66.html" rel="tag">Recherche</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Valérie Peugeot, VECAM, France, modératrice du panel</strong> <span class='spip_document_855 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6876_Valerie_Peugeot-2-1de0b.jpg' width='160' height='240' alt="Valérie Peugeot" title="Valérie Peugeot" style='height:240px;width:160px;' /></span>Œ En présentant cet atelier, je voudrais distinguer les notions de biens publics, relevant de la responsabilité des pouvoirs publics et issus de la nature ou de l'histoire (patrimoine, domaine public de la culture) et les biens communs, qui sont en permanence construits et reconstruits par les communautés qui les ont créés.</p> <p></BR> <br /></BR> <br /></BR> <br /></BR></p> <p><strong>Amit Sengupta, Secrétaire général de All Indian People Science Network, Inde</strong></p> <p>Il nous faut commencer à comprendre les diverses expériences qui se partagent ici, dans ce Forum. Les nouvelles façon de penser la recherche sont importantes.</p> <p>Permettez-moi de débuter avec des choses élémentaires. La situation crée la conscience.</p> <p>Ne négligeons pas l'impact du néolibéralisme sur la façon dont la science est produite et celle par laquelle elle est reçue.</p> <p><span class='spip_document_859 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6841-80671.jpg' width='160' height='240' alt="Amit Sengupta" title="Amit Sengupta" style='height:240px;width:160px;' /></span>Quelles sont les raisons de la grande transformation ? Il y a un brouillage de la différence entre la science et la technologie. Traditionnellement, le savoir est transformé en produits qui vont sur un marché. Mais si tout nouveau produit de recherche doit se transformer en quelque chose qui va se vendre sur un marché, nous nous retrouvons dans une course pour produire de plus en plus d'artefacts technologiques pour répondre au marché.</p> <p>Dès lors, le financement de la recherche est de plus en plus contrôlé par les forces économiques.</p> <p>Cette situation nous conduit à la crise de la santé publique actuelle, dans laquelle des millions de morts de l'épidémie de SIDA pourraient être évités par la recherche. Ils ne meurent pas parce qu'il n'y a pas de connaissances permettant de trouver une solution. Ils meurent parce que les recherches existantes et les réussites ne sont pas partagées.</p> <p>Nous sommes arrivé à une situation dans laquelle le simple travail de la pensée est conçu comme une propriété privée. Heureusement, des communautés sont en train de développer des méthodes pour partager leurs savoirs, et garantir le maintien de cette liberté. Je peux parler ici du mouvement des logiciels libres, mais aussi de celui de la biologie ouverte.</p> <p>Nous avons atteint aussi une conscience commune qu'il n'existe qu'une seule planète, et que la façon dont nous allons l'utiliser est essentielle.</p> <p>La tentative d'enfermer le savoir derrière des barrières juridiques artificielles est voué à l'échec, car la connaissance est faite pour circuler.</p> <p>Mais nous devons aussi aller plus loin : nous ne pouvons pas considérer comme scientifiques seulement ceux qui travaillent dans les institutions. Il faut aussi prendre en compte toutes les autres personnes qui peuvent construire les communs de la connaissance.</p> <p><strong>Viviana Muñoz Tellez – South Centre, Organisme multilatéral du G77 basé à Genève.</strong></p> <p><span class='spip_document_856 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6843_Viviana_Munoz_Tellez-8c36a.jpg' width='160' height='240' alt="Viviana Munoz Tellez" title="Viviana Munoz Tellez" style='height:240px;width:160px;' /></span>Il nous faut définir le périmètre des savoirs traditionnels, et évaluer la façon dont le système légal international les traite.</p> <p>Les savoirs traditionnels sont aussi liés aux sciences formelles. Il y a une conception générale d'une supériorité de la science occidentale. Il n'y a pas de reconnaissance de ce qui émane des populations et de la façon dont elles créent et diffusent leurs savoirs.</p> <p>Les connaissances traditionnelles ne sont pas uniquement des connaissances qui apparteriennent au domaine public, dans lequel chacun pourraient se servir. Cela aboutirait à déposséder les peuples de leurs savoirs et de la façon dont ils sont renouvelés à chaque transmission entre générations. Les connaissances traditionnelles appartiennent aux communs du savoir.</p> <p>Nous devons regarder avec attention l'expérience de la proposition d'une nouvelle loi au Kerala. Celle-ci établit une « licence des communs » qui permet aux communautés de partager les bénéfices en cas de vente, mais refuse les brevets sur les connaissances qui seraient placées sous cette licence. C'est une expérience importante à suivre.</p> <p><strong>Pascale de Robert, Anthropologue à l'Institut pour la Recherche pour le Développement , travaillant en Amazonie au MNHN (France/ Brésil).</strong></p> <p><i>La Corbeille de la femme étoile</i> : Ce titre énigmatique fait référence au mythe amazonien de la diversité agricole.</p> <p><span class='spip_document_857 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6855_Pascale_De_Robert-15800.jpg' width='160' height='240' alt="Pascale De robert" title="Pascale De robert" style='height:240px;width:160px;' /></span>Je voudrais commencer le débat à partir d'une expérience de terrain. Comment les instruments légaux peuvent protéger la diversité biologique et la diversité culturelle élaborées par les populations locales.</p> <p>Le contexte de l'Amazonie fait coexister des modèles économiques différents. D'une part le modèle d'une zone de développement, avec le soja et l'agro-business et de l'autre le modèle socio-gouvernemental qui s'intéresse aux populations locales, et crée des zones protégées. Dans la région des Kayapo, où je travaille, les deux modèles sont implémentées.</p> <p>Les terre indigènes sont reconnues depuis 1988 comme moyens de subsistance des populations autochtones. Or elles sont appropriées. Les plantes de la forêt elles-mêmes sont victimes de la biopiraterie.</p> <p>Il faut comprendre ce qui se passe pour les chercheurs dans cette région. C'est très difficile aujourd'hui de faire de la recherche ici sans faire de la politique. La recherche scientifique est faite pour accompagner les processus de développement autonome des populations indigènes.</p> <p>Je voudrais vous montrer la mise en place d'une plantation de pommes de terre sucrées. dans laquelle l'intervention de Socioambiental a un place importante.</p> <p>Quel est le chemin administratif que nous avons du parcourir pour mener cette recherche ? Il y a de nombreux organismes concernés. Il nous a fallu deux ans, et plusieurs dossiers pour pouvoir lancer la recherche après avoir eu l'autorisation de la communauté. Ces exigences légales se présentent contre la biopiraterie, mais font aussi tort aux initiatives conjointes des chercheurs et des communautés.</p> <p>La diversité agricole est le résultat de nombreux échanges de graines et de techniques agricoles. Ces connaissances peuvent être mise en commun. Et peuvent utiliser les méthodes modernes, comme par exemple l'usage de GPS pour les plantations.</p> <p>Je voudrais pour terminer évoquer ici la « Déclaration de Belèm », rédigée par l'International Society for Ethnobiology en 1988. Elle a maintenant vingt ans. C'était la première fois qu'une organisation scientifique internationale reconnaissait que l'établissement de « mécanismes en vue d'indemniser les peuples autochtones pour l'utilisation que d'autres font de leurs connaissances et de leurs ressources biologiques » était une obligation fondamentale. Cette déclaration engage tous les anthropologues à respecter un principe éthique dans leurs recherches.</p> <p><strong>Pablo Ortellado GPOPAI, Grupos de Pesquisa em Politicas para o Accesso à Informação, Université de Sao Paulo, Brésil</strong></p> <p><span class='spip_document_858 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6860_Pablo_Ortellado-3417e.jpg' width='160' height='240' alt="Pablo Ortellado" title="Pablo Ortellado" style='height:240px;width:160px;' /></span>Je vais vous parler de l'accès aux savoir, qui est la finalité de la science, de la publication des articles, des livres,...</p> <p>L'idée que les résultats des recherches doivent être publiés est une forme de « communisme de la recherche ». Partager les résultats est essentiel, entre chercheurs d'une même discipline, mais aussi entre les générations et pour éclairer les recherches des autres disciplines. La façon traditionnelle de publier consiste à passer par des éditeurs privés. Il y a une contradiction entre l'organisation interne de la science, basée sur le partage, et les intérêts privés des éditeurs. 60% des journaux scientifiques sont contrôlés par trois conglomérats.</p> <p>Avec l'internet, il est devenu possible pour les communautés scientifiques de communiquer directement les résultats de leurs travaux. Les initiatives en ce sens ont été fédérées par diverses rencontres et déclarations, dont la plus célèbre est l'Initiative de Budapest pour l'Accès Ouvert en 2001.</p> <p>Il y a eu ensuite d'autres expériences comme la volonté du MIT d'ouvrir ses cours (opencourseware).</p> <p>Les possibilités ouvertes par l'internet d'un côté et le rôle monopoliste du marché de l'autre créent une situation conflictuelle.</p> <p>Il ya plusieurs points de blocages dans la capacité à mettre la science au mains du public : 65% des journaux scientifiques permettent aux chercheurs de déposer leur préprint dans les archives publiques de leur université. Mais il faut que les chercheurs le fassent eux-même, ce qui limite le succès. De plus les archives ouvertes ne sont pas facile à interroger.</p> <p>Il y a des pays dans lesquels les gouvernements rendent obligatoire le dépôt dans des archives ouvertes, mais l'organisation réduit la réalité des dépôts.</p> <p>Il reste donc un grand travail à faire pour que les publications scientifiques soient réellement en accès ouvert et aisé.</p> <p>Mais au delà, nous devons d'ores et déjà poser la question des livres scientifiques, notamment des livres pour l'enseignement. C'est le mouvement débutant pour les Ressources éducatives ouvertes. Nous venons de rédiger un rapport sur cet aspect pour le Brésil, et nous espérons des avancées en ce sens pour favoriser la création de communs de la connaissance.</p> <p><strong>James Love (Knowledge Ecology International – Washington et Genève)</strong></p> <p><span class='spip_document_860 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6865_James_Love-eacb8.jpg' width='160' height='240' alt="James Love" title="James Love" style='height:240px;width:160px;' /></span>Je voudrais vous présenter deux initiatives concernant les formes nouvelles que pourrait prendre le financement de la recherche en vue de créer des biens communs de la connaissance.</p> <p>La première concerne un système pour financer les médicaments. Chacun connaît les difficultés pour accéder à des médicaments en raison des prix trop élevés. Mais l'accès n'est pas la seule question en jeu. La production de médicaments adaptés aux maladies et situations sanitaires des pays pauvres est tout aussi importante.</p> <p>Nous proposons un système de prix (au sens de récompenses délivrées par un jury), qui seraient versés aux organismes qui travaillent sur des médicaments pour ces populations et qui les mettent dans le domaine public. On peut partager ces prix entre organismes selon les niveaux de vie des pays, par un système de prix différenciés. De même, l'apport préalable de la connaissance ouverte partagée pour aboutir aux produits peut être évaluée pour répartir la somme réservée.</p> <p>Cette idée de remplacer les revenus du marché par des prix et des bourses commence à recueillir un bon accueil, notamment à l'OMS, mais rencontre aussi une forte opposition des industries du médicament.</p> <p>Une autre proposition concerne l'OMC. Il s'agit de prendre au pied de la lettre l'objectif de l'OMC et de le détourner pour favoriser la création de biens communs. On pourrait dire que cette proposition s'intilule « Hacking WTO ».</p> <p>Il s'agit de créer dans l'OMC un mécanisme pour que les États s'engagent à mettre dans le domaine public de la connaissance des produits et services et des savoirs. En faire une partie de l'OMC va lier les États à la réalisation des objectifs de mise en commun des savoirs. Ce n'es t plus la libéralisation des services, mais celle des biens publics qui peut devenir un nouveau moteur d'une autre mondialisation.</p> <p><strong>Quelques notes sur le débat dans la salle</strong></p> <p><i> <strong>José Correa, Université de Saõ Paulo, Brésil</strong> </i></p> <p>Il y a dans ce FSM de Belèm un manifeste sur les biens communs qui est en train d'être écrit et proposé par des organisations des mouvements sociaux du Brésil. Nous en sommes encore au stade d'une écriture collective. Nous allons construire ce document d'ici au 31.</p> <p>La logique de la propriété intellectuelle est renvoyée auprès de l'OMPI où il y a eu une confrontation entre les pays de la périphérie contre l'etablishment des États-Unis. La communauté scientifique a on seulement besoin de s'emparer de ce débat, mais aussi une appropriation, une prise de décision et de positionnement de la partie critique de la communauté autour de la propriété intellectuelle. Sommes-nous pour ou contre le système de droit de propriété immatérielle qui existe ?</p> <p><i> <strong>Eliane ?? FSU-France</strong> </i></p> <p>Concernant les publications scientifiques ouvertes, nous sommes dans un domaine où règne une très grande différence selon les pays ou les disciplines. Seules les revues volontaires renseignent leur politique. Dans les sciences humaines et sociales, moins de 10% des revues de SHS avaient renseignés leur politique d'auto-archivage dans ROMEO.</p> <p>L'auto-archivage demande des moyens importants. Il y a une division des grandes archives en petites archives institutionnelles, ce qui augmente le temps d'embargo (durée entre la publication privée et la mise à disposition ouverte).</p> <p>Il faut se méfier de l'optimisme en ce domaine, car le conflit entre les intérêts des chercheurs et celui des éditeurs est important.</p> <p><i> <strong>Christophe Aguiton, SUD, France.</strong> </i></p> <p>Sur la différence entre les communs du savoir et les communs matériels.</p> <p>Il y a plusieurs traditions sur le savoir. Celle des universitaires, qui pensent que le savoir doit être ouvert, alors que des communautés, par exemple les paysans, veulent partager avec des gens qui sont comme eux, ce qui est différent.</p> <p>Il y a une vraie contradiction entre mettre en commun des savoirs et empêcher la mainmise sur ces savoirs par les entreprises du Nord. Un des outils est l'équivalent des « appelations géographiques ». Le savoir est commun, mais le nom est réservé.</p></div> <div class='rss_ps'><p>(notes prises en direct par Hervé Le Crosnier, seul responsable des erreurs qui se seraient glissées)</p></div> Panel A : Sciences & Démocratie : quels enjeux ? http://vecam.org/article1087.html http://vecam.org/article1087.html 2009-02-12T11:11:21Z text/html fr Démocratie Creative Commons Solidarité internationale vecam-F Recherche Hugh Lacey, (Scientia Studia, Brésil) Nous devons nous interroger sur l'idée de l'objectivité, et celle de servir les biens communs Première proposition : à la fois la science et la démocratie ont été mis en cause par les pratiques actuelles. Seconde proposition : changer les priorités de la recherche. D'aucun rejettent les valeurs traditionnelles de la science. La science a une place à prendre en s'éclairant des pratiques des mouvements sociaux, à l'image de Via Campesina qui défend l'idée de la (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot11.html" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://vecam.org/mot17.html" rel="tag">Creative Commons</a>, <a href="http://vecam.org/mot29.html" rel="tag">Solidarité internationale</a>, <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a>, <a href="http://vecam.org/mot66.html" rel="tag">Recherche</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Hugh Lacey, (Scientia Studia, Brésil)</strong></p> <dl class='spip_document_847 spip_documents spip_documents_right' style='float:right;'> <dt><img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6835_Hugh_Lacey-17a61.jpg' width='160' height='240' alt='JPEG - 25.2 ko' style='height:240px;width:160px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:160px;'><strong>Hugh Lacey</strong></dt> </dl> <p>Nous devons nous interroger sur l'idée de l'objectivité, et celle de servir les biens communs</p> <p>Première proposition : à la fois la science et la démocratie ont été mis en cause par les pratiques actuelles.</p> <p>Seconde proposition : changer les priorités de la recherche. D'aucun rejettent les valeurs traditionnelles de la science.</p> <p>La science a une place à prendre en s'éclairant des pratiques des mouvements sociaux, à l'image de Via Campesina qui défend l'idée de la souveraineté alimentaire. Les mouvements indigènes montrent que les méthodologies scientifiques employées ne sont pas en phase avec leur sujet d'étude lui-même. Il faut inventer d'autres modèles de relations que la science mainstream.</p> <p>Une telle démarche nous permettrait de définir ce que nous voulons organiser pour le futur.</p> <p><strong>Silvia Ribeiro, ETC Group, Bureau du Mexique</strong></p> <dl class='spip_document_848 spip_documents spip_documents_right' style='float:right;'> <dt><img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6817_Silvia_Ribeiro-83161.jpg' width='160' height='240' alt='JPEG - 29.2 ko' style='height:240px;width:160px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:160px;'><strong>Silvia Ribeiro</strong></dt> </dl> <p>Nous travaillons sur les impacts qu'imposent les destruction écologiques sur la société. Nous dénonçons la convergence des technologies BANG (Bit, Atome, Neurone et Gène). Nous préférons ce terme qui est significatif à celui de NBIC, plus neutre et utilisé dans les rapports.</p> <p>Nous vivons une crise globale, écologique, sociale et financière. Devant la modification du climat par les activités industrielles, les gens prennent conscience du premier choc. Mais un deuxième choc se prépare par la manipulation de la planète elle-même. Les dix dernières années ont connu une concentration sans précédent des entreprises de contrôle de la vie.</p> <p>Il y a des chercheurs qui commencent à questionner cet ordre de construction de la science et de la technologie. Il y a aujourd'hui plus de 700 produits en vente avec des particules nanotechnologiques, mais aucune critique publique, alors même que les études de toxicologie ne sont pas effectuées. Il y a les diverses techniques de géo-engineering, sans que soient maîtrisées les conséquences. La fertilisation des mers a été mise sous moratoire grâce aux actions de la société civile l'an dernier à Bonn au sein de la CDB. Ce qui n'arrive pas à empêcher la pollution actuelle menée par le bateau Polarstern. Il y a le développement de la génétique extrême, qui a débuté avec les transgéniques, mais se poursuit aujourd'hui par la biologie synthétique.</p> <p>L'arrivée d'Obama et la nomination du prix Nobel de physique Steven Chu au Ministère de l'énergie sont des signes que des choses peuvent changer, mais il faut faire attention, car il veut substituer au pétrole des techniques et non une réflexion globale sur les usages énergétiques.</p> <p><strong>Janine Guespin, Espace Marx et Transform !, France</strong></p> <dl class='spip_document_849 spip_documents spip_documents_right' style='float:right;'> <dt><img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6833-58372.jpg' width='160' height='240' alt='JPEG - 26 ko' style='height:240px;width:160px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:160px;'><strong>Janine Guespin</strong></dt> </dl> <p>Pour libérer la science des pressions du néo-libéralisme, il faut un cadre qui dépasse la communauté scientifique, mais qui doit néanmoins intégrer directement les chercheurs.</p> <p>Les choix actuels de recherche sont faits principalement par les multinationales. Face à cette mainmise, une partie des scientifiques estiment que cela irait mieux si on pouvait dégager une science fondamentale. Nous ne le pensons pas, car la technoscience intègre les divers les applications dans la recherche. Même si en sens inverse, c'est le discours néo-libéral qui réduit la science aux innovations, et donc au marché.</p> <p>Les scientifiques seuls ne peuvent répondre à ce défi sur la connaissance. Un dialogue avec les mouvements sociaux peut les aider à repérer la présence des marchés dans le fonctionnement même du discours scientifique. Hors beaucoup de scientifiques limitent leur discours de critique à la demande d'une plus grande autonomie.</p> <p>D'un autre côté, les citoyens, confrontés aux menaces liées aux nouveaux produits innovants, tendent à critiquer la science elle-même. Le débat porte alors sur les risques, ce qui crée une situation de méfiance qu'il nous faut surmonter. On a masqué le rôle fondamental de la science par sa réduction à l'innovation.</p> <p>Pour résoudre les difficultés, il faut inventer des lieux de dialogue, ijnstiller de la démocratie. Il y a pour cela les espaces de lutte citoyennes, mais aussi des espaces institutionnels, au niveau des institutions scientifiques, ou des pouvoirs publics, locaux ou nationaux. Il ne faut pas négliger non plus les interventions internes aux entreprises, à l'image de l'intervention directe des travailleurs d'un laboratoire Sanofi travaillant sur les maladies des pauvres pour refuser de la fermeture de leur outil d'étude, jugé non rentable.</p> <p><strong>Anita Rampal, All Indian People Science Network, Inde.</strong></p> <dl class='spip_document_850 spip_documents spip_documents_right' style='float:right;'> <dt><img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6800_Anita_Rampal-41937.jpg' width='160' height='240' alt='JPEG - 30 ko' style='height:240px;width:160px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:160px;'><strong>Anita Rampal</strong></dt> </dl> <p>Je suis physicienne, je vais vous parler du discours de la science. Les chercheurs estiment qu'ils sont en train de lire le grand livre de la nature. Mais il faut aussi agir pour transformer le monde.</p> <p>Je parle de l'engagement personnel des chercheurs.</p> <p>La science à l'école vise avant tout à créer une élite. Certains chercheurs refusent cette façon d'enseigner la science, qui est décontextualisée.</p> <p>Exemple de la manière d'enseigner les sciences alimentaires. Les aliments sont partie intégrante de toutes les cultures, comment intégrer ces savoirs dans l'enseignement universitaire des sciences des aliments ?</p> <p>Lire la forêt est tout aussi important que de lire les livres. Il y a de nombreuses traces des cultures et des humains, de la nature.</p> <p>La moitié des jeunes ne terminent pas leurs études primaires en Inde. Comment construire les parcours de savoir scientifique en tenant compte de ce type de situation ?</p> <p><strong>Priscilla Faulhaber, Museu de Astronomia é Ciências Afins (MAST/MCT), Brésil</strong></p> <dl class='spip_document_851 spip_documents spip_documents_right' style='float:right;'> <dt><img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L183xH240/IMG_6816_Priscila_Faulhaber-f4a1d.jpg' width='183' height='240' alt='JPEG - 25.1 ko' style='height:240px;width:183px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:183px;'><strong>Priscila Faulhaber</strong></dt> </dl> <p>Quelle usage de la science pour la détermination des peuples. La science crée des hiérarchies, c'est un système de domination par les élites. Les connaissances collectives sont expropriés, sous une forme néo-coloniale.</p> <p>Au lieu de garder la vision des bénéfices en ligne de mire, il faut au contraire poser une vision alternative, pour réduire les inégalités.</p> <p>L'Amazonie a toujours représenté un enjeu pour les pouvoirs au Brésil. Les musées sont intégrés dans les autres institutions d'enseignement et de recherche. Il y a un populisme, positiviste qui s'exprime en Amazonie. Ce qui conduit à marginaliser les chercheurs qui sont en phase avec les populations indigènes.</p> <p><strong>Edna Castro, Universidade Federal do Para-NAEA, Brésil</strong></p> <dl class='spip_document_852 spip_documents spip_documents_right' style='float:right;'> <dt><img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6820_modifie-1-5c428.jpg' width='160' height='240' alt='JPEG - 27.9 ko' style='height:240px;width:160px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:160px;'><strong>Edna Castro</strong></dt> </dl> <p>Nous sommes au 21ème siècle, mais la pensée de la science est restée en retard, qui conserve une perspective « évolutioniste » : il faut politiser le champs de la science pour lui faire accéder au niveau démocratique.</p> <p>Les arguments défendants le productivisme de la science reposent sur la nécessité de développer le marché brésilien dans le marché international. Les thèmes de recherche sortent de la décision des scientifiques. Ils s'alignent sur les intérêts des marchés, pour l'usage des produits de la forêt, le développement de l'agro-business.</p> <p>L'Amazonie a un potentiel de biodiversité et de diversité culturelle si important qu'il nous faut changer la façon d'aborder la recherche scientifique et de changer les politiques en ce domaine. Il y a un sous-équipement de la recherche en Amazonie (3% des ressources, alors qu'il y a 10% de la population brésilienne).</p> <p>Il nous faut aussi reconnaître comme un système de connaissance ce qui nous vient des peuples d'Amazonie.</p></div> <div class='rss_ps'><p><span class='spip_document_854 spip_documents spip_documents_right' style='float:right; width:320px;'> <img src='http://vecam.org/IMG/jpg/DSC09124_Herve_Le_Crosnier.jpg' width="320" height="236" alt="Hervé Le Crosnier" title="Hervé Le Crosnier" /></span> (notes prises en direct par Hervé Le Crosnier, seul responsable des erreurs qui se seraient glissées)</p></div> Access to knowledge : building the commons - Introduction to panel 2 http://vecam.org/article1090.html http://vecam.org/article1090.html 2009-02-10T21:38:52Z text/html fr Valérie Peugeot vecam-F Welcome to this second panel, dedicated to the question of access to knowledge and the building of the commons. Let me introduce myself briefly : my name is Valérie Peugeot, I come from France, from an non profit organisation called Vecam, which was created in 1995, and works since then to promote social appropriation of information and communication technologies and to put into the public space the political issues related to those technologies. This morning I have the difficult task to (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a> <div class='rss_texte'><p><span class='spip_document_846 spip_documents spip_documents_right' style='float:right; width:160px;'> <img src='http://vecam.org/local/cache-vignettes/L160xH240/IMG_6876_Valerie_Peugeot-200e4.jpg' width='160' height='240' alt="Valérie Peugeot" title="Valérie Peugeot" style='height:240px;width:160px;' /></span> Welcome to this second panel, dedicated to the question of access to knowledge and the building of the commons.</p> <p>Let me introduce myself briefly : my name is Valérie Peugeot, I come from France, from an non profit organisation called Vecam, which was created in 1995, and works since then to promote social appropriation of information and communication technologies and to put into the public space the political issues related to those technologies.</p> <p>This morning I have the difficult task to coordinate and introduce this panel. It was prepared together with other organisations, KEI - Knowledge ecology international (Jamie Love), APC - Association for progressive communications, AIPSN – All Indian people science networks (Amit Sengupta), in relation with the coordination of the sciences and democracy world forum.</p> <p>Before presenting and giving the floor to our five panellists, let me just say a few words about the way we decided do draft the theme of this panel.</p> <p>We all have a deep consciousness that the importance of knowledge in our societies is growing everyday, not only is it the centre of our culture, but it is also becoming the hart of our economies, the driving force of our development, both in so called developed or developing countries. We are also aware of the fact that the way in which this knowledge can circulate is changing dramatically for two main reasons : one is technical, and the other political.</p> <p>The technical one is networking and digitalisation, a direct result of innovation. This allows knowledge, converted into data, to circulate and to copy instantaneously without any limits. Among other consequences, it implies that one main factor of growth is becoming what economists use to call a non exclusive, non rival, non subtractive good. That means that the access to knowledge can not be denied, that once a person enjoys access to a chunk of knowledge, others still can have the benefit of it. Those characteristics are traditionally related to economic public goods, although in today's economy, they apply to a large range of cultural knowledge, of which only a small portion falls into public domain. And this major change is introducing a deep destabilisation in our economic models. The private sector, used to deal with scarcity, ignores how to deal with this situation of abundance, or refuses to take the change into account.</p> <p>The second reason for a drastic change in knowledge circulation is ideological : in the last 30 years, we have, little by little, under the influence of neoconservative and neo liberal ideologies, lost sight of what the objectives of sciences, technology and knowledge as a whole should be. Equity, shared welfare, a sustainable society, a growing cultural inheritance are almost “politically un correct” once confronted with the short term ambitions of a science compelled to find its funding in the private sector and therefore driven by commodification forces. Having said that, how do the knowledge commons fit into the picture, how the commons can help us facing this deep shift both in the production and circulation of knowledge ?</p> <p>First of all, let me clarify briefly the concept of knowledge commons : the commons, are neither knowledge in the public domain, nor knowledge ruled by market forces and its restrictive conception of intellectual property rights. Knowledge commons are results of innovation, of creativity, that are deliberately placed under a self organised regime of rights and rules by the communities which have a direct interest in them, whether they are producers or users of this knowledge. Theses rights and rules favour the circulation and sharing of this knowledge among the community, while maintaining the community control and governance over these discoveries, inventions, traditional knowledge and artefacts.</p> <p>In our views, this approach presents several advantages, and I shall insist on two of them :</p> <p>First of all, the knowledge commons open a path, a third way, which goes far beyond the traditional closed choice between a publicly owned or privately owned knowledge and science as a whole. The knowledge commons can be built and increased by the communities themselves, in a self organised manner. This implies that not only will it have an impact on the circulation of knowledge, but also on the democratic organisation of communities. The knowledge commons allows us to build a different relation to economy – the way wealth is built and shared – but also to governance.</p> <p>Second advantage : it questions the public authorities about their new responsibilities. But, as the issues at stake call for an international public framework, which by nature takes years to be built, we do not have to wait : the communities can start building the knowledge commons, right now, at the local, national or international level. When you look at the existing movements – I am talking about the free software movement, the creative commons movement, the open science initiative, the free archive organisation, the free data movement, and other initiatives that will be introduced by the panellists… –, you can tell that the knowledge commons is being built here and now, and it is our task, our responsibility, as searchers, academics, or activists, to amplify this wave, and to give it the theoretical and political framework it deserves.</p></div> Publiciser la science en libre accès sur Internet : un enjeu démocratique http://vecam.org/article1095.html http://vecam.org/article1095.html 2009-02-02T21:40:27Z text/html fr Claire Brossaud vecam-F Publiciser la science en libre accès sur Internet : un enjeu démocratique La valeur d'une démocratie se juge à la transparence de ses informations et le citoyen éclairé est celui qui a accès au savoir. Fort de ces valeurs-là, le monde scientifique a toujours défendu le libre accès à la connaissance par le biais de ses publications. Seulement, à partir des années 1980, il y a eu une crise des périodiques et le prix des abonnements a augmenté de plus en plus. Dans le même temps, le secteur marchand de (...) - <a href="http://vecam.org/rubrique121.html" rel="directory">2009 Échos du Forum Mondial Sciences & Démocratie</a> / <a href="http://vecam.org/mot49.html" rel="tag">vecam-F</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Publiciser la science en libre accès sur Internet : un enjeu démocratique</strong></p> <p>La valeur d'une démocratie se juge à la transparence de ses informations et le citoyen éclairé est celui qui a accès au savoir. Fort de ces valeurs-là, le monde scientifique a toujours défendu le libre accès à la connaissance par le biais de ses publications.</p> <p>Seulement, à partir des années 1980, il y a eu une crise des périodiques et le prix des abonnements a augmenté de plus en plus. Dans le même temps, le secteur marchand de l'édition scientifique s'est énormément concentré puisque 60% des revues appartenaient en 2003 à trois grands groupes commerciaux.</p> <p>C'est dans ce contexte qu'ont vu le jour une série d'expérimentations permettant de disposer gratuitement des résultats de la recherche sur Internet. En 2001, à Budapest, a été inauguré ce que l'on appelle aujourd'hui le mouvement scientifique de l'accès ouvert, puis il a été prolongé par diverses expériences qui ont permis de mettre quelques ressources éducatives en ligne gratuitement.</p> <p>Ce mouvement s'est fédéré jusqu'à la déclaration de Cap Town en 2008. Internet a joué un rôle perturbateur sur le marché car de nombreux éditeurs ont vu d'un mauvais œil l'arrivée des archives ouvertes. Ils n'étaient pas prêts à céder leurs droits de propriété intellectuelle par crainte de perdre des lecteurs et donc des revenus financiers. Aujourd'hui, 2/3 des journaux et des revues scientifiques permettraient aux auteurs de faire des copies électroniques. Certains éditeurs ont décidé d'étendre cette autorisation à plus de six mois ou à un an après la publication « papier », d'autres restent résolument campés sur des positions défensives.</p> <p>Quelques pays, comme le Brésil et l'Allemagne, ont rendu obligatoire en 2007 la possibilité de mettre les publications scientifiques sur Internet. En France, les pouvoirs publics ont mis en place une plate-forme ouverte grâce au serveur HAL, sur lequel les chercheurs déposent des documents scientifiques de toutes disciplines.</p> <p>Autoriser l'accès juridique et opérationnel des publications au plus grand nombre sont des préalables de « l'open access » scientifique. Mais les usages de ces outils par les scientifiques sont aujourd'hui controversés.</p> <p>La médiation entre la science et le public est empêchée en effet par le fait que les chercheurs sont contraints de publier dans des revues plus ou moins cotées sur le marché du savoir. Si bien que peu de scientifiques jouent le jeu, préférant donner la primeur à des revues qui leur permettent d'avoir une reconnaissance dans leur communauté. Si le phénomène est moins important pour les thèses électroniques, il n'empêche que la publicisation de la science sur Internet se juge à l'aune de ces pratiques dévoyées aux « biens communs ».</p> <p>La propriété intellectuelle, dans ce domaine aussi, est une des dimensions de la propriété. Situé quelque part entre des tendances protectionnistes incarnées par le droit et des revendications libertaires en faveur du libre accès aux biens culturels et intellectuels, « l'open access » scientifique invite à repenser de nouvelles formes de régulation publique.</p> <p>La déclaration de Cape Town : <a href="http://www.capetowndeclaration.org/read-the-declaration" class='spip_out' rel='external'>http://www.capetowndeclaration.org/read-the-declaration</a></p> <p>Le serveur HAL : <a href="http://hal.archives-ouvertes.fr/" class='spip_out' rel='external'>http://hal.archives-ouvertes.fr/</a></p> <p>Source Pablo Ortellado : <a href="http://sistemas.usp.br/atena/atnCurriculoLattesMostrar?codpes=1452862" class='spip_out' rel='external'>http://sistemas.usp.br/atena/atnCurriculoLattesMostrar?codpes=1452862</a></p></div>