Vecam

Contrat première embauche : la bataille du Net

Philippe Deracourt — 2006-02-01T17:57:45Z

Depuis l'annonce du Contrat nouvelle embauche par le Premier ministre, l'investissement militant et institutionnel tire les enseignements du rôle d'internet lors du référendum sur la constitution européenne. Si la distribution des cartes a changé au sein des différents camps, une part des anciens partisans du oui, aujourd'hui mobilisée contre le CPE, investit fortement internet. Il est d'ailleurs remarquable de voir les organisations politiques prendre la part la plus active sur internet. En effet, jeunes socialistes, jeunes communistes, jeunes chrétiens, leurs partis, et de nombreuses organisations locales, élus ou internautes s'expriment sur le CPE via des sites, ou au moyen de blogs existants ou créés pour l'occasion.

Les organisations lycéennes et étudiantes comme l'UNL ou l'UNEF ont développé des outils simples mais efficaces, et savent recourir aux blogs pour un congrès en cas de besoin. Le poadcast, encore très amateur, fait également son entrée dans la campagne avec ce blog de Valério Motta. Un peu confus pour nous, mais sans aucun doute en résonnance avec les jeunes.

Les organisations syndicales de salariés Cgt, Cfdt (quand on clique sur le lien de l'appel unitaire, on trouve le tract CFDT...), Fo (qui publie un argumentaire), Unsa, FSU, Sud, Cftc ont toutes pris la mesure des enjeux du CPE, mais internet reste très institutionnel et paradoxalement peut informatif sur le contenu du projet. L'énonciation est plus déclarative et en appel à l'action, valorisant le texte des 26 organisations opposées au CPE..

Les partisans du CPE se retrouvent avec une forte réactivité. L'UMP occupe une place de choix, en particulier en aidant ses collectifs locaux des "jeunes populaires" à créer leurs sites, blogs et listes de diffusion. Ce qui leur permet une forte présence dans les moteurs de recherche sur la toile. Une pétition en ligne a également été lancée en recourant aux liens commerciaux pour la faire connaître. L'UNI, le syndicat étudiant qui se nomme lui-même "la droite universitaire" est en pointe de la campagne sur le Net, avec un savoir-faire évident : bannière de une, dossier qui se veut informatif (vrai/faux) et texte de loi, mise en place d'une chaîne d'information, de liens, possibilité de poser des questions en ligne,...et même de la publicité sur les moteurs de recherche comme google pour apparaître en tête des requêtes sur le CPE. Par contre aucun forum de discussion n'est ouvert (par crainte ?). Une vraie maîtrise du réseau et de ses potentialités.

La presse poursuit sa stratégie de promotion autour d'articles sur le sujet avec des liens sponsorisés : l'express, le Nouvel Observateur. Le Monde évoque la mobilisation sur le Net dans un article.

Par ailleurs, les blogs poursuivent leur impressionnante ascension. Il s'agit avant tout de blogs existants auparavant et mobilisés pour ou contre le CPE. Les hommes politiques comme Jean-Philippe Monteil, utilisent la tribune d'actualité du CPE, d'autres se font soutenir "spontanément (Dominique de Villepin) mais il se crée aussi de nombreux blogs pour l'occasion.

En conclusion, la bataille autour du CPE montre une certaine maturité dans l'usage d'internet. Les grandes institutions n'investissent pas encore beaucoup les capacités propres d'internet (réseau, feed-back, hypertexte, interactivité,..), mais la génération du "pronétariat", comme la qualifie Joël de Rosnay, bouge les curseurs des engagements militants. Si la reproduction des inégalités de moyens (financiers, humains, culturels) entre les acteurs existe, internet et les blogs, modifient sensiblement les conditions d'une bataille à armes plus égales. Les frontières entre institution, individu, collectif sont, elles aussi en train de bouger. Internet est un terrain majeur de ce mouvement à grande échelle.

Blog d'origine de l'article

Débat Santé environnementale

Philippe Aigrain — 2004-09-27T22:00:00Z

Description

Le débat ouvert est ouvert à tous les citoyens, leur permettant de confronter leurs points de vue à ceux des experts, des acteurs associatifs et des acteurs institutionnels. Il s'agit d'aller au delà d'un état des lieux des risques environnementaux sur la santé et de contribuer à la réflexion sur les moyens d'action institutionnels et sur l'élaboration d'une politique publique capable de prendre en compte ces risques. Le sujet du débat est ouvert à une acception large de la notion de santé environnementale, qui n'est pas restreinte aux seuls toxiques et facteurs univoques de risque, mais incorpore également les aspects liés aux modes de vie. Le débat se déroulera en 2 grandes phases : * Un débat sur Internet, lancé par une conférence-débat le 22 octobre 2004 et se déroulant jusqu'en janvier 2005 * Un cycle de débats des différents partenaires exploitant les résultats du débat Internet, les approfondissant notamment dans des forums régionaux, ainsi que dans le cycle des "Cafés du Vivant", en assurant la diffusion par des publications et en poursuivant le suivi au sein des enceintes politiques, institutionnelles ou associatives.

Objectifs

Favoriser l'identification des actions politiques possibles sur le domaine de la santé environnementale. Permettre aux participants de se former leur propre opinion sur la nature et l'intensité des problèmes. Démontrer le potentiel du débat en ligne pour l'approfondissement de questions complexes

Date de création de l'initiative

Octobre 2004

Intéret social

La santé environnementale est un problème majeur qui est au coeur de la "nouvelle révolution de santé publique", où ce sont plus les seules maladies infectieuses mais des maladies chroniques souvent liées à l'environnement et aux modes de vie qui dominent les problèmes. La capacité du public a se former sa propre opinion de questions de ce type est un enjeu majeur de la démocratie.

TIC utilisées

Débat en ligne avec des fonctionnalités et une organisaiton innovante. Voir : http://www.debatse.org/guide/site/p... et le débat lui-même à partir du 23 octobre 2004.

Des TIC pour qui

Tous publics, avec une combinaison experts, institutionnels, simples citoyens, associations spécialisées.

Des TIC pour quoi faire ?

Central, mais c'est l'organisation et les rôles humains qui lui donnent sens.

Soutien(s) financier(s)

Région Ile de France pour la FSC

Mode de financement

Pour Sopinspace, il s'agit d'un investissement propre dans la création d'une démonstration de son approche.

Comment les utilisateurs se les approprient-ils ?

Trop tôt pour en juger, mais nous avons beaucoup investi dans des codes de conduite, des guides et une infrastructure d'aide aux usagers.

Points forts

Pas à nous de le dire...

Difficultés rencontrées

Investissement assez lourd en travail de préparation et mobilisation, dont nous ne sommes pas encore capables de juger s'il vient de la première mise en oeuvre d'une approche à grande échelle ou est structurel de ce type d'approche.

Évaluation

Oui. La FSC et d'autres partenaires fourniront un rapport de retour d'usage sur les outils et la démarche.

www.debatse.org

L' AVIS des ARAVIS

Jean Louis Pergod — 2004-09-19T22:00:00Z

Résumé

Défense de l'environnement et du cadre de vie, à Saint Jean de Sixt, et sur les communes voisines ( Vallée de Thones : pays du reblochon ). Promotion du concept de développement durable sur ces communes. Mise en commun des connaissances de ses membres. Présentation aux autorités ou à toutes administrations, de propositions. Formulation d'oppositions contre ce qui pourrait porter atteinte au bien-être des populations. Développement de la convivialité par l'organisation de manifestations diverses, ouvertes à tous. Les membres de l'association ont à disposition un intranet, pour communiquer entre eux et publier des documents. A terme un extranet sera mis en place pour faire mieux connaitre l'association.

Description

L'association "L' Avis des Aravis" , a été fondée en Aout 2004, pour faire face à la problématique suivante :

Janvier 2004 : ouverture d'une enquête publique concernant une demande d'extension d'exploitation d'une carriere. Seules 4 personnes du village manifestent leur désapprobation du projet.

Jusqu'en Juillet : Des bénévoles se mobilisent, pour mieux identifier les nuisances potentielles et les faire connaître. Ils recueillent 350 signatures sur une pétition contre ce projet (or le village comporte environ 600 habitants ).

Aout 2004 : La préfecture accorde néanmoins cette autorisation d'exploitation. L'avis contraire de la commune voisine (La Clusaz) n'est meme pas pris en considération car exprimmé apres le délai légal.

Nous pensons qu'au delà de cet exemple, il existe de nombreux sujets ou il convient de favoriser l'expression des citoyens, et notre ambition est de mettre la technologie au service de l'hummanité.

Objectifs

Rassembler tous ceux qui ont deja exprimmé leur soutien. Faire connaître l'association. Permettre a tous ceux qui ne peuvent pas s'exprimer ouvertement sur la question, compte tenu des pressions qui pourraient s'exercer sur eux, de pouvoir le faire sous couvert d'annonymat.

Intéret social

Cette initiative s'inscrit dans une dynamique plus large, qui consiste a permettre aux citoyens de donner leur avis, en complément des procédures mises en place par les pouvoirs publics et les administrations.

TIC utilisées

Intranet réservé aux membres. Extranet pour le grand public. (en cours de construction)

Des TIC pour qui

Les membres de l'association sont bénévoles. Il n'y a pas de profil utilisateur spécifique. Les outils mis à disposition doivent rester suffisament sobres et ergonomiques pour pouvoir être appropriés par tous.

Des TIC pour quoi faire ?

Certains membres habitent a des centaines de Kms les uns des autres. L'intranet permet de publier une base documentaire, et de préparer le travail collaboratif. Ainsi les réunions des membres du bureau sont elles plus productives, axées sur la coordination et la prise de décision. L'extranet est marginal pour l'instant, mais sera développé et promu au fil du temps.

Soutien(s) financier(s)

neant

Mode de financement

fonds propres

Comment les utilisateurs se les approprient-ils ?

L'usage le dira.

Points forts

La population est deja sensibilisée à notre cause. Divers articles sont parus dans la presse a ce sujet.

Difficultés rencontrées

Nous démarrons avec de faibles ressources financières et humaines disponibles. Beaucoup de gens concernés par ces nuisances nous exprimment leur soutien, mais n'osent pas s'afficher ouvertement, par peur de représailles.

Évaluation

A venir.

http://aravis.objectis.net

Cafés numériques de la Maison des métallos

Denis Pansu, Dominique Sonzini — 2004-07-11T22:00:00Z

Description

Espace de découverte et de rencontre des acteurs du numérique, la café permet de rencontrer des créateurs du numérique, des utilisateurs des nouvelles technologies, des spécialistes du logiciel libre, qui viennent témoigner de leurs pratiques créatives, citoyennes et partager des solutions nouvelles. Autant d'opportunités pour faire réseau, du local au mondial.

Objectifs

Favoriser les connexions entre acteurs du numérique avec les habitants et associations du quartier mais aussi faciliter des rencontres avec des personnes de passage vivant dans d'autres régions et pays. Réduire le fossé entre les spécialistes et les néophytes en suscitant la rencontre.

Date de création de l'initiative

Octobre 2003

Intéret social

Les cafés numériques sont des portes d'entrée : chacun peut venir, que ce soit 5 minutes ou 2 heures, discuter de façon informelle, sans engagement. Si on veut aller plus loin, des ateliers, des sessions de formation sont accessibles dans le même lieu. La régularité hebdomadaire permet de créer un rythme ; on sait qu'il se passe quelquechose tous les mardis.

TIC utilisées

Sont montrés des expériences, des services, des logiciels, des applications sur serveur à partir d'ordinateurs connectés. Mais ce qui nous importe avant tout, ce sont les usages que l'on peut en faire. Des projections sont possibles pour partager à plusieurs la découverte d'une initiative. Un réseau wi-fi (internet sans fil) est disponible donc chacun peut venir avec un ordinateur portable.

Des TIC pour qui

Les cafés numériques sont accessibles à tous, quelque soit le niveau de pratique. Même les débutants peuvent venir. Le café a aussi la particularité de rassembler dans un même lieu des spécialistes et des débutants.

Des TIC pour quoi faire ?

C'est un espace de rencontre où l'on vient découvrir des expériences par les méthodes et outils. L'important est ce que l'on en fait.

Soutien(s) financier(s)

Mairie de Paris

Mode de financement

Les cafés numériques sont partie intégrante du Chantier numérique, un des quatre axes de travail de l'association Planète émergences au sein de la Maison des métallos. La Mairie de Paris finance Planète émergences et donc les cafés numériques.

Comment les utilisateurs se les approprient-ils ?

Dans le cadre du café, c'est souvent un premier contact qui se concrétise par des échanges verbaux entre spécialistes et débutants. On peut si on le souhaite tester à partir d'un ordinateur mais d'autres temps sont possibles pour cela.

Points forts

Un lieu informel où une grande variété d'expériences et de personnes viennent se rencontrer et discuter. La simplicité de la formule qui évite des présentations trop formelles et institutionnelles.

La possibilité offerte à des réseaux d'acteurs (réseaux wifi de quartier, réseauw spip et wiki, ...) de disposer d'un lieu de rencontre convivial.

Difficultés rencontrées

Toujours inciter la rencontre entre les connaisseurs et les autres, pour éviter les réflexes grégaires.

Dépasser la peur de la technique pour que les habitants et associations les moins informés franchissent la porte.

Évaluation

Quantitatif : nombre de personnes présentes chaque semaine / personnes nouvelles

Qualitatif : évaluation avec le comité Métallos représentant 50 associations locales qui ont des retours sur l'initiative.

http://www.maisondesmetallos.org/

Rue de Penfeld

Barbara Multner — 2004-07-11T22:00:00Z

Description

L'association Rue de Penfeld défend le droit des brestois au coeur historique de la ville de Brest. En effet, les habitants ont eu une ouverture tardive sur la Penfeld, rivière interne à Brest "réquisitionnée" depuis trop longtemps par la marine.

C'est donc depuis 1992( ouverture des rives lors d'un événement), que Rue de Penfeld mène le débat sur la place publique.

L'association s'est toujours servie de tous les médias pour mener à bien son action. Ainsi, c'est logiquement que depuis 2001, Rue de Penfeld anime le débat public sur Internet, sur le site www.penfeld.net.

Objectifs

Obtenir l'ouverture totale du site au public ( 60 hectares).
Aménager le site en intégrant les besoins des habitants.

Intéret social

Redonner un coeur à la ville de Brest. Les militants de "Rue de Penfeld" qui se battent pour l'emploi, considèrent que l'espace Penfeld peut devenir un gisement d'emplois si la Marine accepte le partage de cet espace, pour à la fois moderniser l'outil industriel sur un site en dehors de la rivière et faire descendre la ville, la culture, le tertiaire dans l'espace libéré.

TIC utilisées

Le site internet n'est pas qu'une simple vitrine. Il présente plusieurs visages :

Informatif : les habitants, les élus, les journalistes peuvent se tenir au courant du suivi de l'action, du dossier de l'ouverture de la Penfeld.

Actif : le site soutien le débat public mené par l'association. Ainsi trouve-t-on un forum, dans lequel plusieurs sujets sont discutés.

Le système de rédaction du site est ouvert : il est réalisé sous le logiciel SPIP.

Des TIC pour qui

Le site est destiné au grand public, car l'usage fait du web présente un intérêt général. Mais les premiers concernés sont bien sûr les brestois.

Des TIC pour quoi faire ?

Les tic sont utilisées dans une optique de relais de l'information, et de soutien du débat.

L'association travaille en collaboration avec les structures publiques de la ville.

Mode de financement

L'initiative répond à un appel à projets de la part de la ville de Brest. Des subventions de la part de la ville et des contributions de adhérents financent les actions de Rue de Penfeld.

Comment les utilisateurs se les approprient-ils ?

L'apprpriation est plutôt laborieuse, car il est difficile de garder une dynamique participative au delà du cercle d'adhérents. En conséquence, la fréquentation est ponctuelle, et dépendante des actions ( conférences, presse, etc.)

Points forts

La simplicité de la structure : pas de local. Avoir mis en oeuvre cet outil participatif qu'est ce site de copublication. Avoir en permanence accès à l'information.

Difficultés rencontrées

La principale difficulté réside dans le fait qu'il est très difficile de créer et de maintenir une dynamique participative. "C'est un problème culturel" nous dit Barbara Multner. Le fait que la parole soit rendue publique aussi rapidement n'est pas encore rentrée dans les habitudes des citoyens. Cela provoque une certaine peur de "s'afficher"

http://www.penfeld.net