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Les migrants « nicas » montrent leur réalité à travers Internet

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22 Nicaraguayens dépeignent des expériences au moyen de photos, de vidéos et d’enregistrements - Projet artistique de l’Espagnol Antoni Abad -

Azucena Blessing, une Nicaraguayen immigrante de 39 années, qui se trouve au Costa Rica depuis sept mois, utilise un téléphone cellulaire avec technologie multimedia pour capturer la réalité de son peuple ici et la diffuser à travers Internet. Azucena et 21 autres Nicaraguayens au Costa Rica se chargent de nourrir un projet d’art numérique appelé Canal Central. Ce projet fait partie de ‘Estrecho dudoso’, un important événement d’arts visuels.

C’est une page d’Internet (www.zexe.net/sanjose) qui sert comme canal pour montrer les expériences, les sentiments et les opinions des immigrants du Nicaragua au Costa Rica au moyen de photographies, de vidéos, enregistrements et textes qu’ils font eux-mêmes. Les migrants abordent des sujets comme la précarité, de cuisine et de leur culture dans leur page web.

Cette proposition est développée au Costa Rica par le Barcelonais Antoni Abad. C’est une démarche artistique internationale d’observation des usages des technologies de l’information et de la communication. Canal Central est le premier projet de « Estrecho dudoso » : un méga-évènement d’arts visuels qui se déroule à partir de décembre 2006. Il est coordonné par la Galerie et l’Espace pour la Réflexion TEOR/éTica.

Antoni Abad affirme que ce projet donne la possibilité à un groupe qui souffre de discrimination dans un pays de s’exprimer et de projeter une autre image de lui-même à travers les moyens de communication. De plus, cette démarche permet à ce groupe de Nicaraguayens de découvrir la technologie multimedia et d’Internet et de devenir émetteurs très actifs en transmettant des entretiens, des photographies, des chansons, des poèmes et tout ce qui a été produit dans Canal Central. « Je suis très motivé parce que ce projet nous permet de faire connaître la bonne partie des Nicaraguayens, ce que ne publient pas les médias. C’est-à-dire, montrer une autre image que le « nica » qui a tué femme et enfants, qui n’est qu’une infime minorité », dit Lenín Eugenio Jarquín Salazar, 47 ans.

Azuceña Blessing, qui vit en Guararí de Heredia, ajoute : « cela présente l’autre face des Nicaraguayens au Costa Rica que n’enseignent pas les médias : notre travail, nos traditions et culture… nos familles ».

Les contenus en Canal Central sont très variés : on peut trouver depuis la chronique d’une famille nicaraguayenne dans la précarité, un poème sur la femme migrante ou le détail de comment faire un « vigorón » savoureux.

Les 22 participants migrants au projet sont femme au foyer, nourice, boxeur, secrétaire et comptable. Chacun d’eux a sa section propre ou canal avec son nom ou un pseudonyme. Par exemple, le canal d’Azucena est appelé Mariposa. On peut aussi trouver les sections thématiques avec des titres comme Bacanal, Vivienda ou Papeles. Bacanal traite des jeux des « pinoleros », tandis que Papeles (les papiers) propose des conseils, réflexions et un regard ironique sur les démarches administratives des immigrants au Costa Rica.

Les téléphones de cette initiative utilisent un réseau GPRS, expérimental de l’Instituto Costarricense d’Electricidad, qui permet l’envoi des contenus multimedia (enregistrements voix et vidéos), et de photographies et de textes.

Veille Vecam

Source : Doriam Díaz ddiaz@nacion.com La Nacion Article original en espagnol Traduction Frédéric Sultan


Mise en ligne: 4 janvier 2007