VECAM > Usages solidaires d’internet > Initiatives

"La clé des champs", création d’un nouvel espace à Ploudalmézeau

Une présentation de l’espace par l’animatrice, Catherine Guével-Michel

Depuis le mois de mai 2006, un nouvel espace multimédia est en activité sur le Pays de Brest. Il s’agit de l’espace "la clé des champs" à Ploudalmézeau, animé par Catherine Guével-Michel.

JPEG - 17.1 ko
Vue de l’extérieur

Catherine présente d’abord, l’espace, ses objectifs, son organisation et les projets à courts et moyens termes. Pour conclure elle nous parle en deux mots de son parcours professionnel ancré dans la communication et les TIC.

- L’espace, sa création, ses objectifs et moyens humains

L’Espace multimédia La clé des champs a ouvert ses portes à Ploudalmézeau le 4 mai 2006. L’Espace est situé dans une ancienne longère, réhabilitée dans le cadre de l’aménagement de la Place aux blés. (Ci-joint deux photos de l’Espace).

Il répond à un besoin exprimé par les habitants de Ploudalmézeau d’avoir au cœur de leur commune un lieu d’accès et d’apprentissage à internet et aux outils informatiques. Ce besoin était également présent chez les personnes de passage, vacanciers ou personnes possédant une résidence secondaire à proximité.

La municipalité a donc décidé de répondre à ces demandes par la création d’un espace multimédia. Objectif atteint : la Clé des champs a connu un taux de remplissage de 78% la première semaine d’aout.

Les animateurs sont au nombre de 3. Deux agents du patrimoine : Régine -qui travaille par ailleurs à la bibliothèque municipale-

intervient à l’Espace le mardi après midi, et Catherine -responsable de la structure- y travaille les mercredi, jeudi et vendredi. Yann est présent le vendredi soir en nocturne et le samedi.

- Comment fonctionne l’espace ?

L’Espace est géré par la mairie de Ploudalmézeau. A l’intérieur de l’Espace, on trouve 7 postes raccordés à Internet via Mégalis, une imprimante couleur laser et un scanner. Il est possible de réserver sa place à l’avance. Il existe des tarifs d’abonnements spécifiques pour les personnes habitant la commune, pour les mineurs, demandeurs d’emploi ou Rmistes, ainsi qu’un tarif famille. Par ailleurs, les non abonnés peuvent aussi payer à la demi-heure.

- Quels sont les projets de l’espace à court et moyen terme

Actuellement, les populations qui fréquentent l’Espace se répartissent ainsi :

* Les « jeunes » de 12 à 17 ans viennent principalement pour chater, ou jouer à des jeux en réseau (exclusivement non-violents). Quelques uns viennent chercher une aide pour réaliser leurs travaux scolaires (rapports de stage, recherches en tout genre).

* Les actifs viennent relever leurs messages électroniques, chercher des informations pratiques (infos touristiques, achat de voyage en ligne, organisation de mariages). Certains résidents temporaires de la commune font du télétravail, ce qui leur permet de profiter de leur résidence secondaire plus longtemps. Très à la mode cet été également le transfert de photos numériques depuis l’appareil sur un CD ROM.

Certains viennent aussi pour transposer leurs créations artistiques sous format numérique et travailler dessus notamment grâce au logiciel The Gimp (merci au centre de ressources et à Armel Menez pour le tutoriel).

* Les demandeurs d’emploi viennent taper et mettre en page leur cv, scanner leurs photos d’identité, communiquer par messagerie. Ils viennent également chercher des conseils.

* Les retraités représentent une part importante des usagers de l’Espace. Ils viennent principalement pour apprendre à utiliser les outils. Ils commencent bien souvent par la messagerie, puis par Internet, puis les logiciels de traitement de texte et de mise en page.

Pour l’instant, nous avons apporté un support aux usagers sous forme d’aide personnalisée, mais nous allons mettre en place des ateliers collectifs dès la rentrée, en commençant par des cours de découverte de l’environnement Windows, de Word et de création de messagerie. Par la suite, nous avons quelques demandes pour mettre en place des ateliers de création de blog, de gestion de photothèque et travail sur les photos, … tous les supports de cours sont à créer.

A moyen terme, nous souhaitons mettre en place des animations pour les plus jeunes, et prévoir des cours de niveau plus élevé pour les actifs (présentation type Power Point multimédia par exemple) et en nocturne le vendredi soir. Egalement à l’étude, la création d’un e-book en relation avec la bibliothèque municipale et la possibilité de faire intervenir des personnes extérieures (associations ou autres) afin de développer nos pôles de compétences, ainsi qu’un portail pour les retraités portant sur leurs domaines de prédilection et remis à jour régulièrement. Nous souhaitons également développer l’usage des logiciels gratuits.

- Catherine Guével-Michel, une expérience ancrée de la communication et des TIC.

De 1997 à 2000, j’ai travaillé comme consultante auprès du centre de recherche de France Télécom à Lannion, puis Issy-Les-Moulineaux. J’étais chargée de promouvoir un projet de haute technologie, BATRU, auprès de partenaires industriels et commerciaux existants et, en interne, auprès des services commerciaux (Grands Comptes) de France Télécom. Après la première année, ma fonction a évolué de la communication pure vers le développement de nouveaux partenariats.

Le projet BATRU (Bringing ATM To Residential Users)-lancé en 1996 dans le cadre du projet de développement des autoroutes de l’information- avait pour objet de développer des services innovants sur des réseaux à haut débit, d’abord en ATM, puis en ADSL. Il s’agissait d’apporter des services commerciaux ou sociaux à des clients chez eux ou à travers des bornes d’accès public. Ces services étaient dotés d’un appel à expert en visiophonie ainsi que d’outils de travail coopératif. Ont donc été développés des visioservices de différentes sortes : visioachat avec 3 Suisses (et visio-SAV), visiobanque avec le Crédit Mutuel de Bretagne, visioconsultation avec l’UDAF du Finistère, vente de voyage avec Dégriftour, vente de crédits avec Cofidis… J’avais pour ma part également aidé au développement d’autres projets d’applications dans les domaines de la grande distribution (avec Carrefour) et de la grande distribution spécialisée (magasins de bricolage), du transport aérien, de l’assurance… Les possibilités commerciales sont encore aujourd’hui exceptionnelles, j’en demeure persuadée.

Ce projet a échoué dans sa commercialisation pour bien des raisons mais principalement parce que, configuré pour l’ATM à la base, il nécessitait de garantir un débit remontant (de l’utilisateur vers le réseau) aux clients afin d’assurer une qualité de visio suffisante pour un échange commercial de bonne qualité,

et que les choix de développement des plate-formes ADSL qui ont été faites par France Télécom en 1998-1999 prévoyaient des débits remontants faibles, et, par essence non garantis en débit. Je sais qu’après mon départ, en 2000, l’équipe du Centre de Recherche et Développement de France Télécom avec laquelle je travaillais a également développé une expérimentation nouvelle à Alexandrie, en Egypte. Il s’agissait de permettre une communication dotée de visio avec les plongeurs en sous marin.

Je sais également que la start-up Mobactiv, à Lannion a commercialisé un temps des bornes dotées de la technologie BATRU, et que celles cis ont été utilisées pour permettre aux assurés sociaux de se connecter à distance et de recevoir des documents.

Pour ma part j’ai quitté quelques temps les nouvelles technologies et le multimédia pour exercer mes talents de communiquante dans d’autres secteurs d’activité (coopérative agricole, assurance vie). J’ai également suivi une formation courte sur GoLive, Flash et le langage PHP. Je suis très heureuse de travailler à nouveau dans un domaine qui me passionne depuis toujours.

Elisabeth Le Faucheur Joncour

L’adresse originale de cet article est http://www.a-brest.net/article2955.html


Mise en ligne: 12 décembre 2006