VECAM > Usages solidaires d’internet > Initiatives

SARI

Consulter les initiatives par thème

Description

Des solutions techniques au développement de la connectivité rurale :

L’idée du professeur Ashok Jhungjhungwala, à l’initiative du projet, était d’étendre la marché de l’informatique au monde rural, qui concentre encore aujourdh’ui 70% de la population indienne. L’ingénieur en électronique de l’Institut Indien de Technologie de Madras (IIT Madras) a oeuvré à la création d’un groupe de recherche baptisé TeNet, puis de l’entreprise N-Logue Communications Pvt. Ltd spécialisée dans le développement socio-technique de la connectivité rurale. L’entreprise a notamment développé un réseau sans fil de boucle local (Wireless in the Local Loop) utilisant un système de relais radio et de récepteurs WIFI pour connecter les villages exclus du réseau téléphonique.

Un projet coopéré :

Le projet s’appuie sur un partenariat qui se construit entre les villageois, des instituts de recherches(IIT Madras, MIT), des sociétés de service, des entreprises locales, des unités gouvernemantales. C’est l’entrepise N-Logue qui veille notamment aux dimensions de cette coopération qui demande un investissement, un effort d’adaptabilité et de compréhension mutuelle de la part des différents partenaires et teants du projet.

Un projet de developpement "durable" :

La quête de durabilité économique se base sur la multiplication des partenariats locaux et sur un développement concerté et interactif

Une expérience reproductible :

Par son caractère concerté et délocalisé, le projet semble faire preuve d’une grande adaptabilité. Il s’étend aujourd’hui dans un grand nombre de régions et a reçu récemment un soutien gouvernemental.

Objectifs

- Elargir le marché de l’informatique en Inde, en démontrant que le secteur des TIC est viable dans un contexte rural.

- Partir d’une situation de difficulté technique/ économique/ social, comme moteur d’innovation et de recherche d’alternative. Ce dynamisme porté par les contraintes du contexte indien est particulièrement enclin à la recherche d’alternatives de part la juxtaposition des capacités technologiques du pays à une masse de difficultés socioéconomiques plus lourde qu’en occident par exemple.

- Créer un réseau local pour intégrer la population dans une pluralité de services, d’activités, d’échanges en favorisant l’activité économique locale, et en conjuguant les grandes thématiques du développement informatique durable(notamment la santé et l’éducation).

Intéret social

Le projet vise l’intégration des kiosks à une diversité croissante de services et de préstations.

Il permet notamment une ruralisation de certains services nécessitant des déplacements en ville, et donc participation à une gestion plus autonome de la vie des villageois (E-gouvernance, télémédecine, micro finance) Téléchargement de document, clarification et allègement des processus administratifs.

Demande d’investissement des villageois (condition sine qua non du lancement et de la durabilité du projet.

Renforcement / Création de liens familiaux / sociaux/ commerciaux sur un plan local comme global.

TIC utilisées

Dans des petites villes des serveurs/ fournisseurs d’accès répartissent le flux de données aux kiosks des villages avoisinants. Là où s’arrête le réseau téléphonique, la connexion câblée est alors relayée par une connexion sans fil en boucle locale jusque dans les villages où un récepteur Cordect (une sorte de grosse carte Wifi) autorise un débit de connexion de 35 / 70 kbps.

Chaque kiosks est doté d’un ordinateur, d’une imprimante et d’une webcam avec une batterie UPS d’une autonomie de 4 heures . En plus d’un logiciel de vidéo conférence concu par Nlogue, chaque village a à sa disposition un set de logiciels en langues locales développés par une compagnie de Madras, "Chennai Kavigal’

Des TIC pour qui

Pour des communautés rurales.

Les projets sont le plus souvent portés par des groupes de femmes ou Women self help group. Cette structure qui s’est constituée sur la base des association de microbanking développées au Bangladesh, donne à un petit groupe une forme d’autorité, de reconnaissance voir de soutien auprès des banques pour trouver de façon autonome des possibilités de crédit et de financement autour d’un projet établi.

Des TIC pour quoi faire ?

- Multiplier les possibilités de services rapidement utilisables et rentabilisables localement pour les villageois et les partenaires locaux.

- E-gouvernance : Etablissement d’un lien direct avec le Block Departement Officer (mail, Chat, cahier de doléance)

- Télémedecine, services vétérinaire, expertise agricole : création de canaux de dialogue (sites, mail, chat, webcam) entre des villageois et des experts avec notamment l’usage de l’image web cam comme support de diagnostic .

- Diffusion d’informations intéressant la localité par mail, par vidéo conférence

- Education : logiciels d’alphabétisation, livre pédagogique et logiciel d’apprentissage de l’environnement informatique, traduits en langue locale.

La commununauté se trouve enhabilitée (« empowered ») par l’usage de ces TIC de part la création de façon suivie et interactive d’une activité stimulante et intégrante tant socialement et économiquement.

Mode de financement

Sponsors du projet et instituts partenaires :

- Soutiens du gouvernement du Tamil nadu depuis début 2004.

- Center for International Development at Harvard University (CID) - Colin Maclay Media Lab at the Massachusetts Institute of Technology (MIT) - Michael Best

- TeNeT Group at the Indian Institute of Technology-Madras (TeNeT) - Professor Ashok Jhunjhunwala

- Internet Business Capital Corporation (IBCC) / I-Gyan Foundation - Jayant Sinha

- Prêts auprès des banques locales.

- Services payant pour les villageois.

Comment les utilisateurs se les approprient-ils ?

Le self help group est dès le début porté à contribution puisqu’il doit chercher à rassembler lui-même des fonds (25 000 roupies) pour se voir accorder un prêt (60 000 roupies )par une banque locale. La formation en informatique et en gestion est dispensée par Nlogue avec un suivi régulier tout au long de la mise en place du projet. Si les capacités de gestion et de communication de l’opérateur du kiosk sont primordiales, ses qualités pédagogiques et ses capacités de déchargement sont essentielles à l’intégration du projet auprès des villageois. Des manuels, des logiciels d’alphabétisation et d’apprentissage de l’informatique en langue locales favorisent la prise en main par les usagers. Enfin, la nécessaire vulgarisation des services proposés et le suivi concerté apporté par N-Logue participent à l’ intégration progressive du kiosk dans la vie de la communauté.

Points forts

Coopération : Une innovation basée sur la coopération qui prend fortement en compte la spécificité sociotechnique locale pour la création de projets qui s’autonomisent, gérés de façon décentralisés et en temps réels.

Interactivité : Un travail de recherche interactif et dynamique (évolution de nombre de services proposé en l’espace d’un an, de 5 à 24 services) qui s’établit dans le dialogue et la continuité.

Effort de vulgarisation : puisque les kiosks ne se mettent en place qu’à la condition d’une participation active et volontaires des self help group, les responsables du projet ainsi qu’une pluralité de médiateurs s’appliquent à vulgariser le projet dans sa complexité économique et technique en se rendant fréquemment dans les villages.

Difficultés rencontrées

Convaincre des villageois d’effectuer un prêt pour des services appartenant au domaine du virtuel et de l’informationnel (confrontation d’univers sociaux / symboliques relativement distants, méfiance anti-technologique de beaucoup de villageois, besoins de concrétisations rapide).

Convaincre les partenaires de faire confiance à des projets portés par des villageois, par des femmes.

Gérer les conflits internes au village que suscite le choix d’une opératrice responsable pour l’introduction de ce nouveau commerce et de cet instrument de pouvoir. Soutenir la progression des projets localement dans leur diversité de situation socio-économique.

Évaluation

Lien continu horizontal comme vertical par mail, chat, webcam, entre les opérateurs des kiosks, les médiateurs, les responsables de projets.

Anne Goldenberg

http://www.n-logue.com/projects.htm


Mise en ligne: 29 juin 2004