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Drishtee

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Description

L’Inde rurale compte 700 millions de villageois, dont la plupart vivent coupés de tout accès direct aux services publics, à l’éducation, et à d’autres types de services publics élémentaires. Les villageois sont pourtant fortement dépendants d’une multiplicité de programmes et de services proposés par les services publics qui répondent à des besoins élémentaires quotidiens. Par exemple, beaucoup de programmes d’emprunt public permettent des solutions de crédit simplifiées. Les pouvoirs publics proposent également des programmes d’éducation et d’emploi, des services de santé. Puisque les services publics sont situés en villes, les villageois doivent faire face à d’importantes dépenses en termes de transport et de salaires perdus pour accéder à ces services. Par ailleurs, les employés gouvernementaux tirent souvent profit des villageois par divers pot de vins et autres pratiques de corruptions. Le problème du manque de services pour les secteurs ruraux ne se limite pas aux offres gouvernementales. Les zones rurales sont en grande partie ignorées des entreprises qui fournissent l’essentiel des marchandises et des services. La plupart des villageois doivent employer des intermédiaires pour toutes leurs transactions économiques (y compris la vente de leurs produits et l’achat des biens d’équipement) ce qui réduit encore leur revenu. L’utilisation de Technologies d’Information et de Communication facilitant l’inclusion du marché rural autorise des millions de villageois à se procurer des marchandises et des services concurrentiels en permettant en même temps aux fournisseurs un apport significatif de revenu. Traditionnellement, les efforts dédiés à l’amélioration de la situation des villageois en Inde se sont concentrés autour de la couverture de besoins élémentaires comme la nourriture, l’habillement et l’habitat. Quand les ressources sont rares et les besoins toujours croissants, le concept devient vite insoutenable. On se rappelle rarement que le fait de donner un poisson n’est pas une solution en soi. Ce qu’il faut donner, c’est la canne à pêche. Malheureusement l’emploi, souvent perçu comme la principale "canne à pêche," mène les villageois à quitter leur territoire quand le seul gagne-pain qui s’offre à eux consiste à labourer le champ d’un d’autre pour assurer 2 repas décents par jour. Le besoin est donc double, il s’agit de permettre l’accès à l’information et aux services au niveau des villages tout en produisant des offres d’emploi viables. C’est le point sur lequel Drishtee porte ses efforts.

Objectifs

• Renforcer l’économie rurale en créant des offres d’emploi, en inversant la marée de l’exode rurale, et en améliorant l’accès à l’information et à la connaissance. • Utiliser les TIC comme outil d’éducation de base. • Créer une nouvelle génération lettrée dans le domaine des TIC qui puisse devenir un modèle pour les générations à venir. • Déplacer les barrières fonctionnelles entre les pouvoirs publics et le citoyen : une administration rapide, transparente, accessible et efficace, qui bénéficie tant au citoyen qu’aux pouvoirs publics en faisant effectivement du citoyen un partenaire dans le processus de la gouvernance.

Date de création de l’initiative

Aout 2000

Intéret social

Un kiosque couvre en moyenne 3 villages et une population de 5000 habitants. Plus de concurrence permettrait de réduire l’ampleur de la population couverte, en préservant ou améliorant la viabilité des kiosques. Au commencement un projet pilote de 3 kiosques à été conduit sur de grands villages homogènes avec une population moyenne de 6000 habitants. 40 % des familles ont au moins un de leurs membres qui utilise le kiosk. On trouve également des familles avec plusieurs utilisateurs. Les usagers se rendent au kiosk au minimum 5 à 6 fois par mois. Mais en cherchant à toucher plusieurs membres d’une même famille, nous nous sommes heurté à un plafond de revenus trop faibles, aussi, nous avons changé de façon de procéder.

TIC utilisées

• Kiosque Le kiosque fonctionne en utilisant des applications autonomes et faciles à manipuler. La base de données du kiosque est mise à jour à chaque fois que la connexion est établie avec le serveur du district ou le serveur web. Le courrier et les autres messages qui attendent au kiosque sont téléchargés au serveur de district ou au serveur Web. Les kiosques ont une connectivité dialup qui fonctionne sur la base d’échanges locaux sur la fibre optique ou les liens à Ultra Haute Fréquence. Le matériel reviens au propriétaire de kiosque pour un coût total de 75000 Rs. environ (soit 1500 €, et 11 000 € pour un pouvoir d’achat occidental). Cette somme englobe la construction du local, son ameublement ainsi que matériel qui comprend un ordinateur et un modem, une imprimante, et des batteries UPS. • Le serveur de district Le serveur de district jour le rôle d’hébergeurs pour des contenus locaux en fournissant des informations tels que les cours des ventes des produits agricoles. Il fonctionne comme un administrateur secondaire et traite les demandes des kiosques locaux, en facilitant la communication, en surveillant et assistant les kiosques et en administrant la base de données du district. • Le serveur Web Le serveur Web fonctionne comme l’administrateur principal du système. Il coordonne la communication entre les districts et administre les performances des districts et des kiosques. Il agit également en tant qu’hébergeur au niveau national. Le serveur de district est régulièrement relié au serveur Web grâce auquel il soumet reçoit les mises à jour. Le kiosque peut se relier soit au serveur Web par un Fournisseur d’Accès à Internet ou directement au serveur de district par le réseau de Drishtee puisque celui-ci fonctionne comme un serveur d’accès à distance. • Logiciels Drishtee a développé un logiciel permettant de faire tourner l’Intranet et les divers services. C’est un logiciel très simple et piloté par menu, qui nécessite la saisie d’un minimum de données par l’utilisateur final. Le logiciel est en Hindi. Il utilise LINUX comme système d’exploitation. MySQL pour la Base de Données relationnelle, PHP comme langage de programmation et Java est pour les applications liées à la communication. Le logiciel dispose d’un système d’administration élaboré permettant de surveiller l’activité des noeuds afin de maintenir la qualité des services offerts à la population.

Des TIC pour qui

Avec 309 kiosques opérationnels, le modèle de Drishtee’s dessert approximativement 1.5 millions de villageois dont seulement environ 180 000 ont utilisé les services de Drishtee. Le modèle a donc beaucoup de chemin à faire en cherchant à couvrir l’ensemble du marché. En effet, le but à long terme de Drishtee est d’atteindre 60 % des 600.000 villages de l’Inde - un but clairement ambitieux qui apporterait les bénéfices de la société de l’information aux millions de personnes qui en sont aujourd’hui exclues.

Des TIC pour quoi faire ?

Les TIC sont au cœur du projet, non seulement dans la délivrance mais dans le contenu même des services. Les kiosques apparaissent ainsi comme l’emblèmes des TIC dans les villages.

Soutien(s) financier(s)

Drishtee a besoin d’un soutien financier de 1.4 millions de $ pour atteindre son objectif qui est de "connecter l’Inde village par village ".

Mode de financement

Drishtee a reçu un investissement de 150 000 $ de Digital Partners et un prix de 68 000 $ de la Banque mondiale.

Comment les utilisateurs se les approprient-ils ?

La technologie se mêle au quotidien des villageois en devenant un composant important de chaque sphère de sa vie comme par exemple la santé, l’éducation, les affaires administratives, la culture, la vente au détail...

Points forts

La force de Drishtee réside dans sa compréhension du marché et de la population rurale.

Difficultés rencontrées

Les défis relevés par Drishtee tels que perçus par sa direction sont énumérés ci-dessous : Le panel de services actuel dépend trop des services gouvernementaux locaux. En fait plus de 80% du revenu du réseau basé en ligne vient des services offerts par les bureaux gouvernementaux du district. Par conséquent Drishtee a pu progresser plus rapidement dans les états et les zones sensibles aux TIC et dotés de preneurs de décisions dynamiques. Pour atténuer cette contrainte, Drishtee a commencé à tester sa propre gamme des services dans 2 districts de l’Haryana où le poids des autorités du district est plus faible. La gestion de la bande passante est délicate et dépend en grande partie de la motivation de quelques individus plutôt que de celle d’une équipe. Comme indiqué dans les dépenses en ressources humaines du budget type, Drishtee prévoit de recruter activement, après la période de recherche de fonds, dans le but de constituer une équipe de personnes travaillant par objectifs communs. La connectivité est devenue une contrainte pour la diffusion verticale de Drishtee dans un district. Il y a des kiosques dans le district de « Sirsa » (région de l’Haryana) par exemple, qui n’ont pas reçu les raccordements de téléphone promis même après 6 mois de mise en route. Pour faire face à ce défi, Drishtee a signé une convention avec des fournisseurs de téléphonie sans fil comme N-Logue. En outre le choix de la connectivité par fibre optique pour chaque kiosque est envisageable si le revenu dégagé par chaque kiosque atteint un certain seuil. En outre, on regrette l’insuffisance de Capital risque, ainsi qu’un manque de données de recherches. Évaluation : Analyse de l’Impact Social et Retour Social sur l’Investissement (RSSI) • Impact social Drishtee cherche à réduire la fracture numérique en apportant les avantages de la technologie aux communautés indiennes rurales. Les services fournis par Drishtee permettent aux villageois d’économiser du temps et de l’argent qu’ils peuvent réinvestir ailleurs. Chaque roupie économisée permet d’augmenter le revenu net disponible de la société. Ce revenu supplémentaire est consommé sur d’autres marchandises ou investi. Drishtee injecte ainsi automatiquement des millions de roupies par an dans la société en créant une nouvelle source de revenu pour les propriétaires de kiosque, en produisant ainsi beaucoup d’extériorités positives pour les villages. L’amélioration de la vie de ces communautés est visible dans tous les domaines liés aux besoins de base et au développement de la communauté. • Méthodologie RSSI et Analyse Tandis que certains impacts sociaux de Drishtee sont facilement quantifiables, comme la quantité de roupies économisées, d’autres sont plus intangibles et évaluable de préférence en termes d’analyse qualitative d’impact. Le développement du capital humain et le développement économique de la Communauté sont inclus dans l’analyse quantitative en utilisant l’argent économisé comme unité de la mesure. Les sections suivantes décrivent la méthodologie de mesure quantitative et qualitative de Drishtee pour le RSSI. • Analyse Quantitative Analyse Actuelle du RSSI : En développant sa méthodologie quantitative, Drishtee a développé des modèles inspirés des fonds de développement de Roberts Endowed (REDF), un des maître de l’entreprise sociale. Le recours à un ratio coût/bénéfice sociaux confronté aux valeurs en question donne une idée claire du degré de bénéfice de ces prestations sociales. L’usage des repères traditionnels d’analyse de coût/bénéfice permet d’indiquer si le projet doit être poursuivi si le ratio est supérieur ou égal à un. • Ratio du RSSI = valeur actuelle des bénéfices/ coûts sociaux Bénéfices sociaux : Les bénéfices sociaux sont prudemment estimés sur le montant en roupies économisé par les villageois lorsqu’ils utilisent les services proposés par Drishtree. D’autres bénéfices, comme ceux mentionnés ci-dessus, ont été considérés trop impalpables pour l’analyse. Cependant, dans l’évaluation de ce projet on doit toujours en rendre compte en tant que résultats positifs, quoique non quantifiables. Beaucoup de prestations sociales ne peuvent pas être directement rattachées au revenu des villageois, mais elles profitent à la société et sont toujours favorable à la poursuite du projet. • Coûts Sociaux Pour profiter des bénéfices de ce nouveau mode de communication et transaction, la société devra abandonner certains avantages minimes. Par exemple, une baisse des revenus de transport publics, un plus grand nombre de villageois pouvant réaliser certaines activités (certificats, permis) à domicile. Un autre exemple serait une baisse des revenus des pouvoirs publics Cependant la majorité des pertes de revenus seraient subies par le système bureaucratique dans son recours aux pots de vin, ce qui constitue un moindre mal.

Évaluation

Analyse de l’Impact Social et Retour Social sur l’Investissement (RSSI)

• Impact social Drishtee cherche à réduire la fracture numérique en apportant les avantages de la technologie aux communautés indiennes rurales. Les services fournis par Drishtee permettent aux villageois d’économiser du temps et de l’argent qu’ils peuvent réinvestir ailleurs. Chaque roupie économisée permet d’augmenter le revenu net disponible de la société. Ce revenu supplémentaire est consommé sur d’autres marchandises ou investi. Drishtee injecte ainsi automatiquement des millions de roupies par an dans la société en créant une nouvelle source de revenu pour les propriétaires de kiosque, en produisant ainsi beaucoup d’extériorités positives pour les villages. L’amélioration de la vie de ces communautés est visible dans tous les domaines liés aux besoins de base et au développement de la communauté.

• Méthodologie RSSI et Analyse Tandis que certains impacts sociaux de Drishtee sont facilement quantifiables, comme la quantité de roupies économisées, d’autres sont plus intangibles et évaluable de préférence en termes d’analyse qualitative d’impact. Le développement du capital humain et le développement économique de la Communauté sont inclus dans l’analyse quantitative en utilisant l’argent économisé comme unité de la mesure. Les sections suivantes décrivent la méthodologie de mesure quantitative et qualitative de Drishtee pour le RSSI.

• Analyse Quantitative Analyse Actuelle du RSSI : En développant sa méthodologie quantitative, Drishtee a développé des modèles inspirés des fonds de développement de Roberts Endowed (REDF), un des maître de l’entreprise sociale. Le recours à un ratio coût/bénéfice sociaux confronté aux valeurs en question donne une idée claire du degré de bénéfice de ces prestations sociales. L’usage des repères traditionnels d’analyse de coût/bénéfice permet d’indiquer si le projet doit être poursuivi si le ratio est supérieur ou égal à un.

• Ratio du RSSI = valeur actuelle des bénéfices/ coûts sociaux Bénéfices sociaux : Les bénéfices sociaux sont prudemment estimés sur le montant en roupies économisé par les villageois lorsqu’ils utilisent les services proposés par Drishtree. D’autres bénéfices, comme ceux mentionnés ci-dessus, ont été considérés trop impalpables pour l’analyse. Cependant, dans l’évaluation de ce projet on doit toujours en rendre compte en tant que résultats positifs, quoique non quantifiables. Beaucoup de prestations sociales ne peuvent pas être directement rattachées au revenu des villageois, mais elles profitent à la société et sont toujours favorable à la poursuite du projet.

• Coûts Sociaux Pour profiter des bénéfices de ce nouveau mode de communication et transaction, la société devra abandonner certains avantages minimes. Par exemple, une baisse des revenus de transport publics, un plus grand nombre de villageois pouvant réaliser certaines activités (certificats, permis) à domicile. Un autre exemple serait une baisse des revenus des pouvoirs publics Cependant la majorité des pertes de revenus seraient subies par le système bureaucratique dans son recours aux pots de vin, ce qui constitue un moindre mal.

Satyan Mishra

http://www.drishtee.com


Mise en ligne: 2 septembre 2004