Régions, départements et TIC, débattre d’ouvertures possibles

Dans quelques semaines régions et départements seront renouvelés.

Au fil des années avec l’absence d’initiatives de l’état ce sont les collectivités territoriales qui ont pris en charge un début de politique d’aménagement numérique des territoires.

Les choix réalisés jusqu’à présents ne semblent pas poser de question vu l’absence de débat et de revendications ...

Et pourtant il y aurait beaucoup de questions sur l’équité d’accés et d’usage, l’appropriation sociale, le bien public, les contenus sous clés ou ouverts ...

Alors voici une interpellation et quelques références ...

Peut-on se satisfaire de l’état actuel des choses où l’argent est assez facilement disponible pour des études, des tuyaux et très peu sur l’appropriation sociale ?

Quelques questions

Peut-on parler de politique d’accés public à internet lorsqu’il y a moins d’un lieu d’accés public pour 15 000 habitants et une disparition programmée des postes de médiateurs ?

Peut-on parler de réduction de fracture numérique lorsqu’il n’y a, à ma connaissance, AUCUNE [1] politique publique en direction des publics éloignés.

Connaissez-vous
- des mesures pour accompagner les personnes agées isolées ?
- pour les familles mono-parentales ?
- pour les millions de celles et ceux qui n’ont jamais touché un clavier ?
- pour les millions de personnes au RMI ou RMA ?
- pour les millions de personnes en habitat social ?

sont-elles exclues de fait de notre sociéte de l’information ?

Des contenus sous clés ou ouverts ?

Les projets soutenus par les régions et les départements sont financés avec de l’argent public mais pourquoi les études projets sont la plupart du temps sous clé, accessibles seulement par quelques priviligiés ?

En mettant en accès ouvert les études on éviterait tous ces couper-coller possibles entre études recopiées d’un département à l’autre.

En ne mettant pas sous clé les contenus des formations à distance financés par les régions on élargirait le bien commun de l’accés aux savoirs ...

C’est toute une évolution vers l’extension ou la fermeture des biens communs qui est en jeu.

On parle d’accés aux savoirs mais quelle région, quel département organisent un soutien scolaire par internet où se rejoindraient les acteurs de l’éducation : enseignants, parents ? élèves et associations d’éducation populaire ?

Le logiciel libre est la seule alternative crédible au monopole de micro$soft, les outils sont aujourd’hui d’un usage facile pour la bureautique.

Quelle région, quel département met en place une politique de diffusion, d’apprentissage des outils du libre dans les lycées, collèges et les milliers de postes de travail du service public qu’elle a en responsabilité ?

Le soutien aux projets ?

Des dizaines de millions d’euros sont dépensés chaque années dans les projets R&D des régions et départements pour soutenir laboratoires et entreprises innovantes.

Quelle région, quel département conascre ne serait ce que 10% de cet argent à l’innovation sociale. Des dizaines de réseaux associatifs webtrotteurs d’Initial, Média-cités à Bordeaux, Tela-botanica à montpellier, Anis dans le nord ... innovent mais galèrent pour survivre.

Pourquoi un ingénieur responsable de projet technologique est-il facturé deux à trois fois le prix d’un ingénieur de l’animation sociale et humain ?

- Pourquoi n’y a-t-il pas d’appel à projet locaux pour soutenir la mise en place de ces réseaux culturels, dactions socilas, éducaives, d’insertion qui créent du lein et de la richesse sociale ?

et la coopération

Au fur et à mesure de la diffusion d’internet, nombre de personnes découvrent que les réseaux sont d’abord des envies d’échange.

L’illusion des marchés de clientèle enfermées dans la consommation nous a coûté des milliards [2] . Les usages se développent sur des pratiques sociales : téléphone mobile, sms, musique sur internet, web et publication ...

C’est tout un apprentissage de la coopération qui nous concerne tous, politiques, associatifs, services publics.

La région et le département espace de projets de services peuvent jouer un rôle dans cet apprentisage à construire. Encore faut-il en avoir la volonté et vouloir dépasser les conflits de pouvoir ou de concurrence entre exécutifs territoriaux.

l’aménagement numérique

Ce souci de plus en plus présent dans les territoires est justifié en l’absence d’une politique globale en France.

Encore faut-il que l’équité d’accés ne soit pas un vain mot et n’oublie pas de mutualiser l’accès dans l’habitat social, de mettre autant de moyens dans l’accompagnement des personnes à l’accés public, et l’écrit public que dans le haut débit des 30% de connectés.

D’autres possibles ?..

Le mouvement altermondialisation à lancé nombre de questions remettant en cause le modèle unique "on ne peux pas faire autrement".

Pour les technologies de l’information plusieurs évolutions sont possibles. A nous aussi de porter ce débat. L’action politique n’est pas là pour gérer selon l’air du temps.

Il y a d’autres questions autour des technologies de l’information et de la communication qui relèvent des départements et régions. Alors merci de vos remarques, contradictions et compléments.

[1] les capitales sur le web expriment de la colère et c’est ici le cas lorsque l’on voit la distance entre le discours et les réalités

[2] les dettes de france télécom, de Vivendi représentent plusieus miliers de km de lignes TGV

Posté le 25 février 2004

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