Nous sommes environ 200 personnes présentes à ce Forum. Belèm répare les vestiges de la richesse de l’Hévéa, aujourd’hui tombé en ruine. Les pluies équatoriales sont impressionnantes quand on les découvre pour la première fois. Des trombes d’eau, le ciel obscurci, puis deux heures après tout est sec, le fleuve reprend son cours et la chaleur humide redevient écrasante. Le vieux marché, dentelle de fonte, la présence du fleuve, l’environnement du Forum est en lui-même une découverte. Mais nous sommes maintenant dans une grande salle climatisée, sans fenêtre, une grande rangée de fauteuils, un plafond bas et une tribune trop haute. Les traductions sont mises en place, les panels sont organisés, et chacun se démène au mieux pour que ce Forum puisse ouvrir une nouvelle voie dans les relations entre les chercheurs et leurs mouvements et les activistes des mouvements sociaux.

Hier dimanche, une cinquantaine de personnes se sont rencontrées pour visser les derniers boulons, et surtout définir la proposition politique qui pourrait émerger de ce Forum : quelles propositions faire pour que cela puisse continuer par delà l’événement ? Comment construire une pérennité qui puisse être réellement mondiale. Actuellement, les acteurs de ce Forum sont principalement des francophones (français et québécois), des indiens et des brésiliens. L’élargissement mondial est une nécessité et une urgence. Notamment en direction des mouvements de chercheurs des États-Unis, qui sont à la fois nombreux, organisés et au coeur du système de production de la science et surtout du modèle scientifique mondial. La présence de chercheurs d’Amazonie à chaque panel, capable de parler des formes de connaissance qui émergent des peuples, mais aussi de confronter les modèles de la science dominante aux besoins des populations et non aux intérêt du commerce mondial de la biodiversité des forêts est en ce sens un pas significatif.

Les premiers intervenants s’installent maintenant. Rendez-vous pour les notes en direct sur le site de VECAM. 

Et n’oublions pas l’avertissement d’usage : les notes sont prises et traduites en direct... ce qui induit évidemment des biais et des erreurs... Il faudra se référer aux textes des présentations que nous placerons en ligne quand les auteurs pourront nous les envoyer pour la précision des textes. Je suis évidemment seul responsables des erreurs ou omissions dans la prise de notes.

Hervé Le Crosnier