L’immatériel. Connaissance, valeur et capital,

Ouvrage d’André Gorz
Éditions Galilée

Dos de livre : Le capital et la science se servent l’un de l’autre dans la poursuite de leurs buts respectifs, qui quoique différents, ont beaucoup en commun. L’un et l’autre poursuivent la pure puissance au sens Aristotélicien, sans autre but qu’elle-même. L’un et l’autre sont indifférents à toute fin, à tout besoin déterminé, car ne rien ne vaut la puissance déterminée de l’argent, d’une part, de la connaissance théorétique, d’autre part, capables de toutes les déterminations puisqu’elles les refusent toutes. L’un et l’autre se verrouillent par la technique désubjectivantes du calcul contre la possibilité du retour réflexif sur soi. Mais l’alliance du capital et de la science présente depuis peu des fissures. Car s’il n’est pas question pour le capital de s’émanciper de sa dépendance vis à vis de al science, la perspective s’ouvre à la science de pouvoir s’émanciper du capitalisme.

Nous recommandons vivement à tous les adhérents de Vecam de lire et de faire lire le dernier livre d’André Gorz publié aux Éditions Gallilée sous le titre de "L’immatériel". Ce petit livre, écrit avec une grande simplicité, apporte un éclairage cohérent sur l’évolution du capitalisme actuel, lui-même sous la pression de son entrée dans "l’ère informationnelle". Après avoir fait une présentation très alléchante du travail "immatériel" et du capital "immatériel", il s’interroge dans les deux derniers chapitres sur l’alternance : vers une société de l’intelligence ? Ou vers une civilisation post-humaine ? Distinguant bien le savoir culturel des connaissances techniques marchandisables, il brosse avec quelques inquiétudes les objectifs desubjectivants, aussi bien du capitalisme que de la science, qui ne permettent plus le retour réflexif sur soi. Il montre enfin que l’alliance du capital et de la science commence à présenter des fissures : "Mais s’il n’est pas question pour le capital de s’émanciper de sa dépendance vis-à-vis de la sicence, la perspective s’ouvre à la science de pouvoir s’émanciper du capitalisme". Mais qui donc, s’interroge-t-il, mènera la réforme de la pensée et la nécessaire bataille de l’esprit ?

Jacques Robin.

Posté le 19 mai 2003

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