Après 25 ans d’engagements, Vecam tire sa révérence.
Avant de tourner la page, nous avons voulu mener à bien le « compostage » de notre histoire, donner une seconde vie aux connaissances et initiatives portées par notre association.
Garder trace de toutes ces énergies, cette créativité, cet activisme, ces convictions, ces inspirations… ces amitiés aussi, car un des bonheurs de l’engagement, c’est qu’il accouche de belles rencontres. Une trace qui peut nourrir d’autres aventures militantes, qui peut aussi fournir un petit bout du puzzle de la courte histoire de nos sociétés technologisées que certaines chercheuses et chercheurs se sont attelés à écrire.
Pour ce faire, nous avons confié à la sociologue Anne Bellon la tâche d’une enquête rétrospective de l’association.
Elle s’est plongées dans les archives papier et numériques, complétées d’une douzaine d’entretiens [1] avec des personnes – adhérentes ou non – qui ont compté dans l’histoire de l’association.
Anne Bellon a réussi le tour de force de ramasser 25 ans d’activités foisonnantes dans un court rapport qui tire ce qu’ont été les lignes de force de l’association.
Anne Bellon a également réalisé une frise temporelle, dans laquelle apparaissent quelques-unes des dates clés de la vie de Vecam, assorties d’extraits des entretiens qu'elle a réalisé. Nous espérons que vous y trouverez un peu de la chair de ce que furent nos engagements.
Pendant toutes ces années, notre association a eu ses hauts et ses bas, ses moments d’hyper activité et de rayonnement, d’autres plus discrets, où nous poursuivions nos objectifs à bas bruit ; des époques où nous avons pu compter sur les forces de salariés, d’autres reposant sur des énergies purement bénévoles. Mais tout au long de ces 25 années, nous sommes restés fidèles à nos objectifs – mettre la technologie au service d’un projet de société et non l’inverse – et à notre posture – agir en réseau, être dans la maïeutique plus que dans l’enrôlement.
La place et le rôle des technologies numériques dans le monde d’aujourd’hui n’a bien entendu plus grand-chose à voir avec ce qu’elle était il y a 25 ans, ni même avec ce que nous pouvions imaginer à l’époque. Nous nous garderons bien ici de chercher à en dresser un bilan. Nous espérons juste que l’action de Vecam a modestement contribué – avec de nombreux autres – à ne pas laisser les questions liées aux dispositifs socio-techniques aux seules mains de leurs promoteurs ou des gouvernements. Nous avons souhaité participer de l’existence d’une société civile vibrionnante capable de propulser un projet politique d’ouverture et d’inclusion.
La question des communs, autre grand sujet porté par Vecam dès le milieu des années 2000, a aujourd’hui essaimé dans de nombreuses arènes. Nous espérons que cette aspiration en un mode non binaire, nourri de nouvelles dynamiques sociales, auquel nous invite les communs poursuive son chemin et structure plus amplement les alternatives de demain.
Vecam a fait son temps. De nombreuses autres associations, des collectifs formels ou informels, portent aujourd’hui des thèmes sur lesquels nous étions engagés. Nous nous en réjouissons.